La Bibliothèque de la ShinRa corp.
LE DESTIN DES HEROS
Introduction
Je suis l’Elu. Le Conseil m’a choisi. Ma mission : réunir les quatre héros et leur montrer la voie. Les forces obscures sont en marche, je les sens comme on sent l’odeur de la charogne. Leur senteur affreuse m’envahit, me cisaille de part en part. Les morts se sont réveillés, bien plus résistants qu’auparavant.
Le temps presse maintenant, je me dois de quitter mon antre pour accomplir mon devoir. Le reste, je devrai le laisser entre les mains de ces combattants aguerris… si jamais ils échouent, c’est le monde entier qui en subira les conséquences !
Chapitre 1 : Un jour comme les autres…
~ première partie ~
Dans une belle demeure de Costa del Sol, environ deux ans après la défaite de Sephiroth…
- Mais enfin Cloud… tu m’avais promis que tu n’irais plus tuer des monstres seul ! On ne sait pas ce qui peut arriver… Je… je te reconnaît plus depuis que Sephiroth est mort, tu es complètement différent ! Tu n’es plus le Cloud que j’avais connu… Moi qui pensait qu’après t’être retrouvé dans la Rivière de la vie, tu étais enfin redevenu toi-même ! Je me suis trompée. Plus je te tend la main, plus tu te renfermes sur toi même…
La voilà qui remettait ça… Mais quelle idée il avait eu de s’installer avec elle ! Elle ne faisait rien que l’ennuyer avec sa psychologie bon marché.. mais il savait bien qu’elle n’avait pas tort. Il sentait qu’il était froid et mélancolique. Pourtant, il n’arrivait pas à faire d’efforts et il lui était impossible de supporter Tifa.
- Ho ! Tu m’écoutes, au moins ? J’en ai assez Cloud… c’est tellement triste. Je ne supporte de te voir dans cet état… tu ne t’occupes plus de rien ! Si seulement je connaissais la raison de ton comportement… je me sentirais moins impuissante !
- Ecoute Tifa, laisse moi tranquille, je vais bien.
- Et bien, je n’ai pas vraiment le choix. Tu pourrais au moins essayer d’être agréable. Quoi qu’il en soit, n’oublie pas que nous allons voir Vincent ce soir, j’ai pensé que ça pourrait te changer les idées. Il essaye de changer.. peut-être que ça pourra t’aider !
- Pour la énième fois… je n’ai pas besoin d’aide ! Alors arrête Tifa… tu te tortures l’esprit pour rien. Néanmoins, j’ai besoin de parler à Vincent, alors je t’accompagne.
- D’accord. On prend nos chocobos kin pour y aller ? Le manoir ShinRa et Costa del Sol… c’est pas la porte d’à côté !
- Pars devant, je te rejoins là-bas plus tard.
- ??!! Comme tu voudras. Décidément… jamais je ne le comprendrais plus !
Cloud avait simplement besoin de s’isoler un peu, de se retrouver seul face à lui-même. Il avait pourtant conscience que ce à quoi il pensait ne faisait que le torturer encore plus… mais c’était plus fort que lui. C’est pourquoi, après que Tifa soit partie de leur maison de Costa del Sol, il alla chercher Lu Xun, son chocobo kin.
Donc, tandis que sa monture trottait d’un pas assuré sous le soleil couchant, Cloud permit à son esprit de vagabonder, ce qui l’entraîna aux coins les plus reculés de sa mémoire. Il repensa à elle, Aeris. Et comme d’habitude, il revécu la scène, comme s’il s’y trouvait. Il la vit, pleine de pureté et tellement calme… tellement calme, alors qu’elle savait sans doute ce qui allait lui arriver ! Si belle, elle priait pour l’avenir de la planète, telle une image pieuse. C’était comme si une aura de paix l’enveloppait. Dans sa robe d’un rose pâle, elle semblait tout droit sortie d’un conte de fées. Mais le joli rêve se transforma en cauchemar, dès l’instant où Sephiroth apparu. Curieusement, celui qui aurait du jaillir des entrailles de la terre, des ténèbres infernales, descendit du ciel, tel un envoyé des dieux. Mais ce qu’il fit n’avait rien de miraculeux. Il fonçait droit sur Aeris, qui continuait à prier, et le démon transperçât l’ange, à l’aide de son Masamune, arme funeste. La vie s’échappait d’elle. Il se sentait si impuissant, il ne pouvait rien faire, absolument rien, le coup avait été bien trop violent. Elle était tombée entre ses bras et pour la première fois depuis fort longtemps, il ressentait une douleur étouffante dans son cœur… Il aurait tant aimé que le sourire d’Aeris soit plein de vie. Jamais plus elle ne sourirait. Mais le plus insupportable, c’était Séphiroth qui riait. Bien des jours plus tard, il avait connu la satisfaction de la vengeance, en supprimant cet être si diabolique. Pourtant... cet instant n’avait été que de courte durée. Cloud pensait avoir tiré un trait définitif sur son passé, il avait décidé de tout enfouir dans sa mémoire. Mais Tifa avait eu raison. Il aurait dû en parler, il aurait dû dire que sa nouvelle vie ne lui convenait pas, qu’il souhaitait tout recommencer, pour éviter la mort de son amie. Amie n’était pas le mot, il était tout à fait conscient de ses sentiments pour Aeris. Même après ces deux ans passés, il se sentait coupable de ne pas avoir pu lui exprimer son amour. Il aimait bien Tifa, mais elle n’était pas Aeris. Tout opposait les deux jeunes femmes. Tifa et son caractère trop farouche ; Aeris si douce. Il donnerait tant pour que cette dernière soit encore présente…
Cloud s’interrompit net dans ses amères pensées, lorsqu’il s’aperçut que Lu Xun, pourtant si téméraire, était figé par la peur. Cloud, connaissant l’instinct fiable de sa monture, mit pied à terre et inspecta les alentours du regard. Pourtant il ne vit rien. L’animal aux plumes d’or semblait singulièrement effrayé, mais Cloud n’en connaissait pas la raison. La seule personne capable d’effrayer Lu Xun était Cid, allez savoir pourquoi.. mais à ce point quand même… c’était bizarre ! Et puis si le pilote avait été dans les parages, Cloud aurait déjà entendu un de ses fameux *$ù# !¤… or, ce n’était pas le cas, et on ne voyait rien aux alentours, surtout depuis que le soleil était couché. Pendant un instant, il eut un frisson d’angoisse, car involontairement il pensa à Sephiroth. Mais c’était impossible, son ennemi juré était bel et bien mort…
Vu que Lu Xun refusait catégoriquement d’avancer, Cloud se mit à marcher seul, se disant que le chocobo kin le suivrait de toute manière. Il marchait en sifflotant, comme pour se donner du courage à lui-même. Il entendait son chocobo l’appeler « Waaaark waaaark » (« reviens, reviens » sans doute, en langage chocobo). Cloud décida de continuer à avancer.. il allait quand même pas se soumettre aux caprices de cet animal ! Il marchait, persuadé que le chocobo allait le suivre. Mais apparemment, tel n’était pas le cas et Cloud décida de se retourner. Le chocobo restait figé, en implorant Cloud de son chibi regard… puis décida de détaler, pour on ne sait quelle raison. « Trop malin Lu Xun, je vais pas lui courir après non plus ! Bon heureusement que j’ai le PHS, je vais prévenir Tifa que je vais rentrer, je tiens pas à continuer à pied !! » se dit Cloud. Il ainsi tenta d’appeler Tifa, mais en vain… son PHS n’avait pas l’air de fonctionner. Cloud s’énerva en pensant à la scène qu’elle risquait de lui faire s’il pouvait pas la prévenir de son absence. « C’est pas possible, s’écria-t-il, y a rien qui marche ce soir !!!!
- Calme toi Cloud, ça va aller, tu n’auras plus que ça à penser dans quelques instants…
- Pardon ?? Mais.. qui parle ? Je ne vois personne !
- Je suis partout Cloud, j’ai toujours été présent…
- Montrez vous ? je n’ai pas de temps à perdre ! Si vous voulez vous battre je suis votre homme !
- Ton attitude ne m’étonnes guère, Cloud. Mais je ne suis pas venu pour te défier… je sais les exploits que tu as accompli pour ce monde, la douleur que tu as enduré lors de la perte d’Aéris…
- C’est tout simplement impossible ! Je ne vous vois pas en plus…
- Très juste, mais je vais régler ce problème… »
C’est ainsi que Cloud eut la surprise de voir se former sous ses yeux, un nuage de fumée étincelante, qui semblant absorber la lumière de la lune. La personne qu’il vit émerger lentement de ce allô de lumière n’était autre que… Zack ! Il était absolument comme dans son souvenir : un jeune homme athlétique, vêtu de l’uniforme du Soldat, ses long cheveux couleur d’ébène tombant dans son dos. Pourtant… il avait des yeux d’un vert profond et apaisant, contrastant étrangement avec sa tenue mauve et ses longues mèches noires. Cloud ne pouvait y croire, son cher compagnon, pourtant décédé, se tenait devant lui… Zack semblait si calme, mais ça ne pouvait pas être Zack ! Ce n’était logiquement pas possible !
« Tu n’es pas Zack… il, il est mort… murmura un Cloud encore sous le choc.
- Tu as raison Cloud, je ne suis pas Zack, j’ai simplement pris son apparence.
- Mais comment est-ce possible ?
- Je ne peux simplement pas te dire ce que je suis, Cloud, tu dois le découvrir par toi-même… Tu dois rester lié à tes souvenirs, ne pas les oublier, car la quête que tu vas effectuer risque de bouleverser ton esprit. C’est pourquoi je me présente sous la forme de Zack, car tu ne dois pas oublier qui tu es, et tes souvenirs font partie de toi, ce sont eux qui t’ont construit. J’ai décidé de choisir Zack, car je ne peux prendre l’apparence d’un être vivant… ce n’est certes pas très commode, mais je n’ai pas le choix. Je n’ai pas voulu prendre l’apparence d’Aeris car les souvenirs qui te lient à elle sont encore comme une plaie ouverte, qui saigne abondamment. Et puis bientôt, tu comprendras vraiment le pourquoi…
- Mais quel est ton nom ? Que me veux-tu ? C’est impossible.. je suis certain que c’est une blague … Cid ??
- Je m’appelle Yume et non Cid. Je vois bien que tu ne me crois pas, mais que penses-tu de ceci ?
Le nommé Yume ferma ses grands yeux verts. Il amena ses mains à la hauteur de son visage, paumes vers l’intérieur et apparut une espèce de boule d’énergie. Il projeta cette concentration lumineuse en l’air et s’écria « KAWARU !!! ». L’étrange fumée brillante enveloppa à nouveau l’inconnu et quand elle se dissipa, Cloud eut l’horreur de voir apparaître « Sephiroth !! Alors c’était toi ?? Mais comment… c’est pas possible ! J’étais sûr de t’avoir anéanti !
- Non Cloud ! Je ne peux pas être Sephiroth! Ecoute ma voix, regarde mes yeux…
- C’est vrai que tu n’as pas son aspect cruel…
- Me crois-tu Cloud ?
- Oui ! Je suis prêt à te suivre
- Très bien. Mais avant ça Cloud… tu dois soit être extrêmement stupide, soit incroyablement naïf. Tu ne te demandes pas de quel côté je suis ?
- Ba en fait, je m’en fous un peu… Je vais pas te raconter ma vie, de toute façon tu la connais, mais je vois pas vraiment ce que je fais ici. C’est assez dur à exprimer comme sentiment, mais j’ai plus envie de rien faire depuis que… depuis que Aeris n’est plus là. C’est sûr, je voulais me venger et tout ça, parce que j’étais convaincu que ça atténuerait cette souffrance qui m’étouffe, mais en fait c’est pas le cas et je me sens encore plus pathétique que le pantin que j’étais… Alors je me suis dit que si tu t’es présenté à moi, c’est pas pour rien et que « advienne que pourra », tu vois ? Je sens que t’es pas un méchant en plus, et me suis pas souvent planté. Enfin voilà, tu connais mes raisons. Quoi qu’il arrive, je suis partant.
- Bon, si tu es vraiment prêt à tout laisser dès ce soir, si tu es d’accord pour changer de vie, alors n’ai pas de regrets, Cloud. Ce que tu vas vivre les prochains temps va déterminer bien plus que l’avenir de ton monde. »
~ deuxième partie ~
La vitesse de l’Hydre était tout simplement incroyable. On pouvait voir défiler l’ancien lieu de résidence de la B.G.U, la ville de Balamb et la mer si on regardait par une des spacieuses vitres se trouvant dans le cockpit. C’était Selphie qui avait pris en main les commande de l’appareil, et la jeune fille était vraiment ravie de ses fonctions… enfin Selphie étant toujours contente… rien d’étonnant à cela. Irvine, fidèle au poste, essayait de calmer les ardeurs de la jeune fille. Derrière eux Quistis, en éternelle prof, expliquait à Zell, étonnement attentif, les différences fondamentales entre les sorts de bases. La belle Linoa venait juste de les quitter pour aller s’amuser avec sa chienne.
Squall vérifia une dernière fois son équipement. Il avait toujours ses réflexes du SeeD. Tous les membres de son équipe, ses véritables amis, en faisait désormais partie. Linoa avait été elle aussi promue après leur victoire contre Ultimécia. La jeune femme avait été très réticente, mais le doyen Cid avait insisté. Il savait bien, comme tous, qu’il n’y avait plus aucune chance pour que Linoa ait un quelconque problème de sorcellerie. Selon Squall, le SeeD n’avait plus lieu d’être, car la paix était revenue sur le monde, et il n’y avait heureusement pas beaucoup de chance pour qu’une nouvelle guerre éclate. Mais Cid avait tenu à restaurer cette institution. Squall le comprenait, car c’était le vieil homme qui avait créé la prestigieuse B.G.U et qui avait instauré le SeeD. C’est d’ailleurs pour cette raison que Squall lui avait rendu la direction de l’université, et par la même occasion, celle des forces d’élite. De plus, avec de tels combattants pour assurer leur protection, les habitants du monde se sentaient en sécurité. Enfin, le calme dans le monde n’était pas vraiment de mise, vu que ce matin même Cid les avait demandé pour une mission urgente. Effectivement, un monstre d’une espèce apparemment inconnue avait fait son apparition à l’ouest des ruines de Centra. D’après les apprentis scientifiques formés à la B.G.U, il avait l’air particulièrement redoutable. Squall commençait à se demander ce que cela présageait. Mais il s’était toujours posé beaucoup trop de questions… Ses amis, eux, ne semblaient pas vraiment inquiets. Au contraire, ils paraissaient contents d’être tous réunis pour combattre comme au bon vieux temps. Il est vrai que ces moments manquaient à Squall, bien qu’il ne les regrettait pas. Et puis, aussi introverti qu’il pouvait l’être, il avait aussi envie de s’amuser, ou plutôt de se tester…
Selphie commençait à s’agiter sur son siège, signe éminent d’atterrissage. En effet la jeune fille, pareille à elle même, se mit à parler très fort (pour ne pas dire à hurler) : « Attention, accrochez vous, ça va swinguer !! » Mais contrairement aux dires de Selphie, l’Hydre se posa très doucement sur les terres rocailleuses de l’île de Centra. Quistis, d’une voix ferme mais douce, conseilla la jeune fille :
« Tu devrais éviter d’en faire trop à l’avenir, Selphie… le jour où il y aura un vrai problème, plus personne ne te croira.
- Désolée, mais ça m’éclate moi les atterrissages catastrophes !
- Ouais ba moi, ce qui m’éclaterait c’est de butter du monstre !! déclara le (un peu trop) joyeux Zell. Je sais pas comment j’ai fait pour rester si longtemps sans utiliser mes poings sur un adversaire de valeur… dommage que Seifer se soit retiré dans sa cabane de pêcheur !! J’aurais pu lui péter la figure à cet abruti !
- Permet moi d’en douter Zell, déclara une Quistis amusée. Je suis sûre qu’encore maintenant, Seifer s’entraîne en secret, il ne fait pas que d’aller pêcher, crois-moi.
- Qu’est ce que t’en sais ? Qui c’est qui te l’ai dit ?? T’es allée le voir ?
- On y va maintenant ? demanda Linoa qui venait de rejoindre le groupe. »
Elle jeta un coup d’œil rapide à Quistis, rouge de la tête au pied. Visiblement, Linoa venait de sortir la jeune fille d’un réel embarras. Si Zell semblait avoir déjà oublié sa question qui semblait avoir donné tant de couleurs à Quistis (il était déjà en train de sautiller partout), Squall n’avait pas perdu une miette du silencieux échange entre les deux jeunes femmes. D’ailleurs, ce n’était pas un comportement de jeune SeeD, pensa-t-il. Pourtant, il ne put s’empêcher d’esquisser un sourire en pensant à l’éventuelle relation entre l’ancienne professeur et son meilleur ennemi. Décidément, tout peut arriver !
Les jeunes gens avaient pris l’initiative de poser le vaisseau un peu plus loin de l’endroit où le monstre avait été aperçu. Zell et Selphie se disputaient à propos de la puissance de leurs armes respectives ; Quistis marchaient à leur côté, le regard quelque peu rêveur ; Irvinne racontait de ses derniers exploits à Linoa, qui ne l’écoutait que d’une oreille, bien trop occupée à lancer une balle à Angel, sa chienne. Squall fermait la marche, jettant des coups d’œil aux alentours. Il était perdu dans ses pensées quand il entendit une voix très grave mais infiniment douce :
« Squall, il est bientôt temps pour toi aussi…
- Vous avez entendu ça ? s’écria le jeune homme
- Moi tout ce que j’entend c’est Zébulon qui me crie dessus parce qu’il n’accepte pas le fait que mon Nunchaku est bien plus puissant que ses « poings d’acier » ! plaisanta Selphie
- Puisque je te dis que c’est vrai ! Et puis d’abord, y a que ma mère qui m’appelle Zébulon, se vexa le jeune homme.
- Ca suffit ! Personnellement, Squall, je n’ai rien entendu, déclara Quistis. Par contre, je trouve ça vraiment étrange que le fameux monstre ne ce soit pas manifesté. Pour couronner le tout, Shu n’est pas là. Elle devait pourtant nous attendre ici, avec la centaine d’étudiant qu’elle forme !
- Ne t’inquiète pas Quistis, je ne pense pas qu’il leur soit arrivé quelque chose. Les scientifiques de la B.G.U nous ont dit que le monstre ne semblait pas agressif, la rassura Linoa.
- Et puis les ordres de ce vieux Cid ont été clairs. Il nous a pas demander de le flinguer, mais juste de l’affaiblir, vu qu’il est pas du genre offensif, ce fameux monstre. Alors à mon avis il irait pas attaquer Shu et ses élèves, dit Irvinne. Squall, j’ai rien entendu non plus. C’est l’approche du combat qui te monter à la tête !
- Si tu le dis, marmonna Squall.
Mais le jeune homme n’était vraiment pas convaincu. Cette voix… il l’avait bel et bien entendu, même s’il était le seul. Elle s’était adressée directement à lui… ce monstre qui n’était pas là, Shu qui avait disparu… cents étudiants, ça ne passe pourtant pas inaperçu! Que se passait-il ? Squall avait un très mauvais pressentiment. Il luttait pour ne pas céder à la panique. Pourtant lui, qui était passé par des situations terrifiantes en gardant totale maîtrise de son sang froid, avait terriblement de mal à se retenir. Il sentait que quelque chose se passait, ici-même et que ce quelque chose allait perturber sa vie…
C’est alors que cela se produisit. Une brume épaisse commença à recouvrir rapidement les lieux. Quistis cria à ses compagnons de rester groupé. On y voyait plus rien et il faisait très froid. Et puis Squall réentendit cette voix indéfinissable : « Je ne te veux pas de mal jeune Léonhart… et quoi qu’il advienne, tu ne pourras pas échapper à ton destin. Tu pourras repousser l’échéance, mais pas éternellement… » Le brouillard disparut soudain… mais à présent Squall était seul, dans cette immense plaine granuleuse, il était seul. La nuit était tombée, aussi brusquement que le brouillard avait disparu. La lune était pleine et son éclat blanc illuminait la terre. Squall se sentait mal, pas tant à cause des évènements curieux qui s’enchaînaient que par l’incompréhension qui l’envahissait. « Arrête de te poser des questions, se dit-il, il faut réagir ! » Sur ce, il se mit à appeler désespérément ses amis, sans entendre de réponse. La voix ressurgit de nulle part, telle un fantôme :
« Tes compagnons sont en sécurité, ne t’inquiète pas Squall.
- Qui êtes vous ? Comment connaissez-vous mon nom ? s’écria le jeune SeeD, complètement désemparé.
- Je suppose que toi aussi tu souhaites me voir ! Je ne peux me montrer, Squall. Je n’ai pas de corps dans ce monde.
- Je n’y comprends rien ! Que voulez-vous et surtout, qui êtes-vous ?
- Tu peux m’appeler Yume. Je ne peux malheureusement pas t’expliquer qui je suis pour le moment, mais n’ai pas d’inquiétudes, tu sauras tout dans peu de temps. Ce que je te veux, Squall, c’est t’emmener dans une nouvelle quête, bien plus importante que celle que tu viens d’achever.
- Qui vous a dit que je souhaitais m’en aller ? Et pourquoi ne pouvez-vous pas vous montrer ??
- Tu es quelqu’un de prudent, Squall, c’est très bien. De toute façon, tu n’as pas le choix, tu dois venir avec moi. Si je ne peux pas me montrer, c’est parce que pour prendre forme vivante, je suis obligée d’utiliser un corps d’une personne défunte. De plus, il faut que la personne en question soit quelqu’un avec qui tu as des souvenirs très forts. Or, dans ton cas, les seules personnes avec lesquelles tu as des souvenirs de cette intensité sont encore en vie, heureusement bien sûr. »
Squall se sentait complètement stupide. Il parlait à une personne qu’il ne voyait pas et ne comprenait pas ce qui se passait… Pourtant, il avait la profonde conviction que cet inconnu était un quelqu’un de bon. Cette sensation étrange venait en partie de la voix du dénommé Yume. Une voix si puissante, mais pourtant si apaisante. Bien sûr, l’idée d’une nouvelle aventure lui donnait envie de se lancer, car qui dit aventure dit combat. Or, Squall avait été élevé dans l’optique d’un guerrier. Non pas assoiffé de sang, mais un guerrier en quête de nouveaux défis pour aider les autres. Et puis, apparemment, il n’avait pas le choix… sa curiosité l’emporta.
~ troisième partie ~
Le soleil venait à peine de se lever que Djidane quittait le lit. Il jeta un regard à Grenat, toujours paisiblement endormie, et sourit de contentement. Il n’avait certes pas la vie qu’il aurait du mener, mais il n’en était pas moins heureux. Le jeune garçon commençait à s’habituer à sa paisible vie au château d’Alexandrie, désormais entièrement reconstruit. Il ne comprenait pas grand chose aux affaires royales, mais son ami Bibi le secondait, et il apprenait vite.
Ce matin, Djidane se sentait d’humeur combattive. Il décida donc de sortir du palais pour se dérouiller les muscles. Mais c’était sans compter le fidèle Steiner, qui montait la garde près de la porte principale :
« Où comptes-tu aller à cette heure ci ?
- Sacré Steiner, un vrai chien de garde !
- grumph… Je veille sur la Reine et en l’occurrence, je me dois également de veiller sur toi, malheureusement. Bien que je ne comprenne pas l’attirance de Sa Majesté envers un brigand de ton espèce, je ne voudrais pas la voir dépérir s’il t’arrivais malheur !
- Hahaha, tu m’éclates, le vieux ! Et puis c’est pas des façons de parler à son futur roi !!
- Ce ne sont pas des façons de parler pour un futur roi. Dame Freyja va avoir beaucoup de mal à t’enseigner les rudiments d’un parler noble…
- Ecoute, j’aimerais bien faire un peu d’exercice, alors mieux vaudrait que tu me laisses passer. D’ailleurs c’est même pas une demande, c’est un ordre…
- Je crains ne pas pouvoir faire aboutir votre requête. D’ailleurs, tu n’es qu’un simple ami de la Reine, jusqu’à dans deux semaines, jour de votre union. Donc, tu n’as pas à donner d’ordre aux capitaines des Brutos.
- Nan, Steiner, sois sympa ! Je vais pas rester enfermé encore deux semaines dans Alexandrie ! J’ai besoin de me dérouiller les muscles ! Où est le problème ? Tu sais bien qu’aucun monstre ne peux venir à bout de moi !
- Toujours aussi mégalo, Djidane… coupa une voix survenue derrière eux. Heureux de voir que vous êtes encore en vie.
Djidane sursauta à l’entente de cette voix si familière et se retourna :
« Tarask, vieux ! J’suis content de te voir ! On commençait à s’inquiéter pour toi ! Alors ? T’as encore passé ton temps à voyager pour combattre ? T’en as de la chance… moi je peux courir pour essayer de sortir de ce château infernal !
- Tarask, je suis heureux de vous voir en pleine forme, déclara Steiner. Enfin, c’est vite dit, avec son teint verdâtre…Voilà une occasion rêvée de divertir Sa majesté. Nous allons organiser un petite fête en votre honneur dès ce soir.
- En voilà une idée qu’elle est bonne ! s’écria Djidane. T’es pas si bête que ça papy !
- Les grands comités n’ont jamais été mon fort, mais je veux bien, ça me changera des combats, dit Tarask, ne laissant pas à Steiner le soin de répondre aux sarcasmes de Djidane. »
Oubliant ainsi qu’il n’avait pu aller s’entraîner, Djidane se mit en quête de prévenir tout le monde qu’une fête allait avoir lieu. Il adorait parcourir le château en faisant des bonds immenses et en s’accrochant aux magnifique tenture avec sa queue de singe. Il était ravi de revoir son ami Tarask ! L’aventurier allait lui raconter ses péripéties toute la nuit, puis, un jour, il repartirait sans prévenir personne. Il aimait bien ce côté là chez Tarask. Djidane aurait aimé suivre son ami sur les chemins, malheureusement ce n’était plus possible. L’aventure lui manquait terriblement, mais il évitait soigneusement le sujet, car ce genre de pensée le rendait invariablement malheureux.
Comme il était très tôt, seules Freyja et Kweena étaient levés. Cette dernière s’affairait dans la cuisine à préparer le petit déjeuner de Grenat. Elle avait été nommé cuisinière en chef dès son arrivée au palais (nommé n’est pas le terme exact, elle avait plutôt envahi les lieux). Lorsque Djidane l’avertit qu’elle devrait préparait un festin royale, Kweena se mit activement au travail, toute heureuse de pouvoir démontrer l’ampleur de ses capacités culinaires. Quant à Freyja, il la trouva aux côtés des Brutos qu’elle formait. Elle avait en effet décidé de mettre ses talents de Chevalier Dragon au service de Steiner… ainsi elle entraînait et formait les jeunes Brutos. Elle fut enchantée d’apprendre que Tarask était de retour et abandonna l’entraînement pour aller le saluer. Eiko et Bibi devait sans doute encore dormir, de même que Grenat. Djidane se sentit soudainement mélancolique… pourquoi ? Il n’en avait pas la moindre idée. Il décida de faire un tour dans la bibliothèque du château. Paradoxal, pour quelqu’un qui n’avait jamais apprécié la lecture. Mais il avait juste besoin de calme.
Il fut tout de même assez surpris qu’aucun des scientifiques d’Alexandrie ne soit entrain de consulter un des ouvrages dans cette magnifique salle. Généralement, on en trouvait toujours un, et ce à n’importe quelle heure. Mais pas ce matin. Djidane longea une des grandes tables en cèdre et s’arrêta devant une des grandes étagères qui constituait la bibliothèque. Il allait prendre un ouvrage sur le bestiaire du continent de la Brume, lorsque soudain, un souffle de vent fit remuer ses cheveux. Surpris, Djidane se retourna. « Wouaw ! Puck, t’as failli me faire peur ! s’écria Djidane, en voyait le prince souriceau devant lui. Mais attend, Puck, tout le monde te croyait mort ! Paraîtrait qu’un arbre t’es tombé dessus pendant que tu t’amusais à jouer à Tarzan ! C’est Bibi qui va être content de te revoir !
- Ce n’est pas exactement ce que tu crois, Djidane…
- T’as plus la même voix de souriceau ! Et puis t’as pas non plus les même yeux… T’es pas Puck ! En garrrrde !
- Je ne suis pas Puck, en effet, mais je ne souhaite pas me battre, Djidane. J’ai besoin de ton aide. Tu fais partie de ceux qui peuvent remporter la dernière victoire.
- Tu connais mon nom ? Attend, ça veut dire qu’il y a plusieurs personnes aussi forts que moi ? Impossible, mec !
- Je ne sais pas s’ils sont plus forts que toi, Djidane, mais c’est seulement ensemble que vous arriverez à contrer la menace qui pèse sur nous tous !
- S’il y avait eu des guerriers aussi fort que moi j’en aurais entendu parler, j’ai rien à craindre, c’est moi le plus fort! Et ba, j’en ai un peu marre d’être enfermé dans ce château ! Mais faudrait prévenir Grenat quand même !
- Ne t’inquiète pas pour elle… Tu es bien téméraire Djidane, ne me demandes-tu pas mon nom ?
- Euh, c’est bien vrai… mais je suis impatient d’aller me dérouiller un peu ! Ton nom, c’est ?
- Yume. Et si j’ai pris l’apparence du défunt Prince Puck, c’est…
- Arrête de vouloir parler ! T’auras sans doute le temps de m’expliquer tout ça en route ! Perdons pas de temps !
- Quel impudent ! Mais tu as raison, il ne faut pas perde de temps. »
~ quatrième partie~
Plus rien n’avait de goût pour lui. Plus aucune saveur. Il ne s’intéressait plus à rien, il ne pouvait même plus jouer au Blitz Ball. Depuis qu’il avait quitté Spira, c’était l’âme de Tidus qui s’enfuyait. Il était certes retourné à Zanarkand, mais tout seul, si seul. Jamais plus il ne reverrait ses amis, jamais plus il ne pourrait revoir Yuna… Il s’était battu pour elle, il avait tout donné, car il croyait en leur amour et en leur avenir. Mais il avait échoué. Il était retourné à son époque, sans eux, sans elle. Comment avait-il pu être aussi naïf ! Seul un imbécile aurait mit autant de passion à se battre alors que le combat était perdu d’avance. Pourtant, il avait adoré les moments passés avec elle. Ses amis aussi lui manquaient ! Wakka, Lulu, Rikku, Kimahri… et Auron. Ils ne les reverrait plus. Auron était bel et bien mort. Et ses amis, ses amis étaient à Spira. Sans lui. Il se demandait souvent s’ils pensaient à lui. C’était tellement injuste la façon dont les choses s’étaient terminées ! Qu’est ce qu’il allait faire sans eux ? Il n’avait plus de but, plus aucune cause pour laquelle se battre, et pire, il n’avait plus personne, il était seul.
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