La Bibliothèque de la ShinRa corp.
LE DESTIN DES HEROS
Chapitre 2 : Les prémisses d’une nouvelle épopée
La vie avait repris son cours sur Spira : les gens connaissaient enfin les joies d’un monde paisible et qui le serait sans doute pour toujours. Sur l’île de Besaid, le temps était au beau fixe, une légère bise faisant frémir les arbres. Sur la plage, comme tous les après-midi, s’entraînaient l’équipe de Blitz régionale. Les rires fusaient de toutes parts, mais Wakka, qui supervisait l’entraînement des Aurochs, n’était guère d’humeur joyeuse. Il pensait encore à son vieux pote Tidus… il n’aimait pas faire du sentimentalisme, mais il lui manquait. Cela faisait à peine six mois que Sin avait disparu pour de bon, six mois que Tidus s’était envolé. « Il doit être heureux, il a sans doute retrouvé son statut de star des Zanarkand Abes, pensa Wakka, esquissant un sourire au souvenir de sa première rencontre avec Tidus. Et puis mince ! Je vois pas pourquoi je ferai la tête ! Tout va bien, dans le meilleur des mondes, enfin… le meilleur des mondes serait un monde avec Tidus et sir Auron… » Il songea un instant à aller nager dans la baie, non loin de là, mais il préféra retourner au village. L’ex capitaine de l’équipe annonça la fin de l’entraînement et se dirigea d’un pas traînant vers son village. Tout avait tellement changé sur Spira ! Bien sûr, après leur victoire, ils étaient devenus célèbres, et leur premier geste avait été de dénoncer les pratiques malhonnête des anciens chefs de l’ordre yevonnite. La population n’avait pas protesté, et avait élu un nouveau chef pour faire régner les préceptes de Yevon : Yuna. Qui d’autre aurait pu convenir pour ce poste ? Bien sûr, elle avait remanié toutes les règles édictées par Monseigneur Mika et l’odieux Maître Seymour, désormais dans l’Au-Delà. Les machines avaient fait leur retour, mais timidement, les gens ayant du mal à changer leurs coutumes. Les Al Behds étaient très bien acceptés dans la population, nombre d’entre eux ayant appris le langage commun. Les gens étaient libres de suivre leurs bons vouloir. En bref, une vraie paix régnait sur le monde.
Lulu avait décidé de rester auprès de Yuna, de même que Kimahri. Leur devoir de Gardien était achevé, mais pas la forte amitié qui les liait tous. Et puis, en tant que Grande Prêtresse de l’ordre de Yevon, Yuna avait besoin d’une protection. La jeune Rikku était également dans les affaires yevonnites, mais s’occupait du département Al Behds. Seul Wakka avait refusé les nombreuses offres de Yuna. Il n’était pas fait pour une vie de bureaucrate, même s’il savait que ce n’était pas exactement le terme à employer. Il voulait être libre, comme avant, comme si rien ne s’était produit. En tous cas, les amis se retrouvaient très souvent. D’ailleurs il devait les rejoindre dans deux heures au lac Macalenia. A chacune de leurs petites « réunions», ils évitaient soigneusement d’évoquer le passé. Mais ce jour là, Wakka décida que ça allait changer.
Il arriva en retard, comme à son habitude… Ils étaient tous présents. Kimahri fut le premier à parler :
« Wakka en retard, dit-il.
- Désolée les mecs, répondit ce dernier. Alors, comment ça va ?
- Bien Wakka, merci, dit Yuna. Tu nous manques énormément, tu sais !
- Moi, si y en a un qui me manques, c’est Tidus.
- Wakka, s’il te plait! s’écria Lulu. Ce n’est ni le moment, ni le lieu d’en parler, il me semble.
- Mais c’est jamais le moment ! On a pas parlé de lui depuis qu’il a disparu... vous croyez qu’il apprécierait ? On essaye de l’oublier, c’est tout ce qu’on fait ! J’ai besoin d’en parler... avec tout ce qu’il a fait pour nous... sans lui on y serait jamais arrivé, c’est certain. Alors moi je refuse de me taire, je ne veux pas l’oublier !
- Tu... tu as raison Wakka, murmura Yuna. Je me rends compte que si vous évitiez d’en parler, c’était sans doute pour me préserver. Mais ça ne change rien au fait que je souffre. J’ai mal et c’est dur de se dire que jamais plus je ne le reverrai....
Yuna se mit à sangloter. Lulu la prit dans ses bras et tenta de la consoler, en vain. Yuna commençait à comprendre qu’elle s’était cachée la vérité. Pendant ces six longs mois, elle avait tenté d’oublier. Quand elle y pensait, la jeune femme faisait comme s’il allait revenir demain. Mais Tidus n’allait jamais revenir, elle ne le reverrait plus ! A cette pensée, elle pleura de plus belle. Wakka prit la parole :
« Je suis désolé Yuna, jamais j’ai voulu te faire pleurer, mais il faut que ça sorte, tu comprends ?
- Yunie, s’il te plais, ne pleure pas ! Il nous manque c’est sûr... mais il doit y avoir un moyen ! Il y en a forcément un ! s’exclama la jeune Rikku, elle aussi au bord des larmes.
- Yuna ne doit pas pleurer. Yuna heureuse pour Tidus. Tidus heureux pour Yuna. Kimahri protège Yuna, dit le Ronso.
- Je… je m’excuse Kimahri. Vous tous, excusez-moi. C’est tellement difficile… le vide de son absence. Il me manque tellement, j’ai du mal à être moi-même sans lui, dit la jeune invoqueuse. Mais c’est si égoïste penser à ça ! Je dois m’occuper des affaires de Spira et non pleurer sur mon sort… Je ne peux pas me permettre d’y penser.
- Tu dis n’importe quoi ! s’exclama Wakka. On a pas le droit d’oublier, il faut se souvenir de lui, de ce qu’il a fait ! C’est notre ami et ce n’est pas parce qu’il n’est plus avec nous qu’on doit oublier ça, hein ?
- Du calme Wakka ! coupa Lulu. Je suis d’accord avec toi, il ne faut pas oublier notre jeune ami… mais il ne faut surtout pas penser à lui comme s’il était mort ! Il vit sa vie, et je suis certaine que nous lui manquons aussi. Mais il faut que vous sachiez que nous ne pourrons plus le revoir, c’est comme ça, point final. C’est dur à accepter mais c’est ainsi.
- Tu… tu as raison, Lulu, dit Yuna, les yeux rivés vers le sol. On ne le reverra plus jamais et… (elle se mit à pleurer) il faut… il faut l’accepter. »
Plus une parole ne fut prononcée après cette déclaration quelque peu surprenante de la part de la jeune fille. Seul Wakka pestait en donnant de continuels coups de pied dans un vieux tronc d’arbre mort. Rikku, agenouillée sur le sol, gardait la tête basse et réfléchissait à un quelconque moyen de changer la situation. Lulu restait impassible, son regard tourné vers le soleil couchant. Kimahri gardait les bras croisés sur son imposant torse et surveillait Yuna. Cette dernière avait le dos tourné à ses amis et pleurait, silencieusement. Elle pleurait parce qu’elle se rendait compte qu’elle s’était bercée d’illusions. Elle se revoyait avec Tidus, nageant dans ce lac sous la nuit étoilée… elle avait été heureuse. Grâce à lui, elle avait tout oublié, sauf le bonheur d’être avec lui. Ce bonheur… jamais plus elle ne le connaîtrait. Elle s’était pourtant battu pour ! Elle avait tout donné pour revoir des rires sur les visages des gens… mais il lui était interdit de sourire. Le bonheur lui était-il donc inaccessible ? Mais… elle se devait de garder la tête haute et de ne pas céder au désespoir. Une fois de plus, elle portait sur elle la responsabilité de Spira, tâche à laquelle elle ne devait pas faillir.
La voix de Lulu détourna son attention : « Ca alors ! Qu’est ce que ça peut bien être ? » Yuna se retourna et vit sa grande sœur adoptive pointer un doigt en direction du lac. La jeune fille parcouru des yeux l’endroit désigné. Le ciel de feu avait pris une couleur opaque à quelques mètres d’eux : une sorte de trou noir était apparu dans les cieux, au dessus de ce lac bleu, dont les eaux commençaient à s’agiter. Les cinq amis regardaient avec étonnement cet étrange phénomène, lorsque soudain une forme émergea du trou noir pour se précipiter dans l’eau, à une bonne vingtaine de mètre en dessous. Puis, tout redevint calme. Le ciel avait repris sa couler d’aurore, le lac s’était apaisé.
Rikku fut la première à se remettre : « Il faut aller voir ce que c’est ! Je pense que ce qui est tombé est un homme ! Et si c’était… si c’était Tidus ? cria la jeune fille.
- Rikku a raison. Kimahri a vu un homme, dit le jeune félin. Kimahri a des yeux puissants. Kimahri n’a pas reconnu Tidus.
- Mais si c’était lui, hein ? demanda Wakka.
- Mais… ce n’est pas possible, il ne peut pas être revenu… murmura Yuna.
- Vaudrait mieux qu’on aille voir, Rikku et moi, dit Wakka. On est les seuls qui pouvont nous battre dans l’eau ! On sait pas ce que c’est, après tout, hein.
- Très bien. Rikku et Wakka, allez voir, ordonna Lulu. Yuna, tu devrais invoquer Valefor, qu’on puisse les aider au cas où. Nous grimperons sur son dos. »
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