La  Bibliothèque  de  la  ShinRa  corp.

 

 

Résurrection est la clé

 

 

Chapitre 4 : Dainijijõ

(NdA : Ce chapitre est long ; donc je l'ai découpé en deux parties)

 

 

Partie 2 : My love is lost.

 

« Il est vrai que ce fut un véritable miracle que vous soyez en vie ! Après votre chute dans la Rivière de la Vie, il n’y avait presque aucun espoir. décréta Kyaku.

- Euh, oui. En effet… » répondit Clad un peu embarrassé. Kyaku changea alors de sujet et s’adressa à Cait Sith.

« J’ai entendu parler de vous, de vos merveilles en reconstruction ! Surtout de M. Reeve… Quels sont vos projets pour la ville de Junon ?

- Hé bien, déclara la peluche, nous essayons de réunifier Junon Basse et Junon Haute, en gommant les différences sociales, et de dépolluer la mer pour que les pécheurs reprennent leur activité. » 

Le docteur entre dans la pièce, suivit par Vincent assis dans un fauteuil roulant qui avançait péniblement. Il était toujours pâle mais semblait aller mieux. « Ah ! Vincent ! Enfin ! Tu nous as fichus une sacrée frousse ! » se récria Cid. Le docteur précisa qu’il l’avait amené pour la soirée afin qu’il partage le repas avec ses amis. Après quoi, il le ramènerait à la clinique. Et puis, il s’en alla. On fit installer Vincent, qui déclara avoir un peu faim. « Tiens, déclara Cid, bois ça, mon gars. Tu va m’en dire des nouvelles. » Il lui tendit un verre d’alcool. « Ce n’est peut-être pas prudent, Cid. » riposta Tifa. Vincent, connaissant le penchant de son ami pour la bouteille répondit qu’il préférait de l’eau. « Parfois, rit Cid, tu as des goûts de bonne femme ! Tant pis, c’est pas perdu pour tout le monde…

On frappa à coups redoublés. Dainijijõ entra précipitamment, les cheveux en désordre, les yeux affolés : « Kyaku ! C’est affreux !

- Qu’y a t il ? demanda le quinquagénaire en se levant.

- C’est mon assistante ! Elle a disparu !

- Voyons, voyons ! dit le quinquagénaire pour apaiser la jeune femme qui perdait de plus en plus le contrôle d’elle-même, Es-tu sûre de ce que tu avances ?

- Mais bien sûr ! Son placard est à moitié vide et j’ai fait le tour de Mideel, je ne l’ai pas trouvée… Elle… m’a laissé un mot… » Dainijijõ tendit une feuille à Kyaku… « Elle me semblait perturbée par votre… arrivée », dit-elle au groupe.

Kyaku lut à voix haute l’écriture fine et soignée, mais légèrement précipitée : «  Dainijijõ,

Désolée de partir comme ça, mais j’ai besoin de faire le point dans ma vie, tu sais… Comment pourrais-je avancer si le passé me rattrape et me harcèle ? J’ai trop souffert… Et je ne veux plus de ça… Je t’expliquerais… quand je reviendrais…

Et c’est signé Lucrécia. »

A ce nom, Vincent, qui buvait son verre d’eau, en recracha le contenu et s’étouffa. Les autres se regardèrent… Lucrécia… La Lucrécia de Vincent ? Clad ne perdit pas la face : « Lucrécia ? » pensait-il. « Nous allons vous aider, nous vous le devons bien quelque chose pour Vincent… » Elle leur sourit : « Je suis tellement inquiète pour elle, elle n’a jamais fait une chose pareille… Ce n’est pas son genre… Elle est si fragile…

- Vous avez une photo d’elle ?

- Ben, chez moi… Venez…

- Je vous suis » : Vincent était résolu. Il ne rentrerait pas à la clinique sans en avoir la certitude… Et si c’était elle ? Le groupe se dirigea alors vers l’appartement de la jeune scientifique, sur les hauteurs de la ville.

A l’intérieur, on découvrait un univers stupéfiant. L’habitation, sommaire soit, composée d’une cuisine intégrée au salon salle à manger, d’une salle de bains minuscule, de deux petites chambres, et dans un coin, on distinguait la porte capitonnée du « laboratoire ».

« Excusez-moi, c’est assez petit, installez-vous comme vous le pourrez. » Contrairement à ce que l’on pourrait penser d’un appartement de scientifique, le lieu était d’une propreté et d’un ordre exemplaire. Les parquets étaient cirés, les quelques meubles époussetés. Ca sentait le propre.

«Lucrécia et moi aimons l’ordre et avoir une maison agréable… D’où le piano et les fleurs… »

Ils n’avaient pas encore remarqué l’instrument qui trônait dans un coin du salon. « J’aime entendre Lucrécia jouer, c’est une pianiste exemplaire… »

Vincent ferma les yeux. La Lucrécia qu’il avait connue jouait merveilleusement bien. Elle avait une voie mélodieuse… Elle lui avait appris quelques petites choses au piano.

Do, ré, mi, si, la…

Do, ré, mi, sol, fa…

Do, ré, do…

Une mélodie oubliée qui refaisait surface… Une mélodie douce, douce comme Lucrécia, douce comme sa peau, douce comme ses cheveux, douce comme son rire… « Lucrécia… Et si c’était toi ? »

« Ah ! La voilà ! Je savais bien qu’elle traînait dans ce tiroir ! C’est une photo prise par un journaliste local pour le journal de Mideel. Voici le double. » Elle tendit le cliché à Clad, qui regarda la photo d’un air étonné. Ce… Cette femme… Sur le papier glacé, se trouvaient devant le lac Dainijijõ aux côtés d’une femme légèrement plus petite, au visage fin, aux cheveux longs brun marron en longue queue de cheval. Quelques mèches lui tombaient sur les yeux, des yeux… verts… presque comme….

Comme… Séphiroth… Impossible…

« Donne-moi ça ! » cria Vincent vivement. Son visage devint encore plus pâle qu’avant presque livide. Lucrécia… Sa vue se troubla, des tas de pensées, de souvenirs, de sentiments s’entrechoquaient dans sa tête. Des émotions, retenues dans un recoin de son esprit, refoulées au fond de lui-même, rattachées à ce fantôme du passé resurgirent, se libérèrent… « Lucrécia… » murmura t il. Vivante… Il ferma les yeux et serra la photo contre son cœur. Ses lèvres tremblaient. Les autres ne bougeaient pas, attendant une réaction de sa part… Ils regardaient cet homme, qui leur avait paru froid comme les pierres de son antre, sentir son cœur partir en miettes. Des larmes, longuement contenues, coulèrent de ses yeux, roulèrent sur ses joues, mouillant son visage et perlant sur son menton, tombaient en s’écrasant sur ses bras. Vincent pleurait silencieusement, pour la première fois depuis longtemps. Car les plus vives douleurs, parfois, s’expriment en silence. Ce qui l’entourait n’existait plus. Il n’y avait que lui. Lui et son chagrin.

Cid rompit ce silence douloureux. Voir Vincent, d’habitude si réservé, comme ça, le mettait mal à l’aise… « Allez, mon gars. Remets-toi. dit-il en mettant la main sur l’épaule de son camarade. Foi de Cid, on va la retrouver.

- Excusez-moi, répondit Vincent, rougissant, honteux de cette crise de larmes, c’est que… C’est que je l’ai cherchée en vain… pendant de longs mois… J’avais perdu tout espoir… Et elle était là avec toi… » Dainijijõ s’agenouilla de façon à être à la hauteur de Vincent. « Tu la connais ? » Il hocha la tête douloureusement. « Hé bien… Je vais vous montrer sa chambre. Les raisons de penser qu’elle s’est sauvée sont là. »

Kyaku suivit lentement le groupe. Il n’y comprenait plus rien. Quelle drôle d’histoire… Ils entrèrent dans une toute petite pièce, avec un lit, une penderie et un bureau. Il régnait un désordre inhabituel, comme si la personne qui occupait cette chambre avait été très bouleversée en faisant ses bagages. La jeune femme ouvrit l’armoire. La majorité des vêtements de Lucrécia avait été retirés. « Elle a aussi emporté la barrette qu’elle conservait comme une relique. Un cadeau de toi, Vincent ?

- Oui. » Il se souvenait bien de cette barrette, cadeau pour l’anniversaire de Lucrécia. Un papillon doré avec des ailes bleu vert. Un simple accessoire. La seule chose que Lucrécia possédait de son amant et de ces jours noirs, de leur tragédie… Lucrécia avait l’air d’y tenir, d’après Dainijijõ.

«Elle est partie pendant que j’étais à la clinique, soit, il y a trois à quatre heures… »

Clad parla au nom du groupe, tous encore abasourdis par la révélation. Vincent leur avait un peu parlé de cette femme, celle qu’il avait aimée, la mère de leur ennemi. Ils étaient revenus plus tard la voir. Mais elle avait disparu, ne laissant que des objets pour Vincent, peut-être en guise d’adieu ou de pardon… Et maintenant, ils apprenaient qu’elle logeait à Mideel. «  Nous allons t’aider Dainijijõ. Lucrécia n’a pas pu aller bien loin, et on l’a probablement vue. »

Elle leur sourit : - Merci. Infiniment.

- Ne nous remercie pas. Nous le faisons aussi pour Vincent.

- Je viens avec vous. » Ils se retournèrent. Vincent se trouvait derrière eux. La détermination se lisait dans son regard. Malgré sa pâleur, il voulait sembler parfaitement d’aplomb.

« Non, Vincent, appuya Tifa. Le docteur a dit qu’il te fallait du repos. » Barret et Cid acquiescèrent. « Mais je me sens bien ! D’ailleurs je peux me tenir debout. Je ne suis pas un éclopé ! » Vincent mis en pratique ses paroles. « Voilà ! » ajouta t il d’un air froid. Il fit quelques pas. Toutes ces émotions et le poison encore présent dans ses veines malgré le sérum l’avaient secoué. Il se rattrapa au bureau, et tomba à genoux. Barret s’avança. Vincent ferma les yeux, des gouttes de sueur perlaient sur son front. Il serra les dents et s’évanouit dans un râle.

**

Un rire. Un rire sarcastique, inhumain… Un visage penché sur le sien. Il le connaît… Hojo…  « Quelle réussite ! Quelle… merveille ! » Des électrodes sur son corps… Il essaye de se dégager. « Ne bouge pas ! Bébé ! » Cette voix…aiguë… Une sensation de picotement sur sa tête, la peau de son crâne… De son sang dans un tube…Que se passe t il ? Il ne comprend pas… Que lui fait-on ? Une porte s’ouvre brusquement. Il ne peut pas voir qui parle à Hojo… Mais maintenant il sait qui lui a parlé ce jour-là… Le Turk. Il entend juste : « Vous ne pouvez pas me laisser tranquille avec mon fils ! Je n’ai pas fini de l’étudier ! » L’autre voix se fait entendre. Il sait qui a répond au scientifique d’un ton mal assuré : « Mais… C’est que… sa mère voudrait le voir… Elle ne l’a jamais vu ! »

Tout se brouille… Sa… mère ? Qui ? Mère… mère… Je n’ai qu’une seule mère…

Il fait noir. Un chant s’élève. Ce n’est pas la voix qui le hante depuis son retour sur Terre mais, un chant très doux… Il ne comprend pas les paroles… C’est comme si de l’ouate entourait son corps. C’est beau. Il se sent bien… Le chant clair continue et se termine doucement dans des tons graves, lentement… Quelque chose le lie à la personne qui chante… Quelque chose d’infime… La voix retendit comme dans un souffle… « Je t’aime, mon enfant… ».

Le revoilà seul dans… L’hôtel de Nibelheim ? Dans l’ombre, assise sur une chaise, se trouve une femme, il ne voit pas les traits de son visage… Elle chante la même ritournelle :

Hum…. Hum….. Hum…..

I will protect you…

I will be here…

Ce chant… Elle répète encore : « Mon petit, jamais personne ne te fera de mal… »

Encore elle ! Elle vient d’apparaître face à lui. Elle a ce sourire qui le défie : « Séphiroth… Tu comprends ? La haine ne mène nulle part… Si on ne t’avait pas enlevé à ta mère… Elle t’aurait enseigné l’essentiel… Sa vision des choses… » « Je n’ai qu’une Mère ! Elle s’appelle Jénova ! » La jeune femme secoua tristement la tête : « Si seulement tu voulais entendre la vérité… Tu n’es pas encore prêt… »

**

Il se réveilla en sursaut. Encore un rêve ! Il en avait déjà fait de semblables depuis son retour. Des scènes de morts, de guerre, de soldats tués de son épée. Dans tous ses rêves, il y avait cette femme et cette voix. Maintenant il voyait à peu près à quoi elle ressemblait… Enfin, pas trop car il ne voit que son sourire… Elle l’agaçait. Il n’avait pas besoin de dormir et pourtant, cela faisait plusieurs fois qu’il s’évanouissait sans raison apparente ! Ce qui le faisait rager, c’est qu’il n’arrivait pas à faire sortir cet esprit de sa tête. Même en y mettant toute sa volonté pour ne pas l’écouter, l’esprit gagnait toujours…

Il saisit alors le cartouche d’argent aux dragons sculptés qui se trouvait dans le dossier, se décidant à ne plus penser à ses rêves. Un échantillon de Rivière de la Vie… Caché dans le manteau de la nuit, ombre parmi les ombres, on ne le verrait point. Juste un échantillon.

**

« Lucrécia ! LUCRECIA ! » hurlaient les compères devant l’entrée de Mideel. La nuit ne leur répondit que par son silence glaçant. Au loin, dans les entrailles de la forêt obscure, une bête nocturne hurlait.

« Séparons-nous pour quadriller la zone. décréta Clad.

_ Je pars avec vous ! » s’écria Dainijijõ en courant vers eux. Elle avait troqué sa blouse contre une longue jupe vert émeraude fendue sur le côté gauche au niveau de la cuisse jusqu’en bas, un débardeur couleur jade, une veste courte bleu pastel aux manches retroussées au-dessus du coude. Maintenant on pouvait voir que son cou était orné d’un collier, une simple cordelette de cuir où une sorte de pendentif, quatre bouts d’une sorte de verre poli étaient alignés du plus petit au plus grand. Son bras gauche était paré, avant la pliure du coude, d’un bracelet en argent, où étaient inscrit de mystérieux motifs. Elle avait échangé ses petites chaussures contre des bottes en cuir marron lacées à semelles cloutées, montant jusqu’à quelques centimètres au-dessous du genou. A sa taille, une longue ceinture de cuir, se fermant sur le coté, soutenait un fourreau de couleur pourpre où s’étalait un dragon d’argent. Le pommeau de sa dague était en argent également. Un morceau de jade y était incrusté à son sommet.

Ses fins sourcils bruns se froncèrent. Dans ses yeux verts, aucune crainte. Que de la certitude.

« Je viens avec vous. Lucrécia est mon amie, je la considère même comme une sœur. Je ne veux pas qu’il lui arrive malheur. Clad vit qu’il n’y avait aucun moyen de s’opposer à cette jeune femme.

_ O.K. D’accord… Bon, Dainijijõ et Red vers le sud. Barret et Cid vers l’ouest, Cait Sith et vous, Kyaku, vers l’est. Tifa et moi, nous irons vers le nord. Quant à toi, Yuffie…

_ Moi ! Je reste ici ! J’en ai plein les pieds de marcher. Je ne ferais que vous retarder, et en plus j’aime pas me promener la nuit… » L’adolescente fit la moue. « Parfait. De toute façon, il se pourrait qu’elle revienne. »

Quelques badauds restaient là, à regarder ces étrangers avant de s’en retourner chez eux. Chaque duo partit vers les quatre points cardinaux se donnant rendez-vous ici même quelques heures plus tard.

**

Dainijijõ et Nanaki marchaient d’un bon pas, scrutant chaque recoin de la forêt en silence. Le froid les mordait légèrement et la semi-clarté de la lune les guidait à travers l’épais feuillage. Nanaki rompit le silence en posant la question qui le tourmentait depuis un moment. « Dis-moi, comment… as-tu connu Lucrécia ?

_ C’est une longue histoire… Je ne voudrais pas sembler désagréable, mais je préférerais parler de cela quand nous l’aurons retrouvée et je… »

Elle s’interrompit et se blottit derrière un fourré avoisinant. « Quelqu’un approche… » Le félin se blottit près d’elle. Un individu se trouvait près d’eux. Une silhouette plus que familière… Séphiroth… Que faisait-il ici ? A côté de lui, Dainijijõ ne bougeait plus. Séphiroth… Si près… Tout s’expliquait… Un jour, il faudrait l’affronter. Que… L’homme semblait chercher quelque chose. Dans la pénombre, on distinguait à peine ses traits fins, ses cheveux reflétaient la douce clarté lunaire, lui donnant un air de spectre.

Dainijijõ entendit le félin gronder sourdement. « Tu le connais ? chuchota t elle.

_ Un ennemi de longue date…

_ A mon avis, il ne faudrait pas traîner dans le coin. suggéra la jeune femme. Concentrons-nous plutôt sur Lucrécia. »

Surtout éloigner Nanaki de là.

**

« Kya ha ha ha ! » Heidegger riait. Un vrai cheval. Non pire qu’un cheval. Le rire du général du département de fabrication en recherche administrative de la Shinra, plus connue sous le nom de Turks, pouvait s’entendre à des mètres à la ronde. Très éprouvant pour les nerfs, et surtout de mauvaise augure, ceux qui l’entendaient subissaient un moment de torture auditive. C’était maintenant Vincent Valentine, section spéciale des Turks, fin tireur, qui y goûtait. « Vous savez que vous n’avez pas le droit à l’erreur, Valentine. Cette mission relève de la plus haute importance pour le président.

_ Oui, Monsieur. »

Vincent se tenait droit devant le bureau de son supérieur en chef. Très à l’étroit dans son costume, il n’avait qu’un désir : sortir de cet endroit.

Tout le monde savait que si le général Heideger piquait sa crise, il n’hésitait pas à mettre en pièces ses subalternes à coup de gifles, à coup de poing, ou à coup de pied. Vincent avait déjà assisté à une scène de ce genre. Un de ses équipiers, Bacchus s’était fait prendre alors qu’il était ivre lors d’une mission qu’il avait presque fait échouer. Ca avait été une mauvaise idée que de le laisser en planque dans un bar… Le pauvre avait fini à l’hôpital avec des fractures. Vincent savait donc à quoi s’attendre si sa mission était un échec.

« Bien. Valentine. Je vais vous montrer vos « protégés ». Kya ha ha ha ! » Il le conduisit alors au département des recherches scientifiques de la Shinra dirigé par le très célèbre professeur Gast.

«  Valentine, je ne vous présente pas le professeur Gast. Un des plus grands, non le PLUS grand scientifique du monde ! Il va vous expliquer ce qu’ils feront. Je vous laisse, hein ? Valentine ! Ah ! Oui ! Rendez-vous demain à six heures sonnantes ! ET n’échouez pas, sinon… » ajouta le général, en passant l’index sous sa gorge dans un geste significatif. « KYA HA HA HA ! KYA HA ! » conclut-il en claquant la porte.

Le professeur parut soulagé du départ d’Heideger. « Bien… Bonjour, Vincent. Vous permettez que je vous appelle par votre prénom ? » commença t il en serrant la main du Turk. « Je sais parfaitement pourquoi vous êtes ici… Je vais vous présenter mon équipe. »

« Vicktor Hojo, mon premier assistant. » Le susnommé articula un bonjour sans prendre la peine de lever la tête de la paillasse, où il cherchait à introduire une seringue remplie d’une substance bleue dans le corps d’un rat. C’était un petit homme aux cheveux bruns, attachés en une queue de cheval, avec des mèches tombant sur ses lunettes rectangulaires. « On dirait la caricature du savant fou, pensa Vincent sans méchanceté, Il doit apprécier son travail. » Le professeur désigna une jeune femme d’une vingtaine d’années de petite taille, avec de longs cheveux brun marron, noués, quelques mèches tombaient sur son front et sur ses yeux d’un vert pénétrant. « Voici ma seconde assistante : Lucrécia Deshi. » L’intéressée leva la tête et Vincent put alors admirer ce visage fin, ces lèvres souples, ce nez gracieux, et ses yeux intelligents. Elle lui tendit une main. « Bonjour, sourit-elle, alors c’est vous qui serez chargé de notre sécurité ? » Il serra la main fine et blanche en sentant qu’il rougissait. « Euh… Bonjour. Oui, c’est moi, Mademoiselle Deshi. » Elle rit. Riait-elle devant sa timidité ou parce qu’il rougissait ? « Pas tant de manières, appelez-moi Lucrécia. » Elle retira doucement sa main qu’il tenait encore. « Bien ! Alors, appelez-moi Vincent. s’enjoua t il.

_ Venez, lui dit le professeur. Je vais vous expliquer ce que nous comptons faire à Nibelheim. »

Lucrécia… Il n’avait jamais cru au coup de foudre avant ce jour là. Et oui. Dès la première seconde, cette femme l’avait troublé. Et il l’avait aimée…

**

« OH ! MON DIEU ! ! cria le docteur Kusuri. VITE ! Vite ! Montez-la à la clinique !

_Que se passe t il ? » s’éveilla Yuffie. Elle vit le docteur se précipiter et le suivit en courant. Elle hurla : « OH ! NON ! C’est… c’est affreux ! ! 

_ Yuffie ! rugit Cid. C’est pas le moment de chialer ! Va attendre les autres à l’entrée de la ville ! »

Barret et Cid apportaient le corps inanimé de Lucrécia. Sa blouse déchiquetée était maculée de sang. « Posez-la sur la table. Ah ! Malheur ! Je suis désolé de vous importuner dans un moment pareil, mais… Si vous pouviez appeler mon infirmière… Elle est en vacances mais j’ai besoin d’elle. Son numéro est sur le téléphone. » Les deux sortirent.

Le docteur se tourna vers le corps inanimé de la scientifique. Il fallait faire vite. Enfilant des gants de latex, il ausculta Lucrécia. Par miracle, il sentit un faible pouls palpiter. Elle avait perdu beaucoup de sang. Quel triste goût du sort… Si jeune… La Planète… Comment peut-elle appeler de si jeunes esprits qui on encore de l’expérience et des leçons à apprendre ?

Après avoir prévenu l’infirmière qui se trouvait à la Costa del Sol, Cid et Barret rejoignirent Yuffie. « Est-elle… ? » demanda la jeune fille. Cid et Barret baissèrent la tête. « On a pas fait attention… Quand on l’a trouvée… il y avait une flaque de sang autour d’elle… Ce qui l’a attaquée… a du fuir lorsque nous sommes arrivés… Malgré nos matérias de soin… Elle saignait encore… » Les autres arrivèrent comme prévu, il faisait nuit depuis longtemps… « Alors ? » interrogèrent-ils entre eux. Ils constatèrent les airs peinés de Yuffie, Barret et Cid. « Non… NON ! » s’écria Dainijijõ en courant vers la clinique. Impossible ! Ca ne doit pas se passer comme ça ! J’aurais du le pressentir…Pourquoi ? Pourquoi n’ai-je rien venu venir ?

« Pauvre Dainijijõ, dit Barret d’une voix sourde. Et pauvre Vincent aussi. Si elle meurt… Je n’ose pas imaginer… 

_ Je comprendrais… répondit Clad. Il entoura les épaules de Tifa d’un bras et la pressa contre lui. Si je te perdais, je ne sais même pas qu’elle serait ma réaction… Haine ? Colère ? Je deviendrais fou, je pense…

_Moi qui espérais le bonheur à tous… » Cait Sith soupira, le chat baissait la tête. Il avait perdu son entrain détaché.

« C’est triste… » Répéta Nanaki. Il leva la tête vers le ciel et poussa un long hurlement qui traduisait son désarroi.

**

Complètement affolée, Dainijijõ regardait Lucrécia. Les yeux clos, la jeune femme avait la pâleur de la mort. Mais son cœur battait encore, d’après le bip lent et régulier du moniteur… Le docteur Kusuri avait découpé une partie de sa blouse et mis au jour les plaies béantes qu’il nettoyait une à une. La jeune femme attrapa alors une blouse et mit des gants. « Puis-je ? Mes compétences en médecine sont minimes… Mais… je le désire…

_Es-tu en état ? » demanda le docteur tout en maintenant une compresse sur une plaie… Elle acquiesça. Contrôler ces émotions. Dominer ce monde qui se détache de notre conscient… Surmonter l’horreur qui me submerge… Pour toi… Mon amie… J’aurais du le sentir… Et je n’ai rien vu venir… je dois réparer cette faute impardonnable…

« Elle a perdu beaucoup de sang… Je crains qu’il ne faille la transfuser. Si seulement je savais son groupe… Ce n’est pas un risque à prendre…

La jeune femme saisit un tube d’aspiration. _C’est AB négatif. C’est le groupe sanguin le plus rare du monde… Et moi, je ne suis pas compatible…

_ Aspire par-là…

_ Je vais soigner les plaies les plus superficielles. » Dainijijõ plaça alors la main sur les blessures et sortit une matéria de soin. Le docteur recula et se dirigea vers son bureau. Une lueur verte apparut sous les mains de la jeune femme et les petites plaies se refermèrent.

Ce monstre a des griffes énormes et là, c’est un croc. Oh… Lucrécia, ma chère amie… Pourquoi es-tu partie sans rien me dire ? Comme ça… J’aurais pu t’écouter, pas te comprendre mais au moins te dire que je suis là…Te faire comprendre que je suis là…

_Ah ! Je crois que j’ai trouvé ! » cria le docteur en brandissant un dossier. Tout en feuilletant, il expliqua à Dainijijõ ce qu’il soupçonnait… « Oui… Il y a dix ans… J’ai eu affaire à un patient qui avait ce groupe, un garde d’escorte Shinra, je crois…. Par hasard, se trouvait en ville un célèbre général du SOLDAT, Saripha… non… Siriphot… ah oui… Séphiroth ! » A ce nom, Dainijijõ se crispa. « Oui, c’est ça… C’est écrit sur le dossier… C’est bien ça… Donc, il avait ce groupe AB- et il se proposa pour sauver ce soldat… La transfusion…. Hum… Plusieurs poches, que je lui ai pris… Il n’était pas fatigué… Etonnant ! Tu dois te demander comment j’arrive à me souvenir de tout ça… Mideel est une petite ville… C’est pas tous les jours, qu’il se passe des choses « importantes » et « intéressantes » ici. Alors tu penses… » Il alla dans une pièce adjacente. « Je crois que… Il en reste… Le sang n’a pas l’air altéré… »

**

L’infirmière ne venait toujours pas. Un coup de fil réceptionné par Yuffie, leur appris que la mer était déchaînée et qu’aucun ferry ne partait de Costa del Sol.

« Ah ! C’est bien notre veine ! » pesta Barret. L’horloge indiquait 3h30 du matin. Personne ne voulait s’en aller de la petite salle d’attente. Tifa, épuisée, s’était endormie sur Clad, qui tapotait nerveusement sur le bord de sa chaise. Yuffie s’était étalée sur le sofa, Nanaki fixait la porte d’un air inquiet. Barret faisait les cent pas et Cid fumait cigarette sur cigarette. Cait Sith, lui, veillait sur Vincent pour le ménager au cas où il se réveillerait.

Lucrécia, ils ne la connaissaient que par Vincent et encore… Mais ils se sentaient concernés par son sort. Même si elle était… la mère de leur ennemi. Elle n’y était pour rien… Enfin… Ce serait bête qu’elle meure comme ça.

Et enfin, quelques heures plus tard, Dainijijõ et le docteur Kusuri sortirent de la salle, tout le monde se leva. « Elle est sauvée, dit le docteur au grand soulagement général.

_ Et on peut la voir ? demanda Cid, tourmenté et heureux en même temps.

_ On va la mettre dans la chambre.

_ Mais… Et Vincent… S’il se réveille… Le choc... demanda Yuffie

_ Mais on ne va pas la laisser là ! Espèce de %@ù# ! Tu es une £ù%# ou quoi ! Au ca où tu l’aurais pas remarqué… IL N’Y A QU’UNE CHAMBRE ICI ! Alors, on ne va pas la mettre dehors ! »

Dainijijõ fit diversion : « Vous pouvez remercier Séphiroth, pour l’avoir sauvée… »

_QUOI ! ! ? ? s’écria Clad. OU QU’IL EST ! ?

_ Du calme, je vais vous expliquer. » l’apaisa Kusuri, ne comprenant pas ce qui animait le groupe.

**

Dainijijõ s’assit sur une chaise. Toutes ces émotions l’avaient secouée. Cait Sith s’en alla en lui adressant un pâle sourire. Elle regardait son amie qui dormait paisiblement. Le silence n’était troublé que par la respiration régulière des deux patients, et le bip régulier du moniteur. Elle regarda aussi Vincent. « Il a dû se passer quelque chose entre ces deux-là » pensa t elle. Malgré l’amitié qui unissait les deux femmes, ni l’une ni l’autre n’avaient évoqué son passé respectif. « Lucrécia, pourquoi ? Pourquoi, ne m’as-tu rien dit ? » La jeune femme s’assoupit.

**

Un grognement se fit entendre. Puis un hurlement. Un cri de femme, des râles… Elle dirigea son chocobo vers la source du bruit. L’animal n’avait pas l’air très rassuré, il frissonnait légèrement. Dans les marais, on pouvait s’attendre à tout, à faire de mauvaises rencontres, surtout à pied. Elle aperçut enfin, une jeune femme, et en face d’elle… S’acharnant sur sa victime, un Zolom. Le redoutable cobra harcelait la pauvre créature… Elle ne cherchait pas à fuir ! Mais elle ne pouvait se défendre et criait de toutes ses forces. Le sang de Dainijijõ ne fit qu’un tour, et laissant de côté son chocobo, elle saisit sa dague et se mit en garde. Délaissant la femme à moitié morte, il s’attaqua à la nouvelle venue. Avec une souplesse étonnante, Dainijijõ sautait, roulait pour échapper aux crocs du monstre. Il la toucha toutefois, et elle sentit la colère monter en elle. Elle saisit une matéria d’invocation et apostropha son ennemi : « Tant pis pour toi ! Tu l’auras voulu ! Gaea ! ! »

Apparu alors, dans un éclat de vert, la divinité invoquée, d’une peau vert pâle, la déesse Gaea, essence de la Terre, appela à elle la force nourricière. Des lambeaux de roche s’arrachèrent du sol, et frappèrent le Zolom, avec une force inouïe. Pour en finir, une crevasse se forma sous l’animal qui chuta, et le trou béant se referma, gardant le Zolom dans les entrailles de la Terre, qui n’avait pas pu riposter avec son terrible Bêta.

Rapidement, Dainijijõ, blessée et tuméfiée, sortit une potion et en avala le contenu. Ce combat lui avait presque fait oublier la raison de celui-ci. La jeune femme gisait non loin. Ce devait être une miséreuse, à en juger par sa blouse déchirée, ses cheveux emmêlés et son visage crasseux. Soulevant le vêtement, Dainijijõ s’aperçut que les crocs s’étaient enfoncés dans la chair, laissants deux marques béantes, mais qui, par miracle, n’étaient pas profondes. Usant d’une matéria « restaurer », elle soigna les blessures d’un premier soin, suffisant au transport vers la Clinique la plus proche. Atteindre Midgar, hors de question, d’autant plus que la ville n’était qu’un tas de ruines, surtout en sa partie supérieure. Et puis, elle ne voulait plus retourner là-bas… Trop de misère, de souvenirs douloureux… Kalm, elle en venait et le médecin était débordé par les problèmes d’épidémie dans la périphérie. Junon était trop loin. Restait Mideel, avec le chocobo doré qu’elle avait loué, en quelques minutes, elle serait là-bas. Posant la malheureuse sur l’animal, qu’elle enfourcha, elle se dirigea vers la ville d’eau.

**

Cela faisait plus d’un an que Dainijijõ avait sauvé Lucrécia. Qu’est ce qui l’avait poussée ? La pitié ? Au début peut-être. Mais après tout, elle savait. C’était son destin. Elle avait rencontré Lucrécia et puis elles s’étaient installée à Mideel, et au fil du temps, étaient devenues amies. C’était le destin. Elle regarda son amie, reposant paisiblement, un souffle régulier soulevait sa poitrine et la sonnerie régulière du moniteur étaient seuls témoins de la vie qui restait dans ce corps inanimé. Les sentiments qu’elle éprouvait étaient si différents de l’année passée. Elle ne se posait plus les mêmes questions ; Lucrécia avait eu un passé très douloureux, et Vincent en avait fait partie pour qu’elle le fuie comme cela. Il fallait qu’elle se remette vite. Un petit coup de pouce ne lui ferait pas de mal.

Dainijijõ posa une matéria sur la poitrine de Lucrécia. Elle plaça ses mains de part et d’autre de la pierre et ferma les yeux. Une chaleur envahit ses paumes, son cerveau bouillonnait. La chaleur envahit le corps de Lucrécia. La magie commençait à exercer.

**

Quelle est cette lueur ? Vient-elle de mon esprit ou est-elle réelle ? Verte, verte… La lumière est verte… Que se passe t il ? Je me suis évanoui, oui… C’est cela. Lucrécia… Je me suis évanoui dans sa chambre… Ma tête… Elle est si lourde… « Bip, bip, bip… » Mais… Qu’est ce que… M’a-t-on branché à une machine ? Vincent ouvrait lentement les yeux, son malaise et les médicaments l’avaient plongé dans un profond sommeil. Mais maintenant, il sortait de sa torpeur. Il y avait quelqu’un d’autre dans la pièce… « Bip, bip, bip… » Il se redressa lentement… Dainijijõ se tenait penchée sur le lit qui lui faisait face, une lueur verte l’entourait. Elle passait de ses mains à un corps étendu sur le lit. Une femme… Il se redressa plus. Le visage du malade… Dans ce décor sombre, l’aura verte, seule source de lumière, rendait le lieu plus surnaturel. Dainijijõ était en proie à une grande concentration. Chaque particule de lumière qui l’entourait se soulevait insufflant de la vigueur à chaque parcelle de vie qui subsistait dans le corps allongé. Le vent magique soulevait ses cheveux noirs. Puis, la lumière se dissipa, le vent tomba, et les particules vertes disparurent. Epuisée, la jeune femme s’écroula au sol comme un pantin de caoutchouc. Vincent, encore abasourdi par ce qu’il venait de voir, se leva péniblement de son lit. Il était encore sonné mais sentait ses forces lui revenir. Il n’osait pas regarder le lit, se doutant que trop bien de ce qu’il y verrait. Comptant sur ses ressources, il souleva délicatement la jeune femme et la déposa sur son lit. Puis, il se tourna vars l’autre. Rêvait-il tout éveillé ? Non, c’était un cauchemar, il dormait encore ! Lucrécia… Elle dormait, encore pâle, respirant paisiblement. Le moniteur indiquait bruyamment son rythme cardiaque. Etait-il encore dans son cauchemar ? Non, c’était la réalité, sa réalité… Son propre cauchemar… Eveillé… Il n’avait plus la force de pleurer, il saisit la petite main fine et blanche et la porta à ses lèvres. Combien de temps était-il resté là, dans son malheur ? Il ne savait plus. Des secondes ? Des heures ?

Dainijijõ s’éveilla, le malaise qu’avait provoqué l’épuisement de ses forces magiques s’était dissipé. Elle s’assit sur le lit, et regarda Vincent d’un air triste… Elle s’avança. « Assieds-toi. » commença t elle, en poussant la chaise qui se trouvait là. Vincent leva les yeux vers elle, ses traits pâles et son regard douloureux traduisaient amplement son état d’esprit. Il s’assit, ainsi que Dainijijõ. On frappa et la porte s’ouvrit sur Clad, suivit de Tifa, Barret, Cid, Yuffie, Cait Sith et Nanaki. Ils formèrent un demi-cercle autour du lit, ils se taisaient soutenant leur compagnon de voyage. Le lourd silence fut troublé par Vincent, qui osa enfin la question qui lui brûlait les lèvres : « Comment l’as-tu connue ? » Dainijijõ entama alors son récit.

**

Le docteur de la Clinique de Mideel resta devant la porte : « Votre amie se repose, il ne faut pas la déranger.

_ Comment va t elle ? s’enquit Dainijijõ.

_ Elle est revenue à elle, mais est encore faible. C’est un miracle qu’elle soit en vie. Le Zolom est une créature extrêmement dangereuse. Et c’est imprudent de se promener dans les marais…

_ Je reviendrais… »

Quelques jours plus tard, elle put rencontrer à proprement parler, l’inconnue qu’elle avait sauvée. Elle était encore pâle mais maintenant qu’elle était lavée et habillée d’une blouse de la clinique, Dainijijõ s’aperçut de la beauté simple de la jeune femme. Ses yeux verts brillaient d’un éclat surnaturel. Quelques mèches brun marron tombaient dessus, et ses cheveux détachés s’éparpillaient autour d’elle.

« Bonjour. engagea t elle. C’est vous qui m’avez sauvée ?

_Oui.

_Merci, répondit-elle d’un air crispé.

Dainijijõ sourit : C’est naturel. Appelez-moi Dainijijõ. »

L’inconnue répondit dans un pâle sourire : Merci, Dainijijõ. Moi, je… je m’appelle… Lucrécia.

_ Excusez-moi, Lucrécia, si je vous parais indiscrète, mais… Que faisiez-vous dans un endroit pareil sans armes ?

_ Eh bien, je… »

Lucrécia et Dainijijõ parlèrent longuement. Lucrécia mentait. Elle inventait presque tout, mais souligna qu’elle détestait parler de son passé. Qui aurait pu comprendre ? Dainijijõ lui demanda :  « J’ai 24 ans et toi ?

_ …J’ai … 25 ans… »

25 ans… Encore un mensonge… Mais c’était à cet âge que tout avait basculé, que sa vie s’était arrêtée, pour devenir son propre cauchemar…

Le docteur interrompit leur discussion. Alors, Dainijijõ promit de revenir.

Lucrécia ne mangeait pas. Elle voulait mourir. En fait, depuis que Vincent avait annoncé la mort de son fils bien-aimé, c’était devenu une idée fixe, une obsession. Le rejoindre dans la Rivière de la vie… Elle avait quitté sa grotte et erré le long des chemins. Elle n’avait eu aucun but. Elle marchait droit devant… Une voix l’appelait… Midgar, le lieu de départ de sa tragédie… Son désir de mourir devenait de plus en plus fort… Mais le Jénova… Comment… Elle avait fui le monde extérieur et au moment de sa sortie… Ce fut un choc… Tout avait changé. Les villages, les habitants, la nature… Comme si une maladie avait rongé la Planète et qu’elle commençait à guérir… Elle avait erré des mois entiers, guidée vers une destination que seul son subconscient connaissait. Elle était parvenue à la grotte de Mythrill, puis dans les marais. Là, un Zolom l’avait attaquée. Elle n’avait pas cherché à se défendre, ni à fuir. Le moment était venu, c’était sa seule chance… Elle s’offrait à ses crocs… « Qu’il me tue… » Et maintenant, elle se trouvait à l’hôpital… Mourir… Un mot pour désigner tout… ou rien… Le vide… Qu’est ce qui la retenait à la vie ? Son fils… était mort… Et Vincent, son amant lors de leur tragédie, devait lui en vouloir pour son attitude… Mais comment aurait-elle pu le savoir ? Lui si froid et si loin. Mais qu’importe, revoir son fils… C’était son désir le plus cher… Mais ses erreurs… Tant d’erreurs, elle devait expier par la mort… Mais… Etait-ce suffisant ?

Le médecin lui ordonnait de manger, sous la menace de la passer sous perfusion. Dainijijõ, elle, la grondait, gentiment. Elle avait pris un appartement en ville et passait la voir tous les jours. Elle commençait à s’attacher à la jeune femme. Mais pourquoi ne mangeait-elle pas ? Il arriva même un soir où Lucrécia sortit de la clinique malgré sa faiblesse. Si Dainijijõ ne s’était pas retrouvée là, elle se serait jetée dans le lac. « Dainijijõ, dit Lucrécia après cet incident, je veux mourir. Pourquoi vous acharnez-vous ? Laissez-moi. » Elle la regarda d’un air horrifié, puis prit sa main et déclara d’un air grave : « Lucrécia… Si la vie coule en toi, c’est parce qu’elle veut te donner une seconde chance, quoi que tu aies pu faire avant… Cette chose que tu trouves futile est le cadeau le plus précieux. Ne gâche pas cela. Vis pour ceux qui n’ont pas eu cette chance… » Dainijijõ sortit en lui disant d’y réfléchir. Dainijijõ avait raison. On ne vit pas dans le passé. Ce ne fut pas comme une révélation mais Lucrécia décida de vivre… Pour son fils qui n’avait pas eu cette chance… On ne vit pas dans le passé… Mais on ne fit pas par complètement l’oublier.

Il se trouvait que Dainijijõ était scientifique. Alors, commença une nouvelle vie pour Lucrécia. Elle redécouvrit les plaisirs simples qu’offrait la Planète. Elle voulait oublier ses erreurs, enfin les refouler ; Sa chance n’était pas vaine. Elle vivait pour lui. La nuit, elle en rêvait. A l’aspect jeune et beau, Aux longs cheveux d’argents et aux yeux d’émeraudes. Son fils, Séphiroth…

**

Vincent soupira : « Merci. Merci de t’être occupée de Lucrécia. Merci de lui avoir redonné une once d’envie de vivre… Je te dois beaucoup. » Dainijijõ resta muette. Puis elle se leva, et s’en alla. Les autres se regardèrent et sortirent de la pièce. Tifa posa une main sur l’épaule de Vincent : « Courage ! On est avec toi ! »Et elle ferma la porte. Vincent réprima un faible sourire, qui ne parvint pas à éclairer son visage anémié. Il porta la main blanche et fine sur sa joue et enfin, y fit couler ses larmes. L’étau qui serrait sa poitrine se desserra lentement. Il lui fallait prendre une décision.

**

« Clad, s’impatientait Barret, On ne peut pas rester là à ne rien faire ! Nous sommes inutiles et Séphiroth prend de l’avance ! Il possède déjà les Méga-Matéria, et s’il parvient à déclencher la Cérémonie, la Planète mourra ! En as-tu conscience ? »

Clad réfléchissait, il tournait en rond, le menton posé sur son poing. « Si seulement on en savait plus sur cette cérémonie ! Si seulement tout le testament était traduit !

_ Si… Si… si… Avec des si, on refait le monde ! T’en connais, toi, qui parlent Cetra couramment ? » Barret fulminait. Le manque d’action le rendait fou, surtout lorsque l’ennemi avait de l’avance.

Dainijijõ passa la tête dans l’encadrement de la porte. « Excusez-moi. Mais j’ai tout entendu. Je pense vous aider. Mon mentor, Lu Peing, possédait de grandes connaissances Cetra et il m’avait appris à le déchiffrer. Clad la regarda avec étonnement. Elle connaissait le Cetra ? Elle s’avança vers lui. Accomplir son destin. La voie à suivre. « J’ai une faveur à te demander…

_ Clad.

_ Oui, Clad… Je ne connais même pas vos noms ! rit-elle nerveusement. Je désirerais me joindre à vous…

_ Pardon ? fit Clad, hébété

_ D’après ce que j’ai pu comprendre, vous recherchez Séphiroth. Mais il est mort ! Si c’est bien du fils de Lucrécia dont il s’agit. »

Clad se gratta la tête. « En fait, c’est pas la vérité. Il est bel et bien en vie et…

_ Vous avez des raisons de le chercher. Mais moi, je voudrais le re… le voir, parce que c’est grâce à lui que Lucrécia est en vie. C’est ma seule raison », mentit-elle. Mais elle pensait : « C’est là que ma mission commence… Je dois faire partie du groupe… » Elle ajouta, persuasive : « Je peux vous être utile. Je sais me battre, parler le Cetra, et plein de choses encore…

_ Mais, et Lucrécia ? demanda Tifa. Et ton travail ?

_ Oh, je peux arrêter mes recherches et comme Lucrécia n’est pas en état de m’assister…

_ Tu vas la laisser seule ? insista Tifa.

_ C’est tout réglé : Vincent venait d’entrer dans la pièce. Je dois vous dire… J’ai décidé de rester ici. Avec Lucrécia. Je sais bien, que ce n’est pas le moment approprié, mais, je pense être plus utile ici. De plus je ne suis pas au meilleur de ma forme…

Clad hocha la tête, compréhensif.

_Je comprends, dit il. Tifa a fait pareil pour moi. C’est ton droit de rester. C’est ce que tu veux, non ?

Les autres acquiescèrent. _Oui, Vincent, reste avec elle. Lucrécia a besoin de toi, appuya Nanaki.

_J’espère… Merci. »

Cid arriva en courant : « Le Hautvent est paré au départ ! » Il regarda Vincent, qui portait encore la blouse de la clinique.  « Ben alors, Vincent ! Tu ne pars pas ? !

_Non.

_ Ah… Bon ben, au revoir… Je ne suis pas très doué pour ça… Tu nous appelles quand elle sera mieux. Sacré Vincent ! » Il lui donna une bourrade dans le dos d’un geste complice. « Bon, les jeunes ! On décolle ! » Les membres d’AVALANCHE se dirigèrent vers la sortie. Dainijijõ fit face à Vincent. « Prends soin d’elle… dit elle d’un air triste.

_ Je te le promets. »

Brusquement, elle se hissa sur la pointe des pieds et se jeta à son cou. « Merci de rester ! » Vincent, rouge jusqu’au oreilles de ce geste, balbutia : « Euh.. Ce n’est rien… » Elle recula et rit : « Ne rougis pas ! Tu as l’air gêné ! » Il baissa la tête, elle reprit son sérieux. « Je pense qu’elle aura plus besoin de toi que de moi…

_ Pourquoi dis-tu cela ?

_ Avoue, Vincent. Que ce que tu éprouves pour Lucrécia, c’est plus que mon amitié ! » Il resta muet.

« Dainijijõ ! l’interpella Clad. Il faut y aller !

_ J’arrive ! Il faut que j’aille chez moi, chercher deux trois bricoles ! Je vous rejoins à l’entrée du village !  Elle se tourna vers Vincent : Au revoir, Vincent. Au fait, mon appartement est à ta disposition. J’ai récupéré les clés de Lucrécia. Elle les lui tendit. Embrasse-la de ma part ! Ca ne devrait pas te poser de problème ! ajouta t elle en riant. Vincent s’empourpra. « Au revoir. »

**

Dainijijõ arriva à l’entrée de Mideel, après avoir salué les habitants. Elle portait un sac de toile. « Un petit nécessaire, précisa t elle.

_ Tu pars avec nous ? Cid se gratta la tête.

_Oui ! sourit-elle. Un de perdu, une de retrouvée ! »

Dans le cockpit, on présenta la nouvelle venue aux autres. Clad fit le tour d’horizon :

« Tifa, mon épouse. On habite à la Costa del Sol, où l’on tient une auberge. » Dainijijõ se rembrunit. « Sa femme… » Elle sourit. Clad continua :  « Barret de Corel Nord, l’ex leader d’AVALANCHE, il aide à la restauration de sa ville natale.

_ Oui, je connais ce groupe. Curieuse prothèse… murmura t elle. Barret grogna : C’est à cause de la Shinra ! ! Heureusement, ils sont hors service ! !

_ Red XIII de Canyon Cosmo, il voyage dans le monde.

_ Nanaki. répliqua l’intéressé. Je préfère mon vrai prénom. Mais bon… fais comme tu veux.

_ C’est ce tatouage qui a donné ce nom, Red XIII…

-Oui …

_ Cait Sith de Junon. Il fait des actions philanthropiques.

Dainijijõ se pencha vers le chat : _Tu prédis l’avenir ?

_ Ouais ! Je peux en faire une pour toi…

_ Cait Sith ! gronda Cid. Tu as besoin de réglages ! C’est l’invention d’un « ami ». Il est resté à Junon. Ce chat déraille parfois.

_C’est pas vrai ! se plaignit la peluche, Il faut comprendre c’est tout ! » Le chat sautilla sur le mog qui bascula d’avant en arrière, équilibrant son mouvement avec ses bras. Un papier sortit.

Tu arriveras à ce que tu veux… Mais tu perdras quelque chose…

Cette prémonition… Presque la même que Cait Sith avait fait à Clad lors de leur rencontre… Aeris…

Clad changea de sujet, tout en foudroyant du regard la peluche, qui baissa la tête et se traîna dans un coin, piteusement : « Yuffie, d’Utaï, la cadette du groupe… Ninja et voleuse de matéria.

_Chasseuse de matéria ! rétorqua la jeune fille.

_ Et enfin, Cid. Le capitaine du Hautvent.

_Appelle-moi Cid ! Capitaine, c’est pour les crétins et mes subalternes !

_ Eh bien, ravie de vous connaître enfin ! Tous ces prénoms… Moi, je sui Dainijijõ de Mideel. »

 

***

 

Arf ! Cri d’agonie de l’auteur… Si on m’avait dit que mon chapitre 4 serait aussi long ! ! Ourf ! ! ! Bon on passe aux notes ! Plus ça va, plus je suis feignante pour écrire ces notes ! !

1. Bon, voyons voir… Vincent en bave dans ce chapitre ! ! Gniark ! ! ! (On peut mettre des copyrights sur ce rire ? Alons y ! Gniark ! ©Aya. All rights reserved !) Ah la la ! Donc, Vincent reste à Mideel… Pour veiller sur sa chérie… La pauvre Lucia ! Dans mon brouillon, elle faisait un arrêt cardiaque ! ! Mais bon il est déjà assez long ce chapitre ! ! ! Donc, Dans ce chapitre Vincent peut paraître faible.. Il se met à chialer devant tout le monde… Mais bon, l’a un choc… Lucia, elle est à Mideel ! Et lui qui l’a cherché ! ! En plus, elle paraît avoir refait sa vie ailleurs… (NdA : Y’ a rien entre Lucia et Daini ! ! Tata ! On sait jamais, certains lecteurs interprètent bizarrement !) Vincent, poussé par ses sentiments reste à Mideel…

2. Pour le fait que Lucia ait le groupe AB- Ce groupe, je crois est le plus rare… Je sais que c’est un peu gros. Mais c’est jusque pour renforcer le lien du sang entre Seph et Lucia… Le sang se conserve 3 jours… Je crois que les plaquettes, utilisées pour les transfusions se conservent plus longtemps… Mais là, on est dans FF… C’est un monde plus moderne donc c’est mon prétexte pour dire que le sang se conserve ici 10 ans ! Na !

3. Le premier passage en italique est un rêve de Sephiroth provoqué par un malaise. Donc, d’abord, il est bébé et Hojo l’examine. Ensuite il est dans le ventre de sa mère, le bébé est capable d’entendre des sons à partir d’un certain nombre de mois. Ensuite il est extérieur et observe la scène… La personne qui le hante… Bientôt on va savoir qui c’est mais vous vous en doutez ? ^_~

4. Ensuite, c’est le passé de Vincent… Pas de dessin ? Ah ! vi ! Vicktor c’est une germanisation du prénom du docteur Frankestein Et « Deshi » c’est du jap :c’est « disciple ». Voilou. Notre Vincent a le coup de foudre…

5. Le résumé de la rencontre Lucia/Daini… Le Zolom attaque Lucia, Daini la sauve… Gaea est le nom grec de la déesse de la Terre. Une nouvelle invocation. Faut varier ! Le simple fait que Lucia retrouve la joie de vivre peut paraître simpliste mais bon… Daini l’a persuadée…

6. Tiens, en parlant de Daini… Elle est investie d’une mission dont on saura l’objet dans les prochains chapitres… L’ORTH de daini n’est pas bonne. Normalement, ce n’est pas un « ~ » sur le « o » Mais un  « _ » mais sur le clavier, y’a pas. La voilà dans le groupe ! C’est une douée en magie ! Rien que par la façon dont elle soigne Lucia !

7. Bon je crois que c’est tout !

Angel : Aya ! C’est snif ! tellement triste ce que tu écris sur Vince/Lucia ! !

Devil : C’est mièvre oui ! J’arrive pas à croire que toi tu écrives des trucs mièvres ! ! c’est à vomir ! !

Aya : Mais qu’est ce que vous foutez là ! Retournez à la Corp ! Au pas de course ! Ne m’empoisonnez pas mes fics !

Bon sur ce… Si j’ai pas tout dit… nadeshiko@wanadoo.fr Le rendez vous pour les rares lecteurs de ma fic qui se posent des questions !

Le chapitre 5… C’est bientôt… Ca dépend de votre conception de ce mot…

 

En exclusivité  ! !

«  Clad ! Clad ! C’est affreux ! »

Choco Billy ne sait que faire… Chole a disparu…

« Aide-moi ! Je t’en prie ! » D’un regard suppliant , Le général en chef demandait l’aide de son subalterne… Séphiroth le regarda de haut.

Séphiroth n’en peut plus. Les rêves se précisent… Sont plus présents…Qui est cet esprit qui le hante ?

Les membres d’AVALANCHE se dirigent dans un piège… Qui a capturé Chole ?

Vous le saurez en lisant le chapitre 5 de « Résurrection est la clé » : Kidnapping.

 

 

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