La  Bibliothèque  de  la  ShinRa  corp.

 

 

 

Résurrection est la clé

 

 

« Si par malheur, un jour, on découvrait les antiques manuscrits de notre peuple et si on réussissait à déchiffrer les grimoires sacrés, dans le lieu maudit, les incantations invoquées de la Cérémonie n’apporteront que chaos et malheur sur la Planète. »

Extrait du Testament de Heiwa, sage Cetra.

 

 

Chapitre 1 : La haine, ma force nourricière.

 

Jénova… Mère… M’aurais-tu abandonné ? Pourquoi cette haine en moi ? Mère, réponds, je n’entends plus ta voix… Ne me laisse pas seul ! Haine ! Mère, je te vengerais ! Maudits, maudits humains, qu’ils trépassent de la lame de mon Masamune ! Je chasserai cette vermine de la Terre, nous régnerons en maîtres… Mon âme est emplie de haine… Ils m’ont fait disparaître… Mais je reviendrais, oh oui, je reviendrais… Et cette fois, aucun obstacle ne se dressera sur mon chemin… La race humaine est vouée à disparaître !

L’âme de Séphiroth ne s’est pas dissoute dans la Rivière de la Vie, elle ne s’est pas jointe au tourbillon d’esprits servant à la planète. Sa volonté est plus forte… quand tout cela cessera-t-il ?

 

**

La sueur perlait sur son front fiévreux. Non, ce n’était qu’un rêve, ce n’était pas possible. Séphiroth, en vie ? Il revoyait cet instant où Zack sortait de chez lui avec le cadavre de sa mère. Malgré le fait que tout était flou à cause de son évanouissement, il savait. Il savait que c’était elle. Maman … Il n’avait pas pleuré, mais sa rage, cette rage qui nourrissait son cœur, qui enveloppait ses muscles, s’était déchaînée. Il n’avait eu qu’une seule idée de puis ce jour là. Séphiroth… Sa mort avait apaisé quelque chose en lui… Ne plus y penser, ce n’était qu’un rêve, ne pas se demander sa cause.

Encore alerte, Clad scruta la pénombre de sa chambre. Rien. Il n’entendait juste que le souffle régulier de sa compagne. Il se pencha vers elle, un sourire illuminait son visage. Les yeux clos, elle dormait paisiblement sur le côté, ses longs cheveux bruns, épars tout autour de son visage. Apaisé par cette vision, Clad se rallongea, embrassa le front de Tifa, sourit et se rendormit.

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Un long hurlement déchira l’air. Insondable, lugubre, envoûtant. Face à la lune éclairant le canyon de sa lueur sanguine, Nanaki se tenait la tête relevée, communiquant son désarroi comme un cri de détresse envoyé à l’astre qui régnait sur les ténèbres.

Le vieil Hago s’était assis près de la Bougie Cosmo. Le félin le rejoignit. Tous regardèrent les flammes. « La planète est en danger. J’ai entendu son cri. Quelque chose se prépare, je le sens : déclara le sage guerrier. Quelque chose d’horrible. J’ai peur pour l’avenir, Hago, que dois-je faire ? »

Les flammes rougissaient encore plus le pelage roux du félin, lui donnant une apparence fantomatique. Le vieillard ne répondit pas. Il était effrayé par les propos du protecteur. Il murmura juste : « Si seulement BugenHagen était là… »

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Le vent soufflait dans ses longs cheveux d’argent. Une sorte de plénitude l’envahit. Face à lui, fier comme un souverain, se dressait le sommet du tristement célèbre Mont Nibel. « Ce lieu me remplit de nostalgie… La nostalgie ? Ha ha ! Qu’est ce au juste ? Une sensation étrange… et pourtant… » Il était seul, toujours… Le guerrier solitaire, craint de tous… D’un pas sûr, il se dirigea vers le pont suspendu au-dessus du ravin. Sous les lattes de bois, le vide, noir, sombre… Il y avait ça et là de la brume qui cachait le fond. Le pont antique gémissait sous ses pas. Quelques centaines de mètres et le réacteur Mâko s’offrirait à ses yeux… Ses pas résonnait sur le sol rocailleux. Autrefois regorgeant d’énergie Mâko, les entrailles du Mont étaient au bord de l’épuisement.

Un bruit le fit sursauter. Il se mit en garde. Le souffle du dragon se faisait entendre. La bête surgit de nulle part. Les adversaires se fixèrent un instant. Puis le dragon passa à l’offensive, cherchant à ébranler l’homme. Celui-ci l’esquiva, et alors que la bête se retournait pour charger de nouveau, il brandit son épée et transperça la chair de son ennemi. Blessé, le dragon enragea davantage. Les mouvements de l’homme étaient souples, presque gracieux. La lame du Masamune sifflait dans l’air, s’abattant sur l’ennemi sans heurts, glissants contre la peau écaillée de l’animal. La bête s’écroula au sol avec un hurlement sinistre, dans une énorme flaque de sang.

Séphiroth redressa la tête, un sourire machiavélique éclaira son visage. Le vent courait délicieusement dans ses longs cheveux d’argent. Un sentiment de bien être le traversa et le frisson de la mort le parcouru. Quelle sensation agréable. Il n’existait alors plus rien. L’éternité n’était que pour lui. Lui et son désir de supériorité. Bientôt, il serait un Dieu. Ce n’était qu’une question de temps. Il fouilla le cadavre du monstre et repartit vers le réacteur.

**

« Comment ça, je m’énerve ? ! Mais je suis très calme, au contraire ! » explosa Barret. Il fit signe à Marlène de sortir. Il arpenta la pièce serrant le PHS de sa main gauche et brandissant son bras fusil.

« Ecoute Barret, dit calmement Clad. Tifa et moi sommes tout à fait d’accord, il faut que l’on se réunisse immédiatement ! Je propose…

- Clad, Clad, Clad ! coupa Barret, Tu crois vraiment qu’il est nécessaire de…

- Barret ! Dans la situation actuelle, le mieux est de réfléchir.

- Ah ! Ah ! rit nerveusement Barret, réfléchir ! Mais bon sang ! Il faut agir !

- MAIS ENFIN TU VAS M’ECOUTER ? ! ! rugit Clad, agacé. Tu préviens Cid et Yuffie, et tu leur dis de laisser tomber tout ce qu’ils font et de nous rejoindre chez Tifa et moi, dans notre auberge à la Costa del Sol, et je t’en prie ne discute pas ! Nanaki est en route de Canyon Cosmo et il expliquera les détails. Moi, j’appelle les autres. »

CLIC ! Clad raccrocha vivement.

Et ça recommence… Barret soupira : « Je ne pourrais jamais vivre en paix ? Elmyra ! Tu peux venir avec Marlène ? Je dois vous parler, appela t il de la fenêtre.

**

Cela faisait deux ans… Tout juste deux ans que Séphiroth avait disparu… Mon Dieu, qu’ai-je fais ? Cela fait deux ans que j’ai aidé à tuer le fils d’une femme aimée et j’en suis presque heureux… Mais comment aurais-je fais pour lui révéler la vérité ?

Tu es humain, Séphiroth. Fils de Lucrécia et de…

Hojo… Le scientifique passionné, tellement qu’il en avait perdu la raison, sa femme et son enfant. Pauvre Lucrécia… Elle que la vie aurait pu rendre si heureuse… Ah ! L’Homme et sa folie ! Pourquoi, pourquoi toujours vouloir dominer ? Pourquoi ne pas vivre au jour le jour, profitant de ce que la vie nous offre ?

Et moi, je suis seul, que fais-je ici ? Ce lieu, je le fuirais tellement il est maudit. C’est ici que tout a commencé… Deux ans que je me morfonds dans ce manoir à la recherche de réponses…

Depuis la mort de Séphiroth, Vincent hantait le manoir Shinra de Nibelheim. C’était le dernier endroit sur Terre où il aurait voulu aller mais il l’attirait… Le souvenir de Lucrécia le rattachait ici… « Toi que j’aime, toi qui le savais ! » Il espérait la revoir, l’étreindre, toucher ses cheveux… Pour lui, elle était toujours vivante… Lucrécia… Ne te verrais-je que dans l’éternité ?

C’était ici que tout avait commencé…

**

Nanaki arriva en vue de Costa del Sol. Il était temps. Fourbu et fatigué, il se dirigea vers l’auberge de Tifa et Clad : « Le Septième Ciel des Strife ». Tifa et Clad s’y étaient installés l’année passée juste après leur mariage. Ils l’avaient achetée pour presque rien. A l’époque tout était en reconstruction et depuis la chute de la Shinra, la région s’était appauvrie, mais Costa del Sol était un passage obligé pour les ferries en provenance du continent Est. Donc, le jeune couple avait converti la villa en auberge qui servait aussi de relais pour les chocobos. Tout en repensant à la fête de l’an passé en l’honneur de Tifa et Clad, Nanaki poussa la porte malgré l’écriteau « fermé ».

Il fut accueillit par deux visages sombres. Les nouvelles qu’il leur avait données les inquiétaient grandement. Tifa qui était assise devant le bar se leva à l’arrivée du félin.

« Bienvenue, Nanaki. Viens, tu dois être fatigué de ton voyage. Je vais te préparer quelque chose. Installe-toi. »

Ne pouvant nier, le guerrier se hissa à l’endroit avisé par la jeune femme et regarda Clad, qui pour l’instant n’avait encore rien dit.

- Alors ? Tu as prévenu les autres ?

Clad acquiesça : Mais je n’ai pas encore appelé Vincent. Cela fait un an que l’on ne l’a pas vu depuis la noce.

- Oui, je comprends. Le pauvre, il n’a pas eu de chance dans sa vie, je pense qu’il cherche encore Lucrécia…

- Enfin, je l’appellerai plus tard, il ne reste plus qu’à attendre.

- Voilà, chantonna Tifa en arrivant. Monsieur est servi ! Je vais chercher le reste. » Elle repartit dans la cuisine.

« La pauvre, murmura Clad. Elle était dans un de ces états quand tu nous as appelés. Si elle est comme ça, c’est pour éviter d’y penser ».

Un bruit de moteur les interrompit, et Tifa sortit en courant de la cuisine. « Le Hautvent ! Je l’ai vu ! »

Et tous allèrent à l’entrée de la ville à la rencontre de Cid et Shera qui avaient pris au passage Yuffie, Barret et Cait Sith qui descendaient de l’aérostat.

**

Le réacteur était arrêté, comme si le temps l’avait figé. Séphiroth s’avança vers lui et pénétra dans ses entrailles. Ses pas le conduisirent au-dessus de la Mâko. « C’est ici que je suis mort la première fois. Et pourtant, ma volonté de me venger était si forte… Rien ne peut m’ébranler. Le tombeau de Jénova… Ce réacteur aurait dû se nommer ainsi. C’est là que j’ai vu Mère, elle me disait… Je ne sais plus… Mais qu’importe ! Je suis supérieur ! C’est cela qu’elle m’a dit ! » Il leva les bras. « J’accomplirai ma destinée et assouvirai tous les êtres vivants. Leur chair déchiquetée nourrira les terres de mon empire et leur sang versé abreuvera les fontaines de ma gloire… Mais, il est de temps de partir, un long chemin m’attend… »

Il était venu ici en pèlerinage, il lui fallait juste aller faire un tour au manoir Shinra, récupérer un dossier, c’était tout… Il aurait alors une pièce importante de son plan.

**

Son PHS sonna pour la première fois depuis un an. « Tiens, c’est étrange… Mais, je voudrais tant être seul… » Il soupira. La sonnerie insistait. Il décrocha, c’était Clad. Pendant son long discours, Vincent resta silencieux. La situation était grave, fallait-il les rejoindre ? Il y avait deux ans tout était différent, il croyait se battre pour une cause qu’il croyait juste, en fait pour se venger d’Hojo, pour Lucrécia mais là…

« Comment peux-tu être si égoïste ? L’avenir de la Planète est en jeu, une fois de plus et tu ne penses qu’à toi ? !  songea t il.

- Vincent, tu m’écoutes ? l’interrompit Clad.

- Bien sûr. J’arrive le plus vite possible. »

Il se releva du bureau où il épluchait des dossiers. La mémoire d’années de recherches de la Shinra, était réunie dans ces dossiers. Rien que de savoir tout ce qu’ils contenaient lui faisait froid dans le dos. Mais il espérait trouver des réponses… Au moment où il s’apprêtait à pousser la porte, un bruit suspect le mit sur ses gardes. Quelqu’un se trouvait dans le souterrain. Par réflexe, Vincent se jeta derrière la une paillasse et sortit l’arme qu’il gardait toujours sur lui, le « Peine de Mort ». Un individu s’introduisait dans le laboratoire… Il fouillait.

Ce que Vincent vit le surpris et il évita de pousser un cri de stupeur. Au comble de l’horreur, il se força à observer. Séphiroth se trouvait dans la bibliothèque. Un flot de pensées diverses le submergea. Séphiroth ne resta pas longtemps. Il semblait avoir trouvé ce qu’il cherchait, et partit un dossier volumineux sous le bras. En traversant le capharnaüm qui régnait dans la pièce, il ne se rendit pas compte qu’un feuillet s’était échappé du dossier. Il referma la porte derrière lui. Vincent entendit ses pas décroître, et attendit un long moment avant de sortir de sa cachette. Sa longue expérience de Turk lui rappelait la prudence.

Encore étourdit par ce qu’il venait de se produire, il ramassa le papier et le parcouru rapidement. Ce qu’il révélait l’horrifia davantage. Que préparait Séphiroth ? Comment était-il possible qu’il soit encore en vie ? Une autre pensée le traversa alors : fallait-il en parler aux autres ? Il y songeait encore alors qu’il se mettait en route vers Costa del Sol.

 

***

 

Quelques explications au sujet de ce premier chapitre, c’est plutôt une sorte de prologue, mais bon…

En fait cette fic a commencé avant que je finisse le jeu. Je l’ai découvert en avril (Je suis toujours avec un métro de retard ^^) Bref, en fait c’est en lisant plusieurs autres fics que je me suis lancée, et il y en a beaucoup… Celles qui m’ont inspirée, je vais les citer,, parce qu’elles sont super, « Catharsis» de Sylvie Branford ^_~, elle a du style ! « Le chaos qui est en moi » d’Angie, génial ! et « La fin est le commencement » de Deedo, extra ! Voilà ma réclame ! Bon voici les notes :

1-L’extrait du testament Cetra sera utile pour la suite, c’est le papier que Vincent découvre. Au fait Heiwa est du japonais, qui veut dire paix.

2- Séphiroth, le retour, héhéhé ! Quel est son plan ? La réponse au prochain chapitre. Ce qui m’a déçue dans le jeu, c’est de la manière trop simple dont il décède… Snif ! Il meurt trop facilement (Omnislash et on en parle plus !) En plus, il ne sait rien sur lui, et il meurt trop bêtement ! (OK ! OK ! J’avoue, j’aime bien ce perso ! Na !) Alors les fics, elles servent !

3- Clad et Tifa : logique, même si le jeu n’est pas très explicite. Ca frisait même trop l’ambigu !

4- La scène du combat : j’ai bien aimé l’écrire, je voulais montrer l’aisance de Séphiroth au combat (Ben voui, c’était un Général, quoi !), et écrire des trucs sanguinolents (Whahaha !)

5- Barret : son caractère est nerveux. Il s’emporte Clad lui apporte de mauvaises nouvelles. J’ai voulu montrer son caractère fort, emporté et parfois impulsif. Dans le début du jeu, il s’énerve quand Clad n’est pas dans le train, et il tape sur des caisses. Il a donc parfois mauvais caractère.

6- A propos de Nanaki. Malgré son jeune âge, il est protecteur de Canyon Cosmo. C’est lui qui apporte les mauvaises nouvelles. J’ai essayé de le montrer inquiet mais sage. Et puis j’l’aime bien ! Il est réfléchi et il n’aime pas qu’on le traite en enfant.

7- Clad : dans ce chapitre, il préfère réfléchir plutôt qu’agir. Pour l’instant… Sa réaction est inquiète, il s’en remet à Nanaki. C’est vrai on pourrait penser qu’il aurait agi impulsivement mais là non…

8- Les pensées de Vincent. J’aime bien ce perso. Le pauvre, Lucrécia n’est plus là, il est seul et broie du noir dans un endroit lugubre. Pour « toi que j’aime, toi qui le savais ! » et « Ne te verrais-je que dans l’éternité ? » sont en fait (espèce de plagiaire !) tirées et arrangées du poème de Baudelaire « A une Passante » des « Fleurs du Mal » : « Toi que j’eusse aimée, toi qui le savais » et « Ne te verrais-je que dans l’éternité ?» Bref, Vincent ne pense qu’à sa bien aimée. Je voulais le faire mélancolique, il se sent usé, dépressif, l’âge peut-être ? Mais le poème « A une passante » parle du Spleen et de L’Idéal. (Je vous ressorts mes cours de français !). Bref, là Vincent est plutôt atteint par le Spleen. L’idéal ne l’a atteint qu’au moment où il a rencontré Lucrécia. Et cette sensation est éphémère.

9-Tifa : Bon là elle peut paraître nunuche. Et c’est voulu. Elle essaye de ne pas penser à la situation. Mais quelle situation ?  Suspense !

10- Le pèlerinage de Séphiroth. En fait c’est l’attachement, malsain, style complexe d’Œdipe, que j’ai voulu montrer, c’est pour sa « mère » qu’il réalise son destin. Au début, il paraît déboussolé (1er paragraphe du chapitre), il veut la venger. Un peu comme Clad, à Nibelheim.

11- « Rencontre » Vincent-Séphiroth. Il fallait que Vincent voie Séphiroth. C’est indispensable pour la suite. Quant au feuillet, ça peut paraître gros mais il fallait que Vincent aie un début de piste. Plus tard, il devra réfléchir s’il doit révéler le retour de Séphiroth. Cela le tortura un peu.

12- Orthographe : il y a sûrement des fautes, mais j’ai retiré les plus flagrantes ! Alors S.V.P. pas de contestations !

13- Coup de cœur ou coup de gueule, une seule adresse : Nadeshiko@wanadoo.fr

14- Merci à ceux qui ont lu jusque là, à Squaresoft pour son jeu et ses persos géniaux (qui sont les siens), et mes sources d’inspirations ! J’espère que ce premier chapitre vous a mis l’eau à la bouche.

 

A un prochain chapitre, Aya.

 

 

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