La  Bibliothèque  de  la  ShinRa  corp.

 

 

 

Resurgam

 

 

Chapitre III : Quelques précisions généalogiques fort utiles…

 

   Luna demanda à l’un des nombreux humains qui vivaient à Cosmo, de préparer et d’apporter des rafraîchissements aux invités (étant donné que ses pattes limitaient quelque peu sa capacité à préparer les cocktails !) ; puis elle alla convoquer les trois humains arrivés d’une façon plus… normale que les deux autres (ils étaient arrivés en marchant, et non assommés par une bonne dose de somnifère comme l’étaient les deux autres !). Une fois tous les invités rassemblés dans le salon de la Maison des Anciens, Luna sortit se promener sur la place du village. Une jeune humaine se trouvait près de la Bougie Cosmo, flamme protectrice qui brûlait, telle un cœur sacré, depuis des siècles au centre du village. L’humaine semblait perdue : elle demandait des renseignements sur un garçon nommé Kenny Isaki… Luna grogna et alla se poster devant la fille ; avec une lueur menaçante dans ses yeux bleus, elle retroussa des babines pour montrer ses canines acérées :

« - Que voulez-vous ? fit-elle d’un ton peu bienveillant.

- Euh… je cherche Kenny Isaki – c’est un garçon de 17 ans, d’à peu près cette taille…, répondit la jeune humaine, en se haussant sur la pointe des pieds pour montrer avec la main la taille que faisait Kenny. Il a les yeux d’un très joli brun, les cheveux mi-longs et châtains, et…

- Qui êtes-vous, que lui voulez-vous ?

- Je m’appelle Kaoru James, je suis la fiancée de Kenny.

- Il n’est pas ici, partez !

- Vous mentez !

- Petite effrontée !

- Petite menteuse ! Je sais que Kenny se cache ici ; qu’il vienne devant moi s’expliquer, si c’est un homme ! hurla Kaoru, les deux mains en porte-voix. Hé, Kenny, tu m’entends ? Je SAIS que t’es là !

- Humpf ! Ce Kenny doit être masochiste ou idiot, pour avoir choisi une fiancée telle que vous !

- Je ne vous permets pas, grande boule de poils rouges !

- Grrr… je regrette que Maître Nanaki ait interdit la consommation de chair humaine, répondit Luna en se léchant les babines. Les humains sont délicieux, avec une bonne sauce au curry ! »

Kaoru recula d’un pas, effrayée par les insinuations de Luna.

« - Luna ! fit une voix derrière Kaoru. Ce n’est pas avec une attitude pareille que tu te feras des amis !

- Oh, Papy, j’ai déjà pleins d’amis de notre race ! Je ne veux rien avoir à faire avec ces humains !

- Luna, vas jouer ailleurs !

- J’en ai marre que tu me traites toujours comme une gamine – j’ai déjà 43 ans !

- Je te traite comme une enfant, car tu te comportes comme une enfant ! Vas surveiller tes frères et sœurs – c’est ton devoir en tant qu’aînée ! »

Luna grommela, pesta en direction de Kaoru, griffa le sol de ses pattes arrières, mais elle obéit, partit la tête haute, et entra dans une des maisons en bois du village.

« - Veuillez l’excuser, jeune fille, fit le grand félin roux que Luna venait d’appeler "Papy". N’ayez pas peur, Luna ne parlait pas sérieusement de vous manger.

- Je m’appelle Kaoru, et vous… Monsieur ?

- Oh, appelez-moi juste Seto ! J’ai entendu que vous cherchiez Kenny…

- Oui, il est parti sans même me dire pourquoi – je suis sa fiancée, je veux savoir !

- Sa fiancée ? Hmm, je suppose alors qu’il tient énormément à vous, car il ne vous a pas expliqué pourquoi il était parti. Il ne veut pas que vous soyez inquiète pour lui, et il doit penser que c’est trop dangereux pour vous impliquer dans cette histoire… Peut-être a t-il raison, en fait.

- Que voulez-vous dire ?

- Hmm, quoi qu’il en pense, je crois que Kenny sera tout de même heureux de vous revoir… Suivez-moi, Kaoru. »

 

 

*****

 

 

« - Si je vous ai tous invités ici, commença Nanaki, c’est parce que vous êtes les Elus…

- Pff, encore cette histoire d’élus ! grommela Christobald.

- Tss, tss ! Vous parlez d’une invitation ! ironisa Ichabot. Dites plutôt que vous nous avez trompés et enlevés ! Le crétin ici présent (Ichabot désigna Christobald du doigt, le "crétin" répondit par un juron) et moi-même, pensions nous rendre à des… rendez-vous d’affaires. Et - paf ! - au lieu de mon client et du kidnappeur de sa sœur, nous nous retrouvions en compagnie de Morphée, par l’intermédiaire de votre gaz soporifique !

- Pardonnez-moi, je regrette d’avoir eu à utiliser de telles méthodes, mais vous ne nous avez pas laissé le choix. Rappelez-vous, jeunes gens : la semaine dernière, mon fils Seto est venu vous inviter – vous, M. Azel, et vous, M. Wallace – mais vous avez catégoriquement refusé d’écouter ce qu’il avait à dire, car vous étiez tous deux si préoccupés par vos petits différends à propos de cette grève à l’usine de M. Wallace !

- Alors vous avez enlevé ma sœur, et puis vous nous avez tendu ce piège ! explosa Christobald.

- Oui, j’en suis navré…

- D’une pierre deux coups… joli coup, Maître – si je peux vous appeler "Maître" ? demanda Ichabot avec moquerie.

- Si vous voulez, M. Wallace. Votre aïeul, lui, m’appelait "Vieux Matou", ha ha ha !

- Mon… aïeul ?

- Je vais vous expliquer tout cela après le film…

- Oh, chouette ! s’exclama Anthea. J’ai toujours adoré aller au cinéma. Est-ce que c’est un film d’action, une comédie, un film d’amour ?

- C’est un documentaire, répondit calmement Nanaki.

- Ah ? fit Anthea d’un air déçu.

- Est-ce qu’on aura droit à du pop-corn, au moins ? demanda Zeon.

- Désolé, il n’y a pas de pop-corn à Cosmo. Je peux vous proposer des épis de maïs grillés – c’est à peu près l’équivalent…

- Non, ne vous dérangez pas pour ça… je préfère me goinfrer de cochonneries que de faire du bien à ma santé en mangeant vos légumes bio !

- Ha ha ha, comme vous voudrez, Zeon… mais évitez tous de dire trop souvent le mot "bio" lorsque je vous aurai donné vos matérias !

- Nos… quoi ?!

- Nous en reparlerons après le film… A moins que Messieurs Azel et Wallace ne veuillent d’abord prendre un déjeuner tardif ? proposa Nanaki.

- Finissons-en au plus vite ! répondit Christobald.

- Ouais, on mangera plus tard. » approuva Ichabot, en regardant sa montre qui indiquait 14 heures 07.

Alors, Nanaki se dirigea lentement vers un des murs du salon, et actionna le bouton qui était caché derrière un tableau décoratif. La lumière devint automatiquement plus tamisée, un mur de la pièce bascula entièrement et dévoila un gigantesque écran de téléviseur.

« - Wow ! s’enthousiasma Anthea. Ecran plat, cinq mètres sur trois – quelle classe !

- Vous cachez bien votre jeu, Maître Nanaki ! complimenta Zeon avec un sifflement significatif.

- Eh oui, admit Nanaki, sous nos dehors rustiques, nous vivons avec notre temps et suivons les progrès de la technologie.

- Excuse-moi, Père…, intervint Seto en arrivant dans la pièce.

- Tiens, mon petit Seto, puisque tu es là, passe-moi le disque vidéo…

- Ahem, Père, nous avons une invitée-surprise de dernière minute… »

Seto se poussa sur le côté afin de laisser passer Kaoru et son sac de voyage rempli à ras-bord, qu’elle posa à terre près de l’entrée du salon.

« - Kaoru, qu’est-ce que tu fais ici ?! s’écria Kenny en reconnaissant sa fiancée.

- Je t’ai suivi – Oh, Kenny, je suis si contente de te revoir ! »

Kaoru se jeta au cou de son ami, le serra de toutes ses forces, les larmes aux yeux. Etant beaucoup plus grand qu’elle, il dut se pencher légèrement pour éviter l’asphyxie, car Kaoru était pendue à son cou et le serrait vraiment très fort.

« - Ça fait à peine un jour, mais c’est comme si tu m’avais abandonnée depuis un siècle !

- Kaoru, il faut que tu retournes à Utai ! exigea Kenny, en la repoussant doucement.

- J’y retournerai, mais seulement si tu viens avec moi.

- Ce n’est pas possible – je… j’ai une affaire à régler, et…

- Je t’accompagne ! Je viens avec toi pour ton voyage initiatique !

- Il n’en est pas question – tu vas retourner à Utai sans discuter.

- Hé, ne joue pas au grand dur, Kenny – ça ne te va pas au teint, hi hi hi ! »

Kaoru posa sa tête contre l’épaule de Kenny, ferma les yeux, et se serra contre lui en souriant.

« - Tu veux bien que je vienne avec toi, n’est-ce pas, Kenny ? murmura t-elle. S’il te plait… je… je tiens tant à toi…

- Kaoru…

- S’il te plait, dis-moi oui… Je sais que tu accepteras, Kenny… Tu m’aimes, n’est-ce pas ?

- Kaoru, je ne t’aime pas ! déclara t-il en la repoussant à nouveau.

- Q-quoi ? Tu plaisantes, c’est ça ?! Je ne te trouve pas amusant !

- Je ne t’aime pas, Kaoru ! hurla t-il d’une voix méchante. C’est clair, ou tu veux que je le répète encore ? OK, je vais articuler : je – ne – t’aime – PAS ! Maintenant, tu arrêtes de me coller, et tu retournes à Utai ! »

Kaoru ouvrit et referma plusieurs fois la bouche mais fut incapable de prononcer ce qu’elle avait l’intention de dire. Finalement, elle tourna les talons et marcha calmement vers la sortie.

« - Voilà ce qui s’appelle jeter une fille en beauté ! commenta Ichabot à voix basse. Belle démonstration, p’tit gars, hé hé hé !

- On se passera de vos remarques, M. Langue de Vipère, lui répondit Christobald, à voix basse aussi.

- Tss, tss ! » siffla la "langue de vipère" en retour.

Chrystal, Anthea et Zeon se sentaient tellement mal à l’aise qu’ils se tortillaient sur leurs chaises, tandis que Nanaki s’assit en soupirant et jeta un regard désapprobateur vers Kenny. Le garçon sortit sur la terrasse du salon, tourna le dos aux autres et s’appuya à la rambarde, la tête baissée.

« Je-je suis désolé, c’est de ma faute…, murmura Seto en sortant du salon. J’aurais dû lui dire que Kenny n’était pas là… Pardonnez-moi, tous. »

Avec un soupir, Nanaki se releva, prit avec les dents une petite boîte qui se trouvait sur une table du salon, et la tendit à Zeon.

« - Mettez le disque 1 dans le lecteur, s’il vous plait, lui dit-il ce faisant.

- Euh, pardon ?

- C’est le documentaire que je voulais vous faire voir.

- Euh, oui… Mais, que fait-on de lui – le petit Kenny ?

- Il a déjà eu droit aux explications de Seto à ce propos. Laissons-le tranquille pour le moment.

- Euh, d’accord… C’est vous le Sage du village, après tout ! »

Zeon ouvrit la petite boîte, en sortit un boîtier de CD, qu’il ouvrit aussi, il prit le minuscule disque vidéo entre le pouce et l’index, et l’inséra dans le lecteur.

« Ce documentaire date de 500 ans ("Wow !" fit Anthea en entendant cela), et malgré tous nos efforts pour restaurer la bande vidéo originelle, il y a des coupures et une perte évidente de la qualité d’image, expliqua Nanaki. J’espère que vous n’en tiendrez pas compte et que cela ne gênera pas votre séance de visionnage. »

Et tandis que le documentaire débutait à l’intérieur du salon, tout ce à quoi Kenny pensait, dehors sur la terrasse, c’était : "Oh, je voudrais être mort !"

 

 

*****

 

 

« Mesdames et Messieurs – Bzzt – une journée de liesse extraordinaire qu’aujourd’hui ! Nous fêtons la commémoration du – Bzzt – ième anniversaire post-Météore ! Regardez – Bzzt – recueillir quelques témoignages, tandis que le maire se prépare à nous faire découvrir la statue des Héros ! » s’exclamait le journaliste, dont l’image – parfois en noir et blanc, parfois en couleurs – s’étalait sur le mur-téléviseur, dans la maison des Anciens de Cosmo Canyon.

Le journaliste passa d’une personne à l’autre, dans la foule compacte qui était autour de lui. A chaque fois, ce n’était que superlatifs enthousiastes et cris de joie qui suivaient irrémédiablement la question du journaliste : "S’il vous plait, pouvez-vous dire à nos téléspectateurs quels sont vos sentiments en ce jour de fête ?"

« Eh oui, résuma t-il, vous l’aurez compris, c’est un festival grandiose que nous offre Neo-Midgar aujourd’hui ! »

L’image sauta brusquement, devint complètement blanche l’espace d’une seconde, puis des images d’un feu d’artifices (malheureusement en noir et blanc) se firent voir.

« Je vous rappelle – Bzzt – reportage en exclusivité sur Junon TV ! – Bzzt – avez vu le maire de Neo-Midgar dévoiler la fameuse statue des vaillants héros, cet après-midi – Bzzt – surprise générale lorsque nous avons découvert que les statues n’avaient pas de visage ! – Bzzt – explication des principaux intéressés après cette courte page de publicité ! – Bzzt – »

 

« J’ai coupé la publicité au montage » précisa Nanaki, juste avant que le journaliste ne reprenne la parole.

 

« Nous voici devant l’hôtel où séjournent nos mystérieux héros ! – Bzzt – introduisons discrètement dans l’hôtel » commentait le journaliste, en parlant à voix basse. Des images saccadées d’une succession de couloirs suivirent, puis un grand homme à la longue chevelure noire, portant un élégant complet bleu, apparut à l’écran, il était de dos.

« - M. Valentine ! appela le journaliste.

- … , répondit l’homme en se retournant.

- Quel effet ça fait d’avoir sauvé la Planète ?!

- Hein, qu’est-ce que vous racontez !?

- Vous faites partie des héros qui ont arrêté le Météore ! insista le journaliste.

- Pas du tout ! Fichez-moi la paix, espèce de (Biiiip !)

- Nos sources sont formelles et sûres à 100% ! Alors ne niez pas !

- Qui êtes-vous ?!

- Junon TV, M. Valentine, nous…

- Pas de commentaire ! Dehors !

- Vincent, qu’est-ce que c’est ? demanda une jeune femme aux courbes corporelles vertigineuses, en sortant d’une chambre voisine, dans ce même couloir.

- Des casse-pieds ! répondit le grand brun. Ils disent que – Bzzt –

- Pourquoi fuyez-vous les honneurs, Miss… euh…, commença le journaliste.

- Miss Lockheart ! souffla une voix, qui devait être celle du cameraman.

- … Miss Lockheart, compléta le journaliste.

- Pour ne pas être dérangés par des types comme vous ! répliqua un jeune homme blond à la coiffure hérissée, en sortant la tête de la même chambre et en regardant par-dessus l’épaule de Miss Lockheart en direction du journaliste.

- Oh, vous devez être Clad Strife ! Vous étiez à la tête de la troupe, à ce qu’il paraît ?

- Oui, de la troupe du Cirque d’Utai ! répondit M. Strife. J’étais le M. Loyal, Tifa, jongleuse, Vincent était…

- Trêve de plaisanterie, coupa le journaliste avec un grand sourire. Nos téléspectateurs aimeraient savoir pourquoi les statues des Héros ne portent pas vos visages…

- Parce que nous n’avons rien à voir avec ça ! répliqua sèchement M. Valentine.

- Nous sommes juste des touristes de passage pour la fête de commémoration ! » ajouta Miss Lockheart.

(Bzzt) Un homme à la stature impressionnante apparut tout à coup à l’écran.

« - Vous commencez à m’énerver ! menaça ce géant à la peau sombre, en caressant le fusil qui était greffé au bout de son bras droit.

- Et j’irai revoir – hic ! – ma bêêêêlle Clémen-tiiiine ! beugla un homme blond, une cigarette à la bouche, qui arrivait par-là en titubant le long du corridor.

- Cid, ne te donne pas en spectacle, on va se faire jeter hors de l’hôtel ! le sermonna une jeune femme, affublée d’une énorme paire de lunettes sur le bout du nez, qui sortait d’une autre chambre du couloir.

- (Biiiip !) , répliqua l’ivrogne. Femme, ne me donne pas d’ordres !

- Je t’interdis de m’appeler "Femme" – cela suffit, je ne supporterai plus ton mauvais caractère, ni ton langage de bas étage ! fit la petite myope, en agitant son index sous le nez du soûlard qu’elle avait appelé "Cid".

- Je t’appelle "Femme", parce que c’est ce que tu vas devenir ! répliqua Cid. Je vais t’épouser et tu deviendras ma femme ! Voilà !

- Oh, Cid… C’est - c’est vrai ? Je suis… - Bzzt - … promesse ?

- Bien sûr ! Il y a plein de témoins ici pour me rappeler à l’ordre, si jamais j’oublie demain matin… Tiens ? Y’a même la télé, hé ! »

Le poivrot courut vers les journalistes, se posta devant la caméra, agita les deux mains avec un grand sourire (en plus de sa cigarette) aux lèvres. « Coucou, coucou ! Message à tous les habitants du Village-Fusée : vot’ vieux Cap’taine Highwind va se marier ! fit-il en sautillant devant la caméra. Whahaha, ça rime en plus !!! »

 

« - Hé ! s’exclama Zeon à ce moment-là. Ce clown porte le même nom que moi !

- Tss, tss ! Le hérisson blond avait raison, commenta toujours aussi judicieusement Ichabot. C’est un vrai cirque, cette troupe-là ! »

 

Un fauve de couleur grise (l’image était alors passée de la couleur au noir et blanc) arriva en courant juste à ce moment-là.

« - Hé, les amis ! appela t-il. Alerte, la télé va arriver ! Plan B : nous sommes juste des touristes invités par le maire Reeve… Oups… euh, ahem… apparemment, la télé est déjà arrivée… euh, la caméra tourne depuis longtemps ?

- (Bzzt) … tout enregistré ! répondit le journaliste d’une voix exaltée.

- Qui est votre informateur ?! demanda Clad Strife d’un air menaçant.

- Secret professionnel, M. Strife ! fit le journaliste en secouant la tête.

- Tiens, ça sent comme Yuffie ! » remarque le félin roux (la couleur était revenue entre-temps) en reniflant l’air.

La caméra se mit alors à trembler légèrement, tout en continuant à filmer ; l’image passa d’un visage à l’autre, frénétiquement. « Yuffie, c’est toi qui filmes ?! » fit alors Vincent Valentine, le grand brun du début du reportage, tandis qu’il pointait un index accusateur vers la caméra. (Bzzt) Une petite tête brune apparut, un sourire (un peu trop) angélique aux lèvres. L’écran devint ensuite totalement noir, tandis que plusieurs voix parlaient en même temps sur un ton de dispute :

« - Oh, la traîtresse !

- Pourquoi as-tu fait ça, Yuffie ?!

- (Bzzt) nous a vendus à la télé !

- (Bzzt)… Ahem, 100 000 gils…

- Aaargh!

- (Biiip, biiip, biiip!), bon sang, je suis énervé ! »

 

« - Voilà, c’est fini, conclut Nanaki lorsque le lecteur éjecta le mini-disque à la fin du visionnage. C’était la vidéo que nous avions confisquée à ce journaliste indiscret.

- Wow ! fit Anthea, en essayant de reprendre son souffle. J’ai rien pigé !

- Je ne m’attendais pas à un film en 2D…, fit remarquer Zeon, encore perplexe.

- C’était… intéressant, déclara Christobald, en essayant de paraître convainquant et convaincu.

- Tellement intéressant que j’en ai mal à la tête ! grommela Ichabot. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi nous avons eu droit à cette extraordinaire rétrospective, Maître Nanaki ?

- Parce que c’est le seul document que je possède encore et qui regroupe presque tous mes amis, vos ancêtres. Les photos que j’avais ont toutes peu à peu été détruites au fil des siècles, brûlées pendant l’incendie de mon ancienne maison, ou perdues tout simplement…

- Vous… vous voulez dire que vous avez connu nos ancêtres, il y a 500 ans ?! Mais, quel âge avez-vous donc ?!

- J’avais 45 ans lorsque je les ai rencontrés, il y a 500 ans, répondit tranquillement Nanaki. Faites vous-même le calcul, héhéhé !

- J’ai vu des études statistiques faites sur votre espèce, intervint Ichabot. Mais, même en convertissant votre âge d’un point de vue humain, vous n’avez pas moins de 180 ans. Eh bien, j’aimerais être encore aussi en forme lorsque j’atteindrai les 180 ans !

- Mais, je ne comprends toujours pas pourquoi nous sommes ici aujourd’hui… Qu’est-ce que nos ancêtres ont à voir avec notre temps présent ? Tout ça, c’est un passé si lointain !

- Je vais vous expliquer tout ceci…, commença Nanaki.

- Hé, coupa Zeon, réalisant soudain ce que cela signifiait. Ne me dites pas que le clown imbibé d’alcool était mon aïeul ?!

- C’était bien votre aïeul, le capitaine Cid Highwind.

- Argh !! grimaça l’infortuné Zeon.

- Ha ha ha ! hurla Ichabot pour le ridiculiser.

- S’il vous plait, soyez un peu sérieux. J’ai des choses importantes à vous expliquer… mais tout d’abord, pour que tout soit bien clair, je vais distribuer les rôles. »

A ces mots, Nanaki fit le tour des invités, et s’arrêta devant Zeon en premier :

« - Zeon, vous savez déjà de qui vous êtes le descendant…

- Hélas ! répondit Zeon en soupirant.

- Whahaha ! fit à nouveau Ichabot, en montrant Zeon du doigt.

- Quant à VOUS, Ichabot Wallace…, coupa Nanaki d’un ton sévère.

- Oui, je sais, déclara Ichabot, toujours avec un sourire ironique aux lèvres. Je descends aussi de l’un de ces merveilleux spécimens de foire que vous venez de nous montrer. Dites-moi lequel ? Le hérisson ? Le grand nerveux ? Ce cher Vinnie Valen-TINO ? Ou la bombe à l’anatomie qui défie toutes les lois de la pesanteur ?!

- Vous "descendez" en effet du "grand nerveux", et d’un autre membre d’AVALANCHE : Yuffie Kisaragi.

- Hé, vous voulez dire Yuffie la "traîtresse" – c’est marrant ça ! ricana Ichabot. Je n’aurais jamais cru que ces deux-là… avaient… ahem… ensemble…

- Ne vous méprenez pas ! protesta Nanaki. Barrett Wallace, "le grand nerveux", était le leader de notre groupe de résistants écologistes appelé AVALANCHE. Il avait une fille adoptive, Marlène, qui n’a jamais eu de descendant. Mais quelques années après le Météore, Barrett s’était remarié et avait eu tardivement un fils. En grandissant, ce fils, Aaron, est tombé amoureux d’une certaine Iacyntha, fille de Yuffie Kisaragi – Yuffie ayant absolument tenu à garder son nom de jeune fille après s’être mariée. Le fils d’Aaron et de Iacyntha est votre arrière, arrière, arrière, etc., grand-père.

- Cool ! Alors, j’ai deux ancêtres qui étaient des "héros de la Planète", d’après ce qu’en disait le journaliste de votre reportage !

- Ce n’est pas tout, Ichabot, fit Nanaki avec un sourire en coin. Figurez-vous qu’Aaron et Iacyntha ont eu deux enfants : une fille et un garçon. Euh, je ne me souviens plus du nom de votre aïeul, le cadet ; mais l’aînée s’appelait Nanami. Un jour, elle est partie en claquant la porte, après une dispute avec ses parents (cette jeune fille avait en effet hérité du caractère de sa grand-mère maternelle !) et Nanami Wallace n’est autre que l’arrière, arrière, arrière, etc., grand-mère de deux jeunes gens qui se trouvent en ce moment-même parmi nous : Christobald et Chrystal Azel !

- Quoi ?! Vous voulez dire que…

- Oui, Ichabot Wallace ! Dites bonjour à votre cousin Chris !

- Oh ! souffla Christobald, muet de stupéfaction.

- %$#@ ! commenta Ichabot.

- Bien, bien, bien, répéta Nanaki, assez satisfait de l’effet qu’il venait de produire. Quant à vous, Anthea, vous avez sûrement déjà deviné qui était votre ancêtre, n’est-ce pas ?

- Euh ? fit la jeune fille, un peu désarçonnée par la question. Je-je ne sais pas…

- Votre nom de famille, Anthea, voyons ! l’encouragea Nanaki. C’est Strife !

- Euh, et alors ? »

Nanaki baissa la tête de dépit. "Sans commentaire !" pensa t-il.

« - Ma chère, intervint Ichabot avec une courtoisie glaciale, votre aïeul était le cerveau du groupe, M. Clad Strife, et vous avez hérité de sa sagacité !

- Ah, d’accord… En fait, je n’ai pas retenu tous les noms du film – il y en avait tellement ! s’excusa Anthea, un peu gênée.

- Hum, oui… Bon, conclut Nanaki. Passons à la suite. Je ne sais pas si… Avez-vous déjà entendu parler du Météore ?

- Ouh là ! Les cours d’histoire au collège, ça remonte à bien longtemps ! déclara Zeon.

- Je m’en souviens, je m’en souviens ! s’exclama Anthea, joyeuse à nouveau, en levant la main. J’ai fait des recherches sur ce sujet, pendant ma première année à la faculté des Sciences Cosmiques de Costa !

- Faites-nous profiter de votre savoir, Anthea ! » ironisa Ichabot.

Anthea se leva de sa chaise, rectifia les lunettes qui glissaient sur l’arête de son petit nez, s’éclaircit la voix, et commença son exposé, avec le ton d’un professeur s’adressant à un groupe d’étudiants :

« Les météorites sont des amas de roche, poussières et glace qui – pour parler crûment – se baladent librement dans l’espace intersidéral. Lorsqu’une météorite (aussi appelée météore, ou comète – tout dépend de la taille, de la composition chimique, et de la provenance plus ou moins lointaine de la chose) passe à proximité de notre planète, elle subit son attraction et nous tombe littéralement dessus. Heureusement pour nous, la friction subie par le corps céleste en entrant dans notre atmosphère le ralentit et le désagrège peu à peu, jusqu’à ce qu’il ne soit plus qu’un petit tas de poussière inoffensif. C’est un phénomène (je parle de la friction d’un météore avec notre atmosphère) qu’on observe parfois la nuit et auquel on a donné le joli nom "d’étoile filante". Voilà pour l’explication préliminaire.

Il y a 500 ans, une énorme météorite a menacé de s’écraser sur notre planète – ce qui aurait provoqué toutes sortes de cataclysmes, dont la fin du monde. La taille de ce météore était beaucoup trop importante pour que l’atmosphère ait pu ralentir sa chute, et ne parlons même pas de pouvoir le désagréger ! Les quelques tentatives pour faire exploser la météorite dans l’espace grâce à l’envoi de fusées piégées ont échoué, et nos ancêtres ont bien cru qu’ils y resteraient tous ! Finalement, le Météore (c’est le nom – très original, vous en conviendrez – que nos ancêtres ont donné à la météorite) est passé un peu plus loin de l’atmosphère de la Planète que ne le laissaient croire les prévisions des scientifiques, et tout a bien fini ! »

Son exposé terminé, Anthea se rassit sur sa chaise.

« - Des questions ? demanda t-elle à l’assemblée.

- C’était un exposé très intéressant…

- Merci, Maître Nanaki !

- … malheureusement, il est très incomplet, ce qui le rend erroné.

- Ah ? J’ai oublié quelque chose ?

- Seulement divers détails qu’on vous a cachés depuis 500 ans, entre autres : Sephiroth, Jenova, les Cetras, la ShinRa inc. , le SOLDAT, les réacteurs Mako, les méga-matérias, la Grotte Nord ("Ouf !" fit Nanaki en reprenant son souffle), et aussi la Réunion des clones, la Matéria Noire pour invoquer le Météore, qui n’est pas seulement "passé à proximité" de la Planète mais s’est bien écrasé dessus, ainsi que la Rivière de la Vie, et…

- Ahem, pourquoi ne pas nous raconter tout depuis le début, plutôt ?

- Euh, oui… Vous avez raison… Voyons, par où commencer ?

- Que sont les… "réacteurs Mako" ? Et cette "matéria noire" ?! Un météore ne "s’invoque" pas, voyons !!

- Vous ne pouvez pas savoir tout ce qu’on arrive à faire avec ces petites choses ! plaisanta Nanaki. Plus sérieusement, cela a en effet commencé avec les réacteurs Mako… Donc, il y a un peu plus de 500 ans maintenant, une compagnie, appelée ShinRa et spécialisée dans l’armement, a découvert lors d’une expédition archéologique sur le Continent Nord… »

 

 

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Notes :

Ceci n’est que le commencement, les amis. D’autres explications un peu plus précises et certaines "révélations" vont suivre dans le prochain chapitre, même si je n’entrerai pas dans les détails concernant toute cette histoire avec Jenova, Sephiroth et le Météore, étant donné qu’avant de lire ma fiction, vous êtes sensés avoir fini le jeu Final Fantasy 7 ! Ceci explique d’ailleurs pourquoi je ne donne qu’une description très courte et assez référentielle des personnes présentes sur la vidéo de Nanaki : vous êtes sensés les reconnaître tout de suite, avant même de lire leur nom ! J’insisterai en revanche plus sur l’avenir de mes personnages, et moins sur ces personnages appartenant à un passé vieux de… 500 ans (sic !). Donc, soyez prévenus.

Enfin, si vous avez des commentaires, des suggestions ou des questions concernant cette nouvelle, écrivez-moi (angie@shinra.org) avec la mention : "Fanfic Resurgam" en sujet du message ; je me ferais une joie de vous répondre ! Le prochain chapitre s’intitulera : "La Prophétie" – ouais, je suis toujours dans mon trip "heroic-fantasy dans un univers technologique et avancé" (mais moins "post-apocalyptique" que dans FF7 tout de même) ! ;-)

 

 

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