La Bibliothèque de la ShinRa corp.
Cœur Meurtri
Chapitre 6 : Fragment of Memories.
Jénova ne pouvait pas faire grand chose avant un certain temps. C'est du moins la conclusion qu'a tirée Aeris de la situation dans laquelle ils étaient. Il fallait qu'elle se régénère, qu'elle renouvelle ses pouvoirs, bref, qu'elle fasse comme eux, qu'elle se repose. Et un qui en avait bien besoin, c'était Sephiroth. Après ce qu'il avait traversé, il avait besoin de décompresser. Et il avait besoin pour ça de raconter son histoire. Aeris avait réussi à l'en persuader. Ils passaient donc le plus clair de leur temps ensemble, l'un parlant, l'autre écoutant. Et il s'était laissé convaincre de dormir la nuit. Par curiosité, elle lui avait demandé de lui raconté une mission qu'il avait faite avec Zack. Elle ne s'attendait pas à le voir attristé de la sorte. Il laissait apparaître plus ses sentiments depuis l'incident, et ses réactions intriguaient parfois Aeris.
- Je me souviens de lui, nous n'avons fait que deux missions ensembles : celle du réacteur de Nibelheim, et une autre, pas du tout du même genre…
- Quelle mission valorisante…
- Sephiroth, vous n'avez pas à juger de la qualité de vos missions. Vous êtes un SOLDAT, et vous vous devez d'obéir aux ordres.
- Monsieur, cette mission conviendrait plutôt à un contingent de militaire de l'armée régulière, pas à une escouade de SOLDATS, aidés de Turks.
- Vous n'avez pas toutes les données en main, répliqua le président. Cet approvisionnement en armes et vivres est vital. Et la route est très dangereuse. Votre mission consiste d'une part, à escorter ce convoi, et d'autre part, à supprimer les monstres de la région. A savoir qu'il y a été repéré au moins un dragon. Et vous savez aussi bien que moi, si ce n'est mieux, que ces bestioles vivent rarement seules.
- Je comprends mieux.
- Vous partez demain matin à la première heure. Voilà la liste des personnes qui vous accompagnent avec un court descriptif de leurs états de services et de leur personnalité.
Il prit le fascicule que lui tendait son supérieur et le parcourut rapidement.
- A part les Turks que je ne connais pas, je connais plus ou moins les SOLDATS qui m'accompagnent, sauf celui-ci. Qui est-ce ?
- Ah, le jeune Zack. Une nouvelle recrue. Il s'est avéré qu'il était très doué, et il est monté très vite dans la hiérarchie. C'est sa première mission.
- Ce qui explique que je ne le connaisse pas.
- Il fera ses preuves sur le terrain.
- Au revoir monsieur.
Il sortit du bureau du président et se dirigea vers les logements du SOLDAT. En tant qu'officier supérieur, il avait le droit à une chambre personnelle que l'on pourrait qualifier de luxueuse. Mais cela lui déplaisait presque. Elle était trop grande. Le minimum lui aurait suffi. En fait de chambre, c'était plutôt un petit appartement. Il préférait, et de loin sa tente de commandement lorsqu'il était en mission. C'est pour cela qu'il était rarement au QG. Il était toujours parti. Cela avait d'ailleurs déplu à Talia, et elle l'avait quitté, à cause de sa vraie personnalité, qui n'aimait guère que le combat, et qui n'était pas formé pour recevoir de l'affection, et encore moins pour en procurer. Sa relation avait durée tout de même trois semaines. Elle était tellement folle de lui qu'elle avait mis du temps avant de réaliser à quel point cela la détruirait de rester avec lui. Lui, justement avait eu des sentiments mitigés. Il n'était pas sûr de l'aimer, mais il était sûr d'aimer recevoir de l'affection. C'est pour ça qu'il était resté avec elle. Mais il n'avait éprouvé aucune tristesse lorsqu'elle était partie. Tout juste un léger regret de le voir s'enfuir en pleurant. Il était trop sensible. Il devait recomposer son attitude habituelle, sinon quelqu'un s'apercevrai de quelque chose. Heureusement, sa liaison était restée secrète. Sinon, ça aurait fait la une de tous les journaux à ragots. Il voyait ça d'ici. "Le cœur du Grand Général n'est plus à prendre!", "Le Grand Sephiroth a trouvé son maître !", " L'invincible guerrier a succombé aux flèches de Cupidon !". Il haïssait vraiment les journalistes. Ils représentaient qu'une chose pour lui : les gens, grouillant, se faisant souffrir les uns les autres, aimant cela…Il avait trop souffert, ça l'écœurait de penser à cela. Il n'aimait pas les relations humaines, et les récents évènements n'allaient pas lui faire changer d'avis, loin de là. Mais il ne devait plus penser à tout cela. Il allait s'autoriser quelques heures de sommeil, cela faisait trois jours qu'il n'avait pas dormi, et cela commençait à se faire ressentir. Il était plus agressif, plus méchant. Bien sûr, personne ne s'en était aperçu, il était toujours d'un calme égal, mais intérieurement, il était parfois près à sauter sur certaines personnes, rien que parce qu'elles existaient. Juste à cause de leur présence. Cela devenait grave. Il allait donc dormir. Cela lui remettrai les idées en place. De toute façon, il ne savait pas quoi faire d'autre. Il avait terminé la rédaction de tous ses rapports, et avait rempli toute la paperasse administrative nécessaire. Cela lui était réellement insupportable, mais c'était une des choses auxquelles ont ne pouvait pas couper, et qui s'avéraient inutilement longue et emphatiques. "Le système est vraiment à changer", pensa-t-il. Il arrêta là ses réflexions et sombra doucement dans la torpeur caractéristique du sommeil.
A la porte de Midgar, le groupe d'hommes et de femmes attendait les derniers retardataires. Lorsqu'ils furent arrivés, un jeune homme brun habillé de mauve s'approcha de lui et lui dit :
- Monsieur, c'est pour moi un honneur de servir sous vos ordres. Je suis un des membres de votre fan club, et…
- Selon toi, combien y a-t-il de fan clubs qui me sont dédiés ?
- Euh…Il n'y en a pas qu'un seul ?
- J'en ai recensé plus d'une dizaine suffisamment important pour être classifiés dans les dossiers de la Shinra sur "les organisations à but non-lucratifs". Et ce, uniquement dans Midgar. Je ne te parle même pas de tous les groupes de jeunes qui se retrouvent entre copains pour parler de moi.
- Ah…Euh…excusez-moi…bredouilla-t-il, confus. Le pire, dans la longue tirade de son supérieur, c'est que le ton était celui de l'agacement, et pas celui de la fierté qu'aurait prit n'importe quelle autre personne. Mais, monsieur…Quelle est la mission ?
- On ne vous a pas briefé ?
Une vingtaine de têtes se secouèrent de gauche à droite et de droite à gauche. Il soupira. Il n'aimait vraiment pas s'adresser à un public aussi nombreux, mais il n'avait pas le choix. Il avait pourtant demandé à ce qu'on mette les personnes qui l'accompagnaient au courant, pour qu'il n'ai pas à le faire. Mais apparemment, ces messieurs de l'administration n'avait pas tenu compte de sa demande. Il fallait qu'il se résigne.
- Notre mission est d'escorter le convoi qui est là, énonça-t-il d'une voix forte, montrant le convoi en question, et de tuer tous les monstres que nous trouveront, particulièrement des dragons, qui paraît-il peuplent un endroit par où nous devrons passer.
Il perçut des membres de son auditoire qui avait eu un mouvement de recul lorsqu'il avait prononcé le nom de leur ennemi. Les dragons faisaient toujours peur. C'est vrai que c'était des adversaires de taille, mais pour Sephiroth, ce n'était rien. Chacun embarqua à bord d'un des trois véhicules. Sephiroth étant bien sûr dans celui de tête. Zack était avec les Turks dans le deuxième fourgon, et les autres SOLDATS dans le troisième. La première journée de voyage se passa sans problème. Sephiroth avait désigné le camp aux abords d'une ville. Comme cela, les hommes pouvaient aller se distraire s'ils en avaient envie. Il mit en place aussi les tours de garde. Sachant que ses hommes seraient fatigués, il prit lui-même le quatrième et dernier quart. Le premier, c'était Zack, le deuxième, un jeune Turk, tout juste formé, Tseng, le troisième, enfin, un SOLDAT de troisième classe du nom de Jonathan Karashita. Celui-ci avait été en ville avant son tour, et était revenu à l'heure. Mais il fut prit en flagrant délit de désertion de poste par un membre des Turks des plus antipathique, le premier membre féminin des "pacificateurs" de la Shinra. Elle s'appelait Selkis. D'aucuns disaient qu'elle était aussi agréable à côtoyer qu'un scorpion, et aussi ambitieuse qu'il était possible de l'être. Or, pour évoluer, pour elle, tous les moyens sont bons. Y compris la délation. Et elle croyait que cela ferait plaisir à Sephiroth de savoir que le SOLDAT Karashita était allé rejoindre une jeune femme dans la forêt toute proche. Elle se décida à aller voir son supérieur.
- Général ? Je peux vous parler.
- Que voulez-vous Selkis ?
Il ne cachait pas qu'il ne l'aimait pas.
- J'ai pensé que vous auriez aimé savoir ce que fait le garde que vous avez mis à la surveillance du convoi.
- Je n'aime pas les dénonciations.
- Mais vous aimez encore moins qu'on abandonne son poste pour rejoindre une femme pendant son service.
- Ne croyez pas que vous allez recevoir une quelconque récompense pour ce que vous venez de me dire. Il sera puni comme il convient à la fin de cette mission.
Elle repartit, la rage au cœur. Mais en tout cas, le jeune Jonathan allait payer. Elle ne le supportait pas. Il n'avait qu'à pas refuser de sortir avec elle. Il aurait dû savoir qu'elle était rancunière comme il était rare de le voir. Une explosion la tira de sa torpeur. Cela venait du convoi. Que s'était-il passé ? Sephiroth passa en trombe à côté d'elle. Il était calme habituellement, mais là, il libérait son énergie. Il courait plus vite que n'importe qui. Il était arrivé le premier. Il eut le temps de voir l'étendue des dégâts : Un des camions avait été détruit. Mais les responsables allaient payer. Ils avaient eu le malheur de rester un peu trop longtemps. Ils allaient connaître son courroux. Le premier qu'il rencontra fut littéralement décapité. Le deuxième, empalé sur Masamune. Enfin, le troisième, celui qui avait tiré avec le bazooka, connut une mort des plus atroces. Il mourut lentement dans d'atroces souffrances. Sephiroth lui avait ouvert le ventre, et l'avait laissé repartir. Mais il savait qu'il n'atteindrait jamais aucun lieu d'habitation où il pourrait se faire soigner. Il allait lentement se vider de son sang. Et un charognard allait se charger de sa dépouille. Personne n'était venu l'aider. En fait, il avait été le seul suffisamment rapide pour les rattraper. Il avait été leur ange de la mort. Un sourire sadique apparut sur ses lèvres, puis disparut alors qu'il rentrait au camp. Le garde de faction allait l'entendre. Mais dans un sens, ce garçon avait eu de la chance. S'il avait été là, les terroristes l'auraient tué et auraient fait exploser le camion quand même. Il prit son tour de garde et attendit le matin. Rien d'autre n'arriva cette nuit là. Mais il était en colère. Un camion de perdu, c'est l'échec de la mission, même partiel. Il n'avait pas vu le SOLDAT de la nuit, et c'était tant mieux pour lui, car il aurait passé un sale quart d'heure. Le reste du voyage se passa sans histoire, jusqu'à ce qu'ils arrivent dans la zone où avaient été repérés les dragons. Et il ne fallut pas longtemps pour qu'ils se fassent attaquer par, non pas un, mais trois dragons. Leurs écailles étaient noires, luisantes. Leurs yeux rouges ne reflétaient que de la haine envers ces pauvres humains qui allaient devenir leur déjeuner. Ils volaient gracieusement, battant l'air de leurs ailes puissantes. Puis ils se posèrent sur la route, devant le premier camion du convoi. Ils faisaient dans les dix mètres de long. De gros spécimens. Sephiroth, comme d'habitude, fut le premier à sortir. Un des lézards géants l'attaqua. Il essaya de le happer de ses crocs énormes, mais sa gueule se referma sur du vide. Sephiroth avait esquivé. La contre-attaque ne se fit pas attendre. Masamune atteignit le bas de la gorge, remonta, puis d'un mouvement circulaire, sépara la tête du reste du corps. Le combat avait été vite expédié. Sephiroth jeta un coup d'œil derrière. Les SOLDATS et les Turks étaient contre un deuxième dragon, et le troisième l'attaquait. Alors qu'il voulut refaire la même attaque, la lame de son sabre ricocha sur les écailles de son adversaire. Elles étaient beaucoup plus résistantes que celles du premier. Le combat n'allait en être que plus amusant. Mais il ne devait pas se faire toucher, sinon c'était la mort qui l'attendait. Il esquiva sans peine les deux coups de pattes qui lui étaient destinés. Il était sur la défensive, cherchant une brèche dans la garde de son ennemi. Un endroit où les écailles seraient plus fines. Sous le ventre semblait-il. Mais comment y arriver. Une manœuvre audacieuse se profila dans son esprit. S'il réussissait, il était sauf. Si le dragon réagissait plus vite que prévu, il était mort. Mais c'était la seule solution. Il fallait juste attendre le bon moment. Enfin, le dragon s'était un peu relevé pour lui cracher une de ses boules de feu. Il fallait faire vite. Il plongea, fit une roulade et atterri entre les pattes du monstre. La lame de Masamune fit un grand arc de cercle et ouvrit le ventre du monstre, déversant une bonne dose de sang rouge et visqueux sur Sephiroth. Mais son adversaire était mort, il avait gagné. Il fallait juste qu'il se dépêche de bouger, sinon le cadavre allait lui tomber dessus et l'écraser. Mais cette manœuvre ne posa aucun problème. Dans un ultime spasme, le monstre détendit ses bars, blessant Sephiroth à l'épaule. Les autres avaient réussi à achever le leur, mais visiblement, un des Turks était mort. Tant pis, il fallait faire sans. En s'approchant, il vit que ce n'était pas n'importe quel Turk. C'était la Turk, Selkis. Elle avait été broyée par un grand coup de patte. Les griffes du lézard étaient encore encombrées de morceaux de tissu. Mais personne ne la pleurait. Sephiroth donna l'ordre de récupérer le cadavre de l'orgueilleuse jeune femme et de le mettre dans un des camions. Il fallait repartir au plus vite. Mais une expression lui vint à l'esprit : "Ironie du sort". Elle avait cherché à nuire à un SOLDAT, le destin s'était vengé.
Une fois arrivés au camp ami, ils déchargèrent les deux camions restant et allèrent se reposer. Sauf deux SOLDATS de troisième classe, nommé par Sephiroth pour nettoyer le camp, dont il avait prit le commandement : Jonathan Karashita, et Antonio Baliota. Et c'est suite à cette corvée de nettoyage qu'il avait surprit la conversation qui lui avait beaucoup déplu. Mais une chose l'étonnait quand même. Il doutait de ses capacités de guerrier…Mais n'avait-il pas vu lorsqu'il avait combattu ? Il fallait croire que non. Mais dans ce cas, comment avait-il interprété la mort des deux autres dragons ? Plus il y réfléchissait, moins il comprenait. Mais soudain, il se rappela l'air absent qu'il avait en remontant dans le camion. Il avait dû ne rien voir de ce qui avait suivi la mort de cette Turk. C'était quand même étrange. De toute manière, il allait le faire passer en cour martiale dès leur retour pour Midgar. Il était sensé repartir le lendemain matin. Mais une information vint compromettre cette belle organisation. Les rebelles contre qui se battaient le camp depuis plusieurs mois étaient en route vers le camp avec toutes leurs forces. Il leur fallait rester pour aider le camp. Leurs forces étaient loin d'être aussi importante que les leurs. Mais elles étaient mieux organisées, et mieux équipées. Le combat était loin d'être gagné, aussi bien pour les uns que pour les autres. La bataille eut lieu le lendemain matin, peu avant midi. Et elle dura jusqu'au soir. Les troupes ennemies avaient été repoussées, et leur chef tué. C'était Sephiroth qui s'en était chargé. Ce combat avait été mémorable. L'homme se battait comme un diable. Et il utilisait un sabre, assez proche de celui de Sephiroth. Mais en plus court. Les deux hommes s'étaient retrouvés face à face, sachant que l'un des deux ne finiraient pas la journée. Le duel avait duré très longtemps. Trop longtemps. Les coups pleuvaient, les parades fusaient au même rythme. Mais la seule erreur de l'adversaire du Général fut de vouloir se soigner suite à une blessure. Alors qu'il concentrait son énergie, Sephiroth abattit son sabre, sectionnant la main au niveau du poignet. Il n'était plus en contact avec la matéria, il ne pouvait plus se soigner. Et il était désarmé. Il aurait pu le tuer à cet instant, mais son sens de l'honneur prit le dessus. Il ne pouvait tuer un homme sans défense. Il le laissa là, se retourna, et partit tuer d'autres rebelles. Voyant cela, un Turk acheva le travail commencé par Sephiroth. Il pointa son pistolet vers la tempe de son adversaire et appuya sur la détente. Sans aucune autre forme de procès. Le combat prit rapidement, le mort de leur chef ayant fait perdre leur ardeur aux rebelles.
- Comme tu vois, je suis un guerrier au sens de l'honneur. Mais…ça n'a pas empêché Jénova de te tuer par mon intermédiaire, alors que tu étais désarmée, et de dos.
- Je sais que tu as tout fait pour l'en empêcher. Mais comment se faisait-il que cet homme avait autant de troupes avec lui ?
- Il avait recruté dans tous les villages, villes et hameau qu'il avait traversé. Sa technique de combat était excellente. Il était adoré par ses troupes. Certains des prisonniers que nous avons faits allaient même jusqu'à dire qu'il était un dieu du combat. C'est pour ça qu'à sa mort, l'enthousiasme soit retombé. Le sachant mort, ils se croyaient perdus. J'ai appris ce jour là qu'une guerre pouvait être gagnée à l'avance, quel que soit le nombre de personnes que l'on avait avec soi, du moment qu'elles croyaient en leur chef, et que les autres étaient démoralisés. Nous deux, nous nous ressemblions vraiment énormément. Nos troupes nous auraient suivies jusqu'en enfer, nous nous battions comme personne, que sais-je encore. Seul ce duel a compté lors de cette bataille. Celui des deux qui mourrait signait la victoire de l'autre.
- Je ne savais pas qu'une guerre était à ce point une affaire de psychologie.
- Maintenant tu le sais. Mais il y a eu une suite à cette histoire de tour de garde.
Il lui raconta alors le passage en cour martiale du SOLDAT de troisième classe, Jonathan Karashita.
- J'avais un petit côté sadique à l'époque. Tu l'as vu aussi quand j'ai tué le troisième membre de l'expédition visant à détruire le camion. D'ailleurs, ça me rappelle autre chose, et tant qu'on y est, je vais te raconter.
Une nouvelle mission. Il en avait beaucoup ces temps-ci. Mais il devait se plier, et en plus, ça lui faisait plaisir. Il avait rendez-vous dans le bureau du président pour son briefing. Lorsqu'il entra, il réprima une grimace de dégoût en voyant Hojo.
- Ah…Bonjour Sephiroth…Vous semblez aller très bien…Vous paraissez même en grande forme…
- Moins depuis que vous êtes là.
- Je conçois que vous ne m'aimiez pas, mais il va falloir s'en accoutumer.
- …
"Que veut-il dire par-là ?"
- Bonjour Sephiroth ! Votre prochaine mission va se faire en compagnie du professeur Hojo, que vous connaissez, je crois.
- …
- Vous avez pour mission de l'accompagner au réacteur Mako de Gongaga. C'est un réacteur d'un nouveau type, et il nécessite une surveillance plus importante.
- …
- Vous choisirez vous-même les trois SOLDATS qui vous accompagneront. Du moment qu'ils ne sont pas en mission, vous avez carte blanche.
- Je vais prendre le lieutenant Earlgrey, le lieutenant Azushi,…
- Impossible. Azushi est en mission.
- Bon, le jeune Zack, j'ai oublié son nom,…
- Idem.
- Alors dans ce cas, adjoignez-vous les Twins.
- Qui ?
- Les Twins, répéta-t-il. Ce sont deux SOLDATS de première classe, gradés identiquement, et ils sont jumeaux. Ils combattent toujours ensemble. Ils sont devenus la coqueluche de la troupe.
- Je n'étais pas au courant. Quels sont leurs noms réels ?
- Bergen.
- Bien. Vous partez dans une heure. Vous avez le temps d'aller chercher vos élus.
- Au revoir monsieur.
Décidément, il n'appréciait pas l'humour de cet homme. Bon, il devait aller dans les quartiers des officiers du SOLDAT. Pour en pas qu'ils se ramollissent, ils dorment dans un dortoir, mais tout de même mieux équipé que ceux des seconde et troisième classes. Et surtout, ils étaient moins par dortoir. A quinze en troisième classe, ils passent à dix par chambrée en secondes classes et à cinq pour les grades les plus élevés, les premières classes. Seuls les officiers supérieurs comme lui avaient le droit à une chambre individuelle. Ce qui tombait bien, c'était que les trois qu'il avait choisi dormaient dans la même chambre. Il entra sans frapper.
- Earlgrey !
- Oui mon Général !
- Les Twins.
- Oui, firent deux voix absolument synchrones.
- Vous partez en mission avec moi dans trois quarts d'heure. Soyez à l'entrée du QG à l'heure.
- Bien.
Il se dirigea ensuite vers sa chambre. Il prit des vêtements de rechange, son sabre, le matériel pour le maintenir en bon état, accrocha son arme à sa ceinture et partit rejoindre l'entrée du bâtiment, pour être là avant ses subalternes. Hojo l'attendait déjà, avec un autre scientifique qu'il ne connaissait pas. Les trois SOLDATS arrivèrent en même temps, à l'heure. Ils purent partir. Le temps n'était pas à leur faveur, il pleuvait énormément. Le voyage était morne et long. Hojo essaya d'engager la conversation.
- Alors Général. N'est-ce pas trop fatigant de faire votre travail ?
- Moins que de vous entendre.
- Oh…cependant, avez-vous pris conscience de vos capacités ?
- Ce dont je commence à prendre conscience, c'est de votre présence plus que gênante, misérable cloporte, fit-il en soulevant Hojo par la gorge et de le monter à la hauteur de ses yeux, c'est à dire de trente centimètres pat rapport au sol. Donc, vous allez vous taire, reprit-il, et ce jusqu'à nouvel ordre, à moins que ce que vous ayez à dire soit d'une importance vitale. C'est bien compris. Si j'estime que vous avez parlé pour ne rien dire, comme d'habitude, je vous laisse imaginer ce que je vous ferai.
Et il le reposa par terre. Chacun le regardait du coin de l'œil, mi-terrifié, mi-étonné. Sephiroth ne s'emportait, pour ainsi dire, jamais. Le voir laisser éclater sa colère impressionnait. Mais tacitement, tous le remerciait, parce qu'il n'était pas le seul que Hojo énervait. Lui, était en proie plus à une vive animation quant au caractère inédit de cette expérience, et ne se sentit aucunement gêné par la colère du Général. Voir cela exaspérait peut-être plus Sephiroth.
"Cette larve n'a aucun honneur. Je ne respecte que les gens qui ont de l'honneur. Ce type est méprisable et méprisé, d'ailleurs. Mais il s'en fiche. Il continue ses petites expériences malsaines, comme si de rien était."
Un silence lourd s'était établi. Le reste du voyage fut harassant. Une fois arrivés à Gongaga, il allèrent à l'auberge, réservée entièrement pour l'occasion, aux frais de la Shinra. Ils déchargèrent leurs affaires personnelles et s'installèrent. La ville était assez agréable, ne ressemblant pas du tout au village pauvre qu'il deviendrait quelques années plus tard. Les habitants étaient heureux de la venue de la Shinra, leur bienfaiteur qui leur avait apporté du travail et la technologie de pointe des réacteurs Mako. La soirée se passa de manière morne. Pour détendre l'atmosphère, Earlgrey proposa un jeu de cartes. Les Twins acceptèrent simultanément. Sephiroth, qui s'ennuyait comme un rat mort accepta en se faisant à peine prier par ses subalternes. Hojo, lui, refusa catégoriquement, disant que les jeux de hasard n'étaient pas pour un scientifique. En fait, il avait été convié par pure politesse, personne ne voulant de lui à la table. Son assistant accepta rapidement. C'était un jeune homme d'environ vingt-cinq ans, assez grand, fluet, les cheveux roux, contrastant avec ses yeux émeraudes. Il était plutôt beau garçon, en fait. Pas du tout le même genre que Earlgrey, qui malgré son exceptionnelle bonne volonté et sa gentillesse proverbiale était loin d'être un Apollon. De fines cicatrices couraient le long de son visage, trophées récoltés à la guerre contre Utaï, où il était déjà sous les ordres de Sephiroth. Il avoisinait la quarantaine. Il n'avait jamais été très grand, mais ses épaules très larges ne donnaient pas envie de lui chercher des noises. Il était parfois assez exubérant. Il était le seul qui aurait osé proposer à Sephiroth de se joindre à lui et aux autres de jouer aux cartes. Les Twins, eux, bien entendus étaient exactement identiques. Bien sûr, lorsqu'on les connaissait bien, on savait lequel était Erst, et lequel était Zweite. Erst étant l'"aîné", si l'on peut dire. Ils n'étaient pas franchement musclés, de taille moyenne, particulièrement intelligents et perspicaces, mais plutôt introvertis. Ils n'avaient pas combattu lors de la guerre, puisqu'à l'époque, ils avaient quinze ans, et qu'ils n'étaient pas rentré dans le SOLDAT. Mais une fois rentrés, ils eurent une ascension fulgurante. Ils étaient considéré parfois comme un seul homme, parfois comme deux dans les fiches informatiques de la Shinra. Pour les rations, ils étaient deux personnes distinctes, mais pour la paie et l'évolution hiérarchique, ils n'étaient qu'un. C'est pour cela qu'ils partageaient leur paie en deux, avaient le même grade et combattaient avec une technique spéciale, unique au sein de la Shinra, une technique de combat combinée. Ils étaient en telle symbiose pendant un combat, qu'ils n'avaient pas besoin de communiquer pour savoir ce que l'autre faisait. Ils se battaient au boomerang et aux étoiles de ninja d'une main, et de l'autre, au nunchaku. Leur technique était meurtrière, et Sephiroth voulait en savoir un peu plus. Earlgrey, lui, dédaignant ces armes qu'il qualifiait de primitives préférait le pistolet Mako, une toute nouvelle arme, fonctionnant à base de matéria spéciale. Il pouvait ainsi utiliser de la magie ou tirer des décharges d'énergie. C'était une arme tout nouvelle. La partie de cartes était commencée. Ils avaient opté pour un poker. Earlgrey avait dû expliquer les règles à Sephiroth qui ne savait pas jouer. Mais en cinq minutes, il avait saisi le principe, retenu les noms, et les différentes combinaisons de cartes. Les Twins s'étaient mis ensemble, et les autres avaient préféré rester seuls. A la première partie, ce sont justement les jumeaux qui ont gagnés. Ils étaient comme lors d'un combat, travaillant en symbiose. Cela surprit les autres, mais ils se reprirent. Sephiroth remporta la seconde manche. La troisième manche fut pour Sam, l'assistant d'Hojo, et la dernière à nouveau pour les Twins. A la fin de cette partie, voyant l'heure, Sephiroth leur conseilla d'aller dormir. Lui-même alla dans sa chambre. Il entendit les autres ranger le jeu et faire de même. Il réussit à s'endormir rapidement, et se réveilla à cinq heures du matin. Il était toujours le premier levé, mais il était quand même rare qu'il se réveille aussi tôt. Il sortit pour prendre l'air. Il n'avait pas prit la peine de mettre son trench-coat. Il s'était contenté de rester en pantalon. L'air frais du jour naissant le réveilla tout à fait. Il s'étonna à peine de l'heure de lever du soleil. Il savait qu'à certain endroit, il se levait tôt. Voulant se dégourdir les membres, il prit Masamune et sortit de la ville. Il avait repéré des monstres la veille. Il voulait en tuer quelques uns pour s'échauffer. Au bout d'une dizaine de minutes de marche, il rencontra un groupe qui ne fit pas le poids. Après une heure de combat, il s'estima suffisamment chaud et revint au village encore endormi. Il entra silencieusement dans la salle de bain pour se laver du sang qui lui collait au corps. Il ne fallait pas qu'il effraie tout le monde, et là il faisait plutôt peur avec ces marques pourpres le long de son torse musclé. Une fois rincé et habillé convenablement, il descendit dans la salle commune où il prit un petit déjeuner léger. Le patron s'était levé quelques instants après son retour. Rapidement, toute l'équipe sortit de son lit et vint remplir la pièce. Hojo mangeait en bout de table, seul, mais cela ne semblait pas plus l'affecter que ça. Il était encore dans la lune, à avaler une cuillère de ses céréales de temps à autres. Il devait encore penser à une expérience future. Lorsqu'il furent tous prêt, il allèrent au réacteur Mako. L'édifice était imposant, mais ne ressemblait pas du tout aux réacteurs de Midgar. En voyait qu'il était différent. Hojo semblait savoir où il allait. Une salle à la périphérie du bâtiment était remplie d'ordinateurs. C'était visiblement leur destination. Les scientifiques firent quelques vérifications, puis, semblant satisfaits, allèrent dans la salle voisine, reliée à la salle du réacteur par un tunnel ou l'on pouvait voir des rails. Hojo appuya sur un bouton et un petit véhicule arriva par ces rails, transportant un container. Sam prit une pince et en sortit un tube en verre. De la buée se forma instantanément sur le verre, empêchant ainsi aux membres du SOLDAT de voir le contenu. Des volutes de fumées blanches sortant du container suggérait un refroidissement à l'azote liquide. Une fois le tube réchauffé, il purent voir une bille de verre de couleur émeraude.
- On dirait une matéria, fit Earlgrey.
- C'en est une ! Nous avons réussi ! C'est la première matéria artificielle, s'écria Hojo, content de lui.
- Vous produisez des matérias artificielles ?
- Oui ! En fonction des éléments chimiques que l'on rajoute, et suivant les proportions, ce ne sont pas les mêmes effets que l'on obtient. Général, fit Hojo en se tournant vers Sephiroth.
- …
- A vous l'honneur d'essayer cette petite merveille de la science.
- Soit.
Il prit la sphère des mains d'Hojo et l'inséra dans un orifice de Masamune. Il se concentra. Une idée lui vint. Il n'était habituellement pas un grand blagueur, mais l'idée de faire peur au scientifique lui plut. Il dirigea sa main vers lui, paume ouverte.
- Eh ! On ne sait pas quels sont les effets !
- Comme ça vous serez aux premières loges pour le voir, professeur.
Le petit homme ferma les yeux en se crispant attendant la douleur. Mais elle ne vint pas. Il entendit un froissement de tissu. Il vit en rouvrant ses paupières que c'était Sephiroth qui riait, de ce rire qui secouait tout son corps, mais qui ne produisait aucun son.
- Vous êtes trop crédule, professeur. Croyiez-vous vraiment que j'aurai risqué d'être accusé de meurtre juste pour vous tuer. Vous êtes décidément naïf.
Il était content. Il avait ridiculisé cet homme qu'il méprisait. Il sortit pour essayer la matéria dehors, pour éviter de détériorer le matériel. Il avisa un monstre et utilisa la magie. L'animal se mit à brûler. Cette matéria était à améliorer, comme toute, mais elle n'était pas moins puissante que les autres.
- Félicitations professeur, votre rejeton se porte bien, c'est une "feu", dit-il, ironiquement.
- C'est vrai ? Le président sera content. Cela nous permettra de développer nos armements à matéria beaucoup plus facilement. Avant nous étions obligés d'utiliser des matérias naturelles, et c'était très onéreux. L'argent est vraiment une barrière à la science.
- Avez-vous fini professeur ? Pouvons-nous revenir à Midgar ?
- Non, la mission va durer plusieurs jours. Le temps de trouver d'autres combinaisons. Comme ça, nous aurons plusieurs spécimens de matérias artificielle à montrer au président.
Sephiroth sortit, passablement énervé. Plusieurs semaines en compagnie de ce rat de laboratoire allaient le rendre fou. Il fallait qu'il s'éloigne le plus possible de lui. Mais heureusement, Hojo avançait vite dans ses recherches. Au bout d'une semaine, il avait réussi à recréer une matéria feu, une de glace, une tout et une prévention. La semaine d'après, il avait trouvé la composition de la matéria Talent de l'Ennemi, et de foudre. Il jugea cela suffisant pour le moment, et demanda à rentrer à Midgar, au plus grand soulagement de Sephiroth. Enfin, il allait revoir Midgar. Il n'avait jamais été aussi soulagé de rentrer.
Mais lors du retour, il durent s'arrêter à cause d'un trou énorme dans la route. Un monstre en sortit et les attaqua. C'était un fourmilion géant. Sa carapace de chitine était extrêmement résistante. Sephiroth put voir la technique de combat des Twins à l'œuvre. Il était plutôt impressionné. Chacun attaquait précisément au même moment que l'autre. D'abord, deux boomerangs volèrent vers l'animal qui ne semblait pas plus affecté que ça. Mais l'attaque des nunchakus cloutés qui suivit lui fut plus douloureuse. Earlgrey, pendant ce temps hésitait. Il opta finalement pour un tir d'énergie. Voyant que c'était très efficace contre la chitine, mais que ça ne pénétrait pas vraiment la chair à cause de l'épaisseur de la carapace, il recommença, mais cette fois en faisant un tir diffusé, ce qui eut pour effet de faire fondre la carapace sur un mètre carré environ. Sephiroth profita de cette brèche inespérée pour enfoncer Masamune de toutes ses forces. Le monstre cria. Mais il n'était pas atteint mortellement.
- Visez la tête, Earlgrey !
- Bien !
La fine couche chitineuse de la tête ne fit pas long feu. Alors, d'un même mouvement, les Twins sautèrent et donnèrent un coup de fléau chacun de son côté. Les pointes pénétrèrent facilement et atteignirent visiblement le cerveau. La monstre s'écroula sur le champ, raide mort. En une heure, ils dégagèrent la route et comblèrent le trou pour pouvoir passer. Et à la fin de la journée, ils étaient au QG de la Shinra. Le seul point qui embêtait Sephiroth, c'était le rapport qu'il devrait faire en compagnie d'Hojo le lendemain.
- Ainsi, tu as passé autant de temps avec Hojo ?
- Mouais…Et c'est une plaie ! Et puis je t'ai as dis, mais quand on est rentré dans le camion après avoir battu le fourmilion, il était tremblant de peur. Mes hommes se retenaient de rire. Mais je n'aurai rien dis s'il n'avait pas pu s'en empêcher. D'ailleurs, j'ai pas pu m'empêcher de faire un commentaire sur le moment. J'ai du dire un truc comme "Merci de nous avoir aidé professeur, c'était d'un grand courage de votre part." T'imagine la tête qu'il a fait.
- Je vois ça d'ici. Ce type est vraiment une loque, il me fait vraiment pitié.
Elle n'avait pas dit ça sur le ton de la plaisanterie. On sentait vraiment un élan de compassion dans sa voix.
- Il ne mérite pas ta pitié. Et puis…
Il fut coupé par Kan qui déboula dans la chambre où ils étaient.
- Excusez-moi de vous déranger, mais on a du nouveau ! On sait où est Jénova.
- Ah oui ! Où est-elle ?
- Dans l'endroit le plus proche de la rivière de la vie, mais aussi le plus difficile d'accès.
- Accouche !
- Elle est dans la Grotte Nord !
Les notes :
Fini. Voilà un épisode où il se passe pour ainsi dire rien. Mais c'est juste que j'avais envie d'écrire un passé possible de Sephiroth. C'est tout. Après, c'est pas sûr que ça plaise à tout le monde. Mais il y aura du combat dans le prochain épisode. Promis ! D'ailleurs, ça devra être le dernier. Je vais essayer de trouver une fin plausible, parce que bon, ils arrivent pas à la battre, et puis tout à coup ils y arrivent, ça le fait pas du tout. Je vais y travailler. Par contre, envoyez-moi vos commentaires, par pitié, je désespère devant ma boîte mail vide. A chaque fois que je regarde, j'ai envie de me tirer une balle. Et puis je dépense un fric fou en psychologue. J'ai même dû changer, j'ai rendu le premier dépressif. Rendre un psy dépressif, faut le faire. Bon, pour éviter le même sort à mon psy actuel qui est déjà chauve à force de s'arracher les cheveux, une seule adresse : Nephret_m@hotmail.com
A+
Nephret
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