La Bibliothèque de la ShinRa corp.
Point de Vue
Acte IV – Bris de Glaces, seconde partie
Scène 1 : Fin d’une saison et…
Vous voulez un bon conseil ? Ne suivez jamais mon exemple : lorsque vous commencez à pisser le sang par l’épaule à la suite d’un combat, allez tout de suite vous soigner au lieu de vous allonger tranquillement sur le dos en admirant le superbe paysage de votre adversaire qui s’éloigne en balançant ses hanches d’une façon incendiaire – même si cette vue est fort intéressante, je dois l’admettre.
Après mon brutal éclat de rire, j’eus en effet bien du mal à me relever. Mon sang continuait sournoisement à goutter hors de la blessure infligée par l’arme d’Alisyen. Cette arme, je l’avais d’ailleurs bien gagnée. Aussi, même si elle ne m’intéressait pas plus de ça, je la fis venir à moi par lévitation. Puis, réfrénant un grognement de douleur, je me relevai avec peine, ravivant la blessure qui s’était calmée durant les quelques minutes que j’avais passées allongé.
La tête me tournait, et cela me surprit car je n’avais pas perdu assez de sang pour ressentir cet étrange vertige. Levant au niveau de mon visage l’arme d’Alisyen – ou plutôt MON arme à présent, je compris : les piquants de la boule qui pendait au bout de cette longue chaîne étaient empoisonnés. Ce qui revenait à dire que… j’étais empoisonné.
Cette révélation fut le coup de grâce à mon esprit déjà tétanisé par le poison : le monde se mit à tourner, et tourner follement autour de moi. Je ne pus comprendre que ce n’était pas le monde qui tournait, c’était… seulement moi…
Tombant à genoux, baissant les yeux vers le sol, ma respiration soudain plus difficile, j’ouvris les yeux en grand. Et pourtant je ne pouvais rien voir. Il y avait seulement un espace lumineux, à la luminosité aveuglante, qui s’étendait devant moi. Le sol avait disparu, j’étais perdu et aveuglé. Je ne parvenais même pas à me souvenir de la formule qui permettait de guérir ce poison en moi.
Bref, j’étais… dans une sacrée… m…
Je me sentais apaisé, j’étais calmement allongé, les yeux fermés [1]… jusqu’à ce que je me rende compte que j’étais allongé d’une façon très inconfortable : la surface sur laquelle je reposais était froide et très inconfortable, de plus j’étais très mal installé, presque replié sur moi-même. Ouvrant à demi les yeux, je scannai les environs afin de m’assurer que tout était sûr. Simple réflexe qu’on nous enseignait en classe de Combat : une fois réveillé, vous deviez faire semblant d’être encore évanoui et surveiller les environs afin de pouvoir surprendre l’adversaire trop confiant qui pensait avoir déjà gagné.
Tout était en ordre.
Le seul problème, c’est que je sentis une énorme… goutte de sueur perler à ma tempe lorsque je compris où je me trouvais : dans le hangar des androïdes de combat hors d’état qui attendaient d’être réparés. Les robots de ménage m’ayant trouvé dans la SE après mon évanouissement avaient sûrement cru que je n’étais qu’un androïde de combat HS de plus et m’avaient donc balancé dans ce petit hangar pour réparation.
La paume de ma main posée sur mon front, je baissai honteusement la tête ; ce n’était vraiment pas mon jour ! Après le coup de nunchaku que je m’étais MOI-MEME infligé par mégarde, voilà que ces crétins de robots de ménage m’avaient pris pour un androïde et m’avaient tout simplement jeté à la casse ! Mon orgueil était mis à rude épreuve !
Poussant un profond soupir, je me lançai un sort d’antidote qui finit de dissiper le poison léger qu’Alisyen avait utilisé sur son arme. Puis je me relevai, remarquant au passage que j’avais perdu la chaîne si durement gagnée contre Alisyen.
« Il y a des jours comme ça, où on aurait mieux fait de rester couché ! » conclus-je à voix basse en sortant le plus dignement possible du hangar.
La nuit était déjà tombée, ce qui devait dire que j’avais passé de longues heures dans ce quasi-coma dû au poison. Le froid de cette nuit hivernale m’envahit alors que je sortais du hangar. Ce bâtiment se trouvait près de la Salle d’Entraînement, mais la seule entrée et sortie de ce hangar était extérieure et donnait sur le parc. Ce qui m’obligea à faire un détour par le parc qui entourait le campus universitaire afin de regagner mon dortoir qui, lui, se trouvait dans le même bâtiment que la SE.
Le calme, la tranquillité du soir étaient… ennuyeux à mourir. (Ben quoi, vous vous attendiez à une jolie description du paysage nocturne de la BGU sous le clair de lune ?? Désolé, je ne suis pas d’humeur poétique. Et je suis nul en description de toute manière…)
Tandis que je me redirigeais sans me presser vers mon dortoir, je me sentis tout à coup tellement seul, et abandonné, et chagriné de cela, que je me trouvai moi-même… pitoyable.
Oui, pourquoi me chagrinais-je d’être seul et abandonné, ce soir-là ? Alors que depuis toujours, je le SAVAIS. Ma petite mésaventure venait d’ailleurs de me le prouver une fois de plus : dans ce monde comme dans tous les autres, on était toujours tout seul. Si on vous trouvait évanoui dans un coin, on vous jetait au débarras. Pas de héros ni de sauveur désintéressé de par ce monde qui arrivait comme par hasard juste au moment approprié pour vous lancer un sort d’antidote, vous portait au lit et vous veillait jusqu’à votre réveil. Cela n’arrivait que dans les belles histoires qu’on racontait aux enfants pour les persuader de la bonté naturelle de l’humanité. En faisant cela, on leur inculquait qu’on pouvait compter sur les autres, sur la société, afin de leur donner envie de découvrir la vie qui commençait à peine pour eux. Mais on ne leur disait pas le plus important : comment survivre dans cette société qui disait vous protéger mais vous laissait ensuite vous débrouiller par vous-même.
Et même si les héros existaient quelque part, soit ils étaient bien cachés, soit ils arrivaient toujours bien trop tard. A quoi bon espérer leur venue, alors ? A quoi bon, si ce n’est à récolter des déceptions à force de trop d’espérance. L’espérance est une mauvaise chose pour la survie. L’espérance et les rêves suffisent à donner envie de vivre ; pour la survie, c’est une autre histoire.
Pas de force suprême qui veillait sur votre bien-être non plus. J’avais eu mon… petit accident au sein même de l’Université. Et personne ne s’était, ne serait-ce qu’aperçu de mon évanouissement. Et après que les robots m’aient porté jusque dans ce hangar, personne n’avait non plus remarqué mon absence. Bien sûr, nous étions en période de congé mais ce n’était pas comme si cette école était complètement désertée pendant ce temps, sans service de surveillance humaine, sans superviseur qui contrôlait quotidiennement, vacances ou pas vacances, si le nombre exact d’élèves étaient bien présents. Mais il effectuait ce contrôle le matin, et il se contentait de nous compter.
Ici comme ailleurs, on n’était qu’un simple numéro. Un numéro est remplaçable. Je le savais et je l’ai toujours su.
Encore plongé dans mes pensées, je passai la porte d’entrée menant vers les dortoirs des élèves de 5ème année (groupe dans lequel mon nom était listé à la BGU), puis je refermai cette porte vitrée derrière moi…
Scène 2 : … Et début d’une autre saison
C’était le début de la saison suivante. C’était la mi-mars, le printemps commençait doucement à faire reculer l’hiver dans son coin de givre, où ce dernier allait rester à attendre près d’une année encore avant de pouvoir en ressortir.
Malgré nos deux soleils, nos saisons étaient assez proches de celles sur Terre – des saisons dans les régions tempérées Terriennes, je veux dire. Et la douceur printanière balbutiante était encore mêlée de fraîcheur en cette fin d’hiver.
Les plus perspicaces d’entre vous se demanderont comment il se fait que nos mois portent le même nom que sur Terre. En fait, ils ne portent pas le même nom. Ils n’ont pas non plus le même nombre de jours que sur Terre. Mais j’ai fait une simple conversion de nos mois vers les noms Terriens afin de vous aider à mieux comprendre. Il faut aider ceux qui sont moins avantagés que nous, c’est ce que cette chère Shoran disait toujours… Alors en convertissant les mois et autres notions abstraites d’Utopia, je facilite la tâche des plus démunis intellectuellement, c’est tout.
Je sais, je suis trop gentil.
Pour poursuivre dans cette voie, comme je le disais précédemment, le climat d’Utopia avait aussi quatre saisons comme les zones tempérées Terriennes. Et à ce moment-là, l’équivalant de votre Printemps était en train de botter le derrière du père Hiver. Nous assistions en quelque sorte à une simple querelle dans la famille Saison, en fait.
Désolé, je délirais.
Ce soir-là, je sortais des cours bien plus tard que d’habitude car le professeur de Théologie avait tenu à me féliciter pour la bonne note obtenue lors du dernier examen qui avait porté sur les Ames et les Doubles. Enfin, ça, c’était la raison officielle que le prof avait invoquée pour me retenir dans la classe avec lui après le départ des autres étudiants. Car franchement, mes excellents résultats étaient devenus chose commune, presque une… habitude à laquelle plus personne ne faisait attention.
Au début, le conseil disciplinaire pensait que je trichais lors des examens pour obtenir de telles notes. Après bien des enquêtes, bien des mauvais tours qu’ils m’avaient joués pour me déstabiliser lors des examens, et d’innombrables feuilles de questions préparées exprès pour moi, ils avaient dû se résigner à cette idée : mes résultats scolaires étaient toujours excellents, et je ne trichais aucunement pour les obtenir. Je dois avouer que je m’en offusquai la première année : je trouvais qu’il était injuste qu’ils doutent ainsi de moi, me séparant des autres, m’obligeant à passer dans une autre salle où ils me surveillaient tandis que je répondais aux questions d’examen, puis préparant des questions à la dernière minute juste pour moi – juste au cas où j’aurais pu avoir, d’une façon ou d’une autre, les autres questions d’avance. Bref, je trouvais leurs soupçons injustes et je dois confesser, à mon immense honte, avoir pleuré quelques fois lors des premiers mois d’école. Puis finalement, je pris mon mal en patience, me vantant même d’être le seul élève de toute l’école à faire l’objet d’une telle attention. Comme je le disais au début de cette histoire : on s’habitue à tout.
Alors après que je me sois habitué à leurs regards soupçonneux, ils s’habituèrent à mes bonnes notes, me laissèrent réintégrer ma classe pour les contrôles, et ils me firent même des excuses pour avoir à tort douté de ma bonne foi. Les excuses furent privées, bien entendu. Surtout pas publiques, les excuses ! L’humiliation avait été publique, mais les excuses ne l’étaient jamais !!
… Mais laissons ces événements du passé pourrir dans la tombe de ma mémoire. Je ne veux pas réveiller les zombies de la frustration ni les fantômes de la colère maintenant.
Alors je vais revenir à ce soir de printemps-là, et vous prier au passage d’ignorer ce dernier paragraphe où mon humeur est devenue ignoblement poétique.
Comme je le disais, avant ma longue digression concernant le conseil disciplinaire, le professeur de Théologie m’avait retenu une vingtaine de minutes après les autres, pour me féliciter de ma note à l’examen sur les Doubles. Dès le début, et pour les raisons que je vous ai données précédemment, j’avais des soupçons concernant les vraies intentions du prof à me retenir en classe. Mais lorsqu’il commença à me faire tout un discours sur mon admirable capacité intellectuelle et à me proposer de m’embaucher comme correcteur des copies des autres classes, mes soupçons disparurent. J’acceptai avec joie et notre entretien dura quelques minutes de plus, jusqu’à ce que les vraies intentions de ce pervers sortent au grand jour !
Vous voudriez plus d’explications sur ça ? Très simple, disons que le prof eut à ce moment-là un… geste déplacé à mon égard. Comme il me déplaisait fortement, je lui rappelai que les relations entre professeur et élève étaient interdites dans l’enceinte de la BGU, et j’ajoutai que de toute façon, il n’était pas mon type vu que je préférais les bruns – si possible jeunes et agréables à regarder !
Au bout de quelques instants de… discussion animée, je pus enfin partir. De cet incident, j’en gardai deux séquelles : un dégoût encore plus prononcé pour l’humanité en général et pour ce prof en particulier, et des notes catastrophiques qui allaient m’accompagner tout au long de cette année-là en Théologie. Et tout ça parce que ma… damnée droiture m’interdisait de dénoncer ce… ce professeur. Comme quoi, je vous disais bien que la vie était injuste.
Mais cela ne me fait plus rien maintenant. Maintenant comme jadis, cela ne me fait plus rien. Le Printemps a beau repousser le froid de l’Hiver, les Neiges Eternelles dans certaines Ames ne pourront jamais fondre au doux Soleil de la Tranquillité.
Pardonnez-moi, je suis trop métaphorique. J’ai bien peur d’avoir perdu quelques lecteurs au passage. Ces chers lecteurs partis vers d’autres écrits dans l’espoir qu’ils les comprendront mieux que les miens, peut-être…
Scène 3 : Ce que je ne comprenais pas à ce moment-là
Comme je le disais précédemment, je sortais ce soir-là de cette salle de cours avec une horrible migraine et un moral loin d’être au beau fixe. J’eus d’ailleurs une pensée pour mon double Terrien qui, à n’en pas douter, devait avoir une vie bien moins misérable que la mienne !
Passant près de la serre à fleurs, je perçus deux voix qui discutaient : celle de Thephys, mon compagnon de chambrée dont la présence m’avait été imposée depuis tant d’années [1], et celle d’une des femmes de service, la vieille femme qui s’occupait de la serre… je ne me souviens plus de son nom, cela s’est produit il y a si longtemps maintenant !
Finalement, après quelques paroles échangées avec Thephys, la femme partit, me saluant de loin au passage. Je répondis à son salut d’un air indifférent puis je restai là un court instant, debout immobile à une dizaine de mètres de la serre. Thephys ne s’aperçut même pas de ma présence, occupé qu’il était à arroser les plantes. Il n’avait vraiment pas changé. Thephys faisait partie de ces êtres qui ne changeaient pas et arrivaient de par leur douce présence immuable, à mettre un peu de stabilité dans le chaos de l’existence. Depuis l’enfance, son amour de la nature, sa compréhension envers les plantes et sa compassion envers les êtres n’avaient pas changé.
Alors, je dois l’avouer, je trouvais Thephys très… faible. Oui, il était faible, fragile, gentil, timide et doux. Bref, il ne survivrait pas longtemps dans ce monde ou dans tout autre. Même si techniquement, il était indépendant et parvenait à subvenir à ses besoins, même si intellectuellement, il était tout à fait digne d’être à la BGU, moralement parlant, il était aussi dépendant et fragile qu’un enfant. Ce n’était pas par hasard s’il revenait si souvent à l’orphelinat Akido pour revoir Shoran. Il retournait tout simplement vers sa mère, il en avait besoin.
Je poussai un profond soupir en regardant ce jeune homme s’occuper avec tendresse et ferveur de ses plantes. Je me disais que c’était en fait Thephys qui avait besoin que quelqu’un lui témoigne la même tendresse et la même ferveur. Le problème, c’était de savoir qui en serait capable.
Je me rappelai soudain la voix de Shoran, essayant de vaincre son émotion, qui me demandait de prendre soin de Thephys pour elle, et je ne pus m’empêcher de sourire amèrement à ce souvenir ; Shoran avait fait fausse route en laissant se porter sur moi son choix de protecteur pour Thephys. D’un autre côté, étant le seul enfant de l’orphelinat Akido à être parti pour la BGU en même temps que lui, j’étais aussi le seul sur qui le choix de sa mère adoptive aurait pu se porter. Certains auraient parlé de destin. Tout ce que je voyais, moi, c’était deux enfants lancés par hasard en même temps dans l’existence. Ils étaient deux sur la route mais à la fin du chemin, chacun resterait toujours tout seul.
Je me sortis de mes pensées douces-amères (plus amères que douces, d’ailleurs) et recommençai à m’acheminer vers le dortoir. En passant près de la serre pour regagner le dortoir, je vis deux nouvelles silhouettes masculines regroupées dans ce bâtiment vitré. Sur le moment, je ne compris pas ce qui arrivait, jusqu’à ce que je voie une forme allongée à terre qui se faisait maltraiter par l’un d’eux. Et lorsque je reconnus Thephys comme étant cette même forme maltraitée, je me mis instinctivement à courir pour franchir les derniers mètres qui menaient jusqu’à l’entrée de la serre. Sur le moment, je ne réfléchis pas sur la raison qui faisait que mon cœur s’était mis à battre à toute vitesse ; sur le moment, je ne pensais à rien ; et plus tard, je pensai que l’accélération de mon rythme cardiaque était simplement due à la course que j’avais effectuée. C’est étrange que je n’aie pas tout de suite vu l’idiotie de cette explication : je courais le 100 m en m’essoufflant à peine, alors comment mon cœur aurait-il pu battre la chamade à cause de quelques petites foulées, n’est-ce pas ? Je n’avais tout simplement pas compris que lorsque je courais le 100 m, Thephys n’était pas maltraité et battu par des brutes - ivres qui plus est.
Comme quoi, la relativité s’applique aussi au rythme cardiaque.
Je m’arrêtai net une fois entré dans la serre. Thephys recroquevillé à terre pleurait de douleur tandis que l’un des types s’acharnait sur lui à coups de pied au ventre tout en lui criant des insultes. L'autre, sûrement le comparse du bourreau, se tenait près de là, semblant profiter du spectacle et vaguement amusé par ça, car il souriait avec moquerie vers leur victime.
Ma migraine s’intensifia, je dus me retenir de régler leur compte à ces porcs alcoolisés et m’efforcer de reprendre mon calme. J’avais déjà eu des problèmes avec la direction de la BGU pour avoir failli tuer certains de mes "camarades" sur un coup de colère, il était dans mon intérêt de ne pas réitérer l’exploit.
Les cris et les sanglots durèrent quelques secondes de plus, des secondes insupportables, avant que je ne pus intervenir, de ma voix la plus calme – presque trop calme :
« J’ai une ignoble migraine alors j’apprécierais que vous cessiez ces cris et que vous lui foutiez la paix ! »
Ceux à qui je m’adressais se retournèrent et il y eut une seconde de silence qui me fit le plus grand bien au crâne. Avant que l’un d’eux ne se remette à crier en me menaçant. Cela m’amusa. S’ils savaient seulement de quoi j’aurais été capable s’ils m’avaient attaqué ! C’est pourquoi j’éclatai de rire, à la grande surprise de tous, y compris celle de Thephys qui leva ses yeux vers moi, les joues encore humides de larmes. Je détournai mon regard de lui pour dévisager les agresseurs. Je leur expliquai qu’étant donné l’état dans lequel ils avaient mis Thephys, ils allaient avoir de sacrés embêtements avec le conseil disciplinaire si l’affaire était dévoilée.
« Et vous voulez m’attaquer en plus ? conclus-je avec sarcasme. Même sans ça, vous êtes déjà… »
Je marquai une courte pause tandis qu’une voix moqueuse que j’étais seul capable d’entendre complétait comiquement ma phrase.
Dans la m… ! Dans une m… noire et malodorante, jusqu’au cou !
« … déjà mal barrés, si je puis dire ! » finis-je, laissant les fauteurs de troubles blancs comme des linges tellement ils étaient angoissés.
Ces deux charmants garçons s’enfuirent sans demander leur reste, puis j’aidai Thephys à regagner notre chambre tandis qu’il se soignait par la magie, Thephys ayant, contrairement à moi, privilégié les cours de magie de Soin dans son cursus scolaire.
Ses blessures physiques disparurent bien vite mais Thephys eut plus de mal à panser ses bleus à l’âme. Il pleura à nouveau ce soir-là, refusant de m’expliquer pourquoi ces étudiants l’avaient agressé, s’accrochant à moi comme un naufragé qui avait enfin regagné la rive et craignait d’être rejeté dans l’océan déchaîné. Ce ne fut que bien après avoir gagné plus que mon amitié qu’il osa me dire la vérité. Mais ce soir-là, en le regardant abandonné au sommeil, je compris pourquoi il avait été victime de ces brutes. Comme je l’avais déjà dit au début de cette histoire, Thephys avait un grand côté féminin. Il en avait aussi la beauté. Une beauté bien différente de celle d’Alisyen mais peut-être bien supérieure et, étrangement, mon instinct n’agita pas devant moi le panneau rouge "Danger ! Explosif !!". Il se contenta de faire sonner une petite cloche d’étain lorsque je me penchai pour embrasser Thephys sur le front. Le son ressemblait aussi un peu à celui d’une vitre qui se brise.
Je ne compris pas ce que ce son signifiait. Et vous ?
*****
NDAngie : [1] Rimes !! Mhahaha !
A venir :
Acte V : Forces, Puissance et Pouvoirs
C’est à dire : Les ennuis commencent et les sentiments aussi (d’où les ennuis…)
Notes de Laekh : Pas de commentaire sur ce chapitre, s’il vous plait… Je vous présente seulement toutes mes excuses pour m’être ramolli dernièrement. Pardon, mille fois pardon !
Il faut m’excuser car j’ai une bonne raison : en écrivant les deux dernières scènes, j’écoutais en boucle Suteki Da Ne et d’autres chansonnettes pop de ce genre qui vantaient l’amour sucré. Alors ça m’a rendu horriblement mièvre et désespérément mélancolique. Je jure de ne plus écouter que du Heavy Death ou du Grind Core Metal à partir de maintenant, afin de vous écrire à nouveau les chapitres bien acides et cyniques auxquels je vous avais habitués, d’accord ?
D’ailleurs, je vais écrire le chapitre suivant aussi, afin de me faire pardonner d’avoir été si mièvre pour celui-ci. Et aussi pour remplacer Angie qui est prise de flemmardise aiguë comme d’habitude… *soupir*
Vous me voyez, moi, écrire du shounen-ai… ! Argh… *baisse la tête de désespoir*
Notes d’Angie : Fwharharhar !! Je t’avais bien dit que je te ferais souffrir en souvenir de l’idée que tu m’as soufflée en écrivant le chapitre précédent ! Mhahaha… Je suis tellement sadique, Lolo, jamais tu ne m’arriveras à la cheville pour ça !
Laekh : J’en reste sans voix !
Angie : …
Laekh : …
Les deux : Whahaha… ! *gloussent à cause de la rime*
*****
* Lire le chapitre cinq
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