La Bibliothèque de la ShinRa corp.
Cœur Meurtri
Chapitre 3: Es-tu vraiment seul?
Le chemin d'Utaï au continent nord risquait d'être long. Surtout qu'il leur fallait trouver un moyen de passage. Or, il était impossible de demander le Hautvent à Cid, il aurait refusé. Et aucun bateau ne menait à ce coin perdu. Ils optèrent donc pour une solution différente, aller à Midgar. Ou du moins ce qu'il en restait. Ils ne savaient pas vraiment si la ville avait survécue. Un bateau en partance de la baie Utaï allait à Junon, quelques heures plus tard. Le voyage fut monotone, et lorsqu'ils arrivèrent, ils furent étonné. La ville de Junon, qui était avant petite et pauvre était maintenant bondée. Même la base militaire de la Shinra était prise d'assaut par les centaines de fuyards venant visiblement de Midgar, d'après ce qu'ils avaient pu entendre. Kan eut soudain une idée de génie. La piste d'envol était encore le seul endroit dégagé, et de nombreux petit aéroplanes se trouvaient là, sans surveillance concrète.
- On pourrait leur en piquer un? De toute manière, la Shinra ne contrôle plus rien.
- Tu sais piloter, demanda Aeris, quand même un peu inquiète.
- Non, mais il est jamais trop tard pour apprendre.
- …
Sephiroth les regardaient faire, impassible. Soudain, il se retourna et s'en alla, dans la direction des vestiaires.
- Où tu vas?
- Nous trouver un pilote.
Il entra dans la petite pièce, et demanda aux trois hommes qui étaient là:
- L'un de vous sait-il piloter les avions qui sont dehors?
- Moi, mais il me faut une autorisation, dit l'un d'eux, un petit gars, assez frêle, même pas armé.
- Que risques-tu si tu outrepasses les ordres?
- Je…je risque d'être démis de mes fonctions, de ne plus avoir le droit de piloter.
- Bien. Mais réfléchis mieux, maintenant. Que risques-tu, d'après toi, si tu n'outrepasses pas les ordres?
Il avait porté la main au pommeau de Masamune, mais son ton restait tout à fait neutre.
- Pas la peine de me menacer. Mais…vous me rappelez quelqu'un…un grand chef militaire de la Shinra, un membre du SOLDAT.
- De qui veux-tu parler?
Sa voix ne trahissait aucune émotion.
- Du Général Sephiroth. C'était mon idole, il y a quelques années. Il y a 4-5 ans.
- Ecoute, tu viens avec moi, et tu ne poses pas de questions, ça vaudra mieux.
- …Bien…
Il s'en alla, sachant pertinemment bien que l'autre le suivait. Il avait senti qu'il avait peur. Voilà quelque chose d'autre qui lui rappelais son passé. Il ne pouvait pas s'adresser à une personne, sans que celle-ci ne soit terrifiée. Même quand il ne cherchait pas à faire peur. Il se trouve que dans le cas présent, il n'avait eu aucunement à se forcer, mais son petit effet avait marché. Lorsqu'il revint auprès de Kan et d'Aeris, il leur dit:
- Ce jeune homme s'est volontairement proposé pour piloter notre avion.
- Je ne savais pas que tu étais doué d'humour.
- …
- Laisse tomber ce que je viens de dire, se reprit-elle.
Ils embarquèrent et laissèrent le jeune garçon s'occuper des manœuvres de mise en route du moteur.
- Notre destination?
- Le continent nord.
- Quoi?!! Mais où voulez-vous que je me pose?
- On verra ça sur place. Il fallait pas accepter si tu ne voulais pas avoir de petits ennuis de ce genre, fit Kan, un grand sourire aux lèvres, parfaitement conscient que leur pilote avait été recruté contre son gré, mais que Sephiroth lui avait forcé un peu la main. Au bout de trois heures, ils étaient au village des ossements. L'atterrissage avait été un peu mouvementé, à cause du manque de place, mais tout allait bien. Si Youffie avait été là, elle n'aurais pas été de cet avis, mais heureusement pour elle, elle était à un petit millier de kilomètres de là.
- Bon, comme on veut que tu surveilles l'appareil, mais que tu t'envoies pas en l'air avec, on va te prendre les clefs. Comme ça, tu vas rester ici bien sagement, hein? Kan faisait comme s'il s'adressait à un bébé qui avait tendance à bouger beaucoup. Le pilote soupira un peu, mais ne dit rien. Les autres s'en allèrent, le laissant là.
Après une courte marche, ils entrèrent en ville. Reconnaissant Aeris, le type à l'entrée vint la voir.
- Comment vas-tu depuis la dernière fois? Ce sont tes amis?
- Ça va, oui, ce sont mes amis. Kan et Seph…Sephard.
- Ah…Bon, vous voulez passer la nuit ici? Le soleil va bientôt se coucher.
- Vous avez raison, nous ferions mieux de rester ici.
- Aeris, tu sais à quel point nous manquons de temps…lui chuchota Sephiroth.
- Je sais, mais on va pas aller se suicider là-bas! C'est vachement dangereux, en pleine nuit, répondit-elle sur le même ton.
- Bon…
La nuit fut bientôt là. Ils s'installèrent à l'auberge nouvellement construite et y dormirent. Seul Sephiroth veillait, ne voulant pas montrer le moindre signe de faiblesse à Jénova. Le lendemain matin, il était aussi frais que la veille. Ils se dépêchèrent de prendre leur petit déjeuner et se dirigèrent vers la forêt endormie. Là, un monstre inconnu les attaqua. C'était un monstre ailé, avec de grandes dents, une peau d'écailles épaisse de couleur noire. Ses yeux tranchaient sur la coloration de son derme. Ils étaient verts flamboyants. La même couleur que ceux de Sephiroth. Ses mains étaient terminées par de grandes griffes, aiguisées comme des rasoirs. Il se précipita d'abord sur Aeris, qui esquiva en plongeant au sol. Kan empoigna sa hache à l'aide de ses deux mains, attendit une attaque qui lui serait destinée. Sephiroth, quant à lui, dégaina lentement Masamune. Aucune émotion n'émanait plus de lui. Lorsqu'il fonça sur son adversaire, il n'y eut pas un cri. Juste le bruit sourd que fit Masamune sur la peau du monstre. Elle ne parvint qu'à l'entailler légèrement. Ces écailles étaient aussi solide qu'un peau de dragon. L'attaque suivante fut pour lui. Un grand coup de griffe. Masamune bloqua facilement, enchaînant sur une contre-attaque. Le coup de face eut plus d'effet, mais pas suffisamment pour enfoncer vraiment la lame. Aeris préparait une attaque magique alors que Kan se rua sur le lézard géant avec un grand cri. Il parvint à faire une grosse entaille sur le bras droit. Mais il ne vit pas la main gauche arriver et se prit un coup qui l'envoya bouler à quelques mètres. Une grosse gerbe de flammes enveloppa soudain le monstre, qui se tordit de douleur. Au rythme où ils allaient, il n'avaient aucune chance de le battre. Soudain, sans qu'ils ne sachent pourquoi, il s'effondra. Lorsqu'ils regardèrent son cadavre, ils virent une flèche enfoncée dans son crâne. Seul l'empennage dépassait. Pour qu'elle se soit enfoncée à cette profondeur, il fallait que la tension de la corde de l'arc qui l'avait tiré soit énorme. Trop pour avoir pu être tirée par une personne normale. Celui qui était leur sauveur était d'une force surhumaine. Sephiroth savait qu'il aurait été capable de tirer cette flèche s'il avait su se servir d'un arc, mais il doutait que quelqu'un d'autre soit suffisamment fort pour y arriver. Aeris se mit à crier:
- Merci. Pouvons-nous savoir qui vous êtes?
Une voix lui répondit. C'était une voix de femme.
- J'aimerai d'abord savoir qui est celui qui porte ce sabre.
- Je suis Sephiroth, ancien Général du SOLDAT.
Il ne se préoccupa même pas du fait qu'il était sensé être mort.
- Si vous êtes celui que vous dites être, comment se fait-il que vous soyez en vie?
- La mort a fort peu d'emprise sur moi.
- Je ne pense pas que vous soyez suffisamment bête pour me mentir. D'autant que vous maniez Masamune, le sabre dont seul le Grand Sephiroth était capable de se servir.
- Je suis célèbre, semble-t-il.
- Plus que vous en le croyez.
Elle sauta à bas de l'arbre où elle était perchée. C'était une jeune fille d'environ 25 ans, à peu près le même âge que Sephiroth. Mais ce qui les frappa, c'étaient ses cheveux et ses yeux. Elle avait les yeux d'une couleur turquoise très luminescente, avec de fines pupilles oblongues et des cheveux gris argentés coupés mi-longs. Elle portait en bandoulière un arc et un carquois. Les flèches étaient identiques à celle qui avait achevé le monstre. Elle portait aussi une dague à la ceinture.
- Heureuse de vous rencontrer. Mon nom est Morgane. J'ai toujours voulu vous rencontrer.
- Pourquoi donc?
- Je sais parfaitement pourquoi vous êtes un surhomme. Nous sommes pareils. Nous avons du Jénova en nous.
- On t'as injecté aussi du Jénova?
Aeris, qui l'avais tutoyé au premier abord, était étonné, mais cela expliquait tout. La force qu'elle avait déployé pour tendre la corde de son arc avait la même source que l'incroyable force de Sephiroth. Il fallait espérer que Jénova n'ait aucune prise sur elle.
- Un homme, que j'ai toujours méprisé. Il a injecté à ma mère des cellules de ce truc…
- Il s'appelait comment? Sephiroth avait baissé toutes ses défenses. Il n'y avait plus aucune agressivité entre les deux. Ils discutaient d'égal à égal, presque comme des amis.
- Hojo…
- Le même type que moi. Sauf que moi…c'est…
- …
- …mon père…
- Venez chez moi. On en discutera.
- Tu habites ici, demanda Aeris.
- Bien sûr. Je suis rarement embêtée dans ma solitude.
- Evidemment…
Cela ressemblait à une cabane, entre plusieurs arbres. C'était assez grand, mais il n'y avait rien de superflu. Cette maison était avant tout fonctionnelle. Mais l'intérieur était quand même assez triste. Rien ne venait enjoliver sa demeure, aucune fleur, aucune couleur, juste du bois. La cuisine était constituée d'un vieux réchaud à bois, assez délabré. Une rivière coulait au pied des arbres qui servaient à soutenir la construction. Bizarrement, il n'y avait pas de lit.
- Vous avez les mêmes goût que moi. Rien qui n'est pas nécessaire.
- Je préfèrerais que tu me tutoies, cela fait moins formaliste.
- Soit.
- Bon, on est là pour parler, alors parlons, lança Kan.
- Si tu me le permets, je vais poser la première question. Racontes-nous ton histoire, s'il te plaît, fit Aeris.
- Eh bien…Après ma naissance, Hojo n'a pas arrêté de m'étudier. Il me faisait faire des tests tout le temps. Mais il s'est rapidement désintéressé de moi. Les rares fois où je l'ai revu, il parlait d'un Sephiroth. Il se trouve que Jénova m'a conféré un potentiel intellectuel épatant. J'ai une mémoire formidable. Il se trouve que je me rappelle parfaitement chaque test qu'il m'a fait faire, alors que je n'avais que quelques jours. Au bout d'un moment, alors qu'il n'était plus venu depuis trois semaines à la villa où ma mère était retenue prisonnière, elle décida de s'échapper avec moi. L'évasion réussit, mais nous ne pouvions plus réapparaître en ville, nous sommes donc venu nous installer ici. Enfin…Dans le village pas loin. Ma mère s'est rapidement éprise d'un des fouilleurs. Mais tout aussi rapidement, elle tomba malade. Les médecins ne savaient rien. Ils n'avaient jamais vu ça. Moi, je pense savoir ce qu'elle avait. Je crois qu'une des cellules de Jénova a pris souche et s'est développée comme un cancer. Cela à tué ma mère. Le seul souvenir que j'ai d'elle, c'est cet arc, ce carquois, et ces flèches. Elles ont appartenues à mon père, m'a-t-elle dit. J'ai donc vécu seule avec un vieil ermite depuis ce temps là. Depuis mes cinq ans, en fait. Au début j'ai eu du mal, mais heureusement, il n'y avait pas de monstre à l'époque et mon ami ermite était avec moi. Mais il est mort il y a 7 ans. Depuis, je suis vraiment seule. Mais ça ne me gêne pas.
- Connais-tu…Jénova.
- Elle a essayé plusieurs fois de me prendre sous son contrôle. Mais elle n'y est jamais arrivée. Mais depuis cinq ans, elle n'essaie plus, je ne sais pas pourquoi.
- Je crois savoir. Elle s'en est prise à moi. Et…elle n'a eu aucun problème à me contrôler.
- Pourtant, il me semble…enfin…non, rien.
Soudain, elle poussa un cri et tomba évanouie.
- Que s'est-il passé, s'écria Kan.
- Elle a eu un problème? demanda Aeris.
- Je ne crois pas…
- Exprime-toi.
- Je crois que…Jénova essaie de la contrôler. Et j'ai bien peur qu'elle n'y arrive.
- Tu crois.
- …
- Et il faudra faire quoi à ce moment là?
- Pour moi, il n'y a aucun échappatoire…
- Qu'est-ce que tu entends par là?
- Une seule solution est envisageable, et je crains que cela ne te dégoûte, Aeris.
- J'ai peur de comprendre…
- La mort est la seule solution, émit-il, avec un tact fou.
- De toute manière, elle va peut-être réussir à empêcher Jénova de s'emparer de son esprit…
- …
Quelques instants plus tard, Morgane se levait. Aeris se précipita vers elle.
- Comment tu te sens?
- Je crois que j'ai réussi à repousser l'attaque.
- Alors ça va. Mais je crois que tu es concernée par notre quête. Nous allons tuer Jénova. Veux-tu te joindre à nous?
- Mais…commença Sephiroth.
- Nous avons besoin de tous les alliés possibles, argumenta Aeris.
- …Soit…
- Bien, je viens.
- Bienvenue au club, lança Kan.
- Mais savez-vous où est Jénova?
- Dans la capitale des Anciens, pas loin d'ici.
- Je connais. Quand partons-nous?
- Dès que possible.
Ainsi, ils partirent en direction de la capitale des Anciens. A la tombée de la nuit, ils dormirent dans une des maisons de coquillage, celle-là même où Clad et les membre d'Avalanche avait dormi quelques semaines auparavant. Sephiroth montait la garde, et les autres dormaient, même s'il savait que c'était dangereux que son égale dorme, parce que Jénova aurait pu en profiter pour l'agresser dans son sommeil. Comme toujours, il était assis en position du lotus, Masamune sur les genoux. De temps à autre, il sortait la lame de son fourreau et la caressait du bout des doits. Il aimait le contact du métal. Mais il était dégoûté de tuer. Des humains en tout cas. Il ne voulait plus avoir à le faire. Il soupira longuement, en pensant que si Morgane avait été contrôlée par Jénova, il aurait été obligé de la tuer, et là, il se serait senti vraiment mal. Peut-être même n'aurait-il pas eu le cran de la faire? Qui sait…
Dès les premières lueurs de l'aube, il les réveilla les uns après les autres. Ils mangèrent rapidement et se dirigèrent vers la plus grande des demeures, celle qui était tout au fond, dans la montagne. Ils rentrèrent et montèrent à l'étage. Ils pouvaient descendre dans la grande construction de cristal entourée d'eau. Jénova devait sûrement être sur l'autel. Ils empruntèrent l'escalier et se retrouvèrent au bord de l'eau, avec les espèces de plots à utiliser pour arriver à l'autel. Mais Jénova n'était visible nulle part. Aeris demanda un arrêt, pour se reposer avant un éventuel affrontement. Sephiroth n'était pas très enthousiaste à l'idée de perdre encore du temps, mais le regard que le lui jeta Aeris lui fit penser que ce n'était pas uniquement pour se reposer qu'elle avait demandé de s'arrêter. Elle avait une idée derrière la tête, mais elle ne voulait (ou ne pouvait) pas en informer les autres. Ils s'arrêtèrent donc. Elle, elle d'approcha du bord de l'eau et commença à marmonner quelque chose que n'arrivait pas à saisir les autres, elle parlait beaucoup trop bas. L'eau, calme comme s'était à peine possible, se mit à faire des vaguelettes, puis des vagues pour enfin de calmer. Mais tout à coup, une colonne d'eau sortit du centre du lac, telle un geyser. En haut de la colonne, tressautait quelque chose qui envoyait des reflets verts pâles sur les murs. Les murs miroitaient de cette sarabande de dégradés de verts. Sephiroth comprit tout de suite ce que c'était. La matéria de Sacre, qu'elle avait perdue. La petite bille de verre s'éleva légèrement et flotta jusqu'à Aeris, qui la reçut comme on reçoit une fleur. Elle avait mit toute la délicatesse dont elle était capable dans ce geste. Elle se retourna et fixa intensément Morgane, d'un regard que ne lui avait jamais vu Sephiroth. C'était indescriptible. Ce qui l'étonna encore plus, c'était l'air horrifié qu'avait leur nouvelle amie.
- Il me semble que tu sais ce que c'est. Et je pense que tu sais que cela peut te détruire, fit Aeris.
- Je vois que tu n'étais pas dupe, comme les deux autres, répondit son adversaire, d'un ton où le mépris était plus qu'évident.
- Les Cetras ont une sensibilité extrême pour cela.
- Je le vois. Mais c'est vous qui avez été joué. Je voulais exactement que vous m'ameniez ici. Ici, je peux retrouver mon corps.
Une brume noire entoura le corps de Morgane. Pendant ce temps, toute la cité tremblait. La brume noire s'envola et se posa sur l'autel. Elle se condensa et devint de plus en plus opaque, pour enfin prendre la forme bien connue du pire cauchemar de Sephiroth. Jénova était de retour.
Morgane se releva lentement, essayant de comprendre ce qui s'était passé. Puis soudain, elle se rappela. Elle voyait Jénova sur l'autel faisant face à Sephiroth, Aeris et Kan. L'ancien SOLDAT dégaina lentement son sabre légendaire, Masamune. Aeris sortit son bâton et Kan sa hache. Elle se releva et vint assister ses amis. Elle voyait bien que le forgeron et son ami ne comprenaient pas bien, mais ils ne dirent rien. La jeune Cetra avait inséré la matéria Sacre dans l'orifice de son arme. Bizarrement, elle-même ne se sentait pas fatiguée, ni quoi que ce soit de ce genre. Elle avait juste servi Jénova, mais elle était en pleine forme. Elle sortit une flèche de son carquois, l'encocha et banda son arc. Elle attendait. Tous attendaient. Ils attendaient que Jénova attaque. Elle par contre ne semblait pas pressée. Elle semblait attendre quelque chose aussi. Soudain, Sephiroth s'accroupit et d'une détente phénoménale de ses jambes se retrouva sur l'autel, face à Jénova. Kan le suivit, en choisissant le voie habituelle. Aeris et elle restaient en couverture. Comme s'il y avait eu un déclic, tous attaquèrent en même temps. Elle lâcha sa flèche, Sephiroth lacérait le corps de sa "mère" à une vitesse hallucinante, Kan, lui donnait de grands coups de hache, moins rapide, mais tout aussi meurtriers que ceux de son ancien chef. Aeris, elle préparait une magie. Mais ce n'était pas l'habituelle aura verte qui l'entoura, mais une aura d'un blanc éclatant. Soudain, de sa paume ouverte, jaillit des filaments verts, qui n'étaient pas sans rappeler ceux qui avaient détruit le météore. La matéria Sacre faisait son œuvre. Mais Jénova encaissa le coup sans ciller. Une voix inhumaine jaillit tout à coup de nulle part. Le timbre était méprisant, la voix était grave, gutturale, absolument pas agréable à entendre.
- Croyez-vous être capable de tuer une déesse? Vous êtes pathétiques. Même la Planète ne peut plus rien contre moi. Même si tous les Cetras d'antan revenaient à la vie, ils ne pourraient plus rien.
Sephiroth ramena son sabre vers lui, de façon à avoir la lame en face de ses yeux, parallèle au sol. Puis d'un mouvement tournant, il asséna un coup d'une puissance phénoménale. On pouvait voir qu'il avait mit toute son énergie dans cette attaque. Mais Jénova ne réagit pas. Elle était confiante dans sa toute puissance. Son rire retentit soudain. Un rire chargé de tout le mépris du monde.
- Ce lieu n'est pas le plus approprié pour la naissance d'une déesse, reprit-elle quand elle se fut calmée. Essayez de me poursuivre si vous vous en sentez capable. Mais je vous préviens, c'est votre mort qui vous attend.
Sur cet avertissement, elle disparut soudainement. Laissant les quatre compagnons désorientés.
- Bon, en attendant de savoir quoi faire, expliquez-nous ce qui s'est passé, fit Kan, après quelques instants de silence.
- Vous vous souvenez quand Morgane a été attaquée par Jénova? Et bien, elle avait succombée, contrairement à ce qu'elle nous avait dit. Mais elle n'y est pour rien. C'est Jénova elle-même qui nous parlait. Tout ce qu'elle voulait, c'était arriver ici, et ça, je ne l'ai compris que trop tard. Mais dès son réveil, j'ai senti qu'elle était…envoûtée.
- Il ne nous reste plus qu'à aller à la recherche de notre ennemie commune…émit Morgane
- Encore faudrait-il savoir où elle est, bougonna Kan. Et croyez-vous vraiment que nous sommes de taille à la battre.
- Si nous ne faisons rien, elle va détruire le monde, par plaisir. C'est notre devoir de protéger notre Planète contre la Crise du Ciel.
- …
Comme toujours, Sephiroth ne dit rien. Il se contenta de se diriger vers l'escalier de cristal, tout en rengainant Masamune. Le fourreau noir pendait à sa ceinture. Tout en lui montrait que l'ancien Général du SOLDAT était de retour. Ses anciennes réactions revenaient. Ses yeux étaient redevenus calmes et impitoyable. L'aura de puissance qui émanait de lui forçait le respect. Mais, et cela, seule Aeris le perçut, il y avait une étrange impression de solitude qui se mêlait à l'aura de puissance. Elle retint donc les autres lorsqu'ils voulurent suivre l'homme à la cape noire. Lui, montait les escaliers sans se presser, mais d'une manière très particulière. Comme s'il allait à la rencontre de quelqu'un pour l'exécuter. Arrivé en haut, il sortit de la maison et avisa un rocher. Il dégaina lentement Masamune, comme à son habitude. C'était à se demander s'il serait capable un jour de la sortir rapidement de son fourreau. Il se mit en garde abattit son sabre de toutes ses forces sur le rocher. Le rocher se fendit en deux sur toute sa longueur. Et Masamune était intacte. Il ramena la lame à hauteur de ses yeux et la regarda. Aucune éraflure. Rien. La lame avait démolit le rocher et n'en avait aucunement souffert.
"Ainsi, ce n'est pas l'épée ni moi qui sommes en cause. C'est bien l'ennemi qui est plus fort. C'est la première fois…jamais Masamune n'avait faillit. Jamais elle n'avait épargné personne. Jamais personne n'avait survécu à la morsure de sa lame légendaire. Ainsi, Jénova est bien plus puissante qu'elle ne l'était auparavant. Qu'est-ce qui a bien pu la renforcer." Il avait vu Clad et les autres en venir à bout facilement, mais lui qui était bien plus puissant qu'eux, n'y arrivait pas, avec l'aide de trois autres personnes, qui étaient loin d'être faibles. Pouvait-il dire que ces personnes étaient ses amis? Encore faudrait-il qu'il sache ce que signifiait exactement ce mot. Mais d'après ce qu'il avait crut comprendre de la signification de ce mot, oui, ses trois compagnons étaient des amis. Pour Kan, cela était établi depuis longtemps, mais pour les deux autres, il avait toujours un doute. Aeris, il l'avait tuée, mais elle lui avait pardonné. Peut-être était-ce ce que l'on pouvait qualifier comme étant de l'amitié. Quand à Morgane, il ne savait pas comment la juger. Elle était rentrer dans son environnement proche que depuis la veille, mais il lui faisait confiance. Ce qui avait tendance à l'agacer, d'ailleurs. Il avait appris à toujours se méfier des gens en général, parce qu'ils l'avaient toujours méprisé ou étaient, par la suite, lorsqu'il était devenu une légende vivante, terrifiés par sa présence, par son aura de force, et sa réputation. Ils n'avaient jamais su à quel point il souffrait. "Les gens ne voient que ce qui les arrange…" pensa-t-il. Et cela avait toujours été vérifié. Du moins par lui. Ils ne voyaient que le surhomme, alors qu'ils ne se préoccupaient absolument pas de l'enfant blessé à la recherche d'affection, qu'il était réellement. Alors qu'il réfléchissait sur ces choses, son instinct de guerrier lui souffla que quelqu'un approchait. Bien sûr, il ne pouvait pas savoir si la personne était hostile ou amie, il n'était pas prescient, mais il sentait une présence. Il se retourna et vit Aeris qui se tenait derrière lui. "J'aurais dû m'en douter…"
- Que me veux-tu?
- Tu n'as pas à culpabiliser…Si on n'a pas réussi à battre Jénova, c'est parce qu'elle était trop puissante pour nous. Masamune n'y est pour rien, ni toi non plus d'ailleurs, fit-elle en regardant la pierre fendue, toute en étant inclinée comme elle le faisait souvent.
- Je le sais bien. C'est ce que je me répète depuis tout à l'heure. Mais la pensée d'avoir trouver plus puissant que moi me gêne horriblement…
- Pourquoi?
- C'est dû à mon entraînement, celui que j'ai reçu à la Shinra, alors que je n'avais que 13 ans.
- C'était vraiment des monstres.
- C'était surtout des gens auxquels la seule notion valable était celle du profit. Rien d'autre ne les intéressait. Ils passaient leur temps à chercher de nouvelles sources de profit. D'où le département recherche. Ils avaient comme ça un département spécial qui aurait dû s'appeler Département de Recherche de Nouvelles Sources de Profit. La DRNSP, ça ne colle pas mieux au concept?
- Je ne te savais pas aussi sarcastique. Ça te prend dès qu'on touche à ton passé?
- …
- Tiens, revoilà le Sephiroth que j'ai toujours connu. Sephiroth le Taciturne.
- …
- Bon, tu n'as aucune idée de l'endroit où est Jénova à présent?
- Non…Mais j'ai une hypothèse, par contre.
- Qui est?
- Tu te souviens de l'espèce de lézard géant que nous avons combattu juste avant de rencontrer Morgane?
- Oui, et alors?
- Il portait des souches de Jénova. En clair, il est la mutation d'un monstre déjà présent, à cause de cellules de Jénova.
- Mais c'est absurde. Cela voudrait dire qu'il a été modifié en laboratoire, et je ne vois qu'un seul fou capable de faire ça, et il est mort.
- En théorie, tu as raison, mais tu ne connais pas Jénova comme moi. Je sais qu'elle est capable de fusionner avec des organismes. Elle est capable d'induire des mutations au niveau de l'ADN.
- Hein? Tu peux m'expliquer ça plus clairement?
- A force d'écouter Hojo, j'ai compris les grands principes de la génétique. En gros, Jénova modifie l'ADN des organismes et fusionne des cellules avec. Cela donne des monstres beaucoup plus résistants, beaucoup plus agressifs, et beaucoup plus puissants. Hojo avait fait ses expériences et avait créé des monstres de ce type, mais ils ne valaient pas ceux que "fabriquaient" Jénova elle-même. D'ailleurs, ce scientifique raté a été jusqu'à s'injecter lui-même de Jénova. Il est devenu complètement fou à cause de ça. Mais ce n'est pas moi qui irait m'apitoyer sur son sort.
- Je comprend ta haine. Mais ce n'est pas une raison pour…Enfin bon. Tu ne m'as pas exposé ta théorie.
- Elle découle de ce raisonnement. Elle fabrique des monstres nouveaux pour se protéger, même si elle n'en pas besoin. Il suffit donc de trouver un endroit où de nouveaux types de monstres apparaissent.
- A t'entendre, on dirait que c'est facile.
- …
- Bon, on fait quoi en attendant?
- On récupère nos forces en vue d'un prochain affrontement.
- Bien mon Général!
Sur cette blague, elle éclata de rire, un rire cristallin, un rire qui coulait comme de l'eau claire. Une image vint à l'esprit de Sephiroth en entendant ce rire. Une vaste plaine verdoyante. Une ruisseau coulait. En bordure de ce ruisseau, s'épanouissaient quelques arbres. Le ciel était bleu. Le soleil diffusait une douce chaleur. Des oiseaux chantaient. Cette image donna lui donna une impression de bien-être comme il n'en avait pas ressentit depuis bien longtemps. Soudain, il revint à la réalité. Aeris le regardait d'un air étonné.
- Qu'est-ce qu'il y a?
- Tu avais une telle expression de bonheur, je me suis demandée ce qui t'arrivais.
- Ce n'est rien.
- Vraiment?
- …
- ça va, je te taquine.
Sur ce, arrivèrent les deux autres qui visiblement n'étaient pas très contents d'avoir été mis à l'écart. Ils sortirent de la capitale perdue et se mirent d'accord pour aller se reposer chez Morgane avant de se diriger vers un endroit plus civilisé, où ils pourraient faire des recherches sur de nouveaux monstres. Cela paraissait si dérisoire, si pathétique. Il ne pouvaient s'empêcher de penser qu'il n'avaient pratiquement aucune chance. Mais aucun d'eux ne le disait à haute voix pour éviter de décourager les autres.
Les notes :
Enfin fini. Comme d'hab', je suis content de moi. Il faudrait peut-être un de ces jours que je regarde dans le dictionnaire ce que signifie le mot modestie, je suis pas sûr de bien saisir, lol ^^
Sinon, il faut que vous explique un truc. Lorsque Sephiroth explose le rocher, je faisais allusion au mythe de Roland de Roncevaux, et de son épée Durandal qu'il essaie de briser contre un rocher, alors qu'il agonise, pour que personne ne puisse lui prendre (je crois que c'est ça, mais je ne suis pas sûr, ne m'en voulez pas). Mais l'épée ne se brise, devinez quoi? La caillou est démoli! Là, Sephiroth fait pareil, mais pas pour la même raison, là il fait ça de dépit. Il s'en veut de ne pas avoir pu tuer Jénova. Alors il met sa force et Masamune à l'épreuve. J'ai eu du mal à l'expliquer dans le texte lui-même, je ne suis pas sûr que ce soit compréhensible. Bon, c'est à peu près tout…Ah non! Le titre, il s'explique par le fait que Sephiroth n'est plus seul, qu'il y a quelqu'un qui a vécu ce que lui a vécu. En moins pire (c'est pas français, mais c'est pas grave, lol ^^), je vous l'accorde, mais bon, il y a quand même quelque chose… Sinon j'ai pris un grand plaisir à décrire le retour de Sephiroth, comme il est. Pour la scène où il s'imagine une prairie et tout le reste, c'était pour faire un break. En plus ça montre un côté poétique qu'il a peut-être…Qui sait?
(Commentaire de Sephiroth: J'ai l'air d'un grand poète, moi, c'est sûr!)
Sur ce, Comment vous trouvez mes scènes de combats. C'est le moment que je préfère. Je crois que je peux comprendre ce que ressent Sephiroth lorsqu'il combat, c'est vrai que c'est très spécial, c'est envoûtant, ça obéit à une esthétique particulière. Je fais du Karaté, et croyez-moi, je ressens ces sensations lors d'un combat. Sûrement pas aussi fort, mais il y a quand même de ça. A parler comme ça, je pense que je peux me reconvertir si j'ai besoin. Je me vois bien en invocateur de météores professionnel. Non, vous trouvez qu'il faut plus d'envergure? Bon, dommage…
(Re-commentaire de Sephiroth: C'est vrai, quoi, il faut de l'envergure pour faire ça, il faut être grand, beau, charismatique, des yeux magnifiques, habillé en noir, avec un grand sabre, et surtout, il faut être méchant!)
Commentaire de l'auteur sur le commentaire précédant: Dans ma fic, tu es gentil! Si tu as invoqué le météore, c'était parce que Jénova te contrôlait. Du moins c'est ma théorie!
Sephiroth: C'est beau la théorie, mais rien ne vaut la pratique!
Auteur: Bon, écoute, on réglera ça plus tard, là j'écris mes notes. Donc, saoule pas!
Sephiroth: C'est bon, c'est bon. J'arrête.
Auteur, reprenant se notes: bon, voilà. Après cette courte séance de délire, je m'en vais vous dire au revoir. Si vous voulez m'envoyer un mail (et Dieu sait ce que ça me ferait plaisir) voilà l'adresse:
Nephret_m@hotmail.com
Je vous dis à plus, dans un autre chapitre.
Nephret, votre dévoué auteur.
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