La  Bibliothèque  de  la  ShinRa  corp.

 

 

Origines

 

 

Chapitre 2 : Souvenirs de jeunesse

NB : En italique, c'est les pensées, exclusivement celles du "cobaye".

 

1ee scène : Torture, quand tu nous tiens !

IL ARRIVE ! Il, il... arrive !! Il faut…faut…le cacher ! Sous le lit !

L'enfant s'approcha du lit, souleva le matelas, commença à y glisser le journal. La porte s'ouvrit, laissant voir Hojo dans l'ouverture. Interrompu dans son geste, l'enfant regarda celui qu'il nommait son "maître". Osant à peine bouger, il leva un simple regard vers le scientifique. Un regard implorant la pitié, mais surtout un regard de peur.

"Qu'as-tu fait ?" Le ton n'était pas terrifiant, mais l'enfant l'entendait ainsi. Il voulut répondre, mais les mots restèrent coincés au niveau de sa gorge.

"De plus, tu es revenu !" Une larme partit de l'œil gauche de l'enfant, glissa sur sa joue, puis s'écrasa sans bruit sur le sol crasseux.

"Heureusement que Séphiroth m'a prévenu !"

Séphiroth ? Dans l'esprit du garçon, les idées se bousculaient, s'acheminant, formant un raisonnement qui se voulait logique…Séphiroth…m'a dénoncé ? Dénoncé ! Et tout ça pourquoi ? Oui, pourquoi ? Mmm…Il a peur du maître…Mais pas moi ! Pourtant…Pourtant…cette larme…une larme de peur…ne pleure-t-on pas de tristesse, en principe ?…Peur…j'ai eu peur…du maître…et Séphiroth, aussi…MAIS JE NE SUIS PAS COMME LUI ! Non, il ne fait pas peur, le maître ! Ah ben non, pas du tout ! Et bien oui ! Il ne me fait pas peur ! Et lorsque j'ai pleuré, c'était de la pitié envers ce misérable Séphiroth ! Oui, oui…de la pitié ! D'ailleurs, j'pleurerai plus ! Plus jamais ! C'est pas mon genre, de pleurer ! J'suis pas comme Séphiroth ! Pas du tout ! Pas… L'enfant regarda soudain son bras. Une seringue y était planté. Le contenu de la seringue devait maintenant coulé dans son sang. Sa vue vira à un noir total, sans même qu'il ferme les yeux. Il n'était pas énervé, il se sentait très calme, au contraire. Et doucement, il sombra dans le sommeil.

 

Brutal ou doux ? Non, le réveil n'était ni l'un ni l'autre… Il était toujours aussi calme, toujours aussi endormi, mais sa position n'était pas pour lui faire plaisir. Allongé sur une "table" d'opération malsaine, pieds, bras et tête attachés par des anneaux de fers, Hojo au-dessus de lui, le regardant avec un sourire mesquin, une espèce de scie aux mains… Non, il le sentait ( étrangement ) très mal…

"On ouvre enfin les yeux, petit enfant ? On a bien dormi ?" La bouche de l'enfant s'ouvrit, il comptait parler mais il ne fit que crier : Hojo avait mis sa scie en action.

"Ne pleures pas, petit…Ce n'est qu'une minuscule amputation des deux jambes ! Une expérience, vois-tu…" Et Hojo parlait, narguait, pendant qu'il faisait passer sa scie au dessous des genoux de l'enfant. Le métal sale rentrait dans la peau, tranchait la chair, lentement, douloureusement, comme la grande faucheuse peu pressé d'achever son travail.

Plus, plus…plus de jambes ? Pourquoi ? Pourquoi ? La douleur était atroce, mais pourtant l'enfant ne criait plus. Il avait l'impression d'être autre part, se parlant à un lui-même conciliant.

" C'est normal…

-Mais je n'ai rien fait !

-Le penses-tu vraiment ?

-Je…

-Tu es sorti. Il avait confiance en toi !

-Mais…"

L'autre lui-même changea rapidement. Du bleu de la compréhension, il virait au noir de la colère. L'enfant se débattait, inutilement. Il ne savait pas qui était son adversaire ; était-ce cet homme lui tranchant les jambes, lui, l'autre lui, ou même un nouveau lui, criant à la mort ? Tout se mélangeait dans son esprit. Les paroles d'Hojo lui semblait être dans ses pensées, il avait l'impression de parler à voix haute, sans que pourtant personne ne l'entende. Et la douleur revenait, tranchant les jambes et le vif de son esprit, avec pour simple outil une petite scie et un machiavélique professeur.

"Mais…

-TRAITRE !

-AHHHHHHHHHHHHHHHH !

-Alors petit lézard, repousseras-tu ?

-Pourquoi l'as-tu trahi ? POURQUOI ?

-Je…

-NOOOOOOOOOOOOOOOOON !

-On voulait lézarder au soleil, hein ?

-AAAAAAAAAAAAHHHHHH !

-TU N'ES QU'UN IDIOT !

-Ce…

-Moi, au lézard, je leur coupe la queue d'un geste…

-STUPIDE !

-NOOOOOON ! Arr…NOOOOOOOON !

-IDIOT ! STUPIDE !

-ARRETEZ ! " Il avait crié, sans le réaliser. Il sortit de sa torpeur et vit, face à lui, avec sa blouse tâché de sang, Hojo, son "maître", qui le regardait avec un sourire cruel et qui dit ironiquement :

"Ne pleures pas, mon petit lézardo… Ca fait mal ? Rassures-toi, ce sera bientôt fini ! Bientôt, tu ne pourras plus marcher !!!!!!!!!!" Le petit "lézard" s'évanouit, sous la force trop dure à supporter de la douleur. La douleur et le doute disparurent en un instant, il rêvait d'un monde que lui seul connaissait, un monde où on le vénérerait, tout le monde rêverait d'être comme lui…Bref, il rêvait.

Lorsqu'il ouvrit les yeux, il était dans sa chambre. Il referma illico les yeux, ne voulant voir ses jambes qu'il lui manquait. Allongé sur le lit, il pleura sans qu'aucune larme ne coule de ses yeux, sans qu'aucun sanglot refoulé ne se fasse. Mais il pleurait, pleurait à sa manière. Il ouvrit les yeux au bout de quelques minutes seulement, à moins que ce ne soit des jours, il n'en savait rien. Ils étaient sec, simplement sec, ni rougi, ni mouillé, sec. Il se leva, et ce geste pourtant banal lui fit réaliser une chose : ses jambes étaient toujours là !

Il regarda longuement ses deux simples jambes qu'il avait cru perdre. Elles étaient bien présentes, aucune trace ne montrait quels avaient été coupé, ou simplement entaillé. Avait-il rêvé ? Ses jambes avaient-elles réellement disparu ? Ce n'était peut-être qu'un rêve. Ce ne pouvait être qu'un rêve. Pourtant, en se réveillant( à moins qu'il ne dormait encore ? ), il avait ressenti cette absence, ce manque ; c'était comme si il avait touché ces choses manquantes, comme si il avait senti le… vide.

"Petit lézard est réveillé ?" Il tourna son regard vers la porte. Hojo se tenait là. L'enfant se sentait balançant entre le rêve et la réalité. Hojo l'avait appelé ainsi durant son rêve…ou durant la réalité ?

Hojo poussa, sans délicatesse mais sans force, l'enfant sur le lit. Il attrapa les deux jambes, les serra fortement.

"C'est bel et bien présent, n'est-ce pas ?" Et il sortit, laissant la porte de la chambre ouverte derrière lui. Le bruit de ses pas s'éloignèrent, mais se rapprochèrent soudain. Il murmura, à la limite de l'audible :

"Tu peux sortir, si tu veux… "Hein ? L'enfant ne comprenait pas : lui avait-il vraiment dit ça ? Etait-ce encore un rêve ? Un rêve éveillé ? Pourquoi le laisserait-il sortir alors qu'il l'avait puni pour ça ? L'avait-il vraiment puni ? Que s'était-il réellement passé ? Où était le rêve ? Où était la réalité ? Bousculé par toutes ses questions ( malgré qu'il s'était promis de ne plus s'en poser ! ), il s'endormit et … rêva.

 

2ème scène : Souvenirs…

 Il ne vint pas. L'enfant avait beau surveillé la porte, l'attendre, il ne vint pas. Hojo ne revenait pas. Tout serait-il redevenu comme avant ? De ne pas voir son "maître" passait par la porte, l'enfant fut… déçu. S'il avait revu, il aurait pu dire qu'il n'avait pas rêvé. Mais ne pas le voir venir était synonyme de doute. Impossible d'affirmer qu'il avait rêvé, que ce n'était qu'un rêve, ou qu'il n'avait pas rêvé, que c'était l'étrange réalité. Il n'en savait rien et c'était sûrement ça le pire.

Durant la nuit ( à moins que ce ne fut le jour ? ), l'enfant avait rêvé, comme n'importe qui. Mais en se réveillant le matin, alors que le rêve s'estompait lentement, il refit surface, avec des différences, comme un prolongement. Il se trouvait changé en lézard, rampant sur le sol. Tout ce monde qui le vénérait se jeter sur lui et lui faisait maintes tortures; après vient Hojo, qui lui coupait la queue, l'obligeait à la voir repousser, lui recouper, le forcer à la voir, la couper… Ces quelques minutes de rêve n'avait été que quelques secondes, mais ça l'avait marqué. C'était son premier cauchemar. Un cauchemar intense, vu que, s'il l'avait ignoré la nuit, il était ressorti après violemment. Depuis ce jour, toutes les nuits, il fit le même cauchemar, celui-ci s'agrandissant, se précisant, changeant, au fil du temps, mais, malgré tout, c'était ce cauchemar. Dans son esprit enfantin, l'enfant ne put s'empêcher de lui donner un nom : Le. Son cauchemar s'appelait LE, comme l'innommable. LE revient. Je vois LE toutes les nuits. LE m'empêche de dormir. Le…

Deux jours plus tard, réveillé en sursaut par le cauchemar, transpirant dans son sommaire lit, l'enfant se leva d'un geste. Il souleva le matelas, l'envoya à l'autre bout de la pièce. Il regarda la planche de bois qui était son lit, puis l'envoya rejoindre le matelas.

"NOOOOOOOOOOOON ! Mon…mon journal…" Il se figea, devient soudain très calme. Il prit le lit, le remit à sa place, puis prit le matelas, s'apprêta à en faire de même. Mais au lieu de ça, il frappa de toutes ses forces le matelas, cogna tantôt des poings, tantôt des jambes, tantôt de la tête, mais cognant. Il empoigna ensuite le matelas et, à environ dix centimètres avant le haut, fit une grande fissure avec son doigt. Le matelas s'ouvrit comme un sac, la matière blanche dont il était constitué se répandit dans toute la pièce. L'enfant se jeta alors dessus et le piétina, inlassablement, toujours dans la même calme furie noire. Tout cela dura des heures…

Lorsque le pauvre matelas fut en bien piteuse état, l'enfant s'arrêta. Il recula contre le mur, pour mieux voir l'état dans lequel était la pièce; Il ramassa ensuite le contenu du matelas, le mit dans ce dernier, qu'il posa sur le lit. Il s'assit avec précaution sur le matelas, ferma les yeux et s'endormit, comme si de rien n'était.

L'enfant calculait mentalement : le lendemain, le "maître" lui apporterai à manger. Il ne savait pas quelle heure il était, mais c'était sûrement le matin. Sa décision fut prise : sortir encore une fois Sans hésitation, il se glissa hors du labo. Juste pour aujourd'hui se promit-il.

L'enfant comptait faire une chose simple : sortir, prendre des journaux, les lire. Et la chose fut des plus simples…Assis sur un banc, le dernier journal sous les yeux, l'enfant lisait calmement le journal.

Un meurtre violent dans les slums. On retrouve le corps sans vie d'un modeste commerçant. Son corps était entièrement en lambeaux. Des témoins prétendent avoir vu un enfant durant l'incident… Cela se déroulait il y a bientôt un mois et…

L'enfant s'interrompit, ferma les yeux. Il lui semblait revoir le meurtre. Voir aurait été le mot juste. Il n'avait rien vu de ce qu'il avait fait le première fois.

C'a avait été rapide…et violent. Il n'avait aucune arme, malgré tout, il avait lacéré le corps du commerçant. D'abord, mécaniquement… il lui avait crevé les yeux, mordu la gorge, griffé au niveau du cœur… Puis, il s'était jeté comme un fou… Il avait troué, percé, tranché, tordu… incontrôlable. Puis, il avait ri doucement, et s'était "réveillé", ses yeux avaient vus. Et ensuite… il avait fui le corps.

Il n'eut aucun remords, il n'eut pas peur de lui-même, il ne se mit pas à craindre de tuer encore, il se contenta de sourire. Sourire bêtement, niaisement. Il comprenait, et ça lui procurait un immense plaisir. Ce souvenir ne lui était pas tant désagréable, il ne regrettait pas d'avoir tué l'homme. D'ailleurs, il ne connaissait pas encore le sens du mot "tuer", ni celui du mot "mort". Il avait six ans, ce jour-là était le 25 décembre, le lendemain il trouverait de quoi manger sommairement, il venait d'apprendre qu'il avait massacré et il souriait. Pourquoi pas, après tout ?

Mais il était temps de rentrer. Il se leva, eut une modeste pensée pour le commerçant : "Est-ce qu'il est content ?" puis avança au travers des rues jusqu'à atteindre le laboratoire. Personne ne prêta attention à lui au milieu de la foule, tous étaient heureux, chacun souriait de pouvoir fêter Noël… Personne ne vit donc cet enfant, un triangle de lave bleue au centre du front, des cheveux longs, un sommaire habit de cobaye ( une chemise jaune ), pieds nues. Si certains le remarquèrent, ils ne virent qu'une chose : son sourire.

Et cet enfant grandit.

 

3ème scène : Folle jeunesse !

Dix ans étaient passé. Lui en avait seize, Séphiroth en avait vingt-cinq. En effet, contrairement à ce qu'avait pensé l'enfant, lorsqu'il s'était vu, Séphiroth était d'ores et déjà âgé de quinze ans. Mais il avait une excuse, piètre certes, mais une excuse : il connaissait si peu l'homme et son évolution au fil des ans.

Âgé donc de vingt-cinq ans, Séphiroth se dirigea vers Nibelheim, accompagné du SOLDAT Zack. Peu après, le village brûlait, on dit que certains ont vu une ombre folle, aux longs cheveux argentés. Peu après, Clad tuait Séphiroth, pour la première fois.

Hojo fut déçu de la perte de son meilleur spécimen. N'ayant d'autres choix, il se rabattit sur un autre : l'homme d'on nous contons l'histoire.

Le, désormais, adolescent contemplait ses doigts, examinant patiemment chaque phalange, chaque ligne, chaque détail. Son oreille se tendit à l'approche de bruits de pas, mais il ne détacha pas pour autant son attention de ses doigts. Son visage avait mûri, ses yeux étaient perçants, il était très grand, même assis, et son triangle bleue avait grandi au fur et à mesure que son visage mûrissait. Il avait continué ses sorties, nocturnes désormais. Il connaissait beaucoup de choses maintenant, il avait suivi avec attention la guerre qui s'était déroulé sur le continent utaïen. Il avait donc connu la renommé du "grand" Général Séphiroth, mais cela lui importait peu : il était sûr que s'il était dehors, il pourrait largement faire mieux. C'était évident : Séphiroth n'était qu'une mauviette face à lui ! Même s'il doutait encore de l'exacte signification du mot mauviette…

La porte s'ouvrit lentement, dans un simple grincement. L'adolescent détourna son attention sur… ses paumes de mains. Il savait pertinemment qui était sur le seuil de la porte : Hojo. Ca l'étonnait, certes, car ce n'était pas le jour de la nourriture, mais il ne voulait pas le regarder : peut-être, après tout, que le "maître" s'était trompé de porte ?

"Viens." L'adolescent fit mine de ne pas avoir entendu, et regarda encore plus fixement ses mains, son regard était tellement fixé que c'en était douteux…

"Viens !" Le ton d'Hojo montait, il n'aimait pas lorsque Séphiroth lui faisait ça, il lui plaisait encore moins que le remplaçant en fasse de même. Et c'était parti pour qu'il en fasse de même…Mais il n'allait pas se faire avoir.

"Viens, petit lézard." L'appellation fit réagir l'adolescent, mais de manière à peine imperceptible. Son sourcil se haussa, jusqu'à atteindre le triangle, pour redescendre un dixième de seconde après. S'installa alors un silence. Dix minutes passèrent, l'adolescent se leva, se mit face à celui qu'il respectait sans vouloir l'admettre, et le regarda de ses un mètre quatre-vingt dix. Hojo tourna les talons, s'avança dans le couloir, poussa une porte, entra, s'assit. Il n'avait pas besoin de se retourner pour savoir que le remplaçant le suivait. La supériorité n'avait là aucun rapport avec la taille.

"Assis-toi." L'adolescent regarda lentement Hojo, comme s'il ne comprenait pas, et resta debout.

"Bien, ne t'assis pas si c'est ce que tu veux, mais écoutes tout du moins…Désormais tu mangeras tous les jours, tu t'entraîneras tous les jours, tu suivras mes cours tous les jours, mais jamais tu n'auras de contact avec d'autres que moi." L'adolescent regarda Hojo, comprit, puis dit :

"Séphiroth ?" Les intentions d'Hojo étaient clairs, ils voulaient un deuxième Séphiroth, mais ne pas risquer de le perdre d'une quelconque manière.

"Mort, stupidement…"

"Je vois." La discussion s'engagea lentement, mais elle restait toujours bancale et pouvait à n'importe quel instant basculer. Hojo prenait maintes précautions, l'adolescent écoutait en silence. Il regardait loin derrière Hojo, loin au-delà des murs, ses yeux se portaient très loin, mais il ne portait pas son attention sur ce qu'il voyait, il écoutait et mémorisai mots pour mots ce que lui disait Hojo…

"Tu me verras chaque jour…" "Tu travailleras…" "Tu évolueras…" Mais aussi… " Et quand le moment sera venu, alors tu sauras." Sauras. C'était ce qui l'inquiéter le plus… Savoir quoi ? Qu'allait-il donc apprendre…sur lui ?

Et les jours passèrent, les mois passèrent, les années avançaient… Chaque jour était comme une mécanique parfaite… 5h00, lever, 5h20, cours, 15h00, entraînement, 19h00, expériences, 21h00 repas, 22h00, coucher.

Les cours étaient donné par Hojo. Celui-ci lui apprenait non-seulement les différentes finesses des matières scientifique et littéraire ( sauf l'Histoire ), mais lui enseignait quoi penser de la vie, comment suivre des idées, comment tuer à la perfection, comment ne pas se tromper sur les véritables "bons" côté de la vie… Hojo n'était pas dupe : viendrait un jour où il mourrait, viendrait un jour où le "remplaçant" sortira… Mais ce n'était pas pour tout de suite… Et l'adolescent suivait calmement les cours, il sentait de plus en plus la notion de "maître" s'imposait en lui, dû au grand savoir, aux connaissances d'Hojo, mais aussi à sa philosophie : il le prenait pour un prophète, ceux que jamais personne ne croit jusqu'à ce que la vérité s'impose.

Puis venait l'entraînement. Courir, soulever des poids, supporter la douleur, et autres pratiques diverses et variés, mais pas forcément réjouissante… Et le "remplaçant" se sentait devenir de plus en plus fort, de plus en plus solide, et bien entendu : beaucoup mieux que Séphiroth.

Les expériences ne le gênaient pas. Cela s'arrêtait à des piqûres, des tests sur un moniteur et des prélèvements de sa substance bleue, celle qui était dans sa cicatrice triangulaire…

Malgré tout, ces sorties continuaient, il se renseignait toujours autant au travers des journaux, des choses que jamais Hojo n'avait voulu lui apprendre, répugnant à ce que le "remplaçant" devienne proche du monde extérieur, répugnant de perdre à nouveau un si magnifique spécimen, malgré tout remplaçant… Mais son cobaye était maintenant très furtif, il semblait plané au-dessus du sol, il ne produisait aucun bruit, on ne le voyait parfois qu'au dernier moment, ce qui lui permettait de sortir sans qu'Hojo ne le réalise.

Dès la deuxième année, ses pensées changèrent : Hojo n'était qu'un vieux fou, et non plus un prophète, il s'était trompé… Et l'entraînement lui paraissait futile, inutile, dépense idiote d'énergie… Et il voulait sortir sans contrainte, rester au-dehors autant de temps qu'il voulait.

"Ne te laisses jamais écraser…" lui avait dit Hojo durant un de ses cours. Et c'était ce qu'il avait fait ! Il s'était laissé écrasé par ce vieux croûton de prétendu "maître". Et cela l'énervait considérablement, il fallait qu'il s'en débarrasse, qu'il le tue, comme lui avait si habilement incrusté dans le crâne Hojo… Mais d'abord, il devait savoir ! Hojo lui avait promis qu'il saurait : il voulait savoir…

Et il allait savoir.

4ème : Destructions

"Je l'ai tué…Je l'ai tué……Oui, c'est ça, je l'ai tué…" Il avait quasiment oublié cet événement, l'avait effacé de son cerveau, mais il revenait maintenant en force… Le commerçant, déchiqueté de par et d'autres par lui-même... Il n'avait pas réalisé sur le coup, et même après, lorsque Hojo lui avait clairement expliqué ce qu'était mourir et tuer. Il n'avait pas compris, mais maintenant il comprenait : il l'avait tué…

Et alors ? et alors ? C'est vieux, maintenant… Et quel importance, de toutes manières ? Quel importance ? Il est mort, point. Un point c'est tout. Ce n'est pas grave… Pas grave du tout, pas grave du tout…

Il avait maintenant 21 ans. Je l'ai tué à six ans. Pas grave. Pas d'importance.

Ce même jour, au même instant où le jeune adulte comprenait qu'il avait tué, sans que cela ne l'attriste vraiment, Hojo, pressé par l'évolution constante d'AVALANCHE, se décidai à parler au remplaçant.

Il était 4h00. Il ne dormait presque pas. Il venait de revenir d'une de ses "promenades" nocturnes. Il n'était pas fatigué, ses yeux restaient ouvert sans difficulté. Il restait calme, immobile, à regarder le noir de sa chambre, à distinguer les formes dans cette pièce. Ses bras, ses jambes, ses pieds, son lit, son oreiller, un mur, la porte, un nouveau mur, encore deux murs, le sol blanc pavé, puis de nouveau ses bras, ses jambes, ses pieds… Des bruits de pas se firent entendre dans le couloir. Il leva l'oreille, aux aguets, prêt à bondir, même s'il savait en lui-même qu'il n'y avait aucun risque. Ce ne pouvait être qu'Hojo. A moins que ce soit un de ces monstres informes, qui se tenaient, gémissant, dans la pièce secrète d'Hojo, dans la chambre au cauchemar. Du laboratoire, une petite porte, installé entre deux meubles, que l'on ne pouvait voir que si on savait qu'elle était là, ou si on cherchait à trouver la source des gémissements, presque imperceptible, de ces "choses" qui étaient dans cette pièce. Il n'y était jamais allé, dans cette petite salle ( à moins qu'elle ne soit grande ? ), il n'en avait aucune envie. Mais si c'était un de ces monstres, il ne risquait rien, car ils devaient être faibles et las, des espèces de corps sans vie…Mais si c'était l'un d'eux, il entendrait ses jambes glissant sur le sol, une espèce de limace humaine…Ou alors, ce serait un pas lourd, faisant trembler le sol, produisant un bruit semblable à une explosion à chaque pas.

Sa première idée était la bonne : ce ne pouvait qu'être Hojo. Mais il n'était qu'à peu près quatre heures… Que pouvait-il donc lui vouloir ? A moins qu'il ne soit pas quatre heures, mais déjà cinq, qu'il est dormi sans s'en rendre compte. Peut-être.

Il s'assit sur le lit, ses pieds nus touchèrent le sol froid. Les pas se rapprochaient lentement. Il évalua la distance : quelques mètres maintenant. Les pas se rapprochaient, une forme se tenait maintenant devant la porte. Il ne la voyait pas, mais il la sentait. La main s'approcha de la poignée ( pas vraiment une poignée, en fait, plutôt un bout carré qui servait à pousser la porte, cette dernière ne se verrouillait pas ), appuya ; la porte s'ouvrit lentement, peu pressée, apparemment, de dévoiler le visiteur. Peu elle s'ouvrit en grand, brusquement. La soudaine lumière aveugla quelques secondes ses yeux habitués à l'obscurité. Il put ensuite voir qui était là : Hojo, bien sûr.

Un silence est un silence, et même si celui-ci ne dura que quelques secondes, il y en eu un. Le cobaye observait Hojo, voyait son air étonné. Peut-être ne s'attendait-il pas à le voir réveiller? Si tel était le cas, il n'était pas cinq heures, comme il l'avait pensé. Hojo fit disparaître le court trouble de son visage, et dit finalement :

"Viens, on doit parler." Hojo l'avait toujours tutoyé : cela ne l'avait jamais intrigué, comme si c'était normal, ça l'était d'ailleurs, d'une certaine manière. Souvent le maître tutoie le serviteur, tout comme le serviteur vouvoie le maître. Mais là, en surplus du tutoiement, il trouvait une certaine… délicatesse ? Etait-ce possible ?

Mais son esprit s'éclaira, aussi soudainement que la pièce peu avant. Il allait lui parler. Il allait lui dire. Et lui, il allait savoir, plus que apprendre, savoir.

Les minutes suivantes furent flous dans ses souvenirs. Il lui sembla qu'il se levait, demandait "Où ?", ensuite il suivait probablement Hojo. Puis Hojo rentrait dans une salle. Il se tenait maintenant là, devant la porte, à se poser des questions. Puis-je vraiment savoir ? Ais-je vraiment envie de savoir ? Oui, probablement. Sa main se posa sur la poignée de la porte. Une petite boule lisse, en argent probablement. Probablement. Mais est-ce que j'ai réellement envie de savoir ? Qu'est-ce qui me dis que je veux savoir ? Est-ce sûr ? Sa main s'éloigna de la poignée, resta suspendu dans les airs. Mais surtout : comment savoir si je veux ?…Bien sûr. En entrant, en apprenant, en découvrant. Et si, finalement, ca me déplait, je tuerais Hojo, et je fuirai. Et je fuirai. Il s'accrocha à la poignée, la fit tourner, tira la porte vers lui. Non, il s'était trompé. Cette porte se poussai. Il s'en souvenait maintenant. Il la poussa donc, l'ouvrit. Les mêmes fauteuils, les mêmes murs, la même petite table avec des seringues dessus, probablement pas désinfecté . La salle, où, cinq auparavant, Hojo l'avait "accueilli", lui avait dit la mort de Séphiroth, puis il avait rajouté qu'il serait le nouveau, qu'il venait après, qu'il était le deuxième, le "remplaçant". Exactement la même salle. Il aurait dû s'en douter…

Il s'assit, face à Hojo. Celui-ci inspira un grand coup, comme pour se préparer à un long discours.

"C'est aujourd'hui, je pense que tu l'as compris…"

"Oui…"

"Que veut-tu savoir ?"

"Qu'est-ce que je veux savoir ?… Qui je suis."

"Bien…" Le "remplaçant" sentit ses ongles s'enfoncer dans les paumes de ses mains, il les retira, avant qu'Hojo ne s'en aperçoive.

"Tu es…Tu n'es pas exactement un être humain." Ou Hojo était un excellent acteur, ou il ne s'était pas vraiment préparé à cette question. Hojo ne faisait jamais rien sans l'avoir préparé, il avait dû s'entraîner devant sa glace et le résultat était incroyable : pour peu il y aurait cru. Malgré tout, c'était criant de vérité : il n'était pas un être humain. Rien d'incroyable là-dedans, mais il voulait savoir ce qu'il était, alors. Et là, Hojo mentirait sûrement.

"Tu es une sorte de fragments, de fragments d'ADN, d'un homme et d'une femme qui ne pouvait avoir de fils. Mais…ils sont morts avant de pouvoir t'avoir."

"Alors pourquoi je suis ici ?" Plus pour la forme que pour le fond, cette question ; car 1) Hojo disait vrai jusqu'alors, à la différence que c'était lui qui avait tué les parents pour le garder ou 2) il mentait, et mentirait à nouveau.

"C'est une promesse que je leur ai fait : s'ils venaient à mourir, je te garderai." Mensonge digne d'un enfant de maternelle : probablement voulu. Tout d'abord, Hojo l'avait appâté pendant des années en lui promettant de savoir, maintenant il le bernait, et le lui montrait.

"Si je suis simplement l'enfant de humains, pourquoi ne suis-je pas humain ? Et pourquoi suis-je aussi fort ?" Il fallait jouer le jeu, dans cette discussion où chacun savait que l'autre savait. Jusqu'à ce qu'un ne trouve plus de questions ( ou de réponses ) et capitule.

"Parce que c'est ainsi qu'il te voulait. Fort, différent des autres."

"Différent…Comment avez-vous fait pour créer un être humain. Je veux dire, sans ventre maternel ?"

"Le miracle de la science."

"Pourquoi n'avoir pas fait profiter à d'autres de ce miracle ?"

"Car…car il y a un défaut."

"Lequel ?"

"As-tu remarqué ce triangle sur ton front ?"

"Oui."

"C'est ça."

"Et ce qu'il y a dans ce triangle, qu'est-ce ?"

"Les mystères de la science."

"Il faudrait un miracle pour trouver la clé du mystère, n'est-ce pas ?"

"Bien sûr !"

"Et je suis un miracle."

"De la science, oui. Mais ce miracle s'est posé sur toi, pas sur ce mystère." Le ton restait calme et plat, mais chaque mot vibrait dans la bouche et les oreilles du cobaye.

"Ce mystère, pour vous, c'est un miracle, n'est-ce pas ?"

"Non."

"Si. Car sans ce mystère, vous auriez dû dévoiler le secret de ma fabrication."

"Pourquoi ? Mon seul but est de faire avancer la science."

"Votre science, qu'est-ce ? La science de la torture, la science du mal."

"Il va bien des défauts aux recherches, mais sans recherche on obtient aucun résultat."

"Le seul résultat que je vois est que vous mentez." Parfois, il faut cesser de jouer le jeu, revenir à la réalité.

"Allons, ne me faîtes pas croire que vous m'avez cru une seule seconde !"

"Je n'oserai pas."

"Bien sûr."

"Evidemment."

"C'est sûr."

"Sûr."

"Oui. Et tu veux toujours autant savoir, hein ?"

"Tout ce que je veux, c'est le pourquoi ."

"Pourquoi je t'ai crée ?"

"Non. Pourquoi me torturez-vous maintenant."

"Mais depuis que tu respires, je te torture. Pire. J'ai gâché ta vie, ne le voies-tu pas ?"

"…" Il lança un regard froid vers Hojo, exprimant clairement son but : le tuer. C'était vrai, ce qu'il disait. Il lui avait gâché sa vie. Hojo exaltait :

"Si tu me tuais, comment vivrais-tu au-dehors ? Je ne t'ai pas éduqué à ça." Le regard devient plus calme, un sourire ironique se glissa sur le visage du "remplaçant".

"Je l'ai fait tout seul. Et oui, vous m'avez attrapé une fois, mais je suis malgré tout sorti des milliers de fois." Se fut autour de Hojo de ne pas parler. Content de lui, le cobaye se leva, se dirigea vers la porte, lentement, narguant Hojo.

"LEZARD !" hurla le scientifique. Enervé, le cobaye se retourna brutalement. Il attrapa un seringue, la lança. Elle partit se loger dans le poignet d'Hojo, mis en un geste de défense devant sa tête.

Les deux mirent un temps à réagir, à comprendre même. Hojo regardait son poignet, abasourdi, le cobaye regardait le vide, pas encore sûr de ce qu'il venait de faire.

"Ce, c'est, c…" articula Hojo. Les deux se regardèrent, puis le cobaye sortit. Hojo regardait toujours son poignet. La seringue y était toujours piqué. Il la retira, lut l'étiquette : "Jenova", disait-elle.

Le "remplaçant" marcha dans le couloir, qui lui parût incroyablement long. Il ne craignait pas la colère d'Hojo. Tant qu'il ne se laissait pas avoir, comme ( quand il m'a coupé les jambes ) la dernière fois. Il suffirait qui reste dans sa chambre, qui se tiennent face à la porte, qu'il attende Hojo, qui l'attrape, le sert au niveau du cou, qu'il le serre, qu'il..

Une explosion retentit soudain, faisant vibrer le sol de part et d'autres. L'Arme de Diamant a attaqué, Rufus est mort, la Shinra détruite.

Hojo, sentant la voix de Jenova ne cessait de lui marmonner les mots " Aide ton fils, aide ton fils… " dans sa tête, sort du bâtiment, ne remarquant même pas la proximité de l'Arme, la destruction de la Shinra.

Que faut-il faire dans ce cas-là ? Si tout le bâtiment au-dessus de vous brûle, que faut-il faire ? Hojo ne lui avait jamais appris ça, mais il ne douta pas longtemps que c'était la seule solution. Mais avant. Mais avant… il voulait savoir. Hojo ne lui dirait jamais rien. Mais il devait y avoir un dossier, quelque chose sur lui, ici. Il fallait qu'il le trouve. Il courut, poussa une porte, rentra.

Les murs tremblèrent brusquement. S'il ne se dépêchait pas, il allait rester bêtement sous les décombres, il mourrait. Et pire : il ne saurait pas. Il se précipita sur une grande pile de documents, prit le premier de la pile, lut son nom : "Clone N°13". Ce n'était pas ça. Sûrement pas ça. Mais qu'i aurait-il marqué sur son document à lui ? Quel nom ? Qu'est-ce qu'il lui prouvait qu'il ne le passerait pas, pensant que ça ne le convenait pas ?…

En réponse, les murs tremblèrent à nouveau. Ca n'aurait pas d'importance s'il mourrait. Il attrapa un autre dossier, le jeta plus loin, en attrapa un autre…

La pile fut fini rapidement. Il n'y était pas. Mais où était-il ? Il regarda tout la pièce, s'arrêta sur une caisse métallique verte, cadenassé. Il s'en approcha, prit le cadenas à demain, chercha le mécanisme. Ne le trouvant pas, il recula et donna un violent coup de pied. Le cadenas s'ouvrit.

Les murs tremblaient de plus en plus. Ca ne se jouait plus en minutes, mais en seconde. Il ouvrit la caisse, vit un tas de feuilles de papiers : d'autres dossiers.

Les murs tremblaient, tout allait s'écrouler comme un château de cartes. Il attrapa la caisse à deux mains, la hissa sur son épaule. Plus le temps de réfléchir. Il sortit, courut dans le couloir, la caisse se balançant sur son épaule. Il poussa la porte, sortit, fit quelques pas au-dehors, parcourut deux mètres.

Il posa la caisse au sol. Personne n'avait prêté à lui, tout le monde fixait intensément le grand bâtiment de la Shinra Inc. Ou plutôt ce qu'il en restait. Le poids des décombres appuya fortement sur le sol, les murs tremblèrent, une partie du sol s'écroula sur les taudis, une partie s'écrasa sur le laboratoire.

Hojo marchait toujours, comme un zombi. Il fallait qu'il aide son fils. Il fallait qu'il aide Séphiroth. Il fallait qu'il aide Séphiroth…Il atteignit son but : la tour Mako du secteur 8. Il s'avance, appuie sur plusieurs boutons : il doit aider Séphiroth…

AVALANCHE vient de combattre Scarlett et Heidegger. Il avance toujours : bientôt ils rejoindront Hojo.

C'est fait, d'ailleurs. ils entament le combat. Hojo leur balbutie qu'il s'est ingéré du Jenova. Son esprit est embrouillé : il ne sait même plus vraiment qui il est. Il ne sait que deux choses : aider Séphiroth, éliminer les obstacles.

Hojo est mort, maintenant.

 

 

Notes :

Ben voilà, ce chapitre est fini. Alors…

Vous vous en doutiez déjà : Hojo allait mourir. Mais j'ai modifié un peu l'histoire.

Sinon…pourquoi je fais des parties ( scènes ) ? Ben paske j'aime bien. Moi, j'ai l'habitude de faire des chapitres courts. Et donc là, ca m'aide un peu de faire plusieurs parties. Parce que dans un chapitre pas partagé, il n'y a pas moyen de mettre certaines phrases, des phrases qui conclut ( "Et il allait savoir." ou "Et cet enfant grandit." ) et en plus, j'aime bien mettre des titres.

Merci à Nephret et Il qui m'ont écrit pour me parler de ma fic !

Et si vous aussi, vous comptez m'écrire ( pourquoi pas ? ), une seule adresse : bahamut@cario.fr

A bientôt, for the next chapter !

 

 

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