La  Bibliothèque  de  la  ShinRa  corp.

 

 

LA PROPHETIE DES DEUX AMES

 

 

Chapitre 3

 

-Debout Syris ! Il faut y aller maintenant.

Une voix masculine tira la jeune fille du sommeil. Elle demeura somnolente quelques instants avant de s’étirer longuement, en s’efforçant de ne pas penser à son rêve. Pourtant, elle ne put s’empêcher de se précipiter dans la salle de bains, là où se trouvait un grand miroir. Elle s’observa sous toutes les coutures. Ses cheveux étaient en effet blancs mais ses yeux étaient normaux. Bien sûr, ils n’étaient pas communs : immenses, verts et très profonds. Mais il n’y avait aucune trace d’une quelconque lueur rouge. Soulagée, elle courut rejoindre Zask qui l’attendait dans la pièce d’à côté.

-Bonjour. Je suis prête.

-Bien dormi ?

-Oui, très bien, mentit-elle.

-Je t’ai laissée dormir le plus longtemps possible, lui dit-il mais il faut vraiment partir si on veut arriver à Koren avant la nuit.

-Encore une nouvelle ville ! Quel numéro porte-elle ?

-C’est la n°28. Je préfère t’avertir tout de suite que l’endroit où nous dormirons ne sera pas très confortable.

-J’imagine…

 

Avant de quitter la ville, ils achetèrent quelques provisions pour le voyage. Puis, ils sortirent par les grandes portes en fer qui barraient le passage aux monstres, et se mirent en route.

 

Après environ une heure de marche dans un silence total, Zask fit signe à Syris de s’arrêter.

-Si tu es d’accord, lui annonça-il, on va essayer la magie que je t’ai transmise. Il faut que je te montre comment faire.

La jeune fille hocha la tête tout en sortant son arme qu’elle avait fixée dans son dos à l’aide d’une sangle légère de manière à pouvoir la sortir et la ranger aisément.

-Oh, tu sais, tu n’as pas besoin de l’avoir avec toi, l’informa-il. Pose-la, tu t’entraîneras avec plus tard.

Elle obéit.

-Bon, pour commencer, il faut que tu penses très fort à la magie que tu vas utiliser. Là, par exemple, essaye de t’imaginer en train de me soigner. Plus tard, ça viendra tout seul mais, pour le moment, il va falloir du temps avant que tu trouves la bonne combinaison de pensées.

Il soupira devant l’air désorienté de Syris.

-C’est trop compliqué à expliquer. Bon, essaie de faire comme je t’ai dit. Si tu réussis, la magie sera "en attente" quelques secondes, le temps que tu l’envoies. Pour cela, tends une main devant quelque chose ou quelqu’un, comme un viseur. Puis, tu concentres toute ton énergie sur cette main et, normalement, ça devrait marcher. Allez, essaie sur moi.

-Mais… tu n’es pas blessé…

-C’est pas grave, on verra quand même si tu réussis ou non, fais-moi confiance.

-Bon…

 

La jeune fille ferma les yeux pour mieux se concentrer. Elle pensa intensément au halo bleu qui entourait Zask lorsqu’il lançait un sort, puis elle s’imagina à sa place, en train de soigner quelqu’un. Elle repassa cette vision un grand nombre de fois dans sa tête mais, rien ne vint.

-Ca marche pas, gémit-elle.

-Bon, répondit le jeune homme, je m’y attendais. C’est toujours dur la première fois. Écoute, je vais lancer un sort de soin sur toi. Observe bien comment je fais, quelle apparence ça a et quelle sensation tu ressens quand la magie te touche. Après tu essayeras de repenser à toutes ces choses là. Je commence, regarde bien.

 

Comme elle l’avait vu faire la dernière fois, il se concentra quelques instants, puis la lueur bleue l’entoura. Il tendit alors la main devant lui, face à Syris. La lueur s’intensifia, puis se détacha de lui pour se diriger en spirale vers la jeune fille. Quand la magie l’eut touchée, elle se sentit tout de suite mieux, la fatigue disparut, ainsi que les légères douleurs dans ses jambes dues à la marche .

Zask se détendit alors et souffla quelques instants.

-Voilà, c’est terminé, annonça-il. Essaie de faire pareil maintenant.

Encore une fois, elle ferma les yeux et se remémora tout ce que le jeune homme lui avait conseillé. Elle pensa surtout très fortement à la magie bleue en forme de spirales. Mais même ainsi, rien ne venait. Un peu énervée, elle relâcha son attention quelques secondes, moment que choisit son rêve pour refaire surface. Le jeune homme mystérieux prit l’entière possession de son esprit. À ce moment précis, un halo de lumière entoura la jeune fille. Il n’était pas bleu mais violet. Sans perdre de temps, elle pointa sa main vers Zask. La spirale lumineuse fondit sur le jeune homme, puis disparut totalement. Syris sentit alors toute la tension, qui l’avait assaillie pendant toute la durée de l’opération, la quitter d’un seul coup. Elle s’assit alors par terre pour reprendre des forces.

-Pffffou, enfin, j’ai réussis ! Je comprends que tu ne puisses pas lancer trois sorts de soins à la suite, c'est vraiment fatiguant…

C’est alors qu’elle remarqua l’air pensif de son interlocuteur.

-Ca ne va pas ? J’ai mal fait quelque chose ? s’inquiéta-elle.

-N… non non, tout était parfait mais…

-Mais ?

-Ta magie est violette…

-Et alors ?

-Normalement, la magie des gens mauvais, c’est-à-dire ceux qui ont déjà tué des êtres humains innocents est rouge. Celle de tous les autres est bleue. Je n’avais pourtant jamais entendu parler de magie violette…

En entendant cela, Syris se sentit tout à coup très mal à l’aise. Elle était maintenant certaine qu’elle n’était pas normale. Peut-être y avait-il réellement une énergie mauvaise à l’intérieur d’elle-même… Elle s’efforça de ne pas y penser.

-En tout cas, dit-elle en essayant de paraître enjouée, j’ai réussi, c’est ça qui compte. Maintenant, je pourrais t’aider à distance pendant les combats.

-Ouais, c’est vrai. Mais il faudra t’entraîner car tu n’est pas encore au point. Il faut que ça vienne spontanément, sans réfléchir. Aller, il faut continuer à marcher.

La jeune fille, soulagée qu’il n’ait pas posé plus de questions, se releva, ramassa son arme et se mit à courir pour le rattraper car il s’était déjà remis en route.

-Eh, attends-moi, lui cria-elle.

Le jeune homme stoppa.

-T’aurais pu me prévenir ! lui dit-elle quand elle l’eût rattrapé.

-Bah, un peu de sport ça fait pas de mal, répondit-il en souriant.

-Parce que pour toi, une heure de marche c’est pas du sport ?

 

Ils continuèrent leur marche dans cette ambiance. Zask profita de ce moment pour expliquer à Syris toutes sortes de choses : il lui définit un grand nombre d’objets dont elle ne se souvenait plus, ainsi que certains mots qu’elle ne connaissait pas. Elle avait considérablement enrichi son vocabulaire lorsqu’ils arrivèrent en vue de Koren. De là où ils étaient, la jeune fille ne distinguait pas très bien l’apparence générale de la petite ville. Ce n’est que quand ils franchirent les lourdes portes de bois qu’elle pu constater la misère et la désolation qui y régnait. Des vêtements pendaient de tous les côtés, retenus par des fils de fer rouillés. Les maisons étaient pratiquement toutes en bois, avec pour toit une plaque de métal clouée. Des tentes étaient plantées un peu partout, au milieu de la couche de boue qui recouvrait le sol. Aucune végétation n’était visible, tout ayant été coupé pour faire du feu, à défaut d’électricité. Divers objets traînaient par terre. Les poubelles étaient souvent éventrées et les ordures se déversaient sur le sol, bientôt emportées par les eaux sales des maisons, déversée directement à l’extérieur pour aller rejoindre les égouts.

 

-Pourquoi n’y a-t-il personne ? s’inquiéta Syris.

-Ils sont tous au travail, répondit Zask. Même les enfants. Ils essaient désespérément de monter d’une classe. Ils travaillent matin et soir, sans un jour de repos dans ce but, c’est-à-dire pour rien…

-Mais c’est horrible ! Pourquoi ne pas leur dire la vérité ?

Il haussa les épaules tout en désignant d’un signe de tête un bâtiment vitré bien plus large et haut que les autres, et surtout très luxueux.

-C’est le bureau de la Sarl, l’informa-il. Dans chaque ville, il y en a un pour vérifier qu’il n’y ait pas de fuites d’informations, ou de conspirations. En plus, certains habitants sont payés pour surveiller les autres, les espionner en se mêlant aux réunions de la ville par exemple. Toutes les semaines, ils vont faire leur rapport. Ils peuvent être n'importe qui, c'est pour ça que nous devons être très prudent.

-Et ils sont payés cher pour ça?

-Assez, confirma-il d'un air dédaigneux. Je ne comprends vraiment pas comment ils peuvent trahir ceux qui leur font confiance pour de l'argent… Ah, c'est notre hôtel, le seul de la ville.

 

Le bâtiment désigné était un peu plus haut que les autres, mais pas moins sale. L'intérieur était couvert de poussière. Ils prirent deux chambres pour la nuit. Chacune était composée d'un lit et d'une armoire pour seuls meubles. Le ménage semblait n'avoir pas été fait depuis une semaine.

-Je suis désolé, avait dit l'hôtelier, mais comme vous êtes les seuls clients, je ne servirai pas de repas ce soir.

Ils se passèrent donc de dîner et montèrent dans la chambre de Syris, pour qu'elle s'entraîne à lancer le sort de soins. Elle s'exerça environ deux heures, aidée de Zask, après quoi ils allèrent se coucher dans leur chambre respective. Les lits étaient très inconfortables, pleins de bosses.

-Les meilleurs de la ville, avait pourtant dit l'hôtelier.

La jeune fille s'endormit, pleine de compassion pour les habitants du village, bien résolue à les aider d'une manière ou d'une autre, et en priant pour autre qu'un rêve ne vienne pas la hanter pendant son sommeil.

 

Le lendemain, il se remirent en route pour la dernière partie de leur voyage. Pour la première fois, aucun cauchemar n'était venu troubler le sommeil de Syris, à son grand soulagement. Elle hésitait toujours à en parler à son compagnon de route mais, encore une fois, elle renonça.

-Quand arriverons-nous à Vahn? Lui demanda-elle.

-À cinq heures de l'après-midi environ, si on ne tarde pas trop, répondit-il.

-Après on ne partira plus?

-Non, du moins pas avant longtemps. C'est ici que se trouve notre quartier général et, en plus, Diamon, la première ville de Lyria où siège le gouvernement, est tout près.

-Ouf, j'en avais vraiment marre de marcher.

Zask la regarda, surpris. Depuis le jour où il l'avait rencontrée, son vocabulaire était devenu beaucoup moins recherché. Il la préférait comme cela. La première fois où ils avait dialogué, le langage qu'elle utilisait l'avait mis mal à l'aise. Il avait eu l'impression de parler à un livre…

-Hé, qu'est-ce qui se passe? L'interrompit-elle.

-Non, rien… tu progresses beaucoup en magie, annonça-il pour changer de sujet. Continue à t'entraîner régulièrement, tu n'as plus besoin de moi maintenant.

Elle approuva d'un hochement de tête.

-J'ai hâte d'arriver à Vahn pour voir à quoi ressemble une ville riche, dit-elle. Eh, c'est quoi ça?

Il regarda dans la direction indiquée et s'écria presque aussitôt:

-Encore un monstre! Et un très gros cette fois. Heureusement que tu l'as vu à temps. Grimpe dans cet arbre, je vais t'aider.

Ceci fait, il sortit ses armes et se mit en position de combat. La bête fut bientôt sur les lieux. Elle avait la même apparence que les autres, à la seule différence qu'elle était au moins deux fois plus grosse . Comme à son habitude, Zask esquiva la première charge, puis envoya une attaque magique de feu à son adversaire.

-C'est un mâle adulte, cria t-il à la jeune fille. Il a au moins 70 ans. Essaie de m'envoyer des sorts soignants si tu vois que je suis vraiment fatigué.

-D'accord, lui répondit-elle.

Après avoir dissipé les flammes qui le recouvraient, le monstre, furieux, chargea une seconde fois. Mais, une fois arrivé à deux mètres environ de son opposant, il se retourna brusquement et fouetta l'air avec sa queue tranchante. Surprit, le jeune homme n'eut que le temps de s'élancer sur le côté. La lame rencontra tout de même son ventre. Il retomba durement sur le sol, blessé. Le monstre, croyant en avoir fini avec lui, cogna l'arbre où se trouvait Syris. Celle-ci tomba sur le sol sous l'impact, et resta sans défense.

-Nooooooooooonnnnnnnnnnnn!

Ignorant la douleur, Zask s'empressa de lancer son attaque de feu vers la bête qui fondait déjà sur sa proie pour l'embrocher. Celle-ci en profita pour se mettre à l'abri de la vision du monstre, derrière un tronc d'arbre.

-Syris, un sort de soins, vite, articula-il en grimaçant de douleur. Je ne peux pas le faire moi-même sinon il ne me restera plus d'énergie pour l'attaquer.

La jeune fille, horrifiée, regardait la flaque de sang qui grandissait. Elle essaya de se concentrer mais elle n'arrivait pas à se rappeler comment faire. Paniquée, elle hurla:

-J'y arrive pas.

-Essaie, tu le faisais très bien hier.

Il avait réussi à se relever. Puisant dans ses dernières forces, il bombarda de pics de glace acérés le monstre en train de charger. Cela ralentit la bête dans sa course, la forçant à baisser la tête pour se protéger, sans cesser de courir. C'est le moment que Zask attendait. Il leva ses sabres et les enfonça dans les larges yeux de son adversaire. Celui-ci rugit de douleur, donnant des coups de queue un peu partout. Le jeune homme parvint tout de même à lui enfoncer ses lames dans le cœur, avant de s'effondrer à côté de la bête morte.

Syris se précipita vers lui en pleurant, et tomba à genoux.

-Zask! Oh, je suis désolée, je n'ai rien pu faire, pardon.

Elle lui prit la main et ravala sa salive.

-C'est pour toi que je le fais, murmura-elle.

Elle pensa de toutes ses forces à l'homme qui l'effrayait tant, l'homme à l'épée pleine de sang humain, l'homme au sourire cruel. Les images qu'elle détestait tant lui revinrent à l'esprit. Enfin, au bout d'un moment qui lui parut interminable, elle sentit de l'énergie l'entourer. Elle s'empressa de diriger sa main vers le blessé, baignant dans son sang. Lorsque la spirale magique bienfaisante atteignit le corps, elle vit la blessure se refermer lentement. Quand elle fut complètement cicatrisée, le halo se dissipa. La jeune fille posa sa main sur le cœur du jeune homme et constata avec soulagement qu'il battait normalement. Celui-ci commençait d'ailleurs à se réveiller. Il ouvrit les yeux et se redressa d'un coup à la vision du spectacle qui l'entourait. L'énorme cadavre du monstre se vidait de son sang, lui-même en était couvert de la tête aux pieds. Il agrippa nerveusement son ventre et le soulagement se dessina sur son visage.

-Je suis vivant! Dit-il. J'ai bien cru que j'allais y rester.

-Et tout ça à cause de moi, gémit la jeune fille, qui n'avait pas cessé de pleurer. C'est moi qui les attire, tu as tout fait pour me protéger et je n'ai même pas pu t'aider.

-Mais non, tu as fait tout ce que tu ce que tu as pu. C'est normal que ça ne vienne pas tout seul, tu n'a appris la magie de soins qu'hier. Il faut plusieurs jours pour la maîtriser, et des années d'entraînement pour qu'elle soit à son plus grand niveau d'efficacité…

-Mais non, tu ne comprends pas, sanglota-elle. Je pouvais le faire, je savais comment réveiller la magie en moi à coup sûr et rapidement… Mais je ne l'ai pas fait. Je ne l'ai pas fait car j'avais peur. J'ai été tellement égoïste. Et toi, tu… tu aurais pu mourir, hoqueta-elle avant de s'effondrer dans ses bras.

Il ne comprenait rien à ce qu'elle venait de lui raconter, mais il sentait juste qu'elle avait besoin de réconfort. Il la serra contre lui. Elle était si faible! Il n'osait pas l'étreindre trop fort, il avait l'impression qu'elle allait se briser.

-Mais tu viens bien de me soigner là, lui murmura-il. Si tu n'avais rien fait, je serait mort à l'heure qu'il est. Tu m'as sauvé la vie, Syris. Merci.

Ils restèrent un long moment ainsi, silencieux avant de se remettre en route vers la dernière étape de leur voyage: Vahn.

 

 

Fin du chapitre 3

 

Ouf! J'ai eu beaucoup de mal pour le début de ce chapitre. J'avait absolument aucune inspiration. J'écrivait 4 lignes et je laissait tomber. Après, je reprenait mon texte, je réécrivais 5 lignes et pi je re-laissait tomber (oui oui, je sais, je raconte ma vie). Je me suis débloquée que vers la deuxième page. J'ai essayé de faire sentir que Syris et Zask deviennent plus proches et commencent à s'attacher à l'autre. Ce chapitre n'est pas très long non plus, je crois qu'ils seront tous comme ça finalement parseukeu (faute volontaire) j'aime mieux avoir beaucoup de petits chapitres que 4 ou 5 très grand. Voili, j'espère que au moins une personne aura lu mon texte. Au fait, pratiquement tous les noms (persos et villes) que j'utilise pour cette fiction sont inspiré de jeux vidéos et de films, vous pouvez toujours chercher mais je les ai un peu modifiés. Si vous avez toujours pas téléchargé Métropolis en D.A, faites le, ce film est tellement génial! Surtout la fin. Dommage qu'il ne soit pas connu. Mon Email: ffantasy@netcourrier.fr.

Pour le suspense:

-Syris va-elle intégrer le groupe de résistants arrivée à Vahn?

-Elle et Zask vont-ils tomber amoureux?

-Et au fait, qui est-elle réellement? (oui, c'est vrai ça…)

-Qui est donc ce mystérieux (beau) jeune homme cruel des rêves?

Réponses dans les chapitres suivants.

Que de suspense!!!

Bon, je vais arrêter les conner… heu, les questions pour aujourd'hui.

RDV pour le chapitre 4.

Lyla

 

 

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