La Bibliothèque de la ShinRa corp.
Damnation
CHAPITRE TROIS
Je me rendis rapidement compte de l’endroit où nous étions. Pendant les années que j’avais passé en léthargie, assommé par la dislocation de la Reaver, on avait construit un tombeau à William. Et je connaissais l’endroit où était établi ce tombeau… La nef de la cathédrale enchâssée dans l’architecture de la forteresse de l’ordre Séraféen. Le gisant sculpté sur l’autel de pierre tenait la Soul Reaver physique où nous étions enfermés.
Des années s’écoulèrent dans l’ennui le plus total. Parfois, quelque pèlerin venait se recueillir devant le tombeau du jeune roi martyr, et nous hurlions, sentant l’éclat de son âme médiocre briller, hors de portée des flammes bleues que nous faisions danser sur le pourtour de la lame vampirique.
Enfin, il y eut un événement qui vint nous distraire de notre morosité. Les doubles portes d’acier donnant sur la nef s’ouvrirent, non sur un prêtre ou un chasseur de vampires, mais laissant passer une créature à la peau bleue, calcinée, aux mains trifides, au corps sec, aux yeux blancs. Raziel, moi-même, ma troisième incarnation, encore inconsciente du terrifiant destin qui allait lui échoir. Et scellée en son être invincible, la Reaver spectrale était… inconsciente. Cette masse d’âmes de Raziel, qui faisait pendant à notre communauté infinie, avait été plongée dans une profonde léthargie par quelque terrible choc. Désormais faible et pataude, elle était réduite au statut de lame lumineuse, un simple outil qui sortait du bras du Messie de Nosgoth lorsque celui-ci était en pleine possession de ses moyens, et dépassait en permanence de ses griffes dans le plan spectral.
La Reaver, invisible, endormie, se mit à battre la cadence. Sa puissance entra en flux et reflux, la marée d’âmes en retrait se rapprochant par heurts du retour à la conscience, tandis que Raziel approchait du tombeau de William. Dans la Soul Reaver physique, encore affaiblis par le choc qui avait cassé la lame en deux, nous restions attentifs, observant le vampire des âmes baisser les yeux sur le gisant… et sur nous. Il posa ses griffes sur la poignée de la Reaver du mausolée de William le Juste ; sa lame spectrale réagit, apparut. Et nous comprîmes nos semblables, l’infinité de Raziels scellés dans cette Reaver réduite à l’état d’arme spirituelle, qui revenaient à la vie.
- Quel est l’événement qui a bien pu vous plonger dans un si profond sommeil ? leur demandai-je.
- Nous avons souffert, répondirent-ils. Nous avons beaucoup souffert. Notre dernier souvenir conscient, c’est Kain frappant un autre Raziel… Et puis le néant.
Pour la première fois, le Raziel encore non enfermé comprit la vraie nature de cette entité, sa soif, sa colère face à un si long exil. Les milliards de milliards de milliards de Messies de Nosgoth qui étaient nos doubles hurlaient leur rage, tentaient de posséder leur précédente incarnation. Ils commencèrent à pomper, à pomper, à aspirer implacablement l’énergie spirituelle du malheureux, tels des vampires communs s’abreuvant à la carotide d’un être humain.
- Ne fais pas attention, me dit le Raziel qui m’avait réveillé. C’est toujours pareil. Ils font ça à chaque cycle. Enfin, nous allons faire ça à chaque cycle, puisque c’est nous en plus âgés.
Malgré tout, je commençai à ressentir la même ire instinctive, et je bus, comme l’autre foule de moi-même qui m’environnait. Alors que nous gagnions en force, sans pourtant étancher notre soif infinie, la Soul Reaver physique dans laquelle nous demeurions se reconstitua, son extrémité brisée se souda sous notre effort commun. Elle était intacte. Sentant cela, nous relâchâmes notre étreinte, imités par la lame intégrée au bras de Raziel. Nous étions revigoré, et je vis venir vers moi le Raziel du précédent cycle, celui qui m’avait accueilli.
- Ca va, Raziel ? lui demandai-je.
- Pas plus mal que toi, Raziel, répondit-il.
Nous rîmes. Et nous sentîmes que la Reaver du Raziel dont elle et nous avions aspiré l’énergie avait gagné en force. L’infinité de Raziels qui la constituaient avaient retrouvé la conscience, et leur volonté propre.
Raziel saisit la Soul Reaver où nous étions, autour de laquelle serpentaient nos esprits et ceux de l’autre infinité. Il bondit devant le spectateur de la scène :
- Que m’as-tu fait, Mœbius ? Est-ce là un de tes pièges ?
- Mon piège ? répliqua le vieillard. Tu oublies que c’est Kain, et non moi, qui t’amena en ces lieux. Pendant que tu maudis la seule âme de Nosgoth prête à te guider et t’assister, Kain se rit de ta témérité et de ton désarroi !
Raziel brandit les trois Soul Reavers associées.
- Ces lames… nouées dans une sinistre étreinte, ont inspiré le cœur dans la terreur de créatures bien plus…
Il tapota de sa griffe le crâne de Mœbius, qui, horrifié, se replia sur lui-même.
- … solides… que toi, vieil homme. Réunies, je n’ose imaginer leur effet sur le fragile écrin de ton âme !
- Tue-le ! avons-nous tous crié. Tue-le ! C’est la cause de tout !
Dans le même temps, je compris enfin la terreur de Mœbius. Il n’avait pas peur à cause de l’absence de son bâton… Il pensait aux Soul Reavers capables de changer le cours de l’histoire.
- Raziel, gémit Mœbius, je te supplie de retenir ta main. Jamais je ne le voulus. Je n’ai chercher qu’à t’aider dans ton juste combat !
Sur ce, il arbora un sourire si hypocrite et faux que je ne compris pas comment j’avais pu me refuser à l’assassiner.
- Tu trembles, Mœbius ? s’étonna Raziel. Où donc est passée ta morgue ? Tu as commis une fatale erreur en abandonnant ton si précieux Bâton… Serait-il l’unique source de ton courage ?
- Ecoute-moi, Raziel ! s’exclama le Gardien du Pilier du Temps. Mesure la portée de tes actes ! J’ai pris tous les risques en paraissant devant toi… sans défense… afin de prouver mes bonnes intentions. S’il reste une ombre du Séraféen que tu fus, tu ne me tueras pas. Tandis que tu me toises, ton ennemi s’échappe !
- N’aie de crainte pour Kain, vieil homme. Il te suivra bientôt aux Enfers. Tu avais raison, la mort a toujours le dernier mot.
Mœbius parut se résigner, alors que la Soul Reaver où j’étais enfermé se levait pour l’occire, et murmura :
- Soit. La Roue du Destin l’exige.
- Qu’as-tu dit ? s’enquit Raziel, surpris, interrompant son geste.
- Non ! nous exclamions-nous. Raziel ! Tue-le ! Ne te laisse pas avoir !
Mais bien entendu, le vampire des âmes ne pouvait nous entendre ; il écouta les boniments que lui servait Mœbius, lequel, voyant enfin une échappatoire, s’en donnait à cœur joie.
- La Roue du Destin… disait-il. L’inexorable cycle de morts et de réincarnations auquel sont soumis tous les êtres vivants. Nous servons le même dieu, Raziel.
Se redressant, le vieil homme conclut :
- M’abattre serait priver Dieu de son plus fidèle serviteur… Et je crains que même toi ne puisses t’y risquer.
- Tes petits jeux commencent à me lasser, Mœbius. Pour l’heure, je me contenterai de ta crainte… Kain m’attend !
Raziel jeta la Soul Reaver physique sur le sol. Brutalement séparés de l’autre lame spectrale, nous soupirions… Et nous entendîmes alors le discours de Mœbius, pendant que sa marionnette s’éloignait.
- Va, Raziel. Poursuis Kain et détruis-le, au nom du dieu unique que nous servons tous deux. Prêtre Séraféen tu fus, assassiné, profané, banni et ressuscité dans son immense miséricorde, tu es à présent son plus puissant instrument de châtiment et de rédemption.
- Ma vengeance est une motivation suffisante, vieil homme, répliqua Raziel, déjà loin.
Sur un geste magique de Mœbius, les doubles portes d’acier se refermèrent. Il marmonna :
- Eh bien, il s’en est fallu de peu, mon petit démon bleu ! Mais je puis te promettre que c’était la première et la dernière fois que tu m’avais à ta merci…
Le Gardien du Temps se téléporta. Impuissants, nous ne pûmes que maudire la naïveté que nous avions montré dans ce passé qui nous paraissait déjà si lointain.
Deux jours plus tard, une autre personne pénétra dans le mausolée du roi William. Ce vampire, torse nu, un harnais de cuir rabattant sur son dos une magnifique cape rouge, avec de longs cheveux blancs, des arcades sourcilières étirées en cornes et une peau superbe, dont la texture évoquait à la fois le marbre, le bronze et l’or, nous le connaissions si bien…
Un croisé de Mœbius s’avança pour lui barrer la route, brandissant une épée légère.
- Goûte à mon acier, vampire !
Kain poursuivit son chemin, imperturbable et théâtral, pendant qu’un projectile d’énergie télékinésique qu’il venait de matérialiser envoyait le garde se fracasser la nuque contre une colonne, dans une gerbe de sang. Il bougea à peine un doigt pour ouvrir par la pensée le second jeu de doubles portes d’acier, juste devant le mausolée.
- Tu es là-dedans, Raziel ? dit Kain en s’approchant de la Soul Reaver restée au sol. Je sais bien que tu ne peux pas me répondre… As-tu compris, à présent ?
Si je comprenais ! Si seulement, à l’instant fatidique, j’avais eu la force de dévier la lame meurtrière pour l’envoyer frapper autre chose que le corps de Kain…
- Quelle tragique ironie, murmura Kain. Toi, le Raziel du futur du passé du passé du futur, scellé à jamais dans la Soul Reaver, tu connais déjà les aboutissants de cet abominable complot. Mais le Raziel qui va arriver, dans le simple but de se venger, celui-là ne connaît pas tout cela. J’ai peu de temps pour lui faire comprendre… Je dois lui expliquer avec assez de force pour qu’il m’épargne ! Et cependant, je ne dois pas trop en dire à ton malheureux toi de l’avenir de tes souvenirs, car cela créerait de trop grandes modifications dans le flot du temps.
L’Empereur déchu de Nosgoth se saisit de la garde de l’épée ; nous ne nous débattîmes pas. Après tout, c’était dans sa paume que reposait la clé de notre destin.
- Tout va se jouer dans un instant, déclama-t-il. Essayez de dévier la lame de ma gorge, dans la mesure de vos forces spirituelles. L’infinité d’autres Raziels qui sont la Reaver spectrale portée en permanence par le Raziel qui viendra dans un instant appréhendera toute la noblesse de mes intentions. Ainsi, avec votre aide, votre alter ego pourra peut-être me pardonner, se sauver lui-même, vous secourir et mener, par son statut de Messie, les terres de Nosgoth sur la voie de la rédemption.
Kain déposa la Soul Reaver où nous demeurions sur la tombe, resta debout, songeur, attendant qu’advienne son destin. Quelques minutes plus tard, la tragédie si soigneusement ourdie commença pour de bon. C’était le lever de rideau. Moi et tous les autres Raziels, nous nous concentrions afin de jeter toutes nos forces dans la bataille contre le futur immuable.
Les deux portes d’acier s’ouvrirent. Une fois de plus sur le circuit éternel de l’histoire, ce cruel recommencement, je me vis franchissant le seuil, pénétrant dans la nef. Raziel révoqua la Soul Reaver spectrale imprégnée d’énergie élémentaire de lumière, elle se rétracta docilement en lui. Puis il se pencha, touchant la nuque brisée du garde que Kain avait tué en entrant.
- Montre-toi, Kain ! lança le vampire des âmes.
- Je suis ici, Raziel.
Ma précédente incarnation marcha à grands pas, franchissant sans même le remarquer le seuil des secondes doubles portes, approchant du tombeau, de son créateur et de la Reaver où je demeurais.
- C’est en cet endroit que tout se joue, déclara Kain. Tu ne peux comprendre l’ivresse, la magnitude et la tragédie de ce moment. Et tu le dois cependant, si tu veux sauver Nosgoth de la fange dans laquelle il s’enfonce… inexorablement…
- Il n’entend que ceci, Kain, dit Raziel. Que Mœbius et toi m’ayez amené ici signifie simplement qu’aucun de vous deux n’est digne de confiance !
Il tourna le dos à Kain.
- Je ne sais pas qui tire les ficelles, poursuivit-il, mais cela n’a guère d’importance, car je les ai rompues. Je suis désormais seul maître de mon destin !
- Si seulement c’était si simple… soupira le vampire à la peau marbrée.
- Ton fatalisme est lassant, Kain.
- Et profondément enchâssé, Raziel ! Tu dois comprendre. Notre présence n’affecte en rien l’Histoire. Nous sommes réunis car nous le devons ! Nous nous rencontrons toujours ici ! L’Histoire est inflexible. Jette un rocher dans un torrent, l’eau le contourne comme s’il n’avait jamais existé. Nous sommes des cailloux, Raziel. Nous avons encore moins l’heur de détourner le cours du temps. Le courant est tout simplement trop fort, Raziel !
Kain fit volte-face, se tournant vers le tombeau de William le Juste, le visage peiné.
- Cependant, comment expliquer William dans ce cas ? Le jeune prince adulé devenu tyran sanguinaire ?
Il prit la Soul Reaver dans ses griffes brunes. Patientant dans la lame, nous attendions notre heure.
- Dans mes jeunes années, poursuivit Kain, je fus témoin de son ascension, puis de sa conversion en Nemesis ! Qui ravagea Nosgoth !
En se retournant, le vampire donna un coup de Reaver dans le vent.
- Garde tes distances, Kain ! proféra Raziel, méfiant.
- Plusieurs années s’écoulèrent avant que j’eusse l’opportunité de retourner dans le passé, sans… sans réaliser que tout était orchestré par Mœbius. Me croyant sage, j’en profitais pour assassiner le jeune roi avant qu’il ne dévaste Nosgoth, et procurais ainsi à Mœbius le prétexte qu’il attendait pour déclencher sa croisade contre notre race.
Kain avança encore, tenant la garde en crâne démoniaque de la Soul Reaver dans une main, l’extrémité de la lame serpentine dans l’autre. Raziel recula d’un cran, lançant :
- Je t’avertis, pas un pas de plus !
- Cet acte insensé bouleversa le cours du temps, se lamenta Kain. L’avènement de Nemesis n’eut jamais lieu… et William mourut en martyr. Quant à moi, l’assassin vampire, je devins le fossoyeur de ma propre espèce. Mœbius en fut seul bénéficiaire.
Kain jeta un regard sur le vitrail central, un formidable triptyque présentant William le Juste, enveloppé de roses d’un rouge sanglant, affublé d’une auréole, croisant le fer avec Kain le vampire, bordé de crânes humains, dans un combat épique. Je levai le regard sur cette image avec d’autant plus d’émotion que j’avais assisté à la scène quelques années auparavant, intégré à la lame de la Soul Reaver brandie par William à la gauche du vitrail.
- J’avais tué un tyran pour en sacrer un plus noir encore, conclut Kain. Mais comment cela se peut-il ? Comment, si l’Histoire est immuable ? Cette pièce recèle notre réponse, Raziel…
L’Empereur de Nosgoth, sa peau vert et or veinée de brun luisant à la lumière des vitraux, marcha vers Raziel, présentant la Reaver.
- Mœbius initia ma rencontre avec William, mais il s’assura… d’abord ! … que nous serions tous deux armés de la Soul Reaver.
Kain marqua un temps d’arrêt, reprit :
- L’épée est la clé, Raziel. Deux de ses incarnations se croisent dans le temps et l’espace, créant un paradoxe, une discontinuité capable de faire vaciller l’Histoire !
Tout devint flou. La déformation temporelle affecta jusqu’à l’infinité de Raziels dont je faisais partie. Je gémis, alors que je voyais le Raziel qui faisait face à Kain à l’extérieur de l’épée se débattre : de son bras s’extirpait l’énergie élémentaire de lumière dont s’était récemment nourrie sa Reaver spectrale. Le torrent occulte nous submergea, des flots jaunâtres parcoururent les ténèbres où nous étions détenus.
- Quelle est donc ta sorcellerie ? fit Raziel.
- Pas la mienne, Raziel… argua Kain. La tienne. Tu n’as rien à craindre de moi, Raziel. Tous les atouts sont dans ton jeu !
Et sur ce, il présenta la poignée de la Soul Reaver à Raziel, qui la saisit, poussé sur les chemins du destin. En cet instant, la Reaver spectrale, ayant lâchée l’énergie de lumière élémentaire, s’unit une fois de plus à l’épée physique… Et à nous. Nous comprîmes que tout autant que nous, cette seconde infinité de Raziels était déterminée à ne pas se laisser faire, à détourner le cours de cette Histoire morbide et apathique, si la chose était possible.
- Alors peut-être devrais-je mettre ta sincérité à l’épreuve, disait pendant ce temps Raziel à Kain.
Il leva les trois Soul Reavers unies une fois de plus, frôlant la pomme d’Adam de son interlocuteur de la pointe de la lame. Puis il le fit reculer de force.
- Si ce que tu viens de dire est exact, tu devrais être terrifié ! Je pourrais te tuer céans !
- Tu vas même le faire, Raziel…
La pression de la réalité apparut autour de nous. Nous nous débattîmes, tentèrent d’influer le cours des choses…
- Que se passe-t-il ? s’enquit Raziel, soudain inquiet.
- Nous rencontrons notre destin, Raziel, l’informa Kain. Rien d’autre que le flot du destin réagissant autour de nous. L’histoire et nos destins fusionnent…
A cet instant, la Reaver partit, emportant le bras de Raziel. Kain se baissa, esquivant le coup de justesse. Mais l’arme et le membre de Raziel, rattachés inéluctablement, semblaient contrôlés par une force incommensurable.
Assis tout contre le gisant de William, plus vulnérable que jamais, Kain mettait à profit chaque seconde pour informer encore davantage son… adversaire ? fils ? ennemi ? ami ? lieutenant ? allié ? ou tout cela à la fois ? de la situation.
- C’est le moment d’éprouver la force de ta foi en ton libre arbitre, Raziel. Tue-moi maintenant, et nous devenons deux pantins, condamnés à une vie que d’autres contrôlent. J’étais voué à devenir le gardien de l’équilibre de Nosgoth ; tu devais en être le sauveur. Mais Mœbius altéra la trame de mon destin, et dès lors, la tienne connut le même sort.
Nous utilisions toutes nos forces pour empêcher un terrible futur de s’accomplir, avec le terrible sentiment qu’elles ne suffiraient pas. Deux infinité de Raziels, unis en lignes d’énergie bleue autour de la lame de la Reaver physique, plus le Raziel unique qui tentait désespérément de retenir les trois épées emportées par l’Histoire, n’étaient pas encore assez. Et pourtant, nous disposions de la Soul Reaver, l’unique moyen de modifier le cours du temps.
- Folie que tout cela ! protesta le vampire des âmes.
- Bats-toi, Raziel ! Cet instant peut n’être pas une fin ! Il peut devenir un prélude !
- Je… ne le peux…
- Tu en es capable, Raziel ! Cherche en toi et tu verras que tu l’es ! Tu as le pouvoir de réécrire nos vies !
Raziel leva les bras, la lame décrivit un arc ascendant… Des milliards de milliards de milliards de Raziels crièrent, persuadés que leurs efforts étaient vains, et continuant pourtant à lutter, lutter contre les circonstances même qui avaient conduit à leur présence.
Le néant.
*****
* Lire le chapitre 4
* Retour au sommaire de cette fic
* Retour aux fanfictions