La  Bibliothèque  de  la  ShinRa  corp.

 

 

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Futur Antérieur

 

 

 

Chapitre trois : Ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre…

 

 

Irvine sortit du dortoir en riant. « Des bretzels à Zell ! » se répéta t-il encore une fois en gloussant. Puis il se calma et se rendit à la cafétéria où il commanda à déjeuner. Il aperçut Quistis et Zell assis à une table, alors il apporta son plateau-repas jusque là pour se joindre à eux. Avant d’arriver à leur hauteur, il surprit une bribe de leur conversation.

« Un horrible cauchemar ! disait Quistis à Zell en hochant pensivement la tête.

- Oh, ce n’était qu’un rêve – pas la réalité ! la rassura Zell.

- Oui, je le sais… mais cela avait l’air tellement réel ! Je sentais la chaleur des flammes, j’avais mal à ma jambe blessée, j’avais la peur vissée au ventre et je me suis réveillée en larmes, en sursaut ! Ce n’était pas la toute première fois que je faisais un cauchemar, bien sûr… mais celui-ci était… Oh, bien entendu, ce n’était qu’un rêve – heureusement ! Et je crois que… Tiens, Irvine ! appela t-elle en voyant le grand roux venir vers eux. Comment vas-tu ?

- Toujours à merveille, chère Quisty ! répondit Irvine d’un ton joyeux. D’ailleurs, en repensant à la soirée d’hier, je profite du fait que Selphie ne soit pas là pour te dire : « Wow ! »

- Pardon ?

- Ta robe d’hier, Quistis ! fit-il en émettant un sifflement significatif. Elle t’allait à ravir, pourquoi ne t’habilles-tu pas plus souvent ainsi ?!

- C’est parce que je risque d’avoir froid, Irvine ! répondit Quistis en riant.

- Argh… Je crois bien que si Selphie n’était pas aussi jalouse… »

A ce moment-là, Zell toussota d’un air gêné mais Irvine ne le remarqua pas et continua son discours de joli-cœur : « Eh bien, Quistis, je crois que je te…

- Ahem, Irvine ! coupa Quistis.

- Oui, lumière de ma matinée… ?

- Euh… Selphie est juste derrière toi, Irvine… » répondit Zell à la place de Quistis.

Le dragueur invétéré sursauta à cette remarque, se retourna d’un bond et vit qu’effectivement sa fiancée se tenait juste là, à deux mètres environ de lui.

« Euh – mon petit chocobo matinal ! Ahem… Je t’ai pris un sandwich aux œufs comme tu les aimes, et…

- Merci, Irvine, fit Selphie en s’asseyant calmement.

- Tu-tu ne m’en veux pas, hein ? balbutia Irvine un peu angoissé.

- Non, répondit-elle d’un air absent.

- Qu’est-ce qui ne va pas, Selphie ? s’inquiéta Quistis.

- Je vais bien, je suis juste… un peu fatiguée. C’est sûrement dû à l’excitation de la fête d’hier. Ne vous inquiétez pas pour moi, je… ça va aller…

- Mon Joobu d’amour, tu vas vraiment bien, hein ?

- Bien sûr, Irvine, continua t-elle de sa voix monocorde.

- Si je te demande ça, fit son ami, c’est parce que…

- Je n’ai pas tellement faim, finalement. Je vais vous laisser…

- Mais, Selphie !

- Quand la réunion du Conseil aura t-elle lieu ? demanda t-elle en se levant de table et en ignorant les protestations d’Irvine.

- A deux heures. Mais comment sais-tu…, commença Quistis avec perplexité.

- Je vous souhaite un bon appétit, à tout à l’heure. »

Ayant ainsi conclu la discussion, Selphie s’éloigna de la table et sortit de la cafétéria d’un pas mécanique.

« Mais, comment savait-elle que Squall avait prévu une réunion du Conseil aujourd’hui ? demanda finalement Quistis. On ne le lui avait pas encore dit, que je sache…

- Euh, Squall a dit hier soir qu’on en reparlerait "demain", c’est à dire aujourd’hui… Selphie a dû supposer qu’il organiserait une réunion cet après-midi…, tenta de deviner Zell.

- Ma petite Selphie… elle… elle est vraiment bizarre depuis ce matin ! soupira Irvine. Vous avez vu le comportement étrange qu’elle a ?! »

 

 

*****

 

 

Prise d’une soudaine nostalgie, Selphie se rendit à son ancienne salle de classe au premier étage. Dans le couloir, Seifer discutait avec ses amis Fujin et Raijin.

« C’est vraiment bizarre, ça ! déclara Raijin. N’est-ce pas que c’est bizarre, Fujin !

- Affirmatif ! approuva t-elle pour une fois au lieu de décocher un coup de pied à son ami.

- Le plus étrange, c’est que cela avait l’air plus vrai que nature ! insista Seifer.

- J’espère que ce n’est pas un rêve prémonitoire…

- Raijin, tu crois vraiment à ces idioties ?! Imbécile ! ponctua la Conseillère Disciplinaire d’un coup de pied droit dans le tibia de Raijin.

- Ouille…

- Tais-toi, Raijin ! fit la tigresse en voyant Selphie arriver.

- Ouille, répéta le Garde en Chef Raijin en recevant un autre coup dans le tibia.

- Hum ! » conclut Seifer, qui en avait mal pour Raijin rien qu’à le regarder se faire maltraiter par sa fiancée.

Les trois collègues se turent en attendant que Selphie passe son chemin. Cette dernière tourna la poignée de la porte pour entrer dans la salle de classe des élèves de dernière année, mais c’était fermé à clef.

« Qu’est-ce que tu veux ? demanda Fujin de son habituel ton cassant.

- Je… voulais juste entrer pour voir… si c’est possible, bien sûr…, répondit timidement Selphie.

- Négatif ! Et d’ailleurs, que veux-tu voir là-dedans ?

- Je ne sais pas. Voir un peu de mon passé, peut-être… ?

- Les salles de cours sont fermées à cette heure-ci, expliqua Seifer. Personne n’a le droit d’y entrer.

- Mais tu as sûrement la clef de cette porte, tenta Selphie.

- J’ai la clef, oui. Mais je ne vois pas ce que tu pourrais faire dans cette salle. Vas plutôt déjeuner ! »

Selphie n’insista pas davantage et prit l’ascenseur pour revenir au rez-de-chaussée. Seifer et ses deux amis reprirent le cours de leur conversation.

« Vous vous rendez compte ? C’est presque amusant ! conclut Seifer peu après.

- Je ne crois pas que "amusant" soit le mot juste… dit Fujin, dubitative.

- Seifer, tu as assisté à ta propre mort ! rappela Raijin d’une voix un peu angoissée. Même si ce n’était que dans un rêve, je trouve que c’est plutôt… inquiétant…

- Moi, je trouve ça marrant ! » ricana l’intéressé.

 

En sortant de l’ascenseur, Selphie vit Ellone qui se dirigeait vers la bibliothèque. Elle courut la rattraper pour lui parler de l’étrange vision qu’elle avait eu ce matin en sortant de la salle de bain. En entendant le récit, Ellone en fut muette de stupeur et Selphie dut l’appeler plusieurs fois pour la faire revenir à la réalité.

« Selphie, murmura Ellone perplexe. Je dois t’avouer que depuis quelques jours… Eh bien, je pense que j’arrive à me projeter dans l’avenir et plus seulement dans le passé. Mes visions ne sont pas très claires cependant – peut-être parce que l’avenir reste encore à être construit en grande partie – mais moi aussi je me suis vue à l’âge de cinquante ans. C’était assez flou comme je viens de te le dire, mais j’ai eu l’impression que ce monde futur était froid, violent et… sans aucun espoir…

- Est-ce que… tu crois qu’Ultimécia est responsable de… Peut-être que sans le savoir, la BGU vient de recueillir un monstre déguisé en petite fille innocente !

- Je… je ne sais pas…

- Et… cette machine dont le professeur Geyser nous avait parlée, il y a dix ans. Qu’en est-il ? demanda Selphie. La machine qu’il est sensé inventer dans le futur, cette machine capable d’envoyer la conscience d’une personne dans le passé…

- Mon oncle a interdit au professeur Geyser de continuer des recherches sur ce sujet. Il dit qu’une telle machine est trop dangereuse pour être inventée.

- Et il a tout à fait raison ! déclara Selphie de plus en plus admirative devant le président Loire. Mais… et si jamais Geyser continuait ses travaux en cachette ?

- En ce moment, il est trop occupé sur un autre sujet : il veut étudier et trouver un moyen d’arrêter la synthèse de monstres sur notre Lune ! De toutes façons, la pièce maîtresse lui manquerait pour créer cette machine de voyage temporelle, et il n’est pas prêt d’avoir cette pièce !

- De quelle pièce parles-tu ?

- De moi, bien sûr ! » fit Ellone avec un sourire entendu.

Selphie rit nerveusement à cette remarque, puis elle se rendit à la Bibliothèque en compagnie d’Ellone. Tandis que cette dernière parcourait des yeux les rayonnages à la recherche d’un livre, Selphie s’assit devant l’un des ordi-pupitres de la salle de lecture et se connecta au réseau interne de la BGU. Après un certain moment passé à lire les messages du forum de discussion et à naviguer dans les pages intranet des étudiants, elle retrouva le sourire. Tout cela lui rappelait sa jeunesse !

Au bout d’un moment, Selphie éteignit l’ordinateur en soupirant, salua Ellone et sortit de la Bibliothèque. Elle se sentait vraiment mieux maintenant ! Et elle commençait même à avoir faim. Elle se rendit donc à la Cafétéria, prit un sandwich, se plaignit du bruit qu’il y avait dans la salle mais sans prendre la peine de chercher l’origine de ce bruit, puis elle se dirigea vers l’aile des dortoirs, tout en faisant attention à ne pas se faire remarquer avec son sandwich car il était interdit d’emmener de la nourriture et des boissons dans les chambres.

Arrivée sans encombre dans son dortoir, elle déballa son sandwich et le mordit avec appétit. Tout en mangeant, elle alluma son ordinateur et se mit en tête de commencer son article pour le magazine d’Esthar qui l’employait à temps partiel. C’est alors qu’elle vit qu’elle avait déjà écrit cet article pour Esthar Maniacs, elle avait même fini de l’écrire à 11 heures moins le quart d’après le rapport de son ordinateur ! Et d’après ce même rapport, elle avait imprimé ce document en un exemplaire… Selphie posa son déjeuner sur la table et se mit à chercher fébrilement le papier qu’elle était sensée avoir imprimée et dont elle ne se souvenait absolument pas ! Elle le retrouva, froissé en boule, dans la corbeille à papier posée près du bureau.

 

 

*****

 

 

Irvine venait à peine de finir de déjeuner lorsqu’il vit que Selphie était revenue à la cafétéria pour y acheter un sandwich. Il laissa son plateau sur la table et se dépêcha d’aller la rejoindre dans la file d’attente du comptoir. Comme il n’avait pas débarrassé la table de son plateau, un robot-serveur se précipita vers la table pour s’en charger. Irvine et le robot, aussi pressé l’un que l’autre, se rentrèrent dedans. Irvine tomba à la renverse, voulut se rattraper à une table mais ne put que la faire basculer sur le robot. Une cafetière remplie vola depuis la table renversée et le liquide aspergea les circuits de l’automate qui disjoncta et se mit en tête de débarrasser toutes les tables de tout ce qui s’y trouvait, y compris des étudiants qui étaient assis autour des tables…

S’ensuivit une scène d’apocalypse qui ne fit pas se retourner Selphie. Son sandwich à la main, elle sortit tranquillement de la cafétéria en se disant qu’il y régnait beaucoup de bruit ce jour-là et décida donc de se rendre dans sa chambre pour déjeuner en paix.

A la cafétéria, Irvine était toujours aux prises avec le robot devenu fou. Ayant laissé son fusil le plus puissant à Esthar, le jeune homme sortit finalement son pistolet de rechange et acheva le malheureux robot avant qu’il ne fasse plus de dégâts. Alertée par le bruit qui régnait dans la salle depuis quelques minutes, la Conseillère Disciplinaire de la BGU arriva en courant dans la cafétéria et dispersa avec autorité les étudiants rassemblés autour de la carcasse du robot hors-service.

« %$£# ! » jura-t-elle en voyant l’état de l’automate. Elle avisa Irvine tout près de là et lui demanda des explications.

« Je… je n’y ai rien compris, Fujin…, balbutia-t-il en réponse. Il s’est mis à débloquer et à attaquer les étudiants !

- Est-ce que quelqu’un a vu ce qu’il s’est passé ? demanda Fujin aux alentours.

- Il… il est tombé… et a renversé de l’eau sur le robot… » répondit une étudiante encore sous le choc, en désignant Irvine.

Fujin se retourna vers ce dernier, qui ne savait plus où se mettre.

« Je suis désolé, je ne savais pas, s’excusa-t-il.

- L’ignorance n’est pas une excuse ! » répliqua Fujin durement.

Comme Irvine n’était pas un étudiant de la BGU, la Conseillère Discipinaire ne put ni lui mettre un blâme, ni le renvoyer, et encore moins le menacer de l’envoyer dans le bureau du proviseur. Mais le regard qu’elle lui lança à ce moment-là valait toutes les menaces du monde…

Finalement, elle appela d’autres robots-nettoyeurs pour remettre la salle en ordre et débarrasser le sol du robot hors d’usage.

« Dispersez-vous ! ordonna-t-elle ensuite aux étudiants. L’incident est clos, il n’y a rien à voir !

- Je suis vraiment désolé, répéta Irvine.

- Laisse tomber, c’est fini, répondit Fujin en sortant de la cafétéria.

- Pfiu ! T’as eu de la chance, mon vieux ! déclara Zell en s’approchant d’Irvine une fois Fujin partie. J’ai bien cru qu’elle allait t’égorger sur la place publique, juste pour l’exemple !

- Hum… » remarqua Quistis, influencée par "cet introverti de Squall" comme l’appelait Selphie.

 

 

*****

 

 

Irvine venait de sortir de la cafétéria et se dirigeait vers les dortoirs. En chemin, il croisa Seifer qui partait à toute allure vers le hall d’entrée. Environ un quart de seconde plus tard, ce fut une jeune fille rousse (très mignonne mais un peu jeune pour lui) qu’Irvine croisa. Elle aussi marchait à grande vitesse, essayant sans doute de rattraper Seifer sans devoir courir pour ce faire (courir étant défendu dans la BGU).

« Monsieur Almasy, attendez-moi s’il vous plait ! » appela t-elle.

Seifer Almasy, sans aucun doute possible, l’avait entendue. Mais au lieu de l’attendre, il pressa au contraire le pas, courant presque.

Irvine se demanda ce qu’il se passait, mais il continua son chemin. Car le cas de Selphie l’inquiétait bien plus que la conduite étrange de Seifer.

En arrivant dans leur chambre, Irvine vit la jeune femme qui pleurait, au bord de l’hystérie, assise à même le sol. Il fut soudain pris de panique ; Selphie se montrait toujours si souriante et enthousiaste qu’elle en devenait agaçante parfois, et même si son caractère avait un peu mûri depuis ces dix dernières années, elle n’avait encore jamais été dans un tel état de… dépression nerveuse. Il se précipita près d’elle, la pressant de lui dire ce qui n’allait pas. La voix entrecoupée de sanglots, elle parvint à hoqueter « Ir-Irvine, regarde… » puis lui tendit un morceau de papier froissé. Mais avant qu’il n’ait eu le temps de le prendre pour y jeter un œil perplexe, Selphie serra le poing autour du papier et enfouit sa tête dans le cou d’Irvine pour calmer ses pleurs.

« - Je suis en train de devenir folle ! déclara t-elle entre deux sanglots.

- Qu’est-ce que tu racontes ? Tu-tu vas très bien ! la contredit-il d’une voix pourtant peu assurée.

- J’ai écrit cet article ! » répétait Selphie entre deux sanglots, d’un air perdu et désespéré. Un désespoir peut-être exagéré du point de vue d’un spectateur extérieur, mais Selphie ne pouvait s’empêcher de sentir ce désespoir, cette peur insensée qui lui agrippait leur cœur – mauvais pressentiment. Très mauvais pressentiment.

« - Je l’ai écrit ce matin, continua t-elle. Je l’ai écrit ce matin, et je l’ai imprimé, et puis je l’ai froissé, et je l’ai jeté à la poubelle, et… et… et je n’arrive PAS à me souvenir d’avoir fait tout ça ! Et… et puis, il y avait… ce matin, dans la chambre, il y avait… »

Elle ne put finir sa phrase, elle ne parvint pas à prononcer le nom d’Ellone, ni à expliquer clairement la situation à Irvine, puisqu’elle-même ne comprenait pas la situation. Elle ne put que se remettre à pleurer inutilement. Dieu, qu’elle détestait être inutile à ce point !

Irvine lui prit le papier des mains, le détachant doucement des doigts crispés de Selphie. Tandis qu’elle continuait à sangloter sur son épaule, il essaya de lire le papier et de trouver un sens à tout ça. N’y parvenant pas, il laissa le papier tomber lentement à terre, tel une feuille superflue qui mourait en automne. Irvine serra dans ses bras la jeune femme dont les pleurs se calmaient progressivement. Il se pencha vers elle pour la regarder dans les yeux, elle détourna la tête, soupira une dernière fois puis sécha finalement ses larmes. Lorsqu’elle tourna ensuite le visage vers Irvine, elle affichait un tel calme et un tel détachement, que son ami en fut encore plus angoissé que lorsqu’il la voyait pleurer.

« - Je suis mûre pour l’asile, déclara t-elle tranquillement, avec même un début de sourire qui étirait ses lèvres pâles. J’ai des visions. Je fais des rêves toute éveillée.

- Il y a sûrement une explication ! s’exclama Irvine en s’emportant. Je ne comprends pas tout – non, en fait, je ne comprends RIEN à cette histoire. Mais je suis sûr d’une chose : tu n’es PAS folle !

- Certain ?

- Certain ! » affirma t-il en hochant la tête d’une façon déterminée.

Selphie parut songeuse.

« - Et si on rentrait pour commencer ? proposa t-il pour lui changer les idées. Je crois que c’est du surmenage, juste un peu de fatigue. Nous allons prendre un peu de vacances rien que tous les deux, j’ai encore deux jours de congé. On pourrait aller…

- Je veux rester ici ! l’interrompit Selphie en se levant.

- Oui, bonne idée. On ira là si tu veux… » approuva t-il, les yeux fermés, avec sur les lèvres un sourire satisfait qui montrait qu’il n’avait pas été attentif à la dernière phrase de Selphie. Puis il s’interrompit et les paroles de Selphie finirent par l’imprégner de leur signification. Il sursauta en ouvrant les yeux en grand. « Huh ? … Qu-Quoi ?! »

Elle était déjà installée devant son ordinateur portable allumé, ses doigts voletant de touches en touches comme des papillons qui goûtaient aux fleurs printanières.(1)

Penché par-dessus son épaule pour voir ce qu’elle faisait, Irvine comprit qu’elle venait de se connecter au réseau international et envoyait deux messages électroniques. Le premier était adressé aux bureaux du Esthar Maniacs pour les informer qu’elle s’absentait pour quelques jours mais que, comme d’habitude, elle leur enverrait son article par e-mail à temps pour publication. Le second message avait pour destination l’ordinateur central de l’appartement à Esthar City qu’elle partageait avec Irvine. Un ordinateur central était une sorte de robot-majordome qui gérait les autres appareils ménagers et électroniques d’une habitation – allant du poste de télévision au système d’alarme en passant par le chauffage ou l’ouverture des volets, par exemple. La technologie des ordinateurs centraux était encore assez récente, née à Esthar une dizaine d’année auparavant, mais elle s’était déjà propagée de part le monde en très peu de temps.

Irvine se demanda pourquoi Selphie contactait Rob – l’ordinateur central de leur appartement – mais n’eut pas à se le demander bien longtemps lorsqu’il put lire sur l’écran de Selphie les instructions qu’elle était en train de donner à Rob :

« Message à Robot personnel Ordinateur central version Bêta # xxxxx

Expéditeur : Selphie Tilmitt. Code d’accès : *****

code…… accepté

Commande 1 : envoyer bagages de Selphie et Irvine à la Balamb Garden University à l’attention de S. Tilmitt

Commande 2 : faire suivre courrier par porteur à la même adresse

Confirmation enregistrée

ESTHAR REMOTE ROB SYSTEM

Merci d’avoir utilisé nos services

Déconnexion »

Irvine n’en revenait pas.

« - Tu comptes rester ici alors ? demanda t-il d’une façon superflue, sachant quelle serait la réponse de Selphie.

- Oui.

- Je ne te comprendrai jamais ! soupira t-il en levant les bras au ciel.

- Personne ne te demande de comprendre, Irvinou… » répondit Selphie en se retenant de glousser de rire.

 

 

***

Notes : (1) Gargl ! Quelle métaphore bon marché ! >_< Mais j’ai rien trouvé de mieux et je voulais absolument une métaphore à mettre dans ce passage, alors… >_<

 

 

*****

 

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