La Bibliothèque de la ShinRa corp.
_ Resurgam _
(I will rise again)
(…) Et ainsi, après chaque cycle de cinq fois cent années, la Bête se réveillera, prenant à chaque fois un visage différent, faisant peser une hideuse menace sur le monde ; et il est dit que l’équilibre de la planète sera rompu, à moins qu’un groupe de guerriers, courageux descendants directs des précédents Elus, ne se manifeste (…)
- Ancienne légende Cetra -
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- Première Partie -
Livre Un, le livre des Révélations.
Chapitre I : Le Jour est proche.
1) Au village de Cosmo :
« - Vénéré Père, tu m’as appelé ?
- Oui, mon précieux Seto. Le jour est proche, la Bête va se réveiller.
- Oh, en… en es-tu sûr ?
- Je redoutais tant ce moment… mais mon flair le sent, mes pauvres vieux os le sentent… De plus, mon calendrier le confirme, hé hé hé !
- Que pouvons-nous faire ? Il faut contrer la menace ! La légende…
- Oui, la prophétie… "Un groupe de guerriers"… "descendants directs des précédents Elus"…
- Est-ce que ces "Elus" seraient…
- Seto, je crois que je vais enfin pouvoir les rencontrer – les descendants de mes chers amis disparus ! Mon fils, tu –
- Oui, Père. Je sais quelle est ma mission… »
2) A Costa del Sol, un mois plus tard :
« Mesdames et Messieurs, j’espère que vous avez apprécié votre tour de notre bonne ville de Costa. N’oubliez pas le guide… Merci… Merci, à bientôt… Oui, Madame… Certainement, Monsieur, le Grand Hôtel Del Sol est juste au bout de cette rue… Au revoir… Oh, vraiment ? Je suis enchantée que la visite vous ait plu, et je me ferai un plaisir de vous faire à nouveau une visite guidée demain matin ! »
La jeune guide touristique salua les derniers participants de la visite guidée qu’elle venait d’animer, attendit qu’ils soient tous descendus, glissa les pourboires qu’elle avait reçus dans son sac à main, puis descendit à son tour du petit bus décapotable qui portait en grand la mention : "Strife Tour – visite guidée à l’ancienne de la ville au soleil éternel !"
Elle envoya le bus rejoindre seul son garage, puis avec un grand sourire, se dirigea vers sa villa en centre-ville. Un grand fauve au pelage roux se posta devant elle, sa queue dont l’extrémité était d’un rouge flamboyant se balançait doucement derrière lui.
« - Mlle Strife ? demanda le fauve. Mlle Anthea Strife ?
- Euh, oui… Vous désirez une visite guidée de Costa ? Désolée, la prochaine visite n’aura lieu que demain à 9h30.
- Non, Miss, ronronna le fauve (Etait-ce un tigre, un lion, une hyène ? Ou peut-être un mélange des trois ?). C’est moi qui vais vous inviter à une visite guidée – une visite du canyon Cosmo… »
3) A Junon, quelques heures avant cela :
M. Wallace se préparait à affronter le porte-parole des grévistes de son usine de pièces électroniques. Il essaya plusieurs sourires devant son miroir : le sourire "PDG autoritaire" (trop autoritaire…), le sourire "Mes chers employés, je ne suis pas votre boss, mais un être compréhensif – mes amis !" (mouais, trop… amical, ou hypocrite ?), le sourire "Je reste courtois, mais vous commencez à me les briser menues !" (Non ! Ça n’allait pas – mais alors, pas du tout !). M. Wallace décida finalement de ne pas sourire, car tous ses sourires étaient crispés et on voyait qu’ils étaient faux – à trois lieues à la ronde ! Il alla dans le salon et s’assit en maudissant tous les grévistes du monde.
« - Monsieur Ichabot, M. Azel est arrivé…, annonça un domestique en entrant dans le salon.
- Mouais… Merci, Alfie… ‘pouvez l’amener ici !
- Bien, Monsieur… »
Le "M. Azel" en question semblait du même âge qu’Ichabot Wallace : la petite vingtaine. Grand et mince, il avait le teint légèrement moins basané que celui d’Ichabot ; ses cheveux châtains et ondulés, longs sur la nuque, étaient retenus par-devant grâce à un bandana bleu qui lui descendait à demi sur les sourcils. Il tendit une grosse main de travailleur à Ichabot, qui la serra de sa fine main aux doigts de pianiste.
« - Soyons clairs et directs, M. Wallace, annonça d’emblée M. Azel. En tant que porte-parole du mouvement de grève, je vais vous énumérer nos conditions…
- Asseyez-vous donc, fit Ichabot de sa voix la plus aimable possible. Voulez-vous un peu de café ?
- Euh, merci… avec plaisir » répondit son interlocuteur en s’asseyant sur le canapé.
Ichabot s’assit à côté de lui et lui servit lui-même le café.
« - Un peu de sucre ? proposa Ichabot, en regrettant que le sucre ne soit pas de l’arsenic.
- Oui, deux morceaux, s’il vous plait… Bon, M. Wallace, revenons à nos affaires…
- Vous prendrez bien une de ces brioches ? Elles sont faites maison, et ma cuisinière fait d’excellentes pâtisseries ! ("Prends-en une part et étouffe-toi avec, sale casse-pieds !" pensa Ichabot)
- Non, sans façons, je vous remercie. Je-je préfèrerais que nous voyions ensemble ce que vous pourriez faire pour satisfaire nos conditions…
- M. Azel, fit Ichabot, en découvrant ses dents par une grimace qui ressemblait de loin à un sourire. Si vous avez une liste de ces conditions, je me ferai une joie de les lire à tête reposée, ce soir. Ensuite je vous appellerai, et nous pourrons nous mettre d’accord sur la démarche à suivre…
- Mais… ce serait mieux, si nous en parlions maintenant…
- Voyez-vous, M. Azel, j’ai d’immenses responsabilités depuis que mon regretté père est mort, en me léguant toutes ses industries. Je n’ai pas une minute à moi ! Je comprends que les employés de mon usine d’électronique aient des revendications – tout à fait justifiées mais raisonnables, j’en suis sûr – mais je dois jongler avec les finances, la gestion, la direction, etc., de vingt-trois autres entreprises dans des domaines aussi variés que l’agro-alimentaire, le textile, l’élevage de chocobos de course, et le tourisme ! Je vous promets que je ferai tout mon possible pour satisfaire les demandes de vos collègues et de vous-même, si ces demandes sont raisonnables…
- Elles sont on ne peut plus raisonnables ! Nous demandons juste, pour chacun de nous, une augmentation du salaire de 700 gils par mois, et une heure de congé payé en plus par semaine. Vous avez augmenté la cadence de production, et vos bénéfices ont presque doublé depuis l’année dernière grâce à nous – nous demandons ce qui nous revient de droit !
- Hum, bien sûr, je vois…
- Vous acceptez, alors ?
- Allez dire à vos collègues de reprendre le travail. Dès mardi prochain, ils recevront ce à quoi ils ont droit – ce à quoi vous avez tous droit…
- Oh, merci, M. Wallace ! Je savais que nous nous entendrions ! déclara M. Azel, en serrant chaleureusement la main de son employeur.
- Alfred ! » appela Ichabot, en rendant un sourire crispé au grand sourire amical de M. Azel.
Le majordome, celui qui avait justement prévenu Ichabot de l’arrivée de M. Azel, se présenta au salon à l’appel de son prénom.
« - Oui, Monsieur ? fit-il en s’inclinant légèrement.
- Raccompagnez donc ce jeune homme dans le hall d’entrée.
- Certainement…
- Au revoir, M. Wallace, salua le jeune porte-parole, toujours souriant.
- Au revoir, M. Azel, répondit Ichabot (en pensant "Bon débarras !") … Oh, Alfie !
- Oui, Monsieur ?
- Demandez au chauffeur de préparer la voiture, je sors.
- Si tôt, Monsieur ?
- Mouais… affaire urgente à régler. » expliqua Ichabot, en marmonnant et en avalant un mot sur deux.
Le vieux majordome raccompagna l’invité dehors, alla transmettre les ordres au chauffeur, et songea que son jeune maître, M. Ichabot, avait ce même air sournois qu’il avait toujours lorsque, étant enfant, il préparait une farce à quelqu’un…
4) A Utai, sur le mont Da-Chao, trois jours plus tard :
« - Puh, puff ! haleta le jeune homme en courant. Je t’en prie, ma petite fleur d’oranger, vas moins vite – je n’arrive pas à suivre !
- Cours plus vite, Kenny ! répondit la jeune fille à qui il s’adressait. Si tu veux que je t’épouse un jour, tu devras être meilleur que moi à la course – jamais je ne serai la femme d’un homme faible !
- Oh, tu es (puff, puff !) si dure avec moi (ouf, argh !), si dure avec moi, Kaoru !
- Regarde ce merveilleux paysage, Kenny ! déclara Kaoru, une fois arrivée à l’extrémité de la main d’une des statues de pierre représentant les divinités protectrices d’Utai.
- Ouf, ouf ! Tout - tout ce que je veux maintenant, c’est m’asseoir et mourir en paix ! Puff, puff ! »
Kaoru se retourna vers son ami, ses yeux se plissèrent en deux petites fentes rieuses, sa bouche forma un charmant sourire, puis elle se mit à rire.
« - Oh, regardez-moi cet athlète exceptionnel qui veut me demander ma main ! s’écria t-elle en riant et en désignant Kenny du doigt.
- C’est ça (puff, huff !) moque-toi de moi, tourne bien le couteau dans mon cœur brisé ! déclara t-il d’une manière mélodramatique.
- Pff, tu n’étais pas obligé de venir jusqu’ici avec moi, hi hi hi !
- Des monstres ont été signalés sur le Da-Chao récemment, rappela Kenny qui avait retrouvé son souffle. Je ne t’aurais laissée y aller seule pour rien au monde !
- Oh ! Pff… Hi hi hi ! Ouh… hi hi hi… Whahaha ! »
Kaoru tomba par terre en riant à gorge déployée, et en se tenant les côtes. Attitude bien peu féminine…
« - Whahaha ! fit-elle, toujours aussi hilare. Oh, Kenny, tu – Whahaha !
- Humpf ! grommela le jeune homme en pinçant des lèvres et en détournant sa figure contrariée.
- Ouf ! soupira Kaoru en se relevant finalement, et en séchant les larmes causées par l’excès de rire dont elle venait de faire preuve.
- J’vois pas c’ki y’avait de drôle !?
- Oh, mon valeureux héros, Kenny-san de mon cœur ! répliqua t-elle d’un ton narquois. Rappelle-moi qui a dû venir à ton secours, lorsque cette grande sauterelle t’a attaqué, hier ?
- C’était pas juste une "grande sauterelle" ! C’était… une énorme bestiole de trois mètres de haut, avec des faux au bout des pattes, deux horribles yeux globuleux tout verts, et des mandibules que tous les vampires de la région auraient enviées !
- Eh bien, si j’ai pu vaincre cette vision cauchemardesque dont tu viens de me faire la description, je crois que j’aurais pu me débrouiller toute seule pour l’escalade du Da-Chao, non ?
- Grumpf, pff… ouais, peut-être… »
Kaoru laissa de côté cette réponse peu enthousiaste de Kenny, et se pencha au-dessus du vide, visiblement à la recherche de quelque chose. "Hum, je ne pourrai pas l’atteindre de cette façon…" pensa t-elle, en apercevant ce pour quoi elle avait escaladé le mont sculpté du Da-Chao. Elle s’allongea alors à plat ventre, fit passer tout le haut de son corps dans le vide et commença à se balancer, les bras tendus en avant.
« - Kaoru, fais attention ! recommanda Kenny en s’approchant avec anxiété.
- T’inquiète pas, je suis souple, agile, et… »
…et Kaoru tomba de la falaise en poussant un cri perçant.
5) Retour à Junon, le même jour :
Une lettre recommandée était dans la boîte aux lettres lorsque Chrystal l’ouvrit pour prendre le courrier du jour. Ce jour-là, comme tous les mardis, le courrier était abondant, car le courrier qui arrivait le mardi regroupait (à cause du lundi toujours chômé en l’honneur de la Lune) les lettres qui avaient été envoyées le samedi et le dimanche précédents. Revenue au salon, Chrystal fit le tri : prospectus, publicités… tiens, "Un bretzel gratuit pour cinq achetés grâce à ce coupon. RDV à la Maison de Zell – la Reine du bretzel !"
"Hum", pensa t-elle, "ça rime !". Puis, le coupon "Un bretzel gratuit" à la main, elle prononça à voix haute :
« - Voilà qui te plairait, Chris !
- Quoi donc, Sœurette ? fit une voix dans la cuisine.
- A la "Maison de Zell", on a droit à un bretzel gratuit pour cinq achetés !
- Raaah, ne prononce pas ce mot quand je suis dans les parages – je déteste ces boules de pâte indigestes ! »
Chrystal rit. Elle avait un rire délicieux, qui coulait comme une cascade claire et qui chantait comme un ange céleste (pléonasme indispensable). La jeune fille secouait sa petite tête à la chevelure ondulée et châtaine en riant.
« - Ne te moque pas de moi, Chrystie ! grommela la voix, depuis la cuisine.
- Je n’oserais jamais, Ô frère adoré – hi hi hi ! Tu te rappelles la première fois que tu en as mangé ? Tu es devenu… – hi hi hi !
- Pff ! Ah, les filles !
- Hi hi hi ! »
Chrystal continua le tri du courrier, en essayant de retrouver son sérieux. Elle vit alors la lettre recommandée, adressée à "M. Christobald Azel", et alla à la cuisine la donner à son frère, qui était en train de pleurer.
« - Une lettre pour toi, Chris…
- Ah ? Snif, snif ! renifla le frère en levant les yeux de l’oignon qu’il était en train d’éplucher. Tu veux bien me la lire, Sœurette ? Snif, snif, j’ai les mains occupées…
- Chris, combien de fois t’ai-je déjà dit ça : épluche les oignons dans une bassine d’eau froide, et tu n’auras pas les yeux qui pleurent !
- Snif, snif, les oignons ont moins de goût si je suis ton conseil…
- Les oignons auraient surtout moins le goût de tes larmes ! plaisanta Chrystal.
- Snif, lis-moi la lettre, au lieu de dire – snif, snif – des bêtises !
- Ça vient de M. Ichabot Wallace, ton patron…, remarqua t-elle en ouvrant la lettre.
- Ah ? Snif, snif – je savais que c’était un homme bien. Je l’ai vu samedi matin, et il a – snif, snif – promis de satisfaire nos revendications.
- Je – je n’en serais pas aussi sûre, si j’étais toi…
- Kestu racontes – snif, snif !
- Tu.. La lettre…
- Ouais ? Keski y’a – snif, snif ?
- Tu viens d’être licencié sans préavis, il y a deux chèques avec la –
- QUOI ?!
- … avec la lettre : ton salaire pour le mois passé, et un chèque de 10 000 gils, pour les indemnités de licenciement…
- 10 000 gils ?! »
Christobald lâcha son oignon et se précipita vers sa sœur, son couteau encore à la main. Il lui arracha la lettre des mains, la lut, la déchira de rage, voulut faire de même avec les chèques – mais Chrystal l’en empêcha : les deux frère et sœur n’avaient jamais roulé sur l’or…
« - %$#@ ! jura Christobald. Ce-ce bâtard ! Ce sale %@$¤ !
- Chris… Oh, qu’est-ce qu’on va faire ? Nos deux mois de loyer en retard pourront être payés avec les 10 000 gils, mais… après ça ?
- Ça ne se passera pas ainsi ! cria le jeune homme en agitant son couteau de cuisine sous le nez de sa sœur.
- Hé, fais gaffe ! Je ne suis pas un oignon ! protesta t-elle en éloignant le couteau de son visage.
- Oh, le-le misérable petit aristo de mes deux ! Il va m’entendre !
- Chris, tu ne peux rien faire contre lui : toi et la plupart des employés de l’usine, vous êtes des jeunes sans expérience professionnelle. Estime-toi heureux d’avoir reçu des indemnités…
- Il devrait me donner cinq fois plus au moins – la loi est claire !
- Chris, as-tu le temps et l’argent nécessaires pour te payer un bon avocat et rappeler à M. Wallace ce que la loi dit à ce propos ?
- Hum… Ne-ne t’inquiète pas, p’tite sœur… On s’en sortira – on s’en sort toujours, pas vrai ? »
6) Sur les falaises de Gaea, ce mardi-là aussi :
« - %$#@ ! La semaine commence bien ! s’exclama l’alpiniste, en essayant désespérément d’atteindre la corniche de laquelle il venait de glisser.
- Excusez-moi, êtes-vous M. Zeon Highwind ? »
L’alpiniste tressaillit et leva les yeux vers la voix qui venait de se faire entendre. Un fauve au pelage roux-clair se tenait au bord de la corniche.
« - %$#@ ! Mais-mais il parle ! balbutia l’homme, agrippant toujours la paroi abrupte de ses deux mains gantées.
- Etes-vous M. Zeon Highwind ? demanda le fauve à nouveau, d’une voix légèrement contrariée.
- Oh, je veux bien être n’importe qui – du moment que vous me tirez de ce mauvais pas !
- Besoin d’un coup de patte ? plaisanta l’animal.
- Oui, oui ! »
Le fauve se tourna, et laissa pendre sa longue queue au-dessus de l’alpiniste.
« - Accrochez-vous, je vais vous hisser jusqu’ici !
- Euh, d’accord… »
L’homme s’accrocha à cette drôle de corde improvisée, et il fut tiré jusque sur la corniche. Il retrouva le sol enneigé avec une profonde reconnaissance envers la providence pour lui avoir envoyé l’étrange animal qui venait de le sauver.
« - M-merci, haleta l’alpiniste. Vous n’avez pas eu trop mal, j’espère ? Je suis un peu lourd…
- Oh, pas de problème – je suis résistante !
- Hmm, vous êtes une fille ?
- Oui, mon nom est Luna. Etes-vous bien Zeon Highwind ?
- Ouais, c’est bien moi ! répondit Zeon, en frappant fièrement son thorax de son poing ganté.
- Bien, bien, bien… J’ai un message et une invitation à vous transmettre, alors… »
7) Sur le Da-Chao, au même moment :
« Kaoru ! »
Kenny s’élança vers le bord de la falaise, rattrapa son amie par une jambe et la sauva de justesse d’une chute mortelle.
« - Ouf ! fit Kaoru, moins par soulagement que parce qu’elle venait de se cogner contre la paroi de pierre.
- Kaoru, tu es entière ? Tu as mal quelque part ?
- Non, je crois que ça va… Oui, je vais bien ! »
La jeune fille ouvrit les yeux, toujours suspendue à l’envers au-dessus du vide. Une tête de granit lui souriait d’un air moqueur, là, juste devant elle ! Kaoru repoussa de côté la collerette de sa robe – collerette qui commençait à remonter (ou à descendre, ça dépend du point de vue) vers son visage.
« - Kenny, menaça t-elle, je t’arrache les yeux si tu as regardé sous ma jupe !
- Euh, je-j’ai gardé les yeux fermés, Kaoru…, assura Kenny, en rougissant.
- C’est bien vrai, ça ?!
- Bien sûr (gloups !), Kaoru. Je vais te remonter maintenant…
- Attends, pas tout de suite…, dit-elle en se balançant pour attraper quelque chose. Je-je l’ai presque…
- Hé, ne bouge pas autant – j’ai déjà assez de mal à te tenir !
- Tiens bon, Kenny… j’ai… Ça y est ! Je l’ai, je l’ai – tu peux me remonter, maintenant !
- Ouf, c’est pas trop tôt ! soupira Kenny, en tirant Kaoru par les chevilles. Tu pèses une tonne !
- Koa ?! Kestadilà ?!
- Euh, tu… tu es légère comme une plume, mon ange !
- Je préfère ça ! Non mais ! »
Kaoru venait de regagner la corniche en forme de main géante, elle arrangea ses vêtements et sa coiffure, puis elle donna un baiser à Kenny sur la joue.
« - Merci, Ô preux chevalier ! plaisanta t-elle.
- Ne-ne me dis pas que c’est pour ça qu’on a risqué nos vies ?! s’écria Kenny, en désignant un morceau d’étoffe blanche qui se trouvait dans la main de son amie.
- C’est symbolique, Kenny, lui expliqua t-elle.
- Ce bout de chiffon est "la preuve de ton courage et seul garant de ton ascension au rang de disciple du Maître" ?!
- Bah ouais…
- Argh, si j’avais su…, soupira t-il.
- Tu serais quand même venu avec moi…, compléta t-elle.
- Ahem, exact…, dut-il admettre. Si j’avais su, je serais quand même venu. »
Kenny et Kaoru redescendirent du Da-Chao et traversèrent la ville jusqu’à arriver devant un grand dojo situé près de l’antique Pagode Godo.
« - Maître Isaki, j’ai réussi le test ! s’écria Kaoru, en entrant dans le dojo et en sautillant de joie. Je suis une de vos élèves, maintenant ! Regardez, j’ai la preuve – j’ai pu prendre l’étoffe !
- J’en suis heureux, Kaoru, répondit calmement le maître d’arts martiaux. Kenny, quelqu’un désire te voir…
- Ah ? Qui est-ce ? demanda Kaoru avec curiosité.
- Laisse-nous seuls, je te prie, Kaoru…, soupira Maître Isaki d’un air ennuyé.
- Tu me raconteras tout à l’heure, hein, Kenny ? fit la jeune fille en sortant.
- Kaoru a de grandes capacités, remarqua le maître, mais elle est beaucoup trop… impulsive ! Bon, Kenny, suis-moi… Ton visiteur nous attend dans l’arrière-cour. »
Kenny suivit le vieil homme jusqu’à l’arrière-cour. Le maître fit signe au jeune homme de s’asseoir sur les marches de l’escalier qui communiquait entre la cour et l’intérieur du dojo.
« - Mon cher enfant, commença Maître Isaki, lorsque je t’ai recueilli, il y a seize ans maintenant, je pensais juste que tu étais un bébé (tu n’étais encore qu’un nourrisson) qui méritait d’avoir une chance de vivre et de grandir comme tous les autres enfants…
- Et je vous en serai toujours reconnaissant, Père !
- … je voulais aussi faire de toi mon successeur, poursuivit le vieil homme, hélas tu es un élève lamentable !
- Je-je suis désolé, Père, murmura Kenny. Je fais pourtant de mon mieux…
- Oh, je ne te fais pas de reproche ! Tu es un élève lamentable, mais tu es un fils merveilleux. J’ai… j’ai toujours senti que tu avais quelque chose de spécial. Maintenant, j’en ai la confirmation.
- Que voulez-vous dire ?
- Un vieil ami à moi a fait tout le chemin depuis le village de Cosmo Canyon, pour venir te rencontrer. Et le voilà… Kenny, je te présente Seto. »
8) A Junon, le lendemain :
Ichabot fit atterrir son véhicule devant l’immeuble où il avait rendez-vous. « Je vais revenir dans une heure. » précisa t-il à son chauffeur, en se dirigeant vers l’entrée de l’immeuble. Le plus gros client de l’entreprise Wallace ("gros" dans le sens "important, riche", mais aussi dans le sens "gras") avait fixé rendez-vous au jeune PDG par messagerie électronique, transférée sur sa montre le matin-même, et Ichabot n’eut qu’à repousser ses autres réunions de l’après-midi pour pouvoir rencontrer cet important client. Il frappa à la porte du bureau où le client devait l’attendre. Quelle mouche avait donc piqué M. Kesey (le fameux "gros client") pour qu’il lui donne rendez-vous ici ?! D’habitude, ils parlaient affaires dans des restaurants trois étoiles, dans des palaces où M. Kesey avait l’habitude de résider, ou à la rigueur, dans le bureau d’Ichabot – mais pas dans un endroit comme celui-là !?
Comme personne ne venait ouvrir la porte, Ichabot tourna la poignée, et la porte s’ouvrit. "Vraiment difficile de trouver du bon personnel de nos jours !" songea Ichabot, d’humeur contrariée. Il entra dans la pièce et s’assit dans un fauteuil, en attendant l’arrivée de M. Kesey. Au bout de deux minutes (Ichabot Wallace n’était pas quelqu’un de très patient), il se leva et commença à arpenter la salle où il se trouvait. Il était en train de se demander pourquoi la pièce était aussi peu meublée (il n’y avait en tout et pour tout que deux fauteuils, une table basse et une plante d’intérieur en pot), lorsque la porte d’entrée s’ouvrit brusquement et qu’un jeune homme entra dans la pièce, tel un ouragan déchaîné.
« - Vous ?! s’écria Ichabot en reconnaissant M. Azel.
- Vous ?! s’écria Christobald en reconnaissant M. Wallace.
- Qu’est-ce que vous faites ici ?!
- Qu’est-ce que vous avez fait de Chrystie ?!
- Hein, de quoi parlez-vous ?
- Si vous avez fait du mal à ma sœur, sale %$#@, je vous… »
A ce moment précis, la porte d’entrée (seule porte de sortie aussi) se referma en claquant. Et une étrange fumée blanche s’échappa de la plante en pot, se répandant bientôt dans toute la pièce. "Du-du gaz empoisonné !" pensa Ichabot lorsqu’il commença à se sentir groggy. Il avait la tête qui tournait… Christobald Azel tomba évanoui à côté de lui, et avant qu’Ichabot n’en fasse de même, il entendit une voix s’élever : « Désolé, mais vous ne nous avez pas laissé le choix ! »
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Notes :
Le titre de cette fiction est en latin (avec un sous-titre en anglais) – juste pour vous embêter un peu ! "Resurgam" a donné en français, le mot "résurrection" et tous ses dérivés. Donc, le titre en français serait "Je ressusciterai" – mais je préfère la traduction vers l’anglais qui signifie "Je me relèverai" (ou "Je m’élèverai à nouveau") ; car pour ressusciter, il faut déjà mourir, et il sera plus question d’un "réveil" que d’une "résurrection" à proprement parler (comme vous avez pu voir d’après le court prologue, et comme vous pourrez le constater dans les chapitres à venir).
En ce qui concerne le titre de "Livre des Révélations", c’est une référence à la Bible, et son fameux chapitre sur l’Apocalypse.
Comme il s’agit ici du premier chapitre seulement, je n’ai pas grand chose à dire dans ces notes car ce n’est qu’une présentation de la situation et l’histoire ne se développera que dans les chapitres à venir. De plus, je n’interviendrai pas beaucoup en dehors du texte même de cette histoire, car je ne ferai pas beaucoup de références compliquées à l’univers de FF7 ; d’autant plus que le "monde" (persos, monstres, villages, etc.) dans lequel l’histoire se déroule sera assez différent et en partie de mon invention – donc attendez vous à un peu plus de descriptions des personnages et des paysages que d’habitude (mais elles ne seront pas trop rébarbatives, j’espère ; car moi-même, je n’aime pas tellement les longues descriptions – ni les lire, ni les écrire !)
Bref, tout ça pour vous dire qu’il n’y aura pas, comme c’était le cas dans mes autres fanfics, une page spécifique pour les notes (je doute même qu’il y ait des notes à chaque chapitre, d’ailleurs) et que c’est tout pour cette fois-ci !
NB : Les droits concernant les noms qui se rapportent à Final Fantasy 7 (et autres FF) appartiennent à Squaresoft. Mais les droits sur l’histoire, les autres noms et persos du texte sont ma propriété ! Je sais que ça paraît évident mais il vaut mieux le mentionner noir sur blanc (ou blanc sur noir, ça dépend…)
J’attends vos commentaires, réactions et suggestions pour cette histoire à ma nouvelle adresse (angie@shinra.org) avec la mention "Fanfic : Resurgam" en sujet du message.
Le second chapitre s’intitulera : Les Elus (ouais, pas vraiment original – mais ça fait très "heroic-fantasy", hein ?!), et j’espère que ce premier chapitre vous aura assez "appâtés" pour vous donner envie d’en lire davantage !
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