La  Bibliothèque  de  la  ShinRa  corp.

 

 

Origines

 

 

Chapitre 3 : Monde

 

NB : Le narrateur est maintenant le cobaye lui-même, je bloquais trop sinon, j'arrivais pas à écrire deux phrases…

 

1ère scène : Fin et commencement

 

Il y a des choses que l'on réalise sans trop le savoir, comme entendre le téléphone sonner et savoir qui est à l'autre bout du fil, et si je ne devais retenir qu'une de ces expériences, ce serait celle-là. Quand j'ai compris qu'Hojo était mort.

 

Je ne suis pas tombé par terre, je n'ai pas ressenti le besoin de m'appuyer à un mur et d'attendre que les battements soudainement accélérés de mon cœur se calment, il m'a juste suffit de regarder la foule qui s'ameutait autour des seules décombres de la Shinra qu'il leur était donné à voir, à eux, simples petits habitants miséreux. Il m'a suffit d'observer ces décombres, de jeter un furtif regard au Météore qui nous narguait de sa haute place dans le ciel, et d'en retourner à d'autres préoccupations.

 

Hojo était mort, tué par une arme, une arme à feu. La balle l'avait transpercé alors qu'il était dément, la balle lui avait troué un semblant de cœur d'un tir rapide, et il s'était éteint. Je n'ai pas pu sur l'instant vérifier cette information, je ne le fis que plus tard, pour apprendre que je ne m'étais pas trompé. De toutes manières, qu'elle aurait été l'importance vu que Hojo, celui que j'avait d'abord vénéré puis haï, Hojo, celui qui m'avait longtemps délaissé, Hojo, celui qui était plus "maître" que l'on n'aurait pu le croire, Hojo, cet étrange homme, Hojo était mort. Ca signifiait clairement que, à cet instant précis, alors qu'un chat miaulait et qu'une foule de gens simples entourés un ancien signe de prestige et d'aide, la Shinra, je n'avais plus de maître, et je n'en ai plus jamais eu.

 

Je crus que j'allai en pleurer, mais non, j'ai juste fait un tour d'horizon des environs, et ai décidé de me cacher jusqu'à ce que la nuit tombe. Un toit fit l'affaire, à moi et au casier qui contenait des réponses, tant de réponses…

 

J'avais compris dès ma vingtième "visite" à l'extérieur environ qu'une chemise jaune de laboratoire n'était pas meilleur costume pour se dissimuler dans une foule, et aussi qu'un triangle bleu ornant le front n'était pas chose courante parmi les humains. Un magasin de vêtements, à l'enseigne se balançant en grinçant goulûment, m'avait mis sur la voie pour me vêtir convenablement, il a ensuite suffi d'emprunter un pull, un pantalon, des chaussures et un bonnet. Bien entendu, avec le temps, j'ai dû parfois retourner au magasin pour changer les anciens vêtements qui ne m'allait plus. Ces vêtements étaient à chaque fois caché sous le matelas, matelas qui était maintenant sous les décombres. Mais pas question de se faufiler de jour dans le magasin, ce n'est pas assez discret. Je jetai un coup d'oeil au soleil dans le ciel : il était haut, encore visible derrière le Météore. Hojo ne m'avait jamais appris à lire l'heure vis-à-vis du soleil, mais d'après son emplacement je comprenais sans peine qu'il me faudrait encore attendre avant que le noir s'installe sur la ville, à moins d'une éclipse soudaine. Mais bien entendu, il n'y eut pas d'éclipse.

 

La foule entourant les décombres diminua au fur et à mesure que le soleil déclinait dans le ciel. Chacun devait avoir à faire, tous comptaient sûrement profiter des sept derniers jours qu'ils leur restaient à vivre. Il faut dire que personne n'avait entendu parler d'une troupe de combattants qui s'étaient mis en tête d'arrêter Séphiroth, stupide invocateur, et tout le monde ignorait aussi que ce même groupe de combattant liquiderait sans difficulté Séphiroth. Mais personne ne pouvait le savoir, moi-même je l'ignorai. J'ignorai beaucoup de chose à cette heure.

 

Quand la lune remplaça enfin le soleil, les ruines (ce terme convient beaucoup mieux que décombres, à vrai dire) n'étaient plus contemplé que par quelques badauds, sans doute animés d'un soupçon de mélancolie et d'une vague d'incompréhension. Je laissais le casier vert sur le toit et partais vers le magasin de vêtements.

La grille était fermé, une autre plaque de métal se tenait derrière pour la surprotéger. Un panneau indiquait que le magasin était "Fermé", et on aurait pu sûrement pu mettre autre chose approchant cela : "Fermé pour cause de fin du monde et volonté de réaliser mon rêve : voler avec les oiseaux" à moins que le rêve à réaliser ne soit simplement " voir autre chose que des plaques de métal et des visages las" …Toujours est-il que le magasin était fermé, …Impossible de forcer le bâtiment, je retournais donc vers mon casier et les ruines.

 

Trios badauds restaient maintenant, bien dispersés autour des restes; l'un regardait vers le Nord, un autre pointait l'Est et le dernier l'Ouest. Celui qui regardait le bâtiment de par l'Ouest (et qui regardait donc vers l'Est) me sembla porter costume à ma taille et à mon goût, bien que la nuit m'empêcha de voir clairement les couleurs.

Hojo m'avait appris la discrétion : j'en usais pour m'approcher du badaud. Suffisamment près, je pressai la main gauche sur la bouche de ma victime et serrais son cou de mon autre bras. Ma main gauche sentit la légère douleur d'une morsure, probablement plus effet de la surprise que d'une volonté de se défendre. Je serrai encore plus mon bras autour de son cou et commençait à traîner le corps, qui sombrait dans l'inconscience, dans une ruelle.

 

Je m'aperçus que la nuit, traîtresse, m'avait trompé : c'était une femme, non pas un homme. Pour vérifier malgré tout, je regardais l'étiquette du pull qui affirmait : "Oppia Segeste". C'était bien une femme. Mais peu importait, les vêtements me convenaient.

 

Je la déshabillai et prenais ces vêtements. Le bonnet enfoncé au maximum sur la tête, d'une manière tellement exagéré qu'il en était peu naturel (mais peu importe il me fallait cacher ma marque, à tout prix), je m'asseyais au côté du corps inanimé et réfléchissait à la situation.

La généreuse chance m'offrait alors plusieurs possibilités, que je devais toutes exécuter : quitter Midgar (ou du moins en passer la porte), regarder le contenu du casier, et attendre la chute du Météore... Restait à déterminer dans quel ordre j'allais faire tout cela.

Mais j'oubliais quelque chose, ce dont l'inanimée, qui reposait, paisible, à côté de moi, ne manqua pas de me rappeler. Je l'oubliais elle… Cette pauvre petite personne… Elle qui était là, totalement inconsciente, à moitié dévêtu… Que se passerait-il quand elle se réveillerait ? Elle aurait honte, elle aurait peur… La pauvre. Non, on ne pouvait pas la laisser là. Que se passerait-il si quelqu’un passait et songeait à profiter de son corps ? Non, non… Il fallait à tout prix lui éviter pareil mal… il n'y avait donc qu'une possibilité...

Je me penchais au-dessus de son corps, pressai mes deux mains sur son cou, tordant et serrant, appuyai encore, sentant sa peau qui se disloquait silencieusement sous mes mains, sans craquement. Elle ne risquait plus rien maintenant, elle était passé dans l’autre monde. Elle ne risquait plus rien. Néanmoins, pour la forme, je lui fermai ses yeux encore entrouverts.

 

Je contemplai quelques instants le Météore qui régnait toujours, puis retournai à mes questions.

Il y avait donc : sortir, savoir, attendre.

Qu'est-ce que je voulais faire, avant tout ?

J'aurais pu sortir d'abord, pour être sûr de profiter de l'extérieur ?

Ou alors, j'aurais d'abord voulu savoir, et j'aurais lu, tout lu, de ce que contenait le casier ?

Sinon… Je pouvais aussi bien attendre… Attendre la chute du Météore, sans avoir alors aucune possibilité de savoir, ni de sortir.

Mais serait-ce si évident que de sortir ? Non, sûrement non. Alors comment sortir sans ennui  ? Par les toits ? Non.

Il restait quand même une solution, celle d'attendre avant tout, mais de ne pas attendre la fin, non… juste le dernier jour… Juste avant que le Météore ne chute, il n'y aurait plus aucune cohérence dans l'esprit des Midgariens… pourrais-je en profiter ? Oui, sans doute, sans aucun doute. La réponse était donc fixé. L'ordre décidé serait donc : attendre, sortir, puis, enfin, savoir.

 

Je savais maintenant quoi faire, je laissais donc la morte et retournai au casier, que je hissais donc sur le toit pour le rejoindre ensuite.

Puis j'attendis.

 

Je demeurais immobile.

 

Le soleil passa cinq fois dans le ciel, la nuit de même, sans compter celle de ma sortie…

Le vent soufflait encore, avec une infime délicatesse de fin du monde cependant, il ne voulait pas se voir banni lui aussi de la planète. Le soleil, lui, brûlait sans honte, après tout qu'était-ce cette planète ? Lui en aurait encore dix à gouverner, comme Hojo me l'avait appris, alors il ne se gênait pas et tapait fort, comme pour punir cette planète qui voulait quitter son système solaire.

 

On était le dernier jour. La foule se pressait et se pressait encore, certains restaient tremblant dans leur chaumière, qui sait ? peut-être leur petit toit les protégeraient-ils du Météore ?… Les autres sortaient, se pressant encore plus pour accéder à l'extérieur, mourir hors de Midgar.

Je pouvais sortir. C'était le moment. J'appuyais mes mains sur le toit de métal pour me relever, mais me laissai finalement retomber sur la tôle du toit.

Je ne savais pas pourquoi, je ne sais pas pourquoi. J'étais bien, j'étais calme, tranquille. Le Météore tomberait précisément dans… environ 23 heures. Il est vrai que bien vite, tandis que je demeurais là, si bien installé, si confortablement placé, si calme, le temps passait, si bien qu'il ne restait plus qu'une heure, mais j'étais si bien, si heureux…

Tout était calme, le vent soufflait de cette allure légère qui caressait gentiment la peau. Le soleil s'était adouci, maintenant il avait pris une allure paisible, à simplement laisser une petite pointe de chaleur, tandis que le ciel demeurait si beau (si on y oubliait le Météore, et la grande plaque), avec quelques légers nuages ronds et blancs, le soleil, et quelques oiseaux blancs qui passaient encore, comme des petites taches mouvantes… J'étais peut-être mal installé sur ce toit, à fixer le ciel tandis que la tôle me déformait le dos et la nuque… mais peu importait… J'étais bien.

 

Puis viens le moment où le Météore entama sa descente finale.

Je me disais de partir. Je me hurlai de partir, je voulais partir.

Mais comment expliquer cela ? Comment raconter clairement ce qui me poussait à rester ?

Car ce n'était maintenant ni le soleil, ni le vent, qui me retenaient… Ils s'étaient mis tout deux à prendre une ampleur infernale, une ampleur de fin du monde, tout simplement.

Mais de toutes manières, il était trop tard.

C'était maintenant plus la dernière heure, ni la dernière minute, on en était déjà à la dernière seconde.

Je fermais les yeux. Peut-être la peur que personne ne puisse me les fermer une fois que je serais mort, peut-être la peur tout court, ou alors tout simplement que j'avais oublié mes lunettes anti-éclipse à la maison et que la chute du Météore m'éblouissait… On ne saura jamais vraiment pourquoi.

Néanmoins je fermais les yeux. J'entendis du bruit.

Pas un bruit de fin du monde non, bien que je n'en avais jamais entendu je savais que ça ne pouvait pas être ça. Comparez à une fin du monde, l'explosion que je venais d'entendre n'était sans doute pas plus qu'un petit pet de mouche. Tout petit.

 

"La fin du monde ne sera pas ce soir, mes frères." Je n'ai strictement aucune idée d'où je sortis cette phrase, qui de plus avait l'intonation d'un de ses marchands ambulants ou proclameurs qu'on trouvait au marché midgariens. Pourtant je n'avais jamais touché de télévision de ma vie… Je découvris plus tard que j'avais pris cela d'une série B appréciée des Midgariens… Peu importe.

 

Ce n'était pas la fin du monde. Tant mieux dirons-nous.

Je ne sautais pas au plafond, il n'y avait pas de plafond, je ne sautais pas tout court. D'abord j'ouvrais les yeux.

 

La ville était en flamme, dans une brûlante panique, des plaques chutaient sur les bâtiments, les rues et les Midgariens qui s'étaient finalement décider à fuir.

Les flammes arrivaient par tous endroits, car en plus de la plaque qui brûlait, les bâtiments avaient déjà pris des allures incandescentes… Certaines flammes étaient éteintes par des plaques non brûlantes qui s'effondraient lourdement… Cette fois-ci, ce n'était plus un édifice qui s'écroulait, mais une ville entière, et quelle ville ! …Midgar.

Il n'y avait plus à hésiter : je sautais du toit, plaçai mon casier sur l'épaule. Puis, je me faufilai jusqu'à l'extérieur, slalomant entre flammes, habitants paniqués, débris et cadavres.

 

 

Scène 2 : Planète

 

 

La foule hurlait encore, mais de joie et de soulagement cette fois, puis elle se réunit en un bloc compact, et se mit à piailler.

Le bloc qu'elle formait était terriblement compact, on aurait cru une figure d'art plastique… Tous étaient tournés vers le centre du ventre, et je les voyais de dos, mais malgré tout j'imaginai sans peine leurs visages qui s'animaient, heureux, soulagés, nullement inquiets pour les autres sur l'instant même . Ils piaillaient, d'une manière agaçante, mais ne parlaient pas… Le terme le plus correct aurait été qu'ils exultaient : il fallait les comprendre aussi, ils avaient survécu à la fin du monde

(La fin du monde ne sera pas ce soir, mes frères.)

et pouvait maintenant pleinement profité de leur vie qui n'avait pas été écourté. Ah ! Quel bonheur ils auraient en temps que nouveaux sans-foyer !… Eux-même n'avait pas réalisé que vu leurs positions au plus bas échelon de l'échelle humaine, survivre n'était pas la meilleure porte… Car après tout, ils n'étaient toujours que des pauvres. Et ils s'en rendraient compte un jour au l'autre. Mais pour l'instant, ils piaillaient dans ce bloc compact, tout simplement heureux.

 

Et moi, j'étais donc sorti, j'avais donc quitté cette ville d'horreur nommé Midgar pour arriver sur cette superbe planète.

Comment dire ? …Je crains d'avoir été déçu.

On avait annoncé l'Eden : je me retrouvais sur une simple prairie. Certes, ce n'était pas Midgar, mais… je ne sais pourquoi, j'étais déçu.

Les humains (qui piaillaient toujours, j'avais même l'impression qu'ils avaient augmenté le volume) étaient heureux 1) car ils n'étaient pas mort 2) car ils avaient quitté Midgar…

Et moi, j'étais presque déçu… 1) Je n'étais pas mort 2) Je n'avais pas tant que cela l'impression d'avoir quitter Midgar…

Même si les alentours de Midgar devaient être trompeurs, terre stérile et pourrie jusqu'aux os par tout ce que la ville lui avait fait subir, les semblants de plaines parfaitement vertes qui se découvraient au loin (et qui ne devait pas être si vertes que cela, de toutes façons…) ne m'attirait pas plus.

Le sol était plus vert, il y avait de l'herbe, il y avait des fleurs, il n'y avait pas de béton, il n'y avait pas de métal, il n'y avait rien de gênant…

Mais finalement, ce n'était que de l'herbe et des fleurs. De l'herbe verte, certes, des fleurs agréables aux regards, certes, mais simplement de l'herbe et des fleurs.

Le ciel, ce qui était encore pire, était le même qu'à Midgar ; la seule différence remarquable étant qu'on le voyait intégralement au lieu de le deviner. C'était les mêmes nuages qui varieraient suivant le temps, la même source d'éclairage, on avait toujours gardé le soleil et la lune, la même couleur aussi… Le ciel aurait au moins pu être différent de Midgar : mais non, ca lui paraissait impossible, il n'était pas presque identique, il était identique…

Midgar était béton, métal et tristesse, son extérieur était herbe, fleurs et il devait y avoir tout autant de tristesse…

Quitter Midgar m'avait été annoncer comme une révélation : j'y trouvais une déception.

 

Le foule se mua, se disloquant en petits groupes, tous parfaitement losanges… Ils y avaient quelques retardataires, sans groupe, qui tournaient de l'un à l'autre pour voir s'il n'y connaissait pas quelqu'un, et finalement, vu que chacun connaît quelqu'un, les petites troupes parfaitement formées, de cette manière indubitablement losange, partit vers la ville la plus proche, non plus piaillant, parlant maintenant.

 

Moi, je demeurais là.

Quand il n'y eut que moi, rien que moi, quand les troupes d'ex-Midgariens se furent définitivement éloignées, je m'asseyais dans l'herbe et posais le casier en face de moi, en espérant que lui me décevrait moins.

Quelques herbes piquantes voulaient à me gêner, mais je n'y prêtais pas attention, je laissai glisser un doigt sur le casier métallique… Peu importait ces herbes piquantes, peu importait aussi, alors, cette déception vis-à-vis de Midgar et son extérieur…

 

Ah, c'était donc ma vie qui commençait ? En ouvrant ce casier ?

Ma vie allait-elle brusquement démarrer, pressée d'une information nouvelle : qui, ou plutôt "que", suis-je ?

L'éternelle question, fondamentale à tous, humains ou non… La possibilité de savoir, de comprendre, les actions qui menèrent à sa création, les raisons mêmes de cette création, si la création avait été comme prévu ou non, si on l'avait suivi du regard tout le long de la vie ou on l'avait rapidement abandonné pour s'en retourner à d'autres tâches…

Le savoir, but unique de tous, le savoir du "qui suis-je", le savoir du "pourquoi suis-je", le savoir du "comment", du "qui" et du "où", le savoir de si l'on a déçu, le savoir de si l'on a été aimé, le savoir.

C'est idiot comme chacun veut à savoir cela, comme si cela changerait finalement quelque chose… Bien entendu, pour moi, c'est, c'était, différent, car les humains n'ont pas été élevé dans un laboratoire, comme une souris de laboratoire, en temps que cobaye (ou remplaçant) uniquement.

Il fallait que je sache, c'était bien simple, le besoin de savoir était là, là, bien présent, enfoncé au plus profond de mon crâne et de mon cœur, car savoir est savoir, et je voulais savoir, ou du moins, essayer de comprendre…

 

C'est donc dans cet état d'esprit que j'ouvrais ce casier.

 

Je commençais par un premier dossier, le feuilletai rapidement, puis le reposai et en prenais un autre.

L'écriture d'Hojo était exactement celle que l'on pourrait imaginer d'un fou : parfois écrite en barres, d'autres de manière fine et rapide, des fois d'une manière parfaitement ronde, d'autres fois exclusivement en majuscules, encore d'autres fois en caractères d'imprimerie, parfois même le genre changeait en milieu de mots. Le tout était néanmoins présenté avec un véritable sens de l'écriture, les espaces tous parfaitement placés, peut-être quelques fautes subsistaient, mais je ne les remarquai pas.

Mais je ne trouvais toujours pas mon dossier.

 

Dix minutes passèrent ainsi, jusqu'à ce que je trouve mon dossier. Il n'était ni en évidence, ni caché tout au fond du casier, non, il était simplement posé parmi les autres, comme les autres…

Mais plusieurs choses me prouvaient que c'était bien le mien : d'abord, le dossier ne portait aucun nom, ensuite il y avait une courte biographie de ma carrière exemplaire en tant que souris de laboratoire.

 

Je vous passerai les détails de taille, poids, yeux, analyse sanguine, groupe sanguin,… pour en venir directement à la partie qui m'intéressait :

On (Hojo, sûrement) avait rayé quelque chose (Origine : -------) et on l'avait ensuite renommé en "Création".

Création : A la base, prototype visant à une multiplication des gênes changé par mauvaise manipulation de mon assistant (délicatement "renvoyé" par la suite). L'erreur se révéla avec le temps devenir un cobaye aux capacités supérieures à la moyenne et qui survécut, contrairement aux autres erreurs.

 

Puis voici un extrait de ma "biographie" :

 

Malgré son ADNM contenant les ADN de différents "chasseurs" animaux (aigle, requin, panthère, humain), il survit. […] j'ai récemment découvert un détail intéressant : comme je le craignais, mon idiot d'assistant avait aussi déversé une partie d'ADN de lézard. Et fait de plus fort étrange, cela semblerait l'avantager. […] J'ai essayé par plusieurs fois de stimuler ces instincts animaux ,[…] mais il semble que, malgré que certaines qualités animales puissent lui être attribué, […] il garde entièrement forme humaine, […] bien que les stimulations marchent : j'ai découvert qu'il suffirait de lui donner une certaine substance pour décupler ses forces. Malheureusement, il perd toutes ses capacités de réflexions.

 

C'était donc ainsi : je savais.

J'étais donc une simple "erreur" d'assistant.

Rien de plus qu'une erreur, juste un fœtus-cocktail qui aurait pris forme !

Un par un, je vérifiai tous les dossiers.

J'avais attendu la vérité durant plus de 20 ans de mon existence, je l'avais attendu, et, à cet instant, je la savais. Je n'étais QUE une stupide bestiole ! Juste une de plus ! Et pour me choisir comme remplaçant de Séphiroth, il n'avait fait que tirer à la courte paille et le hasard, le même qui m'avait fait naître, avait voulu que ce soit moi. Aussi bien j'aurais pu mourir bêtement que cela n'en aurait rien changé, je n'étais que ça, il ne mentionnait même pas que j'étais le remplaçant, on n'en voyait pas trace, aucune trace.

Non, non, il devait y avoir une erreur, un autre dossier qui compléterait celui-ci, un autre dossier, autre chose, QUELQUE CHOSE, simplement, ce n'était pas possible !

Il n'y avait pas d'autres dossiers ! Juste de la paperasse sur des stupides bestioles de laboratoires, rien, rien d'autre sur moi !

Impossible ! Il devait y avoir quelque chose, simplement quelque chose, juste une chose qui parlerait de moi !

Je n'étais pas, je ne POUVAIS PAS ETRE UNE SIMPLE ERREUR ! Il devait bien y avoir quelque chose : un oubli, un autre dossier, mais QUELQUE CHOSE ! QUELQUE CHOSE, SIMPLEMENT QUELQUE CHOSE, qui dirait que j'étais son meilleur spécimen, qu'il avait en fait provoqué l'erreur de son assistant, que j'étais autre chose, simplement AUTRE CHOSE QU'UNE SIMPLE, qu'une simple, qu'une simple erreur ! Une erreur ! Je ne pouvais pas être une erreur ! JE N'ETAIS PAS UNE ERREUR ! Il y avait une erreur, mais ce n'était pas moi ! Il y avait forcément une erreur, quelque part, quelque chose, un oubli, dans ces dossiers…

Les dossiers, les dossiers ! Je l'avais remarqué, il y avait quelque chose avec les dossiers, quelque chose ! Ils, ils, ils étaient tous, oui, tous, tous, tous marqués d'une petite notation, une espèce de mot, un nom ! Non, pas tous ! Seulement la moitié des dossiers, juste la moitié des dossiers, ou quelque chose, il-il, dans le lot, j'y étais, il y avait marqué, marqué, NIBELHEIM.

NIBELHEIM, ce nom, cette chose, cette personne, ce quelque chose marqué dans les dossiers, qui me précisait, qui me disait, qui me rappelait, qui disait que je n'étais pas une erreur ! Je ne pouvais pas être une erreur, il y avait marqué NIBELHEIM ! Je n'étais donc pas une erreur, il y avait NIBELHEIM, je n'étais pas une erreur, il y avait un oubli, NIBELHEIM…

 

"Nibelheim ! C'est ce que je dois trouver."

Le vent me renvoya mes mots. Je n'avais même pas réaliser avoir parlé à voix haute, et entendait donc surpris ces mots que le vent m'envoyait, ces mots, les miens, qui me disait tout simplement ce que je devais faire, ce que je devais trouver, tout cela qui se résumait par un mot, un nom, une marque : Nibelheim…

Je me levais et partais, laissant le casier là où il était.

 

Où aller ? Suivre quels pas ? Peu importait, peu importait… Je devais rejoindre ce Nibelheim, quoi qu'il soit, qui qu'il fut.

S'il y avait encore un Nibelheim quelque part, je l'aurais trouvé, j'allais le trouver, et alors, et alors, j'aurais la preuve que l'erreur était dans les dossiers, et non pas moi…

Ca serait simple à prouver, plus que simple, il me suffisait juste de trouver, d'avoir, Nibelheim.

 

Quand j'arrivais à Kalm, personne ne put me dire qu'était Nibelheim, mais ce n'est pas pour autant que je choisissais de m'arrêter et d'abandonner, car à peine je compris que je ne tirerai rien de Kalm, je repartais… … … Je n'étais pas une erreur, tout simplement.

 

Mais je n'eus pas à chercher longtemps : en effet, très vite, j'arrivais à une ferme Chocobo, et là on m'apprenait ce qu'était Nibelheim (une ville, en réalité) et où elle se trouvait.

Le temps passa, les lieux défilèrent.

J'allais trouver Nibelheim, j'allais trouver cette preuve qui me dirait que non, non, je n'étais pas une simple erreur, que non, j'étais bien plus que cela, que oui, j'étais meilleur que Séphiroth, que oui, l'erreur était dans les dossiers, toutes ces affirmations résumées par un simple nom, une simple ville, un simple lieu, celui que j'allais trouver, celui qui allait tout éclaircir : Nibelheim.

Il y eut quelques monstres… le temps eut quelques caprices… Mais c'est sans encombres et sans retards que j'arrivais à cette grande ville, que j'arrivais à Nibelheim, lieu que mon esprit avait fait concorder avec des mots tel que vérité, vérité, et fin du mensonge…

J'étais à Nibelheim, et encore une fois, j'allais savoir.

 

 

Notes :

 

Voilà donc, ce chapitre est fini…

J'ai eu au moins droit à trois formatages de disque dur pour ce chapitre… Puis deux fois aussi, il a disparu du jour au lendemain… Et je l'avais jamais sauvegardé ni sur disquette, ni sur FTP avant…

Bah tant pis…

 

Sinon, pour l'écriture en elle-même, je suis donc revenu au narrateur personnel… Je sais pas, ca me paraît beaucoup plus facile, et puis il y a des choses que l'on peut dire en personnel qui ne se diront pas dans les autres types de narrateurs (et vice-versa…)…

Et j'ai rien de bien spécial à dire, sinon.

 

ATTENTION ! Mon adresse mail a changé depuis le dernier chapitre !! Donc si vous avez envoyé un mail et n'avez pas reçu de réponse, envoyez-en une à ma nouvelle adresse, please… shadow1109@wanadoo.fr !

 

Voilà, ce sera donc tout…

 

SHADOW1109

 

 

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