La  Bibliothèque  de  la  ShinRa  corp.

 

 

Cœur Meurtri

 

 

Chapitre 7 : La guerre d'un homme.

 

-Elle est dans la Grotte Nord !

-…C'est vraiment le dernier endroit où j'ai envie de combattre.

-Je te comprend, Sephiroth. C'est comme moi, je n'étais pas dans mon assiette quand on a combattu à la cité des Anciens. Le lieu de ma…mort.

-Moi, il y a une symbolique en plus. La Grotte Nord représente pour moi la domination de Jénova.

-De toute manière on a pas le choix !

-La question qui se pose, est comment y aller ?

-Notre avion ne nous suffira pas. Il n'arrivera pas à survoler la Grotte. Il nous faut autre chose.

-Je crois que j'ai la solution. On va encore emprunter ses affaires à la Shinra. Une ballade en hélicoptère, ça vous tente ? demanda Kan.

 

Le QG de la Shinra était vraiment abîmé. Mais les hangars étaient n'étaient pas trop touchés. Ils n'eurent aucun mal à dégoter un appareil en état de marche. Après quelques essais, ils eurent l'engin bien en main. C'était Morgane qui s'était proposée pour le pilotage, et il fallait avouer qu'elle se débrouillait plutôt bien. Ils commencèrent à se diriger vers le nord, mais un événement imprévu arriva. Ils étaient coursés par un monstre. Mais pas n'importe quoi, comme monstre. C'était un dragon. Et il semblait furieux.

-Morgane, on a un problème ! Gros lézard excité à 12 heures ! s'écria Kan

-Vu. Sephiroth, qu'est-ce que tu me proposes ?

-Tu me demandes ça à moi ?

-C'est toi le Général expert en tactiques militaires.

-…Pose-toi.

-Va falloir attendre, on est au dessus de l'océan. Kan, on est à combien de l'île la plus proche ?

-D'après la carte, il y en a une à cinq kilomètres à l'est.

-On y va.

-L'île en question n'était pas très grande, environ trois kilomètres de long sur cinq cents mètres de large. Mais c'était suffisamment grand pour qu'ils s'y posent.

-Ouf, il était temps ! Il commençait vraiment à perdre son calme.

En effet, l'animal monstrueux commençait à envoyer des boules de feu en direction de leur appareil. A peine posés, Sephiroth sauta et se précipita vers leur adversaire.

-Meurs.

La voix avec laquelle il avait dit cela était effrayante. Froide, inhumaine. On aurait dit une invocation. Mais rien ne vint. C'était juste une manière d'engager le combat. Sephiroth continua comme il avait l'habitude de faire. Masamune glissa lentement hors de son fourreau, est vint se caler entre les mains de son possesseur. Et les premiers coups fusèrent. L'animal utilisa ses griffes, que Sephiroth esquiva sans problème. Lui, riposta immédiatement avec une pluie de coups, mais qui ricochèrent tous sur les écailles.

-Première année d'entraînement su SOLDAT. Cours de gestion du combat. "Si un ennemi est insensible aux armes, utiliser les matérias."

Une série de pics de glaces s'enfoncèrent dans le corps du dragon. Mais cela ne fut pas suffisant. Kan attaqua alors. Confiant dans sa force, il sauta, et s'abattit de toutes ses forces sur le dos du monstre, hache la première. Cela eut tout de même plus d'effet que les coups de katana de Sephiroth. Morgane enchaîna avec une volée de flèches. Une vint se planter dans l'œil droit du lézard géant. Celui-ci se cabra, et s'envola à quelques mètres au dessus des autres, avec Kan toujours sur son dos. Celui-ci n'en menait visiblement pas large. La gueule du monstre s'entrouvrit et fit voire aux amis un feu ardent y brûler. Un feu qui prit une forme plus ou moins sphérique lorsqu'il leur fonça dessus. Il ne purent esquiver ce coup. Ils le prirent de plein fouet. Sephiroth et Morgane n'étaient pas trop atteints, mais Aeris, beaucoup moins résistante était mal en point. Sephiroth se chargea de la soigner, ainsi que Morgane et lui-même. Le dragon redescendit au niveau des trois autres pour lancer une attaque. Mais il poussa un cri de souffrance lorsque Kan lui asséna un nouveau coup de hache.

-Bon…qu'on en finisse, dit Sephiroth.

Il était à une centaine de mètres de l'animal. Il se mit donc à courir dans sa direction. Mais plus il courait, plus il allait vite. Et il semblait ne vouloir jamais s'arrêter. Il pointa Masamune alors qu'il n'était plus qu'à quelques mètres. Il ne chercha même pas à ralentir. Il s'enfonça dans l'abdomen de son adversaire, explosant les écailles sur vingt centimètres. La force avec laquelle il avait percuté le monstre était ahurissante. Quelqu'un de normal se serait cassé de nombreuses côtes, mais lui n'avait rien. Un long cri d'agonie se fit alors entendre. Le dragon était mort.

-C'était un adversaire digne de moi. Mais il est tout de même mort. Ce qui prouve encore une fois ma supériorité… Cela me lasse…

On aurait pu s'attendre à de l'arrogance, à de la vantardise, mais ce n'était que mélancolie qui jaillissaient de ces paroles. Et sur ces paroles, il s'en alla. Aeris voulut le rattraper pour savoir ce qui n'allait pas, mais Morgane la retint.

-Laisse-le. Ne t'inquiète pas, il ne pourra pas aller loin. On est sur une île, je te rappelle. Et puis je pense qu'il a besoin de rester seul.

-Mais si je vais lui parler, ça pourra l'aider !

-Je crois plutôt qu'il a besoin de faire le point. Et c'est le genre de chose qu'il faut faire seul.

-Mais Jénova ne va pas attendre !

-La nuit tombe. On ne va pas continuer de nuit. On repartira demain à l'aube.

-Tu as raison. Comment fais-tu pour toujours savoir tout ce qu'il fat faire ou pas avec lui.

-Nous sommes pareils, souviens-toi. Du Jénova a aussi été implanté dans mon corps. Je crois que je suis la personne la plus apte à savoir ce dont il a besoin. J'ai traversé cela, moi aussi.

-Raconte-moi.

-Ma vie n'a pas été très intéressante, et je vous en ai déjà fait un résumé…

-Mais il doit bien avoir un passage qui mérite d'être raconté.

-S'il y en a un…ce doit être celui-là…une histoire de fille…du moins au début…

 

-Ce n'est pas une bonne idée, Morgane.

-Pourquoi ? Personne ne peut me reconnaître.

-Mouais…fais gaffe à toi quand même.

-Oui. Bon, j'y vais. A tout à l'heure Ansei !

Morgane prit congé de son ami et tuteur, l'ermite Ansei. Pour les gens du village, c'était un vieux sorcier, un peu fou, qui vivait en marge de la société, et que personne n'aimait fréquenter. Il faisait même peur aux enfants, lorsqu'ils le voyaient de loin, ce qui avait donné lieu à une coutume dans la ville, qui se transmettait de femme à femme. C'était une technique pour faire manger les enfants récalcitrants. Elle leur disaient : "Si tu ne mange pas, on ira voir Ansei, et lui, il te mangera, toi." Et cela avait fonctionné depuis toujours. Morgane l'ignorait, puisqu'elle avait toujours vécu sans jamais voir personne. Mais cela avait changé. Elle avait envie de voir un peu de monde. A vingt ans, elle rêvait de trouver un garçon de son âge. Et elle pensait ne pas avoir de problème. Elle avait toujours entendu dire qu'elle était belle. Mais une chose l'inquiétait. Elle était bien consciente que la couleur de ses cheveux et la forme de ses yeux n'étaient pas normaux. Mais cela lui donnait un air encore plus charismatique, du moins le pensait-elle. Une fois que le village lui apparut, elle hésita. Comment allait-elle faire ? De quelle manière devait-elle se conduire ?

"C'est pas le moment de douter. Enfin, tu n'as pas hésité jusqu'à maintenant, c'est pas là que tu vas flancher, pas si près du but."

Alors qu'elle était toute à ses réflexions, elle en vit pas la personne qui s'approchait d'elle.

-Mademoiselle ?

-Hein ? fit-elle surprise.

-Que faites-vous ici, je ne vous ai jamais vu dans le coin ?

-Euh…je voyage, et je viens d'arriver. Je réfléchissait juste.

-Oh…Mais je ne me suis pas présenté. Hiretsu Dokuritsu.

-Enchantée. Moi, c'est Morgane.

Elle le détailla de la tête aux pieds. Il était assez grand, très brun, le teint bronzé, les yeux aussi noirs que ses cheveux. Il portait une tenue assez décontractée : un jean, un T-shirt et un blouson de cuir marron. Et il se trouve que Morgane le trouvait assez à son goût.

"Il est mignon celui-là. Je sais pas s'ils sont tous comme ça, mais ça commence bien."

-D'où venez-vous Morgane ?

-Euh…de nulle part en fait, d'ici, de là. Mais tutoies-moi, je t'en prie.

-Si tu veux. Tiens, tu n'as qu'à venir à la maison, on pourrait boire un verre.

Morgane, à force de vivre dans la forêt et coupée du monde ne savait pas grand chose des techniques de drague. Et jamais elle ne se serait imaginé que cela en faisait parti.

-Oui, avec plaisir.

Il la mena donc jusqu'à chez lui. Il entra et lui dit de se mettre à l'aise.

-Excuse-moi, j'ai un coup de téléphone à passer. J'arrive tout de suite.

-Pas de problème.

Il se dirigea dans la pièce attenante et composa un numéro.

-Allô, Max ? Ouais, je suis sur un super coup ! Quoi ? Oui. Bon, on fait comme d'hab', ok…Ouais, je m'en suis assuré. Ouais…Non, c'est pas une excitée. Ouais. Bon, à toute !

Il revint dans la salle à manger où s'était installée Morgane.

-Tu veux boire quoi ?

-Euh…Un jus de fruit, ça ira très bien.

-D'accord.

Une sonnerie retentit alors.

-Oh, c'est pour moi, j'y vais, bouge pas, dit-il en se dirigeant vers la porte.

Elle essaya d'entendre ce qu'il disait, mais il parlait trop bas, comme s'il cherchait à ce qu'elle ne l'entende pas. Alors, firent irruption dans la pièce, trois gars qu'elle ne connaissait pas, qui la regardaient d'un air…elle n'aurait pas su le définir. Ils avaient un air étrange, comme des bêtes en chasse. Et ils bloquaient toutes les issues. Hiretsu entra alors dans la pièce.

-Laisse-toi faire, et on ne te fera pas de mal.

Elle comprit alors ce qu'ils lui voulaient. C'était ça. Ils voulaient abuser d'elle. Ils allaient avoir une drôle de surprise. Le premier s'approcha alors d'elle. Il essaya de la saisir, mais elle opéra un mouvement de rotation, et se retrouva derrière son agresseur. En un éclair, elle dégaina sa dague qui ne la quittait jamais et lacéra le dos de l'homme. Celui-ci s'écroula. Les trois autres le regardèrent consternés puis la regardèrent, elle.

-Tu vas morfler. T'aurais jamais dû faire ça.

Les deux autres roublard se ruèrent sur elle. Mais ils étaient trop lents pour l'avoir. Ils subirent le même sort que le précédent. Mais elle se laissa surprendre par Hiretsu, qui avait sortit d'on ne sait où un bâton, et qui l'avait frappé. Il était bien meilleur combattant que les trois autres. Le combat dura plusieurs minutes. Mais alors qu'il avait essayé de lui envoyé un coup à la tête, elle s'était baissée et lui avait donné un coup remontant, lui lacérant du bas ventre jusqu'au visage. Il n'était pas mort, mais la douleur l'avait fait s'évanouir. Elle les laissa là, comme ils étaient et s'enfuit en direction de la forêt pour retrouver Ansei.

 

-Voilà. C'est ce jour là que j'ai appris à me ne fier qu'à moi-même. Les autres pouvant vous apporter des surprises bien désagréables.

-Et tu n'as jamais trouvé le prince charmant

-Depuis ce jour, je n'ai plus cherché, j'ai été trop dégoûtée. Pour moi, les hommes étaient tous des larves. Jusqu'à ce que…

-Quoi ?

-Non, rien.

-Quoi, dis-moi.

-Promet-moi de ne le répéter à personne !

-Tout ce que tu veux.

-J'ai changé d'avis…depuis que je connais une personne.

-Sephiroth ?

-Ça se voit tant que ça ?

-Non, c'est juste que je commence à bien te connaître. Et tu comptes aller le voir.

-Non. Il n'est pas prêt, et moi non plus.

-Partisan de l'amour platonique ?

-Si tu veux. Toujours est-il que je suis trop fragile.

-Je ne crois pas. Tu es d'une force de caractère hors du commun. Mais tu ne le voies pas.

-Tu te sens obligé de faire la séance de psychanalyse à tous ceux que tu rencontres ?

-C'est dans ma nature. Je me sens obligée d'aider les gens.

-Sans rien attendre en retour.

-Oh ! Il ne faut pas croire ça ! Je suis récompensée à chaque fois. Lorsque je voie le bonheur de ceux que j'ai aidé.

-Tu es une sainte. Mais cela te jouera des tours.

-Sûrement ! Mais j'aurais fait ce qui me semblait juste !

-Bon…il faudrait penser à dormir. Un dur combat nous attend demain.

-Tu penses que l'on a une chance de la battre ?

-J'en sais rien…Mais il me reste un atout à jouer. Bon, bonne nuit.

Elle s'éloigna d'elle. Aeris se coucha et s'endormit rapidement, sans se douter de ce qu'allait faire Morgane. Celle-ci savait parfaitement bien de quelle manière Sephiroth réfléchissait. Or, elle était capable de réfléchir de la même façon. Et de ce fait, elle savait à peu près où l'ex-Général était allé. Elle avait repéré une petite grotte pas très loin de l'endroit où ils avaient atterris. Et selon elle, c'était le meilleur endroit pour faire le point en toute tranquillité. Elle descendis sans grand problème les trois mètres de falaise qui la séparait de l'entrée. Quand elle entra, elle prit conscience de l'obscurité qui régnait. La Lune ne faisait pas parvenir ses rayons argentés. En quelques instants, ses yeux s'habituèrent. Et elle s'aperçut qu'elle ne s'était pas trompée. Sephiroth était là, l'observant sans un bruit. Il était agenouillé. Il brisa le silence le premier.

-Comment m'as-tu retrouvé ?

-Je sais comment tu réfléchis. Et tu n'es pas le seul à avoir remarqué cette grotte. Je me suis doutée que tu étais là.

-Tu es perspicace.

-…

-Et pourquoi es-tu venue ?

-Tout à l'heure, j'ai discuté avec Aeris…

"Elle élude complètement ma question."

-Je lui ai raconté un passage de ma vie, où j'ai appris ne me fier qu'à moi-même. Ce est celui où je cherchait ce que l'on appelle communément le "prince charmant". Et depuis ce jour, j'ai toujours pensé qu'il n'existait pas.

-Pourquoi me racontes-tu ça ?

-Mais maintenant, je crois qu'il existe. J'en suis revenue à mes rêves d'enfants.

-Tu sais, ces choses…Aeris te comprendrait bien mieux que moi. Je ne te suis pas d'un grand secours.

-Au contraire…Contrairement à ce que j'ai dis à Aeris, je crois qu'il faut que je parle à mon "prince charmant". Et que je lui dise tout ce que je pense.

-…

-Sephiroth. Ce que ne précisent pas les contes de fées, c'est que les princesses et les princes sont de la même espèce. Ils sont humains. Et moi j'ai cherché chez les humains, en m'apercevant bien tard de l'incompatibilité entre moi et les humains. J'ai espéré, j'ai été désabusée. J'étais sur la mauvaise piste. Il me fallait chercher chez les personnes qui appartiennent à la même espèce que moi. Or…tu es le seul à répondre à ces critères.

-Tu tournes autour du pot pour ne pas avoir à dire ce que tu as du mal à t'admettre.

-Sephiroth…je…je…je ne sais pas comment le dire.

-Ce sont les mots les plus difficiles à prononcer de tous ceux que je connaisse.

Un court silence tomba. Sephiroth reprit.

-Les humains, puisque tu affirmes que nous n'appartenons pas à cette espèce, n'arrivent pas à refuser ce genre de propositions. Quitte à se blesser eux-mêmes. Moi…je ne crois pas que ce soit une bonne idée. Je suppose que tu comprends que je suis loin d'être prêt…pour ça…

-L'espoir fait vivre, dit-on. Et j'ai espéré de toutes mes forces, contrairement à ce que me dictait ma raison.

-Le cœur a ses raisons que la raison ignore.

-Encore une fois, mes espoirs sont réduits à néant.

Sa voix était plus emprunte d'émotion qu'elle n'aurait voulu. Mais ce que Sephiroth remarqua, c'était les larmes qui coulaient le long de ses joues, et qui brillaient dans le noir.

-Ces larmes…ce que je t'ai dit te fais tellement souffrir ?

-Ces mots que tu as prononcés étaient comme autant de poignards qui s'enfonçaient dans mon cœur.

-Mais…

-Non, ne rajoute rien. Tu as eu raison. C'est moi qui était folle d'espérer quoi que ce soit.

Elle se retourna, et s'éloigna dans la nuit. Sephiroth se sentait mal. Il avait l'impression d'avoir tué quelqu'un qui lui était cher. Il dégaina alors Masamune avec violence et s'acharna contre la roche. Il épuisa ses forces en quelques instants. Jamais au cours d'un combat il n'avait déployé autant d'énergie en si peu de temps. Il n'en pouvait plus. Il s'écroula et s'endormit d'un sommeil sans rêve.

 

-Personne n'a vu Sephiroth depuis hier soir?

-Non…il commence à m'inquiéter, répondit Kan.

-Je suis là. Nous pouvons partir.

-Soit.

Il retournèrent dans leur hélicoptère et démarrèrent. Morgane était encore au pilotage, mais elle ne disait pas un mot. Kan et Aeris discutaient ensemble, et Sephiroth était assis, les yeux clos, le visage grave. Ils n'eurent aucun problème jusqu'à la Grotte Nord. Là, ils se posèrent et descendirent. Les rares monstres qui s'attaquaient au groupes se retrouvèrent rapidement au tapis. Mais tout à coup, Sephiroth eut un mouvement de surprise.

- Ce n'est plus du tout pareil ! Ce n'était pas comme ça il y a quelques jours, quand j'y étais !

-En quoi ça a changé ?

-La Rivière de la Vie ne passait pas à cet endroit. On est beaucoup trop haut. Il faut croire que le cours a monté.

-Comment ça se fait ?

-Je n'en sais rien…

Une voix s'éleva alors.

-Plus rien ne m'est impossible maintenant ! Je suis une déesse !

Jénova apparut devant eux, gigantesque, semblant plus puissante que jamais.

-Le Sacre ne peut plus rien contre moi. Il a perdu tout son pouvoir.

-Sephiroth ! Elle dit vraie ! Je ne sens plus son pouvoir. Et la Rivière de la Vie est très faible !

-J'ai absorbé une grande partie de cette magistrale source de puissance.

Elle ne laissa plus place à la discussion. Elle attaqua. Elle se servait d'un rayon d'énergie d'une couleur verdâtre comme d'un sabre. Sephiroth plongea, esquiva le coup, et asséna une série de coups. Mais Jénova ne les sentit pas plus que la fois précédente. Une aura rouge entoura alors Morgane. Elle se préparait à envoyer son Limit.

-Encaisse ça !

De grandes étincelles jaillirent du sol, l'entourant. Elle s'éleva de quelques mètres, et banda son arc. Elle pointa la flèche soigneusement et l'envoya. Les étincelles se massèrent autour du projectile, et lors du contact avec Jénova, il y eut une explosion énorme. En plus de l'avoir brûlé superficiellement, la flèche s'était profondément enfoncée.

-Vous commencez à m'énerver, misérables cloportes ! A quoi bon vous battre, vous savez que vous allez mourir !

-La mort ne nous fait pas peur, du moment que l'on aura fait tout ce qui était en notre pouvoir pour t'arrêter.

-Tss…

Jénova leva les bras et les rabattit brusquement. Une série d'éclairs meurtriers s'abattirent sur les trois amis. Mais bien plus que des éclairs, cette attaque semblait amplifier leur douleur. Sephiroth ressentit la même puissance que la dernière où il avait combattu sa prétendue mère. Il ressentait encore le pouvoir de son Limit. Les mêmes flammes que la fois précédentes se formèrent sur la lame. Et la même série de coups plut sur Jénova. Visiblement, elle avait sentit l'attaque passer. Mais elle avait encore de bonnes ressources.

-Je crois que je suis le seul à ne pas avoir sorti le mien, fit Kan. A mon tour ! A moi de sortir mon Limit.

Il serra sa hache dans ses mains, puis la fit tournoyer au dessus de sa tête. Tout l'espace autour de lui semblait fondre. Jénova et lui se retrouvèrent rapidement au beau milieu de nulle part. L'infini s'entendait sous leurs pieds, qui d'ailleurs ne semblaient pas reposer sur quoi que ce soit de matériel. Kan arrêta de faire tournoyer son arme. Elle resta suspendue en l'air quelques instants, puis s'abattit sur le "sol". Une gerbe d'étincelles jaillit, puis plus rien. Puis une nouvelle gerbe d'étincelles. Puis de nouveau le néant. Enfin, jaillissant de nulle part, une lumière. De plus en plus brillante, au point d'en devenir aveuglante. L'obscurité revint. Kan était alors à côté de Jénova. Il sauta, et retomba, son arme la première, arrachant un bras à son ennemi. Puis un nouveau saut. Le torse fut profondément entaillé. Puis encore un. Une autre entaille parallèle à la précédente. Puis, le dernier saut, enfonçant la hache dans la tête. Tout redevint à la normale. Il était épuisé, mais son attaque avait été meurtrière.

-Je vois que vos techniques sont meilleures. Mais croyez-vous réellement que cela m'arrête ?

De petits éclats de lumières multicolores jaillirent sur sa peau, refermant ses plaies.

-Elle se soigne…Nous n'avons aucune chance.

Sephiroth, en voyant ça, baissa la tête. Jamais il n'aurait pensé que cela lui arriverai un jour, mais il devait se rendre à l'évidence. Le maître qu'il avait cherché, celui qui serait capable de le tuer lors d'un combat, il l'avait trouvé. Il prit Masamune, et la planta dans le sol. Il ferma les yeux et se résigna à son sort. Mais la mort ne vint pas. Elle ne semblait pas vouloir de lui. Il entendait un grand tumulte. Il rouvrit les yeux et ce qu'il vit le stupéfia. Jénova était en train de se faire laminer par un guerrier, lui assénant une série de coups de plus en plus puissant. Lorsqu'il vit cette attaque, il la reconnut aussitôt. Cette attaque lui avait value sa précédente mort. Le guerrier s'acharnait avec un Omnislash. Il ne pouvait donc s'agir que d'une seule personne.

-Clad ! cria Aeris.

Mais cela ne suffit pas à la tuer. Elle allait se régénérer, lorsque qu'un rayon lumineux d'une rare intensité vint la frapper.

-Barret !

Le temps qu'elle reprenne ses esprits, une pluie de missiles vint s'écraser sur elle.

-Cid !

Les Limits les plus puissants de l'ancien groupe AVALANCHE défilèrent.

-Non ! Je ne peux pas perdre face à de simples humains ! Non !

Tout son corps se mit à briller d'une étrange lueur verte, qui n'était pas sans rappeler la couleur de la Rivière de la Vie. De minces filaments verdâtres s'échappèrent peu à peu de son corps, rejoignant le Flot des Ames. Ils se firent de plus en plus grands.

-Ma puissance me quitte ! NONNNNNN !

Son cri résonna longuement dans la crypte où ils étaient. Puis se fut une gigantesque explosion qui semblait venir de l'intérieur même de Jénova. Elle était morte, une fois pour toute. Mais une brume noire s'échappa de ses restes fumants.

-Même morte, je vous tuerai ! Vous avez tué ma forme charnelle, que ferez vous contre ma forme éthérée ?!!!

Clad se précipita dessus pour lui donné un bon coup d'épée, mais celui-ci passa littéralement au travers.

-Ce n'est pas la peine, on n'y arrivera pas comme ça !

Aeris essaya de lui envoyer un sort de feu3, mais il ne lui fit aucun dégât.

-Insensible à la magie et aux armes ! Mais on a aucune chance !

Jénova reprit la parole.

-Je ne peux pas vous faire de mal, intrinsèquement. Mais je peux vous tuer quand même, en utilisant des moyens détournés.

Un gros rocher s'éleva lentement et fonça sur le groupe. A la vitesse où il allait, il était capable de les tuer tous. Il était de plus en plus près. Cinq mètres. Ils étaient acculés. Ils ne pouvaient plus l'esquiver. Trois mètres. Chacun se résignait à sa mort. Un mètre. Une lumière aveuglante qui commençait à être bien connue d'Aeris, Kan et Morgane illumina toute la crypte. La matéria de Sephiroth contrait le rocher. Mais il était obligé d'y mettre toute sa puissance. Sans quoi, le rocher continuerait sa course. Il commençait à suer à grosse gouttes. Il faiblissait. Le rocher avançait imperceptiblement.

-Dégagez ! Poussez-vous !

Les autres ne se le firent pas dire deux fois. Ils coururent se mettre hors de la trajectoire de la masse caillouteuse. Sephiroth relâcha tous ses efforts en l'esquivant. Il était le seul suffisamment conscient pour combattre. Les autres étaient trop étourdis. Mais que pouvaient-ils faire, que lui ne pouvait pas faire ? Mais lui, que pouvait-il faire de plus qu'eux. Peut-être que sa matéria de télékinésie pouvait être d'une quelconque utilité ? Il se concentra et envoya une bonne onde de choc à Jénova-Ame. Cela eut beaucoup plus d'effet qu'il ne l'aurait cru. Celle-ci se retrouva plaquée contre la paroi. Visiblement, elle l'avait senti passer. Mais la seconde décharge n'eut aucun effet. Elle la bloqua avec son propre pouvoir de télékinésie.

Ils étaient de force égale, et donc, l'affrontement n'aurait en principe pas d'issue sauf si l'un des deux faisait une erreur. Il lui fallait une solution. Il réfléchit intensément. Mal lui en prit. Jénova exploita ce moment de relâchement et lui envoya un rocher, heureusement de petite taille. Blessé à la tête, il s'écroula, inconscient. En fait, il rêvait. Dans son rêve, il voyait sa mère, la vraie, qu'il n'avait pourtant jamais vue. Pourtant il savait que c'était elle. Elle lui parlait, mais il n'arrivait pas à entendre ce qu'elle lui disait. Elle leva alors les bras, lui montra la matéria de télékinésie qui lévitait à quelques centimètres au dessus des sa paume ouverte. Elle parlait toujours. La bille se mit à briller, de plus en plus fort. Il sentait cette lueur entrer en lui, le régénérer, le remplir d'une force nouvelle. Il comprit tout à coup ce que lui répétait sa mère, et qu'il n'arrivait pas à entendre.

"Va, Sephiroth, et protège ceux que tu aimes, et qui t'aiment. Tu en as maintenant le pouvoir."

Son image se dissipa, son sourire disparaissait. Sephiroth se sentait la force de combattre des démons. Il se réveilla, et trouva ses amis en fâcheuse posture. Jénova les menaçait d'un énorme rocher. Elle allait les tuer. Mais il savait ce qu'il avait à faire. Il délogea la matéria de son orifice et se concentra. Elle se mit à briller, comme dans son rêve. Elle flottait dans les airs. Puis, elle s'approcha de lui et pénétra dans son torse, au niveau du cœur. Tout son corps se mit à briller intensément. Jénova arrêta alors de menacer ses amis et regarda, terrifiée, le corps de Sephiroth se transformer. Lorsque la lumière revint à son niveau initial, tous purent voir Sephiroth, transfiguré. Deux longues ailes blanches étaient repliées dans son dos. Son trench-coat avait été soulevé lorsqu'elles avaient poussé, laissant son torse nu. Tout son corps luisait d'une lumière blanche, très diffuse. Il tenait Masamune à la main, mais son visage n'était pas pour autant menaçant. Il était serein, tel était le seul mot capable de le décrire. Il ouvrit les yeux, qui jusque là étaient fermés. Ils étaient aussi calme que le reste de son corps. Soudain, sans préavis, il fonça droit sur Jénova, et la lacéra de coups de sabre. Contrairement à ce que l'on aurait pu croire, ces attaques eurent de l'effet. A chaque coup, Jénova semblait s'affaiblir. Il n'y avait pas vraiment de combat. Jénova s'était résigné à sa mort. Et Sephiroth n'avait pas grand chose de commun avec un combattant. Il était calme. Il abattait sa lame, presque nonchalamment. Pourtant, lorsqu'il porta le coup de grâce, il dégagea toute sa haine en un instant. Toute sa colère contenue depuis très longtemps s'échappa d'un seul coup. Un hurlement d'agonie s'éleva. Le corps éthéré de Jénova était irrémédiablement attiré par le flot de la Rivière de la Vie, toute proche. Mais lorsqu'elle rentra en contact avec, elle disparut littéralement. Elle n'existait plus. Elle était morte. Ils étaient tous effarés. Jamais ils n'auraient pu s'imaginer voir ça un jour. Une nouvelle fois, la lumière aveuglante surgit puis diminua, laissant Sephiroth dans un état normal.

-Dites, si on remontait, on serait mieux pour mettre les choses au point, proposa Kan.

Tous opinèrent du chef. L'ascension se fit silencieusement. Tous les monstres s'étaient terrés. Un silence de mort régnait. Et aucun d'eux n'osait le rompre. Une fois arrivé en haut, ils virent le Hautvent qui les attendait. Il y grimpèrent et allèrent dans la salle des opérations. Ils s'assirent et attendirent. Aeris fut la première à parler.

-Alors, expliquez-nous, par quel heureux hasard étiez-vous dans la Grotte Nord ? En vacances ?

Cid prit la parole.

-Clad aimait pas voir Sephiroth traîner en liberté. Et je dois avouer qu'on était tous un peu comme lui. Donc, quand on vous a vu vous diriger vers la Grotte Nord, on s'est posé des questions. Alors, on vous a suivi, et là, on a compris.

-En clair, vous nous espionniez, conclut Morgane.

-Ben…

-Bon, j'espère que maintenant vous avez compris que Sephiroth ne vous veut plus aucun mal, et qu'il a tourné la page.

-Aeris, comprend-nous…c'est dur d'admettre que son pire ennemi est passé dans son camp, fit Clad, suppliant.

-Ce que j'admet, c'est que vous êtes bornés, et que vous n'avez pas cherché à comprendre. Enfin…qu'est-ce que vous comptez faire, maintenant que tout est terminé ?

-Ben en fait, on n'y a pas vraiment réfléchi. On n'a pas eu le temps depuis…les récents évènements.

-Et vous ? demanda Cait Sith.

-Moi, en ce qui me concerne, je crois que je vais retourner dans ma forêt, fit Morgane. Je verrai ce qui j'y ferai, mais je voudrais y retourner.

-Moi, je crois que je vais faire des recherches sur mon passé, sur les Cetras, sur mon père ma mère…je voudrais comprendre ma vie. Et toi Sephiroth ?

Il n'avait pas participé à la conversation, et était songeur depuis le début. Il ne réagit pas tout de suite, aussi, Clad prit aussitôt la mouche, croyant qu'il avait ignoré la question.

-Oh, elle t'a posé une que…

-Je sais. Et arrête de hurler, tu me casses les tympans. Je n'ai aucun projet. Je ne vois pas trop ce que je pourrais faire, je suis trop connu. Je crois que je vais chercher des réponses, un peu comme Aeris.

-Tu n'as qu'a venir avec moi.

-Non, ce genre de choses se font seul. Et je dois encore faire face à mon passé. Tuer Jénova m'y a aidé, mais n'a pas effacé cinq ans de souffrance. Et je ne parle pas seulement de celles que j'ai endurée. Je parle aussi du mal que j'ai fait autour de moi. Tout cela m'a laissé une profonde marque. Pourtant, avant de partir, j'ai une chose à faire. J'ai toujours été quelqu'un d'un grand sens de l'honneur…

-C'est pour cela que t'as attaqué Aeris dans le dos.

-Clad, il nous déjà expliqué que c'était parce que Jénova le possédait.

-Tu devrais prendre exemple sur ta petite amie, elle, elle suit. Contrairement à toi. Donc, je disais avant d'être coupé, que j'avais le sens de l'honneur. Et…je te dois une vie, fit-il à l'adresse de Clad.

-Pardon ?!!

-Je suis ton débiteur. A toi de me demander ce que tu veux, en dédommagement.

-Tout le monde vient d'entendre ce que je viens d'entendre, ou bien j'ai eu une hallucination ?

-Sephiroth…plus personne ne pratique plus cette vieille coutume. C'est révolu, ça appartient à une autre époque, dit Kan.

-Alors, moi aussi, je suis d'une autre époque. L'esprit chevaleresque a disparu de ce monde technocratique. Il n'y en a que pour la technologie. Soit. Alors je vais retourner à là où tout recommencera, et où tout finira pour moi…

 

-Cent cinquante trois ans. Voilà cent cinquante trois ans, jour pour jours que j'ai sauvé le monde, avec l'aide de mes amis. Je vais bientôt mourir, alors n'oubliez pas ! Tout ce que je vous ai enseigné.

-Bien maître, firent douze voix en cœur.

-Faerl, c'est toi qui détient le secret de fabrication de Masamune. Soit le digne successeur de Maître Kan. Je vais bientôt le rejoindre.

-Oui maître, fit le susnommé.

-Toi, Lina, je te confie ma matéria. Tu es la seule capable de la manier. Prend-en soin.

-Merci maître, fit-elle en s'inclinant.

-Karl, je te donne ma Masamune. Celle que Maître Kan m'a forgé, il y a un peu plus de cent cinquante trois ans. Tu es celui qui en tirera le maximum de puissance.

-La Masamune qui a tué Jénova…merci beaucoup maître !

-Vous tous, je vous donne l'école, et tout ce qu'elle contient. Mais surtout, je vous lègue mon art. Perpétuez-le. Perpétuez le maniement de Masamune.

La grande porte de bois s'ouvrit soudain, laissant la place à deux vieilles femmes, d'aspect encore robuste.

-Tu l'as senti, donc tu es venu, n'est-ce pas Aeris ?

-La Planète m'a dis qu'elle te réclamait. Je lui ai demandé de me laisser le temps de te voir. Penses-tu que ton école te survivra ?

-Maître, est-ce cette femme qui vous aidé lors de votre voyage contre Jénova ?

-Oui, Lina, c'est elle. La seule Cetra encore vivante.

-Ne crois pas cela. J'en ai trouvé d'autres. J'ai fondé un clan. Comme toi, j'ai été à la tête d'un groupe.

-Et toi Morgane, comment vas-tu ?

-La vieillesse n'est pas un gros problème. Comme toi, je serais en pleine forme jusqu'à ce que je meure. Nous ne sommes pas comme les humains "normaux". Il suffit de voie leur longévité.

-Oui…Kan est mort, il y a longtemps. Il y a combien, quatre-vingts ans ? Et pourtant, il est immortel.

-Comment ça ?

-Il a laissé quelque chose. Il a laissé son art. Il a appris à ses élèves à fabriquer des sabres, en tous points communs à ma Masamune. Et moi, peut-on dire la même chose de moi ?

-Bien sûr, maître ! Nous ne laisserons pas votre art mourir.

-Merci Karl. Maintenant, je sais que je peux partir en paix.

Et ses yeux se fermèrent, pour toujours. Ses élèves ne pleurèrent pas. Ils étaient grands, et avait été formés par le meilleur des maître. Leur maître. Sephiroth…

 

-------------------------------------------------------Fin------------------------------------------------------

 

Notes :

Voilà, c'est fini. J'ai beaucoup aimé écrire ce fanfic, même si pour le dernier chapitre, j'ai eu mal fou à trouver une manière correcte de faire mourir Jénova. Par contre, j'aime beaucoup ma fin. Il n'est pas impossible que je raconte une histoire, qui reprenne la vie dans l'école qu'a fondée Sephiroth. Ce sera une séquelle de mon fanfic. Si vous avez aimé, ou pas, envoyez-moi vos critiques, commentaires, ce que vous voulez à cette adresse : Nephret_m@hotmail.com

A plus, peut-être dans un futur fanfic.

Nephret

 

 

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