La Bibliothèque de la ShinRa corp.

 

 

 

Point de Vue

 

 

Acte XII : Il y a une fin à tout.

 

 

Scène 1 : Une histoire d’éclairage.

 

« Gardien Binks au rapport, mon Colonel !

- …

- Mon Colonel ?

- … Huh.. ? »

Je tournai la tête et vis dans l’embrasure de la porte le jeune Gardien de l’Air qui m’adressait un regard intimidé.

« Oh, c’est à moi que vous parliez ?

- Oui, mon Colonel. » répondit-il timidement en restant sur le pas de la porte, sa casquette à la main.

Je désignai la pièce d’un geste circulaire de la main pour l’inviter à entrer dans le bureau, le pauvre garçon n’osant apparemment pas prendre cette initiative.

« Veuillez entrer.

- Merci, mon Colonel… »

Il allait falloir que je m’habitue à mon nouveau grade et que je n’oublie pas de répondre lorsqu’on m’appelait Colonel… Durant près de deux ans, j’avais eu le titre de Lieutenant dans mon groupe de Gardiens, mais il y avait quelques jours de cela, j’avais été informé qu’on m’avait donné le commandement du groupe en plus d’une promotion. J’étais devenu le plus jeune Colonel depuis trois générations de Gardiens. "Pas mal, mais aurait pu mieux faire", comme dirait l’autre…

Ah, pour ceux qui n’y connaîtraient rien en appellations militaires, j’étais en gros devenu le chef officiel du groupe. Officiel, car depuis quelques mois, depuis la mission sur le monde #A.465.021N en fait, j’avais presque toujours dirigé les missions et autres sorties de mon groupe à la place du Lieutenant Jaspar Binks, l’ancien responsable du groupe ayant plus ou moins été relégué par nos supérieurs au rang de second. Jaspar semblait s’accommoder parfaitement de la situation, il me disait souvent que les responsabilités le fatiguaient, que cette vie de Gardien en elle-même le fatiguait. En fait, il était heureux de ma nouvelle nomination, il fut le premier à venir me féliciter le jour où il l’avait appris, devançant même la missive qui devait m’informer de ma promotion. Parfois, je me faisais la réflexion amère que j’avais obtenu cette promotion en tuant cette petite fille lors de la mission sur le monde #A.465.021N. Je ne pourrai probablement jamais oublier cette suite de chiffres et de lettres. Ni le regard soulagé d’Ariane lorsqu’elle avait pensé que j’allais l’épargner…

« Je viens vous faire mon rapport comme demandé, mon Colonel, reprit le Gardien de l’Air qui venait d’entrer dans mon bureau. La prochaine mission aura lieu sur Arrtkinoz, le monde-né #N.347.203.W. »

Je faillis rire en songeant à la manie qu’avait le Conseil de donner des numéros à tout et tous. Dans les groupes d’intervention comme le mien, nous portions tous un numéro de matricule. Et au lieu de garder les noms indigènes des mondes-nés auxquels on se référait, il nous fallait apprendre par cœur une suite de chiffres et de lettres sans intérêt… je gardai cependant mon sérieux en me levant pour me diriger vers mon interlocuteur.

« Le Cristal se trouve près de la cité de Titania, dans le Lac Supérieur, continuait celui-ci.

- Lac Supérieur, dites vous ? Hum. Votre Pouvoir va nous être extrêmement utile pour cette mission alors... »

En entendant ça, il sourit avec fierté. En fait, son sourire était si rayonnant qu’il aurait pu sans mal éclairer toute une ville pendant trois mois d’hiver.

« Ce serait un honneur pour moi de pouvoir vous accompagner là-bas ! affirma t-il.

- Rappelez-moi votre nom, je vous prie ?

- Binks, répondit-il au garde-à-vous. Odin Binks.

- Odin..? répétai-je avec perplexité.

- Ma mère aimait beaucoup la mythologie Nordique Terrienne, m’expliqua t-il.

- Ah… Dites-moi si je me trompe mais…, tentai-je, ne seriez-vous pas apparenté au Lieutenant Jaspar Binks, le Gardien de la Peur ?

- Si ! Justement ! fit-il en souriant ("Et trois mois de rab’ dans l’éclairage d’une agglomération ! Trois !" pensai-je alors en le regardant) C’est mon oncle et il m’a tant parlé de vos exploits ! Voilà pourquoi je tenais à faire enfin votre connaissance ! »

Ayant perdu toute timidité, il s’avança vers moi avec une drôle de lueur dans ses yeux en forme d’amande semblables à ceux d’un chat siamois. Un chat devant une appétissante souricette… Je reculai d’un pas, à la fois gêné et impressionné par l’enthousiasme qu’il montrait soudain à mon égard.

« Euh… Vous devez sûrement être très fier, avoir deux Gardiens dans la même famille est rare…

- Oh, oui un peu. Mais… Je suis surtout si heureux d’avoir été muté dans ce groupe !! continua t-il en s’approchant de moi tandis que je reculai à nouveau.

- Ah, c’est vrai… C’est… c’est vous qui avez été muté ici hier depuis le groupe d'observation 36…

- Oui ! Je vous admire, mon Colonel. Si vous saviez ! Je suis si heureux ! Ma première mission avec le Colonel Traumen..., soupira t-il avec passion en s’avançant sur moi. Le plus jeune Colonel des Gardiens, le Gardien de l’OMBRE ! C’est un tel honneur !

- … Je… je vous remercie…, répondis-je en reculant.

- C’est à moi de vous remercier, mon Colonel ! »

Il s’avança et je reculai encore de quelques pas, ce qui fit que je me retrouvai alors quasiment assis sur mon bureau. J’eus soudain la folle idée de contourner ce meuble pour fuir par la porte de derrière qui se trouvait juste à côté… Sinon, j’avais toujours la possibilité de réagir en homme face au danger. Et de plaider la légitime défense ensuite…

« Merci de m’avoir choisi pour cette mission !

- Hum, oui… Il n’y pas de quoi…

- Mon Colonel ! lança t-il avec vigueur en approchant son visage du mien pour me fixer de ses impressionnants yeux verts. [1]

- Euh..? » balbutiai-je en pâlissant.

Odin Binks se redressa soudain et me tendit un papier. Sa voix était redevenue plus posée et professionnelle que jamais.

« Voici les coordonnées de la cible, mon Colonel.

- Euuuh… merci, dis-je finalement, un peu déstabilisé mais surtout soulagé par son revirement d’humeur. Bon… Allez vous préparer, vous avez quartier libre jusqu’à demain matin. La mission débutant à 6 heures précises, il nous faudra être dans le Hall de Téléport à 5h30, briefing oblige.

- Merci, mon Colonel. A demain, mon Colonel ! »

Il se mit au garde-à-vous, claquant les talons de ses chaussures l’un contre l’autre d’une façon protocolaire, et me fit un salut militaire parfait. Je le lui rendis, avec moins de perfection que lui j’en suis sûr, en lui disant « A demain, Odin. »

Il me gratifia alors d’un sourire qui aurait pu permettre l’éclairage de la ville pour trois mois de plus. En me rasseyant à mon bureau tandis qu’il partait, je me fis la réflexion déplacée que les sourires de ce jeune homme auraient constitué un moyen bien économique de remplacer l’électricité.

 

Scène 2 : Briefing.

 

« Ne vous inquiétez pas, mon Colonel, nous réussirons. Et en moins de temps qu’il ne leur en faudra pour dire "Yooskinakjh" ! conclut Tamia, la Gardienne de la Vanité, en rejetant une mèche de ses cheveux auburn derrière son épaule une fois que j’eus fini mon court exposé des objectifs de la mission du jour.

- Que veut dire youjinakjeu..? demanda Odin avec perplexité.

- Yooskinakjh ! rectifia Tamia d’une voix sévère. Et ça se prononce you-skiii-nâ-kr-j-heu, pas youji-machin ! Ca veut dire voleur en Arrtkinois.

- Voleur ?! M-mais… nous n’allons pas leur voler ce cristal ! se récria Odin. Le Conseil le met simplement à l’abri à cause de l’Oubli…

- Aux yeux des Arrtkinois, nous passerons pour des voleurs. On va leur prendre ce cristal -qu’ils considèrent comme sacré- sans leur permission. C’est du vol, Banane ! » lança Tamia avec sarcasme.

Odin me regarda avec des yeux dignes d’un chiot traumatisé. Je me demandai le genre de missions que ce garçon, pourtant issu de la même promotion de Gardiens que moi, avait eues jusqu’à présent, pour être resté si… naïf.

« Te sens-tu capable d’effectuer cette mission efficacement, Odin ?

- O-oui, mon oncle, répondit-il à la question de Jaspar.

- Nous avons besoin de son Pouvoir de toute manière, intervins-je, m’adressant d’abord à Jaspar puis me tournant vers Odin. C’est ta première mission sur le terrain ?

- O-oui, mon Colonel… Je n’ai fait que des travaux administratifs et des rapports d’observation jusqu’à maintenant. »

Ceci expliquait cela…

« Eh beh ! lança Tamia avec un froncement dédaigneux de son nez parfait. On a un bleu avec nous ! »

Odin baissa sa petite tête blonde en rougissant légèrement à la remarque de sa collègue.

« Mon Colonel, fit Jaspar en ignorant l’attitude de Tamia – somme toute assez "naturelle" étant donné la Force que détenait la Gardienne. Si Odin n’est pas indispensable à la mission…

- Le problème, c’est qu’il l’est. D’après le rapport de notre groupe d’observation, nous allons devoir rester sous l’eau une bonne journée pour la mission. Son Pouvoir nous permettra de nous mouvoir dans l’eau aussi aisément que sur terre. Si nous utilisions des bouteilles d’oxygène ou une bulle magique pour respirer sous l’eau, nous perdrions en efficacité tout en nous faisant remarquer par les indigènes… Et alors la mission risque d’être compromise. »

Devant mon raisonnement et mon ton implacables, Jaspar dut s’incliner.

« Je me montrerai digne de la confiance du Colonel Traumen ! plaida Odin avec détermination à l’adresse de Jaspar. C’est pour ces missions sur le terrain que j’ai voulu être muté dans son groupe d’intervention ! »

Cela acheva de convaincre son oncle.

« Très bien alors. Bonne chance à vous trois, dit-il avec un sourire encourageant.

- Nous n’en aurons pas besoin, répondit Tamia en rejetant comme il se devait une mèche de cheveux derrière l’épaule. Mais merci quand même !

- Merci, mon oncle… »

Tandis que mes deux équipiers se dirigeaient vers le miroir de téléportation, je passai près de Jaspar et lui glissai à l’oreille : « Ne t’inquiète pas, je me chargerai de veiller sur lui. »

Jaspar me sourit avec gratitude.

« Merci, mon Colonel.

- Appelle-moi Laekh comme d’habitude…

- Pas devant mon neveu ! Ca risquerait de le traumatiser s’il m’entendait appeler son héros par son prénom ! » dit-il sur un ton de plaisanterie.

Je soupirai avec résignation en lui souriant en retour.

« A bientôt, Jaspar…

- A plus ! »

Il me fit un petit signe amical de la main tandis que je traversais le miroir qui allait me transporter vers le monde-né d’Arrtkinoz.

 

Bien, je suppose qu’il me faut à présent vous expliquer la situation afin de ne plus vous laisser dans l’ignorance et l’obscurité. Tout d’abord commençons par quelques bases, quelques unes des choses que tout nouvel étudiant à la BGU apprend lors de la première année : chaque monde-né comporte un Cristal des Rêves, qui a la même fonction pour un monde-né donné qu’un cœur a pour un corps humain. Pour chaque monde-né, son Cristal est un peu comme le Big-bang qui a donné naissance à l’Univers - pour reprendre une image Terrienne. Il se trouve cependant que l’Univers n’a pas entièrement été crée ainsi, par un "simple" Big-bang, le cher ES (Esprit Supérieur) ayant aussi mis un peu la main à la pâte avant le Bang susnommé ; de plus, dans le vide intersidéral, l’explosion n’aurait pas fait "bang". Ni "boum", ni "paf", ni quoi que ce soit d’autre d’ailleurs, le son ne pouvant se répercuter dans le vide. Ce qui prouve que même les génies scientifiques peuvent être simplets étant donné qu’ils ont choisi ce nom de Big-bang… Euh, mais là n’est pas la question.

Donc disais-je, chaque monde-né possède un Cristal des Rêves quelque part. Pour bien compliquer les choses, ce Cristal étant l’essence d’un rêve, un rêve fait par les Terriens, le cristal pouvait prendre la forme de n’importe quoi, une chose ou un être, vivant ou non, sur le monde-né auquel il avait donné naissance. Ce Cristal ne reprenait sa forme primitive de cristal que lors d’un événement… particulier. Comme nous n’avons pas le temps de nous étendre sur ce sujet, sachez juste que ces évènements particuliers divergeaient suivant chaque monde-né.

Ensuite, comme vous avez précédemment déjà eu quelques renseignements sur la formation d’un monde-né, nous allons maintenant tout de suite aborder la question de la disparition d’un monde-né. Tout comme un monde onirique n’apparaît pas si facilement depuis les rêves des Terriens, il ne disparaît pas aussi facilement qu’on pourrait le supposer. En effet, certains se diront que puisqu’un monde-né venait d’un rêve commun de Terriens, il suffirait que les mêmes Terriens cessent de croire ou d’espérer en ce rêve pour que le monde né de leur imagination disparaisse. Mais ce serait un peu trop simplifier les choses, même pour vous, chers amis.

Donc, comment dire… la plupart des mondes-nés acquièrent une quasi-indépendance vis-à-vis du monde d’origine, la Terre, au bout d’un certain temps plus ou moins long suivant chaque univers onirique et l’engouement que ce dernier remporte chez les Terriens. Plus vous êtes célèbre, meilleur c’est pour vous, c’est bien connu. Cependant, la période entre le moment où un monde donné se forme à partir de son Cristal et celui où il devient indépendant est une période assez chaotique, c’est le cas de le dire. On pourrait même la qualifier de "Big-bangique" (ou "Big-bangienne", peut-être ? Je ne suis pas doué pour inventer des néologismes…)

Durant cette période, le monde nouveau-né est très fragile et peut facilement disparaître, simplement du jour au lendemain, dès lors qu’un Terrien qui a participé à sa création cesse d’y croire… Connaissez-vous la légende qui dit que quelque part il y a une fée qui meurt à chaque fois qu’un enfant cesse de croire en elles ? Cela marche de la même façon pour un monde nouvellement crée, il disparaît subitement pour la même raison que ces fées.

Ensuite, une autre période particulièrement dangereuse pour la survie d’un monde-né vient bien après : lorsqu’il a été crée il y a si longtemps que plus personne ne veut plus perdre son temps à y croire. Lorsqu’un univers onirique est devenu une histoire dont on se rit plutôt qu’une légende qui fait rêver, il n’y a plus qu’un pas vers l’Oubli. Car après s’être ri de la légende, ils finissent par ne plus y faire référence. Plus jamais. Et alors… cela nous fait un monde de moins à sauvegarder. Malgré le fait que c’est toujours reposant d’avoir moins de travail, le Conseil tient à ce que NOUS, les Gardiens, fassions de notre mieux pour éviter ça.

Mais n’est-ce pas là une façon ironique de disparaître ? Avoir été crée par des rêves et mourir car on ne fait plus rêver… N’est-ce pas drôle ? …C’est ainsi que j’aimerais mourir, moi.

Mais recadrons notre exposé, il est inutile de se perdre en digressions.

La troisième menace qui pèse sur les mondes-nés est plus active, et concerne directement les Cristaux des Rêves, mais j’y reviendrai plus tard. Pour le moment, attachons-nous à approfondir l’explication sur l’Oubli. C’est une menace que même nous les Gardiens, qui sommes pourtant formés dans le but d’y opposer résistance, ne pouvons combattre directement. Aussi, dès lors que le Conseil est averti qu’un des mondes sous sa surveillance est menacé par l’Oubli, un groupe d’intervention est chargé d’aller sur le monde menacé, non pas pour combattre l’Oubli, mais pour y récupérer le Cristal qui s’y trouve et le ramener sur Utopia. Chaque Cristal possède une essence qui augmente les pouvoirs de tous les Gardiens, l’essence de nos pouvoirs étant intimement liée aux rêves, et comme augmenter les pouvoirs des Gardiens contribue au maintien des rêves et donc à l’Equilibre de l’Univers, cela assure ainsi la pérennité de la légitimité du Conseil à gouverner Utopia.

Ainsi donc, comme nous ne pouvions faire notre travail en sauvant un monde-né menacé de disparition, il nous suffisait de ramener son Cristal avant la destruction du monde-né, et nous en étions récompensés. C’est drôle mais j’ai beau faire tout mon possible, je ne parviens pas à trouver où est la justice dans cette situation.

 

Scène 3 : Un petit tour en ville.

 

Il y a certains destins auxquels on n’échappe pas.

Je suis perplexe quant à la notion de Destin, je ne peux me résoudre à y croire totalement, cependant je dois avouer qu’il y a certains hasards, certaines coïncidences qu’il est difficile d’ignorer. Ainsi Arrtkinoz était menacé dès le début de sa formation : au lieu de sceller son pouvoir dans une chose ou un être après avoir donné naissance au monde d’Arrtkinoz, son Cristal était resté à l’état pur de Cristal. Les indigènes avaient vénéré ce Cristal dès qu’ils l’avaient découvert, à cause de l’immense pouvoir qu’il possédait. En effet, en très peu de temps, le monde d’Arrtkinoz tel qu’il avait été rêvé à l’origine n’était plus : les habitants de ce monde s’étaient servis du Cristal pour modeler leur monde tel qu’ils le désiraient.

Ce qui est le plus… idyllique dans cette histoire, c’est qu’étant un peuple pacifiste sans la moindre once de cupidité, il n’y avait jamais eu de guerres fratricides entre eux pour la possession du Cristal, il appartenait à la famille royale de Titania depuis plusieurs générations mais servait au bien de toutes les nations d’Arrtkinoz et pas seulement à Titania.

Grâce à ses pouvoirs, il n’y avait ni famine, ni pauvreté, ni besoin sur Arrtkinoz. Il n’y avait pas de problème de surpopulation non plus, leur monde pouvant s’adapter à tous les besoins grâce au Cristal miraculeux. Grâce au Cristal, ils avaient acquis à une vitesse prodigieuse leur indépendance vis-à-vis du monde originel. Et à cause de ce même Cristal, ils avaient fini par devenir les victimes de la menace contre laquelle même leur Cristal protecteur ne pouvait rien : l’Oubli. Grâce et à cause de son Cristal, Arrtkinoz était au croisement des trois menaces qui pesaient sur tous les mondes-nés : crée il y a peu de temps comparé aux autres mondes, il était encore fragile mais déjà indépendant de la Terre, il ne recevait donc plus aucune aide "psychologique" de ses créateurs qui aurait pu lui permettre de se renforcer. Arrtkinoz était comme un enfant livré à lui-même. Dès le début, Arrtkinoz avait différé des autres mondes-nés en conservant son Cristal sous sa forme originelle. Lorsqu'on est différent, il faut être le meilleur, sinon, on finit par disparaître... Qui vous parle de justice ? Il s'agit simplement là de la sélection naturelle. Si on est différent sans être le meilleur de l'espèce, on disparaît. Dure loi de la nature, j'en conviens. Mais a-t-on jamais entendu parler d'une loi douce..? Et je sais de quoi je parle...

Pour finir mon introduction sur le monde d'Arrtkinoz : à force d’utiliser leur Cristal pour leur confort, sans penser à mal comme des enfants à qui on aurait donné un formidable pouvoir sans leur expliquer comment s’en servir à bon escient, les Arrtkinois avaient peu à peu puisé dans la force vitale du Cristal, et arriva un moment où ce dernier ne fut plus assez fort pour résister à l’attaque de l’Oubli. Malgré la formidable avancée technologique dont il leur avait fait profiter, le Cristal d’Arrtkinoz avait finalement plus nui à ses habitants qu’il ne les avait aidés.

Toute médaille a son revers, n’oubliez jamais ce merveilleux cliché littéraire. [2]

 

Comme prévu, le portail dimensionnel nous fit parvenir, mes deux équipiers et moi, devant le Lac Supérieur où se trouvait la cité de Titania. La technologie des Arrtkinois étant assez avancée, leurs cités pouvaient se trouver sur la terre, sous la terre, dans les airs ou dans l’eau. C’est ainsi que les problèmes de logement étaient réglés chez eux. [3]

L’équipe de surveillance Utopienne dépêchée sur place l’avant-veille n’avait pris qu’une journée pour accomplir leur mission. Parmi toutes les villes de cette planète, ils n’avaient eu aucune peine à trouver l’emplacement exact du Cristal, les Arrtkinois de par leur nature confiante les uns envers les autres, ne gardaient pas son emplacement secret et n’avaient mis que le minimum d’effectif nécessaire à la garde du Cristal, n’ayant connu dans toute leur histoire planétaire que quelques rares cas de vol. C’était aussi pour cette raison que je n’avais emmené que deux équipiers avec moi pour cette mission : il était inutile d’affecter plus de Gardiens à une mission aussi aisée que celle-ci. C’était véritablement une… mission de routine. [4]

Sur la rive du Lac Supérieur, Odin nous fit profiter de son pouvoir de l’Air, ce qui nous rendit amphibiens comme les Arrtkinois pour quelque temps. Je sonnai l’ascenseur et celui-ci descendit des airs pour nous accueillir et nous transporter jusqu’à la cité sous-marine. Il y avait déjà plusieurs Arrtkinois dans l’engin, ils venaient sûrement d’une des cités aériennes et se rendaient à Titania avec l’ascenseur. Je me retins de rire lorsque l’image d’Arrtkinoz transformé en grand immeuble desservi par un ascenseur me vint à l’esprit. Je me mordis donc la lèvre inférieure pour ne pas rire, il était plus prudent de ne pas se faire remarquer ici. Pour la même raison, je n’avais choisi que les deux équipiers indispensables à la mission ; et même si cela avait été possible, je n’aurais pas voulu de toute façon avoir une équipe nombreuse avec moi.

L’ascenseur s’arrêta à quelques pas de la cité de Titania et nous dûmes nager un peu pour rejoindre les murailles de la cité. A l’intérieur, c’était sec, les murailles transparentes isolant parfaitement Titania de son environnement aquatique. Odin et moi nous mimes à tordre nos capes pour les essorer et rabattîmes aussi vite que possible la capuche de nos capes pour cacher nos oreilles humaines. Tamia n’avait pas ce problème, elle avait des origines semi-elfiques et était très douée en langues étrangères alors avec ses oreilles développées et son accent parfait, elle passait sans mal pour une indigène, les Arrtkinois ressemblant physiquement en tout point aux humains mis à part leurs oreilles un peu plus grandes. Quant à Odin et moi, nous nous contentions de nous mêler silencieusement à la foule, ayant au préalable caché nos oreilles grâce à la grande capuche de l’habit traditionnel des voyageurs Arrtkinois. Aussi passait-on facilement pour des aventuriers, Tamia nous servant de porte-parole à chaque fois qu’un Titan s’adressait à nous, et les habitants de cette grande cité marchande le faisaient souvent.

« Vous êtes nouveaux ici, Etrangers ?

- Oui, répondait Tamia dans la langue Arrtkinoise officielle parlée sur toute cette planète. Nous voyageons de-ci, de-là.

- Voulez-vous m’acheter un souvenir alors ? » disait ensuite le marchand. (Ils étaient tous plus ou moins marchands dans cette ville !)

Immanquablement, Tamia faisait alors son irrésistible sourire enjôleur et au bout de quelques belles parlottes, elle repartait sans rien avoir acheté… mais souvent avec un échantillon gratuit de la marchandise du vendeur !

Au bout d’un petit moment de ce manège, je la rappelai à l’ordre, à voix basse pour ne pas me faire entendre par un indigène.

« Tu ne crois pas que tu exagères un peu, Tamia !

- Mfais fon Colonel ! » articula t-elle la bouche pleine, en train de déguster l’un des "échantillons gratuits" d’un pâtissier qui était tombé sous son charme.

Elle avala difficilement, se tapant la poitrine et faisant descendre le tout avec une gorgée de "l’échantillon gratuit" de cidre qu’elle avait reçu peu de temps auparavant.

« Je suis en train de préparer le terrain auprès de la population, mon Colonel, se justifia t-elle ensuite à voix basse.

- Il n’y a aucun terrain à préparer, nous connaissons parfaitement l’emplacement de l’objectif et tout ce que tu fais, c’est de nous retarder en t’arrêtant tous les deux mètres pour admirer un étal ! »

Tamia n’entendit pas la fin de ma réplique, s’étant déjà précipitée vers un stand de verroteries près de là. Je pris ma tête entre mes deux mains et faillis avoir une dépression nerveuse… jusqu’à ce qu’Odin vienne me chuchoter à l’oreille : « Mne fvous finquiétez pfas, mfon Colofnel, fvon arrifve bwientôt ! »

Je tournai la tête vers lui et lui décochai un regard meurtrier. Il me regarda en clignant les yeux avec surprise puis il me tendit le reste de sa brochette de viande, un autre des "échantillons gratuits" que Tamia avait récoltés. Il mâcha et déglutit avant de demander, toujours à voix basse mais d’une manière plus compréhensible : « Vous en vouliez, mon Colonel ? »

J’eus alors ma dépression nerveuse et me mis à sangloter sur son épaule.

« Allons, allons, calmez-vous… » encouragea t-il en me tapotant amicalement l’épaule.

Et comme il n’était plus sur ses gardes, je passai alors à l’attaque et commençai à l’étrangler consciencieusement. Un peu bleu par manque d’oxygène, il prononça quelque chose qui ressemblait à "Pardonnez-moi de ne pas vous avoir proposé à manger avant d’entamer ma brochette".

« Ce n’est pas ça le problème !! lui dis-je, les dents serrés, en essayant de ne pas parler trop fort pour ne pas me faire entendre par les Titans, mais assez fort pour que la victime entende.

- D-désolé… » articula la victime d’une voix -évidemment- étranglée.

Je le relâchai avant qu’il ne soit tout à fait mort et le laissant là, je commençai à partir. Odin reprit bruyamment son souffle, et il tituba avant de se remettre sur ses pieds pour me suivre. Au passage, j’attrapai Tamia par le bras et elle dût laisser les bijoux qu’elle admirait pour me suivre à contre-cœur.

 

A la sortie de la ville, l’autel où se trouvait le Cristal était tout près mais le chemin qui y menait était une fois de plus immergé.

« Ce n’est vraiment pas pratique, leur système ! grommela Tamia. C’est un coup à attraper une pneumonie avec ces vêtements mouillés en permanence !

- C’est pour ça que la plupart des Arrtkinois des villes sous-marines ont finalement développé des écailles et des nageoires, remarqua Odin en désignant des indigènes qui évoluaient en nageant gracieusement près de là. Grâce à cette évolution, ils n’ont plus besoin de vêtements…

- Oooh, roucoula Tamia en collant son épaule contre celui de son équipier, tu voudrais que je déambule à moitié-nue comme eux, c’est ça ?

- C-ce n’est pas ce que je voulais dire… balbutia le pauvre garçon en rougissant comme une tomate.

- Mais tu aimerais bien, hein ? continua t-elle avec un clin d’œil en lui passant les bras autour du cou.

- Ce.. ce n’est pas… »

Odin me lança un appel silencieux de détresse en même temps que son regard habituel de chiot perdu, tandis que Tamia se mit à rire en se moquant de sa timidité, l’aguichant et lui adressant des clins d’œil, jusqu’à ce que leur Colonel, moi en l’occurrence, les rappelât à l’ordre.

« On est en mission ou en vacances de plaisance, dites donc !? grondai-je.

- Nous sommes arrivés, mon Colonel ! » annonça Tamia avec un sourire et une voix où transpirait toute l’innocence du monde.

Son intervention lui évita, ainsi qu’à Odin, la leçon de morale et de discipline que je m’apprêtais à leur sermonner. Je levai les yeux vers l’autel qui abritait le Cristal d’Arrtkinoz... L’objectif de notre mission était là.

 

Jusque là, tout marchait comme prévu. Tamia détourna l’attention des deux gardes de l’autel en hurlant qu’elle était en danger, entraînée par un tourbillon qu’Odin avait crée près de là. Et comme ces gardes étaient les seuls susceptibles de l’aider, ils partirent à son secours tandis qu’Odin et moi sortions de notre cachette dans l’idée de nous introduire dans l’autel et de nous emparer du Cristal.

Le hall d’entrée de l’autel était immergé mais en suivant le couloir qui remontait en pente douce, nous arrivâmes au sec dans une salle faiblement éclairée par des torches vacillantes. Au milieu de la pièce se trouvait une vaste étendue d’eau dans laquelle nous plongeâmes pour continuer notre descente vers la salle où était gardé le Cristal.

L’imprévu se produisit lorsqu’à l’entrée de la salle du Cristal, un garçonnet Arrtkinois me rentra dedans : il s’était mis à sortir de la salle en nageant à toute vitesse la tête baissée et ne m’avait pas vu, tandis que moi, à cause du tournant du couloir, je ne l’avais pas vu non plus.

Notre rencontre fit du remous, c’est le cas de le dire.

En gémissant, il se releva péniblement et dégageant de ses yeux ses mèches noires qui suivaient gracieusement le mouvement de l’eau, il dirigea vers moi son regard aussi marine que les eaux profondes dans lesquels nous étions en train d’évoluer. Il m’adressa quelques mots dans sa langue, que je ne compris pas bien entendu, et se mit à m’observer un court instant. Soudain, il avança la main et d’un geste brusque découvrit la capuche qui me cachait une partie du visage. En voyant mes oreilles humaines, il eut un hoquet de surprise silencieuse et se recula légèrement. Ne sachant comment réagir au mieux, je me relevai en m’aidant de la propulsion de mes deux mains sur le sol marin. Je voulus l’attraper par le bras pour l’empêcher de partir ou de crier pour alerter ses congénères mais il fut plus rapide et parvint à me contourner. Cependant, il se retrouva bientôt enfermé dans une bulle de magie créée par Odin. Il tapa des deux mains sur la paroi de la bulle sans parvenir à la crever ni à en sortir, il cria apparemment mais aucun son ne pouvait sortir de cette bulle non plus.

« Qu’allons-nous faire, Colonel ? me demanda Odin.

- Combien de temps dure cette bulle ?

- Autant de temps que je le voudrai.

- Bien… Alors Odin, tu vas entrer dans la salle et prendre le Cristal. Ensuite nous fuirons et tu délivreras le garçon.

- A vos ordres ! »

Odin suivit mes instructions et rentra dans la salle. L’instant d’après, il ressortit en me disant que le Cristal n’était plus là. Nous nous regardâmes un instant en silence, puis comme un seul homme, nous tournâmes notre regard vers le garçon prisonnier.

« Vous croyez que c’est lui qui a pris le Cristal, Colonel ? »

Je ne répondis pas à la question d’Odin mais lui ordonnai de libérer le prisonnier de la bulle. Sans protester, Odin obéit.

Dès qu’il fut libre, le garçon essaya de s’échapper mais avec un sort de paralysie, je le maintins sur place. Il me regarda avec de grands yeux effrayés lorsque j’arrivai devant lui, s’attendant certainement au pire venant d’un monstre à oreilles courtes tel que moi. Je fouillai dans la petite sacoche qu’il portait accrochée autour de la taille et en ressortis le Cristal d’Arrtkinoz. Je l’empochai à mon tour et mis un compte à rebours au sort de paralysie que j’avais lancé sur le garçon.

« Nous avons cinq minutes pour sortir d’ici et nous éloigner avant qu’il ne soit libéré de mon sort et aille alerter les autres.

- Vous croyez que ce petit voleur va prévenir les autres ? Il risque aussi gros que nous à avouer être entré dans la salle du Cristal, à mon avis…

- Il vaut mieux ne pas prendre de risque. Partons ! » dis-je en m'éloignant à vive allure.

Odin me suivit vers la sortie. En parvenant dans la salle émergée, un silence étrange me mit sur mes gardes. Je m'arrêtai tandis que mon équipier continuait, insouciant.

« Stop, Odin ! »

Celui-ci s’arrêta net et se retourna vers moi : « Qu’y a-t-il, mon Colonel ?

- Ecoute…, lui dis-je en posant un index sur mes lèvres.

- ... Je n’entends rien…

- Justement. Pas un bruit. Même pas le bruit sourd des vagues qui nous parvenait quand nous sommes arrivés ici tout à l’heure… »

Après une courte pause silencieuse, Odin était perplexe mais prit le parti de ne pas s’en préoccuper.

« Ce n’est sûrement rien, Colonel.

- Tu as peut-être raison. Mais soyons prudents… »

A peine venais-je de dire ça qu’une secousse sismique se fit ressentir. La pierre du bâtiment se mit à crisser en protestation.

« Un tremblement de mer ?! » s’écria Odin avec angoisse.

Je me retins de rire à cette remarque et lui ordonnai seulement de sortir au plus vite : « Allons voir ce qu’il y a. Mais sois prudent ! »

Nous parvîmes sans tarder à la sortie. Odin qui était devant moi vit soudain quelque chose au dehors et pila net, alors je dus m’arrêter très vite aussi - de peur de buter sur lui. Avant que je n’eus le temps de lui demander ce qui n’allait pas, il prononça d’une voix blanche et cassée par l’angoisse : « Oh, par l’Univers… » [5]

 

*****

Notes d’Angie :

[1] Vous vous rendez compte ? Laekh a failli se faire sauter (dessus) ! *lol lol lol* XD XD XD

[2] Je sais, ça rime.

[3] On devrait faire pareil sur Terre ! *lol*

[4] Vous souvenez-vous de l’autre "mission de routine" qui concernait Ariane ? …Ironique, neh ?

[5] Pour jouer avec les nerfs des lecteurs, il n'y a rien de tel que de couper juste au moment fatidique… (Héhé!)

 

Le titre du chapitre fait référence à l’exposé qu’y fait au début le narrateur, à propos de la fin d’un monde-né, et c’est l’inverse de ce que le médecin du chapitre 10 avait dit (« Il y a un début à tout. »)

Ce chapitre est à la fois sombre, amer, ironique, comique, torturé et tordu. Je suis satisfaite de ce drôle de mélange et d’avoir réussi à introduire quelques éléments qui vont expliquer la révolte de Laekh contre le Conseil à la fin de cette histoire, éléments qui seront explicités dans les prochains chapitres… Ben, ce n’est pas un spoiler d’avoir dit que Laekh allait se rebeller contre l’autorité du Conseil à la fin de cette fic, hein ! Tous ceux qui lisent ça ont déjà lu Fantaisie Ultime, je suppose. Ils savent donc ce que Laekh deviendra 12 ans plus tard.

Les explications, théories et concepts dérivant de la formation et de la disparition d’un monde-né vient de moi (en me basant librement sur la théorie scientifique du Big-bang ignoblement simplifiée et de tout ce tintouin mystico-onirique dont j’ai fait le mélange détonant et qui a pour résultat l’explication exposée dans la scène 2 de ce chapitre), l’idée de l’existence d’un cristal vient de Deedo (si ma mémoire ne me joue pas de tours…), par contre, l’apparence changeante qu’il peut prendre vient de moi, l’Oubli aussi - son concept tout comme son "apparence physique" (vous en saurez plus sur ce point dans le chapitre à venir). Quoique… le concept de l’Oubli n’a rien d’exceptionnel, c’est assez logique - car vous savez, je ne supporte par l’illogisme dans une histoire. Etant donné que les mondes-nés proviennent des rêves, ils disparaissent avec l’oubli. C’est triste mais c’est logique et c’est comme ça - parce que je l’ai décidé. Nyahaha !

Au fait, je m’excuse de cette expression au rabais de "monde-né". Lors de l’écriture du chapitre 2 de PdV, je n’avais rien trouvé de mieux… Le nom d’Utopia que j’ai donné au monde de Thephys et Laekh est aussi un nom au rabais de ce point de vue (jeu de mots sur le titre de la fic, mhahaha !) Mais il sonne quand même mieux que "monde-né"… Et puis comme ça, Laekh peut faire des jeux de mots sur Utopia qui n’est pas un monde utopique ! *lol*

Le miroir de Téléport interdimensionnel, idem : je l’ai basé sur le cliché scénaristique adopté par de nombreuses autres histoires, contes de fées, romans, films, etc, qui narrent l’existence d’un miroir magique ayant la capacité de nous transporter dans un monde imaginaire ou parallèle. D’ailleurs, c’est de là que provient l’expression "traverser le miroir"… Et la suite de PdV reviendra sur cette histoire de miroir et de cristal – mais je n’en dis pas plus pour l’instant, pour ne pas faire de spoiler.

Voilà, je crois que c’est tout pour le moment. Mais je reviendrai dans le prochain chapitre pour réclamer la propriété des autres personnages et concepts que je ferai apparaître dans la suite de l’histoire ! XD

 

Laekh : Pourquoi interviens-tu dans les notes de ce chapitre que J’AI écrit pour faire la liste de tout ce qui t’appartient à TOI ?! è_é

Angie (ignore complètement la remarque de Laekh) : Ah non, encore une chose : Laekh m’appartient aussi. Mais ça, je vous l’ai déjà suffisamment répété, je suppose, amis lecteurs… A part Thephys, personne n’a le droit de toucher à Laekh, je ne le prête qu’à Thephys. Et aussi à Deedo de temps en temps, vu que c’est la co-auteur de Fantaisie Ultime… Mais aux autres, je peux louer Laekh – mes tarifs sont tout à fait raisonnables ! Hinhinhin…

Laekh : Hey, je ne suis pas un objet !! (Mais si tu me donnes une commission sur le prix de location, je suis d’accord…)

Angie : Pas seulement un objet… (Hinhin, marché conclu ! Hé, c’est quand même pratique ce pouvoir de lire dans les pensées, hein, Lolo ?)

Laekh : Tss ! (Ne m’appelle pas Lolo ! …C’est très pratique en effet, ce pouvoir. Personne ne peut espionner notre discut’ privée de cette façon… En parlant de ça : tu ne m’as jamais remercié pour ce pouvoir que je t’ai donné pour ton anniversaire !)

Angie en tirant la langue : Blah… (Mah si, je t’ai dit merci déjà !)

Laekh : … *sourire en coin* (Il y a une différence entre remercier et dire merci. Si tu vois ce que je veux dire…)

Angie : Ha ! *renverse la tête avec arrogance* Tes rêves en couleurs sur écran plasmique géant, Lolo !

Laekh (tics nerveux) : Argh ! Ne m’appelle PLUS JAMAIS LOLO !! C’EST BIEN COMPRIS OU JE ME FACHE ?!!

Angie : Iiiiik <= petit couinement de souris anorexique face à un énorme matou pas content.

Laekh (voix posée à nouveau) : Je prends ça comme un oui ?

Angie (encore blanche de trouille) : O-oui, Lolo…

Laekh : ………………….. *se prend la tête entre les mains avec un soupir résigné*

Odin Binks (qui arrive comme une fleur) : Allons, allons, mon Colonel ! Ca va aller… *le prend dans ses bras et lui tapote gentiment l’épaule pour le consoler*

Laekh : Ne refais plus jamais ça !! Compris ?! *attrape Odin par le cou et se met à le secouer comme un prunier*

Odin : G-gargl, p-pardon… Colonel… X_x

Angie : Hey ! Lâche-le, Laekh ! On en a besoin pour la suite de l’histoire !!

Laekh : … *relâche le garçon*

Odin : M-merci, mon Colonel… *reprend son souffle* Vous êtes nerveux en ce moment, vous traversez une mauvaise période… ?

Laekh : …!!! *s’élance sur Odin dans l’intention de l’étrangler à nouveau*

Angie qui rattrape Laekh avant qu’il ait pu fondre sur Odin : Il ne parlait pas de SPM, il ne parlait pas de SPM !! *à Odin* Fuis, je ne pourrai pas le retenir longtemps !

Odin en fuyant : Non, je ne parlais pas de SPM ! …Même si je ne sais pas ce que ce sigle signifie !

 

NB : SPM = Syndrome Pré-Menstruel.

Laekh : Etait-on obligé de préciser ça ? Ca n’aide pas mon image de marque !

Angie : Réponses dans l’ordre : Oui et Tant pis.

Laekh : Et c’est quoi, ce délire à la fin des notes de chapitre ?! Tu n’arrives jamais à rester sérieuse deux minutes, même pour cette fic, hein ? ¬_¬

Angie : Désolée… ^_^ ;;;

 

A suivre :

Acte XIII : Un Trou dans le Rêve. (En japonais: "yume no sukima". Le premier ou la première à trouver la référence que ce titre cache, et à m'écrire un mail pour me donner la bonne réponse se verra dédicacer le prochain chapitre de la fic. On va voir si vous êtes de bons petits otaku d'un certain anime que je ne nommerai pas <= indice!! Hinhin...)

 

 

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