La Bibliothèque de la ShinRa corp.
Le Chaos qui est en Moi
Chapitre IX : Le Train en marche
Enfin j’avais une chance, et bien sûr, j’ai tout gâché ! Je me sens tellement inutile. Pourquoi n’ai-je pas suivi les conseils d’Aeris, imbécile que je suis ?! Tout serait fini à présent ; mais non : je n’en ai fait qu’à ma tête, et nous voilà revenu au point de départ. Je crois même que c’est bien pire qu’avant…
J’ai l’impression que mon crâne va se dévisser – oh, ces migraines ! Ce mal de tête qui m’enserre comme un étau… ça ne m’était encore jamais arrivé, jusqu’à maintenant. Qu’est-ce qu’il se passe ?
Le temps semble distordu, j’ai tellement de mal à me rappeler le passé – l’avenir… Quand Séphiroth viendra t-il au monde ? Quand exactement l’expérimentation débutera t-elle ? Lucrécia va me prendre pour un dingue, mais il le faut – c’est impératif que je le sache… et elle est la seule personne à qui je peux demander ça.
*****
« - Lucrécia, dis-moi… quelle est la date d’aujourd’hui ?
- …jeudi 12. Pourquoi me demandes-tu cela ?
- Non… je veux dire : quel mois sommes-nous ?
- Pardon ?! »
Intriguée, Lucrécia s’approcha de Vincent. Comme il ne voulait pas la regarder face à face, il baissa les yeux – et il vit…
Lucrécia et lui s’étaient très peu parlé, après le mariage des deux scientifiques. Ils ne se voyaient que de loin, la blouse de Lucrécia était très large et Vincent n’avait pas remarqué, jusqu’à présent…
« - Tu – Lucrécia, tu es enceinte ! Oh, mon dieu… et c’est pour bientôt !
- Je… ne pensais pas que tu serais aussi effondré… En fait, si : je savais que tu en souffrirais… Je suis désolée, Vincent… Je comptais te le dire, mais un peu plus tard…
- Pour quand la naissance est-elle prévue ? demanda Vincent, d’un calme glacial.
- Euh… deux mois, oui, c’est ça : deux mois !
- Oh, non ! Sept mois déjà… Mais comment est-ce possible… je pensais que ton mariage, c’était il y a une semaine à peine ! Et… l’expérimentation, elle a déjà commencé bien sûr ?!
- … Oui, fit-elle en baissant la tête.
- Quand est-ce que tu comptais me le dire, alors ?! Lorsque ce monstre serait né, ou lorsque tu serais morte ?! cria soudain celui qu’elle prenait pour le toujours-calme-et-gentil Vincent.
- … mais… qu’est-ce que tu dis là… je… je ne comprends pas…
- Mais bon sang, Lu ! Il est trop tard, maintenant ! Tu te rends comptes qu’il est TROP TARD ?! … Oooh… ma tête… »
Vincent tomba à genoux, il prit sa tête entre ses mains en gémissant. Cette douleur atroce dans son crâne… Qu’est-ce qu’il lui arrivait…
Lucrécia hoqueta en essayant de retenir ses larmes.
« - Vincent, qu’est-ce qu’il se passe… pourquoi es-tu aussi en colère ?
- Vas t’en ! Hors de ma vue !
- Mais…
- Je ne veux plus te voir, femme de malheur ! »
Elle s’enfuit en pleurant. Pourquoi… pourquoi Vincent avait-il parlé d’un monstre, et de sa mort ? Qu’avait-elle fait… Oh, il avait raison : tout était de sa faute, elle n’apportait que le malheur à ceux qu’elle aimait !
*****
« - Hojo, comment pouvez-vous faire ça ?! A des humains, à votre femme et votre propre fils ?!
- Mon "fils" ? Hmm… oui, c’est vrai que je préfèrerais avoir un fils… Nous saurons bientôt si c’est un garçon ou une fille…
- … Vous me dégoûtez !
- Ha ! Mon pauvre ami, vous êtes dégoûté !? Croyez-moi, je me fiche complètement de ce que vous pouvez ressentir ! Je n’ai pas à me justifier auprès de vous. Ne voyez-vous pas que je suis en train de révolutionner le monde, que j’offre à mon enfant une opportunité inouïe ? Ce sera un être exceptionnel, plus fort, plus intelligent, possédant la connaissance – tout le savoir des Anciens. Il sera un guide pour l’humanité !
- … Une machine de guerre, une arme humaine, voilà ce qu’il sera…
- … Que dites-vous !
- La Shin-Ra est un fabriquant d’armes, pour quoi d’autre pensiez-vous qu’ils financent le projet Jenova ?! …Le traité de paix ne durera pas. Les états d’Utai et de Midgar vont se battre à nouveau, puis le conflit s’étendra sur toute la Planète ! Cette guerre est pour bientôt, et elle durera dix ans !
- Vous… vous délirez !
- Professeur… vous pouvez encore changer tout ça… Renoncez à ce projet ridicule, je vous en prie !
- …"ridicule" ? "Ce projet ridicule" ?! Jamais ! C’est le travail de toute une vie ! Jamais aucun scientifique n’aura eu une telle chance ; c’est inespéré, c’est incroyable, c’est…
- C’est insensé, c’est fou ! Et vous êtes complètement fou ! Je vous en empêcherai, Hojo !
- Valentine, un bon conseil : ne vous mettez pas en travers de ma route. J’écraserai sans hésitation tout cloporte se dressant entre le progrès et moi ! »
*****
« - Oublie ce que j’ai dit hier, je n’en pensais pas un mot… Je suis désolé de t’avoir crié dessus, pardonne-moi.
- …Ce n’est pas important, Vincent. Moi, je suis désolée de t’avoir dissimulé tout ça… Je pense que j’avais peur…
- Peur de moi ?!
- Non ! Peur de… Oh, je ne sais pas trop ce que je craignais, en fait. Mais tu n’as rien à te reprocher.
- Lucrécia, tu dois me rendre un immense service. Il faut que tu acceptes.
- De quoi s’agit-il ?
- Il faut que tu partes avec moi, il faut t’enfuir loin de Hojo !
- Mais c’est impossible ! Tu ne peux pas me demander ça. Je croyais que tu m’avais comprise : malgré… ce qu’il s’est passé entre nous, je ne peux pas m’enfuir avec toi, voyons !
- Tu sais ce que je ressens pour toi… mais cette fois, ce n’est pas de ça qu’il s’agit ! Non… Ta vie – c’est ta vie qui est en jeu, ta vie et celle de ton bébé !
- Il n’y a aucun danger… Nikolas m’a donné sa parole.
- Sa parole ne vaut pas un clou rouillé !
- …Je t’interdis de dire ça de mon époux ! »
Vincent éclata de rire, cela choqua profondément Lucrécia.
« - Oh… Je n’aurais jamais cru pouvoir rire dans une telle situation, Lucia ! Mais… je trouve ça tellement comique !
- Vincent, tu – tu es sûr que tu vas bien ? » s’inquiéta t-elle, à propos de sa santé mentale.
Il émit un petit rire désespéré.
« - Je vais à merveille, amour de ma vie ! Je suis en train de perdre la raison, j’ai le cœur en miettes et une folle envie de me tirer une balle dans la cervelle ; mais à part ces petits détails, je vais à merveille !
- …j’espère que tu ne penses pas sérieusement à te mettre une balle dans… Oooh, Vincent…
- Excuse-moi… je… je te l’ai dit : ça n’a rien à voir avec nous deux. Pense à ton enfant, qui va naître dans peu de temps. Fais-le pour ton fils !
- Mon… fils ? J’aimerais mieux avoir une fille… je crois… Elle aura une vie plus facile, si c’est une fille. Elle n’aura qu’à se trouver un bon mari et à lui obéir… Ce sera plus facile pour elle… »
A ce moment-là, Vincent pensa que sans s’en rendre compte, Lucrécia était en train de parler d’elle-même et non de son hypothétique fille ; mais il ne lui en fit pas la remarque.
« - Fille ou garçon, tu veux le meilleur pour ton enfant, n’est-ce pas ? Alors, crois-moi, rien de bon ne peut t’arriver ici… Tu dois couper les ponts avec la Shin-Ra.
- …
- Ecoute : si ça peut t’aider à prendre une décision, je te promets qu’une fois que nous t’aurons trouvé une bonne cachette – une ville agréable où élever ton bébé – je te promets de vous laisser et de m’en aller. Je partirai et je ne chercherai plus à te revoir, si c’est ce que tu veux.
- …
- Est-ce que je t’ai jamais menti ?! Il faut me croire !
- … C’est une folie, mais je te crois ! Partons dès demain ! »
Le lendemain de cette conversation, Vincent ne voulait pas se laisser aller à sa joie. Il réfrénait ses espoirs car il avait peur d’être déçu, mais à l’aube, il avait déjà fini les préparatifs de son départ avec Lucrécia. Tout semblait converger vers la réussite de leur plan, Hojo avait même passé la nuit dans son laboratoire et y était toujours. Il ne remarquerait donc pas la fuite de sa femme… Même le soleil levant semblait sourire à la réussite de leur plan…
Lorsque Vincent arriva à la chambre de Lucrécia, celle-ci était allongée sur son lit, de grosses gouttes de sueur lui coulaient sur le visage. De douleur, elle s’agrippait au drap.
« - Vin- Vincent… je vais avoir le bébé maintenant…
- Quoi ?!
- J’ai très mal… Appelle le professeur… vite, je t’en prie ! »
*****
Le professeur Hojo, la voix étranglée par l’émotion, s’extasiait sur la force et la grande stature du nouveau-né. Le nourrisson était superbe en effet : grand, potelé, avec des yeux déjà ouverts et d’une couleur admirable. Ses quelques fines mèches d’un blanc argenté étaient un peu surprenantes, mais il était en excellente santé et vagissait de toutes ses forces, comme s’il voulait annoncer au monde qu’il venait de naître.
« C’est incroyable ! Et dire que c’est un prématuré âgé de sept mois seulement ! Voyez, Valentine… cette force, cette santé éblouissante… J’avais raison, l’expérience ne présentait aucun danger, seulement des avantages ! »
Voilà ce que répétait Hojo à ce moment-là. Vincent, lui, était en train de se dire que cet enfant n’était peut-être pas si prématuré que cela…
« Ce petit bonhomme était pressé de voir le monde. Il ne tenait plus en place ! » déclara Lucrécia avec un sourire fatigué.
Avec la naissance de Séphiroth, les espoirs de Vincent étaient morts. Avant de retourner dans sa chambre dans la Demeure Shin-Ra, il eut un entretien privé avec Hojo. Il lui conseilla de rester le plus possible au chevet de Lucrécia, lui confia ses craintes au sujet de la santé de la jeune femme qui lui paraissait fragile, et engagea Hojo à ne surtout pas la laisser seule la nuit. « Je vous en supplie, croyez-moi… » ajouta t-il à l’encontre d’un Hojo plus que surpris par ses propos énigmatiques. Et il s’en alla, le cœur lourd et la mine inquiète.
*****
« - J’aurais tant voulu que les choses se soient passées autrement…
- Comprends-moi, Vincent…
- Je sais, je sais. Tu avais raison : l’expérience était sans danger. Je t’ai inquiétée pour rien du tout, pardonne-moi. Il n’y aucune trace de séquelles, et le bébé et toi allez très bien… »
Il porta à ses lèvres la main menue qu’il tenait avec précaution - comme un bibelot de porcelaine fragile, et y déposa un baiser.
« - Tout ira bien, Lucia… Tout va bien.
- S’il te plait, j’ai envie de prendre Séphiroth dans mes bras. Depuis hier – depuis sa naissance, je n’ai pas eu l’occasion de le porter une seule fois…
- Son… père le garde dans une sorte de… couveuse. Il dit que c’est plus prudent… C’est un prématuré, après tout.
- …hmm, oui… c’est vrai. Mais tu veux bien aller plaider ma cause auprès de lui ? S’il te plait…
- Oui, bien sûr. Je vais essayer de… toucher sa corde sensible. Si j’y parviens, il t’apportera l’enfant lui-même… Au revoir, Lucia. Bonne… Bonne nuit.
- On se revoit demain, Vincent. Merci infiniment ! A demain !
- Oui… hmm, à demain… »
Lucrécia lui sourit et depuis son lit, elle agita faiblement la main en un salut timide. Vincent sortit de la chambre d’hôtel.
C’était si facile de lui mentir !
La jeune femme était si crédule, si naïve et innocente… "Tout ira bien, Lucia… ", et elle l’avait cru !
Vincent porta la main à sa tempe. A partir du jour où il s’était rendu sur le Mont Nibel, ce mal de tête ne l’avait plus quitté. L’abominable douleur s’était atténuée depuis ; mais la migraine revenait, lancinante et furtive, par vagues successives, ne lui laissant qu’un peu de répit de temps en temps.
Comme promis, il alla parler à Hojo, en s’adressant à lui d’un ton presque déférent. Vincent aurait même été prêt à se mettre à genoux devant Hojo, si cela avait pu aider Lucrécia. Finalement, le scientifique accepta mollement d’emmener le nouveau-né voir sa mère, "un peu plus tard dans la soirée", promit-il.
Vincent le remercia, remonta les escaliers en colimaçon, traversa le premier étage jusqu’à l’aile gauche du manoir et, avant d’atteindre la porte de sa chambre, il s’écroula à terre, inconscient.
Lorsque Vincent ouvrit les yeux, il fut ébloui par les rayons du soleil déjà levé. Il se frotta les yeux et secoua la tête pour se réveiller complètement, puis il resta un court instant à genoux, dans une position prostrée.
Il regarda sa montre. A cette heure-ci, Hojo devait déjà savoir… il devait déjà avoir trouvé le corps sans vie de Lucrécia…
Vincent se releva et décida de se rendre dans le souterrain. Mais il alla d’abord dans sa chambre prendre les bâtons de dynamite qu’il avait subtilisés sur le Mont Nibel, et il les garda à la main, prêts à l’emploi… Il allait détruire ce souterrain maudit – et toute cette maison en même temps ! Ensuite, viendrait le tour de cette… Jenova.
Il arriva dans le laboratoire au sous-sol et fut atterré de constater que Hojo s’y trouvait. Le scientifique était endormi à son bureau, et le bébé gazouilla à la vue de l’agent Turk.
D’un geste vif, Vincent fourra les explosifs dans la poche de sa veste et il se mit à courir ventre à terre. Il trébucha plusieurs fois avant d’atteindre l’hôtel Phénix où logeait Lucrécia. L’hôtel Phénix… l’oiseau légendaire qui renaissait de ses cendres – tout comme Nibelheim allait renaître après l’incendie qui se produirait un quart de siècle plus tard…
*****
Le professeur Hojo fut brutalement tiré de son sommeil par le bruit d’un claquement de porte. Il s’étira, rectifia ses lunettes sur son nez, regarda sa montre et se rendit compte qu’il s’était endormi en plein milieu des tests de motricité qu’il effectuait sur son jeune fils, la veille au soir. Il était d’ailleurs de plus en plus surpris par les performances de Séphiroth, et aussi par le fait que l’enfant semblait se contenter de si peu de nourriture… C’était peut-être un point à étudier plus attentivement. Hojo se souvint alors que Lucrécia désirait voir Séphiroth, et même s’il trouvait que les mièvreries de "l’amour maternel" étaient une perte de temps, il eut pitié de son épouse et décida d’emmener le bébé rendre visite à sa mère. Il prit l’enfant dans ses bras et était sur le point de l’envelopper dans une couverture chaude lorsque cet imbécile de Turk déboula sans prévenir dans son laboratoire – qui n’était pas un moulin, nom d’une éprouvette !
« - Agent Valentine, vous pourriez frapper avant d’entrer, non ?! J’ai failli en lâcher le bébé, tellement j’étais surpris !
- …excusez-moi, Professeur… Votre – votre femme voudrait vous voir… Elle avait à vous parler…
- Bien. J’allais justement lui rendre visite avec le bébé et…
- NON !! Pardon, je veux dire : elle – elle voudrait vous parler seule à seul. Je surveillerai le bébé pour vous…
- Hmm… d’accord. Je le remets dans son berceau… Contentez-vous de le surveiller, ne le touchez pas ! Il pourrait être extrêmement sensible aux microbes, je n’ai pas encore fini de l’examiner…
- Bien. C’est entendu, Professeur… »
Hojo laissa donc son fils sous la surveillance du Turk et sortit sans précipitation du laboratoire. Il prit d’ailleurs tout son temps pour se rendre à la chambre d’hôtel qu’il partageait avec Lucrécia.
Une fois Hojo sorti, Vincent s’approcha du berceau, avec sur le visage un air sombre. Le "berceau" ressemblait plus à un aquarium sur roulette, ou à une cage de verre… Et dans cette cage, le bébé paraissait être une bête curieuse exposée dans un zoo. Vincent ouvrit le dessus de la "cage", sortit son pistolet de service et colla le canon de l’arme contre le front de Séphiroth.
Le bébé ne comprit pas ce qu’il se passait et au contact froid de l’acier, il fronça les sourcils en fixant ses beaux yeux verts sur ce grand inconnu penché au-dessus de lui. Vincent tremblait de tout son corps. Plus aucun espoir… arracher une vie pour en sauver des milliers d’autres… De plus, s’il vivait, cet enfant serait traité comme un rat de laboratoire, ce n’était pas une vie ! Les tremblements s’apaisèrent, la main serra plus fermement le pistolet.
Comme Séphiroth ressemblait à sa mère ! Vincent se pencha encore un peu plus sur le berceau et dévisagea ce petit être fragile. Lucrécia… Mais elle était morte, à présent ! Il fallait en finir tout de suite, ne pas hésiter. Sinon, à quoi aurait servi ce voyage dans le temps, toutes ces souffrances endurées ?! Et Vincent n’était pas le seul à souffrir, il ne serait pas seul à souffrir des actions commises par l’homme que cet enfant deviendrait plus tard ! Tuer le mal à la racine, c’était le plus simple à faire ! …C’était la solution de facilité… Ne plus hésiter…
Le nourrisson s’enhardit et des deux mains, il attrapa le canon du pistolet comme s’il s’agissait d’un jouet qui lui était offert. Il gazouilla et agita les jambes.
« Oh… pourquoi es-tu aussi insouciant, Séphiroth ! Pourquoi es-tu aussi… fragile et innocent… »
Pour toute réponse, l’enfant émit un petit gloussement rieur.
Séphiroth ouvrit de grands yeux étonnés lorsque son nouveau jouet lui fut retiré ; son menton commença à trembler, sa bouche forma une moue triste. Les larmes lui montaient aux yeux et il s’apprêtait à hurler son mécontentement, lorsqu’il sentit deux gouttes d’eau atterrir sur son nez. Surpris, il en oublia de pleurer et cligna plusieurs fois des yeux pour montrer son étonnement. Il frotta ses deux petites menottes sur son visage, plissa le nez et sourit.
Deux autres larmes coulèrent sur les joues de Vincent et en tombant, elles firent deux petites taches sombres sur sa veste marine. Ce pincement au cœur… c’était une étrange sensation pour Vincent, car c’était la première fois qu’il se laissait aller à pleurer. Sans plus y réfléchir, il posa son pistolet sur une table avoisinante, prit Séphiroth dans ses bras, attrapa la couverture d’enfant et y déposa quelques langes, un biberon vide et une boîte de lait. Ce baluchon improvisé à la main, il se retourna pour quitter le laboratoire. Il se retrouva face-à-face avec un Hojo hébété.
« Qu’est-ce que vous… Traître ! » s’écria le scientifique.
Vincent voulut se saisir du pistolet mais Hojo, qui n’était pas encombré d’un bébé et d’un baluchon, fut plus rapide.
« - Qu’avez-vous fait à ma femme ?! Vous l’avez tuée !
- Ce n’est pas moi, Hojo… c’est vous, vous et vos satanées expériences !
- Reposez mon fils dans son berceau ! …Tout de suite ! »
L’enfant se mit à pleurer, effrayé par ces cris soudains et incompréhensibles à ses yeux. Vincent laissa son baluchon tomber à terre, serra le bébé contre son cœur et le berça doucement pour le calmer.
« Reposez-le dans ce fichu berceau ! » cria à nouveau Hojo.
Vincent dut obéir et remit ce bébé en pleurs dans son berceau.
« - Je suppose que vous allez m’abattre, maintenant…
- Tout à fait, Valentine ! …vous abattre comme un chien ! »
Une détonation s’ensuivit, au moment-même où le canon du pistolet sembla émettre une soudaine et vive étincelle.
Vincent tomba à genoux, tourna un instant les yeux vers le berceau où se trouvait l’enfant de Lucrécia, puis un voile noir lui obscurcit la vue et son visage heurta brutalement le sol du laboratoire. Un sol de ciment froid… Le bruit du choc résonnant dans son crâne…
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