La  Bibliothèque  de  la  ShinRa  corp.

 

 

Ma Philosophie de la Vie

par Angie

 

 

   La bêtise humaine est incommensurable. Les faiblesses des hommes, leur étroitesse d’esprit et leurs préjugés sont incroyables. Pour la plupart, l’univers se résume à une lutte entre le Bien et le Mal, et le bon choix à faire est de se battre pour le Bien. Ha ! Laissez-moi rire de cette méprisable conception de la vie !

Je suis un scientifique avant tout, je n’ai pas à juger ni être jugé. La justice, le Bien, le Mal, la vie, Dieu, le tofu, ils sont tous des conceptions humaines. Oui, même le tofu.

Mais pourquoi les humains ne peuvent-ils comprendre que l’absolu est tout ce qui compte, tout ce qui restera une fois que toutes ces conceptions, tous ces préjugés, tous ces humains eux-mêmes, seront anéantis. La mort est absolue, le Mal est absolu, le Bien n’est qu’une utopie, et la vie bien peu de chose. Mais surtout la force de la science va au-delà de tout et tous. C’est pour ça que j’ai consacré ma vie entière à son étude dévouée, c’est pour ça que j’ai tout donné à la science, et surtout offert mon fils.

   Je l’envie. Je l’envie car il a la force que la Nature –cette garce !– me niait, il possède la physique que j’aurais voulu avoir. Et surtout, il passe son temps à exercer une activité des plus plaisantes. Tuer. Non pas que je n’aie jamais enlevé la vie à aucun être, ou provoqué la mort d’aucun humain. Mais il y a une grande différence entre ôter la vie et tuer, comme il y a une grande différence entre une souris de laboratoire et un humain. Si vous ne voyez pas la différence entre une souris et un humain, veuillez vous acheter une paire de lunettes de vue, ou bien c’est que vous avez besoin de réviser votre période "petit enfant qui découvre son environnement". En revanche, si vous n’avez pas encore ouvert les yeux à toutes les possibilités qu’offre la réflexion philosophique, je vais éclairer votre esprit obscure en vous révélant la différence entre ôter la vie et tuer.

Faisons une métaphore simple et accessible même à vous, Esprits inférieurs au mien : ôter la vie, c’est pareil à une branlade effectuée en cachette. Et tuer est aussi un acte plaisant mais disons plus "interactif", à deux. Avez-vous compris ? Pas encore ?! Eh beh, j’ai pourtant essayé de me mettre à votre niveau, d’utiliser des termes si familiers que j’en suis devenu vulgaire et vous ne saisissez même pas ?!

Reprenons tout ça, alors.

Tout est dans la manière de faire, sombres Esprits lents et peu gâtés par la Nature ! Tout est dans la manière, voyons ! Enlever la vie à un être vivant est simple, mécanique, presque pragmatique. Une seconde avant, il est vivant ; la seconde d’après, pouf ! il est mort. (Comme je le disais plus haut, la vie est bien peu de chose !) En revanche, tuer ! Ah, tuer est tout un art, toute une technique. Il y a ceux qui le font bien, et ceux qui ne savent pas le faire, comme il y a des bons et des mauvais baiseurs. Lui est un excellent bais… euh, je voulais dire : un excellent tueur. Le seul problème, c’est qu’il ne s’en rend même pas compte, cet idiot ! Il tue par nécessité ou par folie. Oh, mais il ne faut pas tuer sur un coup de tête ou par nécessité, Sephiroth ! Il faut savoir apprécier tous les plaisirs de la vie, et tuer est l’un des plaisirs suprêmes.

J’aimerais parfois être à sa place, sentir le sang humain et la Mort guerrière autour de moi, sur le champ de bataille. Et non voir sur mes doigts le sang gluant, désagréable, de mes misérables cobayes dans ce laboratoire aseptisé ; ou sentir la Mort de vieillesse tournant autour de moi, attendant son heure pour venir me réclamer, moi, vieil homme affaibli physiquement mais qui a encore tant de choses à faire dans le peu de temps qu’il lui restera à vivre son existence de génie scientifique.

Le sang de la bataille. Le sang, source de vie et de mort. Le sang qui giclerait sur mon visage, mes lèvres entrouvertes, sur mon visage où se lirait un sourire de satisfaction absolue. Je voudrais être à sa place, trancher les membres de mes adversaires sans aucune merci. Entendre leurs cris de peur, de souffrance, puis leur couper la tête pour faire mourir le cri dans leur gorge tranchée.

Saviez-vous que lorsque la tête d’une volaille était coupée, elle pouvait encore courir quelques instants – affolée, se raccrochant désespérément à sa pitoyable existence de volaille. Ce qui est drôle, c’est que je me demande si la stupide créature comprendrait qu’elle a perdu la tête si on lui laissait voir son propre corps –détaché de sa tête– qui est en train de courir, là, devant ses yeux ébahis de volaille… ? En fait, les humains ressemblent beaucoup aux volailles, j’en suis sûr.

Quoi qu’il en soit, j’arrête ici mes digressions pour revenir à mon argumentation principale.

L’art de Tuer n’est pas une activité solitaire, il requiert deux participants. Le tueur et le tué. Ne croyez pas que le tueur se contente de buter le tué, et que ce dernier se contente de mourir. Il y a mourir et mourir. Pour que tout soit parfait, le tué ne doit pas mourir trop vite, ni trop lentement. Il y en a certains qui meurent trop vite. Ceux-là sont des tricheurs et des voleurs : ils enlèvent à leur tueur tout le plaisir de l’Art. C’est une honte car ils volent au tueur ce qui lui revient de droit, ce qu’il a mérité en tant que tueur : la jouissance de voir mourir son adversaire, pas trop vite, et surtout pas trop dignement. Mais oui, où serait le plaisir si le tué meurt avec les honneurs, sans même supplier une seule fois pour sa vie ! Ce serait injuste !

Mais il y a pire : ceux qui crèvent trop lentement, devenant de véritables boulets pour leur bourreau. Ils geignent, appellent, me donnent une migraine infernale à crier pour s’attirer ma pitié. Je déteste ça, j’en ai fait l’expérience de par le passé. C’est loin d’être agréable, croyez-moi !

Et même le contact grisant du sang et l’odeur de la Mort ne peuvent couvrir le bruit de leurs lamentations. Rien que d’y repenser me donne froid dans le dos !

Avez-vous déjà essayé l’énucléation oculaire en ayant en bruit de fond des hurlements de douleur ? Il n’y a rien de plus agaçant que je connaisse ! Une telle opération nécessitant calme et précision ne peut être que dérangée par un tel vacarme ! Et après, ils s’étonnent que l’œil que j’ai éborgné ait été mal recousu !

Bref, j’ai fait toute cette analyse afin de vous démontrer ceci : aucune conception humaine n’est absolue. Pour certains, le discours que je viens de tenir à l’instant est cruel, barbare, inhumain. Or, ce que je trouve inhumain, c’est l’hypocrisie. Pourquoi la notion de Bien et de Mal devrait être imposée par ces Héros, pourquoi sont-ils tellement certains d’être dans leur raison, sans même se demander la raison de nos actions à nous ?! Ils imposent leur notion de justice et de paix. Or ce sont eux qui ont déclaré la guerre et nous imposent leur vision des choses, sans nous donner droit au chapitre. Je n’appelle pas ça héroïsme ou justice. J’appelle ça une dictature de la droiture ! Tiens, j’ai fait une rime, ça sonne bien…

Ahem…

Et la moralité dans tout ça, me direz-vous. La moralité est aussi une conception propre à l’homme. Et en attendant d’aider mon fils à conquérir son but suprême, je vais finir ceci en vous donnant ma morale de l’histoire : Mangez du tofu, c’est excellent pour la santé si vous avez du cholestérol !

 

 

*****

 

Note de l’auteur :

Je n’aurais jamais dû faire passer Hojo pour un tortionnaire sadique dans la deuxième partie de cette fic, cela enlève tout le cachet de cynisme prestigieux qui caractérisait le début de mon texte ! Au fait, j’espère que vous avez compris maintenant que le narrateur de cette fanfic était Hojo, hein ?

Je ne sais pas si je dois rire de l’humour étrange contenu dans cette fic ou en avoir peur. Non, en fait, c’est moi qui me fais peur à moi-même. Le pire de tout, c’est la dernière phrase, je crois. La folle logique de Hojo avait été respectée jusque là, et il a fallu que je gâche tout par cette morale complètement démente ! N’empêche, cela fait le lien avec le début du texte, lorsque Hojo avait déjà mentionné le tofu comme étant une conception inventée par les humains. Je ne sais pas pourquoi j’ai parlé de tofu dans ce texte parce que ça n’a vraiment rien à voir avec le reste. Peut-être était-ce là une envie inconsciente de ma part de manger du tofu… ? Mais envie de tofu ou pas, étant donné que cet aliment ouvre et clôture ma fic, ça tombe bien car la boucle est bouclée, en quelque sorte !

Pour votre information, l’énucléation oculaire consiste à enlever l’œil de quelqu’un. Très joli terme pour une bien jolie opération esthétique, n’est-il pas ? (Si vous n’avez pas encore compris, j’étais ironique, là !)

Toujours pour votre information, les volailles ont effectivement cette réaction de se mettre à courir lorsqu’on leur tranche la tête ; le sang gicle partout et elles galopent comme des furies avant de mourir d’une hémorragie. C’est pourquoi il faut bien les tenir lorsqu’on veut les tuer en leur coupant la gorge. Sinon, ça fait désordre, cela fait vraiment désordre.

En fait, laissez tomber, ne cherchez pas à comprendre cette fic. Cela vaut mieux pour votre équilibre mental. En essayant de comprendre, vous risqueriez d’approuver ma vision des choses (oups, je voulais dire, la vision de Hojo !), et je ne veux surtout pas de cela. Ne soyez pas contaminés par mes accès de… comment appelle t-on ça… ? De folie douce, peut-être ? Ou de mégalomanie cynique ? Oui, je trouve que ce dernier terme sonne bien.

Ne vous inquiétez pas, ne me fuyez pas non plus, car la majorité du temps, je suis tout à fait dans la norme. Et je peux même me montrer très barbante tellement je suis "normale", parfois !

Un autre conseil : ne suivez PAS mon exemple, ne vous couchez pas à 4 h30 du mat’ après avoir écrit une fic sur Suikoden 2 en état de quasi-transe (cf. ma fic "La Voie des Etoiles") et surtout évitez d’être réveillés avant 9 h30 de la manière la plus désagréable qui soit ! Non, je ne vous expliquerai pas comment j’ai été réveillée, c’est une histoire trop longue et trop personnelle pour être racontée ici. Quoi qu’il en soit, le manque de sommeil et ce réveil forcé n’étaient finalement que des chaînons d’une longue série d’évènements qui m’ont conduite à écrire cette fic du point de vue de Hojo. La principale raison, c’était que j’avais surtout BESOIN de prendre de la distance par rapport aux fics comiques que j’ai écrites sans arrêt depuis l’ouverture de mon site web, il y a un peu plus de deux mois. Et l’horrible réveil après moins de 5 heures de sommeil n’a été qu'un "déclencheur" à l’écriture de cette fic. Considérons-la comme la meilleure (et la moins chère !) des solutions que j’ai trouvées pour rester sur le fil du rasoir entre simple excentricité et folie complète.

J’espère que les jeunes enfants n’ont pas lu cette fic (ni ces notes, d’ailleurs !), je l’espère vraiment…

 

 

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