La Bibliothèque de la ShinRa corp.
Le Cycle de Nibelheim
(illustration réalisée par Aya à partir d'un fanart de GlassShard et d'une image Squaresoft, les paroles de la chanson sont © Don McLean et cette fanfic est bien sûr... à MOI!)
1) Starry, Starry Night
Il dut se rendre à l’évidence, il aimait la nuit. Elle lui procurait un sentiment bienfaisant de sécurité, entourant sa "différence" de son voile nocturne étoilé, le cachant à la vue des amis autant que des ennemis, escamotant ses difformités physiques à la vue de tous.
Il pénétra dans la ville déserte et, jetant un dernier coup d’œil vers les collines qui bordaient la route sur laquelle il avait voyagé, il leva ses yeux écarlates vers le ciel de velours noir de ce début d’été…
Starry, starry night
Paint your palette blue and grey
Look out on a summer’s day
With eyes that know the darkness in my soul
Shadows on the hill
Sketch the trees and daffodils
Catch the breeze and the winter chills
In colors on the snowy linen land
C’était il y a si longtemps. Et pourtant, les souvenirs étaient aussi clairs dans son esprit que si ces évènements tragiques s’étaient déroulés la veille. Le même paysage. Rien n’avait changé. Même la Nature semblait prendre un malin plaisir à lui remémorer ces pénibles souvenirs. La nuit présente devint moins sombre, à mesure qu’il se rappela les évènements qui avaient mené à sa perdition. C’était par un début de soirée d’été aussi, plus doux et parfumé que cette nuit-ci qui était assez fraîche. Mais mis à part cela, rien n’avait changé. Les mêmes collines, les mêmes jonquilles sauvages en bouquets sous les mêmes arbres feuillus dont les silhouettes se découpaient en ombres chinoises sur fond de semi-obscurité, comme peints par la main d’un artiste suprême et tout puissant…
Prenant ses mains fines dans les siennes, il avait cru que ce moment serait le plus beau de leur vie.
Now I understand
What you tried to say to me
And how you suffered for your sanity
And how you tried to set them free
They would not listen, they did not know how
Perhaps they’ll listen now
Une partie de lui-même, celle qui s’accrochait encore à l’espoir et voulait continuer à vivre, lui cria qu’il n’était pas à blâmer. Que la mise à exécution du Projet avait été inévitable. Tout un village n’aurait pu raisonner ces scientifiques. Et lui, à ce moment-là, était seul; alors comment aurait-il pu les en empêcher ?
Mais il savait que c’était de sa faute. S’il n’avait pas autant tardé à intervenir. S’il ne s’était pas autant morfondu après l’avoir vue embrasser son rival, s’il n’avait pas si vite baissé les bras en se disant que tant qu’elle était heureuse, elle pouvait l’être avec un autre… S’il avait réagi à temps, il aurait peut-être pu empêcher tout ça. En fait, il aurait DÛ empêcher ça. Son péché avait été d’attendre avant d’agir, attendre et regarder sans voir, jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Ils n’avaient pas voulu écouter. Mais c’est surtout parce qu’IL n’avait pas voulu parler.
Il déglutit, une boule d’angoisse enserrant sa gorge aux souvenirs qui lui revenaient en mémoire, trois décennies plus tard. Trop tard.
L’enfant était né par un jour d’hiver, froid et sec comme le cœur de celui qui allait l’élever pour en faire un soldat d’élite. Une expérience plus qu’un enfant, voilà comment il avait été considéré, même bien avant sa naissance.
Starry, starry night
Flaming flowers that brightly blaze
Swirling clouds in violet haze
Reflect in Vincent’s eyes of China blue
Colors changing hue
Morning fields of amber grain
Weathered faces lined in pain
Are soothed beneath the artist’s loving hand
Le passé refit surface à l’évocation de ces souvenirs, et il se revit, debout sur cette même colline qu’il pouvait à présent apercevoir au loin. Lui même, debout sur cette colline regardant le soleil se coucher car tout comme il ne pouvait empêcher le soleil de se coucher, il ne pouvait empêcher l’exécution de ce Projet inhumain. Son costume bleu, à présent troqué pour une cape rouge, ses yeux noisettes, à présent devenus aussi rouges que sa cape, et les nuances orangée et parme du coucher de soleil qui se reflétaient dans son regard, à présent remplacées par ce ciel sombre que seuls perçaient quelques étoiles scintillantes comme des morceaux de verre brisé. Un miroir brisé, une vie détruite, tant de destinées broyées. Des pleurs d’enfants et un coup de feu. Tout s’embrouillait devant ses yeux. Sons, couleurs, images, présent, passé, réalité, souvenirs. Un tourbillon d’émotions mélangées, inextricables. Ce vertige, ce haut-le-cœur… Cette douleur, comme une balle de plomb qui lui traversait le coeur… comme cette balle qui lui avait traversé l’abdomen, il y a des décennies de cela.
Il ferma un instant les yeux, une larme coula sur sa joue et tomba sur le sol sec. Insuffisant pour arroser la terre desséchée, mais bien suffisant pour le noyer dans son propre chagrin.
Il était trop tard. Tout simplement trop tard pour revenir sur tout ça. Mais cela n’empêchait pas de souffrir, de payer, encore et encore, ses fautes passées. Payer sans jamais pouvoir se racheter.
A présent, il comprenait. Impossible d’en finir. Malgré leur victoire lors de ce dernier combat, malgré le danger céleste à présent écarté, malgré la vie qui reprenait ses droits sur cette Planète. Malgré les sourires qu’il avait adressés à ses compagnons de route lors des adieux. Ils croyaient qu’il avait enfin réussi à mettre le passé derrière lui, pour pouvoir avancer. Lui même avait pensé qu’il pourrait avancer vers l’avenir. Mais comment avancer lorsque les fantômes du passé vous retiennent ?
A présent, il comprenait. Il n’appartenait pas à cette ère. Il appartenait au passé. Donc, il devait retourner au passé, et finir comme le passé. C’est à dire, oublié de tous les vivants.
Now I understand
What you tried to say to me
They did not listen, they did not know how
Perhaps they’ll listen now
Il fit volte-face, se tournant vers l’entrée de la ville-fantôme, puis d’un pas calme et décidé, il revint vers le Manoir qu’il n’aurait jamais dû quitter. Au loin, le soleil commençait à se lever. Pour tous les autres, mais jamais pour Vincent Valentine.
Starry, starry night…
Notes: Ce texte se base sur les paroles de la chanson "Vincent" écrite par Don McLean dans les années 1970, mais la seule version que j’ai écoutée de cette chanson, c’est celle chantée par Vonda Shepard sur la compilation "Ally McBeal 2". Oh là là, ma première songfiction et je suis trop feignasse pour vous en faire une explication de texte ou même pour vous faire la traduction des passages en anglais!
Je n’ai pas vraiment réfléchi en écrivant cette fanfic sur Final Fantasy 7, ce sont surtout des émotions que j’ai essayé de transcrire. Donc tout ce que je peux dire à présent, c’est que j’espère que vous avez compris toutes les références au jeu qui se trouvent dans mon texte. Sinon, vous pouvez m’écrire un e-mail si vous avez des questions, j’essayerai d’y répondre du mieux possible.
Je trouve mon texte vraiment déprimant, mais c’est le sujet qui veut ça. Et puis, ce qui est bien avec ce sujet, c’est que je peux me contredire, d’une fanfic à l’autre, sans paraître ridicule ! C’est pour ça que j’aime tant Vincent ! ^^ ;;
Angie_
Hey, venez visiter mes sites sur http://www.queenofswing.fr.st ! (*lol* C’était ma petite page de publicité personnelle ! ^_^;;)
PS : Finalement, j’ai pu écouter la version originale de la chanson. Vous pourrez la trouver, ainsi que sa traduction, dans la seconde partie de ce « Cycle de Nibelheim »… A venir prochainement (oh, le beau pléonasme que je viens de sortir !)