La  Bibliothèque  de  la  ShinRa  corp.

 

 

Cengrillon

par DarKenshin

 

 

_Nous allons donc entamer un nouveau chapitre en philosophie, traitant de la Liberté. Afin de mieux appréhender cette notion, nous n’étudierons pas seulement la Liberté, mais aussi l’ensemble des concepts, qui si je puis me permettre, gravitent autour de celle-ci. Commençons, si vous le voulez bien, par une première définition dite commune, de la Liberté…. »

Stefan, au comble de l’ennui, levant les yeux au ciel, joignit les mains, en une parodie de pénitent entamant le Calvaire, les flammes de L’Enfer lui léchant les pieds. Alors que le professeur continuait à pérorer, se mouvant, invincible malgré la chaleur insupportable, parmi les rangs d’élèves au stade ultime de la déshydratation avancée, le jeune homme décida que, non, aujourd’hui essayer de faire la course avec le prof’ en prenant des notes philosophiques ne le tentait vraiment pas. Il devait se trouver une activité qui l’empêcherait de sombrer dans une apathie totale avant la fin des deux heures de cours.

A cet instant lui vint l’Idée. La seule possibilité, quand on est nul à tits points tits croix, ainsi qu’aux gribouillages sur les feuilles, et que les voisins dorment trop pour bavarder ; écrire une nouvelle version d’un de ces contes ultrarabâchés narrés aux marmots…

Mû par l’Impulsion créatrice, Stefan se saisit (discrètement) du critérium jusqu’alors lâchement abandonné sur la table ;callant son classeur entre table et genoux, il commença son chef-d’œuvre…

 

 

Cengrillon (ou des conséquences d’un ennui suprême et philosophique)

 

 

Il était une fois un garçon qui s’appelait Cengrillon, et que sa marâtre Maotilde surnommait, sans que l’on ait jamais su pourquoi, l’Homme-Phoque (cela était peut être dû à sa sombre couleur de peau, mais cette hypothèse ne fut jamais confirmée). Cengrillon, donc, était un enfançon très malheureux ;en effet, son pôpa, décédé depuis longtemps, l’avait laissé aux mains tyranniques, machiavéliques et sanguinaires de sa marâtre, qui, après avoir dilapidé tout l’argent de ses études, l’avait forcé à devenir l’homme de ménage de la maison (l’employée de la maison les ayant quittés pour querelle avec Maotilde), ainsi qu’à supporter son fils, l’infâme Gregorius. Vous comprenez bien, qu’après avoir joué l’ Attila sur la maisonnée lors du vivant de son pôpa, Cengrillon fût bien malheureux., passant du statut adoré d’enfant gâté à celui peu reluisant de serpillère. Mais c’est la vie.

 

Passèrent dix ans de galère pour le marmot qui devint grand (pas dans sa tête). Alors que Cengrillon récurait le parquet du salon, ces cent grillons veillant sur les chiffons, Jefriz, un de ces copains d’école buissonnière, entra en coup de vent dans la pièce, talonné de près par un Gregorius enragé. Ils firent le tour de la table, Jefriz brandissant une missive immaculée, Gregorius tentant de récupérer son bien, d’après ses hurlements tonitruants, manquèrent d’écraser proprement Cengrillon, qui les évita de justesse. Par un destin purement prévisible lorsque que l’on gambade sur un sol trempé, les deux chasseurs de safari s’étalèrent de tout leur long dans un mini lac de savon et de bulles. Cengrillon, éberlué, regarda les deux autres larrons, le Jefriz riant comme un korrigan au crépuscule, Gregorius pataugeant dans l’eau tel un cétacé échoué. Voyant ensuite l’objet de cette course-poursuite à terre, il le ramassa, aussitôt arrêté par Gregorius :

_Ne touche pas à ça, l’homme-phoque !,pérora-t-il.

Faisant fi de l’ordre, encouragé par Jefriz, il ouvrit la missive –qui n’était plus immaculée-, la lisant à voix haute :

_Oyé, oyé, oyo, gents messieurs du royaume de Bains-du-Bridge, en cette année du ziètième boc de Notre Dame de Gwadane, et blabla, et blabla…Sa Majesté Léonidas Premier du Nom marie sa filleule la princesse Ana-Lina de Capoue ! Celle-ci croyant au coup de foudre instantané et ne l’ayant pas encore rencontré, invite tous les jeunes hommes du Royaume à un bal (non costumé) le 32 décembre de cette même année. Tenue correcte exigée, escarpins de cristal prohibés. Aux audacieux cherchant l’amour éternel avec notre belle princesse, que la Force avec vous soit. Et bonsoir chez vous.

Cengrillon releva les yeux, un large sourire accroché à la face :

_Magnifique !C’est demain ! Je vais préparer mon costume.

_Quel costume, l’homme-phoque ? Ne te crois pas invité. C’est moi et moi seul qui irait là-bas.

Jefriz éclata de rire :

_Ton physique, il est vrai, risque de fort bien charmer la princesse, Cochon Laqué !

Vexé, l’offensé répliqua :

_Les vôtres ne l’attireront pas plus, va-nu-pieds ! Tandis que moi, je suis plein aux as !

_…grâce au fric de pôpa…, ajouta Cengrillon.

_Suffit, l’homme-phoque ! Ton outrecuidance sera punie par môman, na.

Fort de cette certitude, Gregorius lui arracha la lettre des mains, sortant en pavanant du salon, plantant là les deux jeunes hommes, le lac-flaque et les cent grillons.

_Je t’aide à ranger, et on va faire les courses, dit Jefriz.

_Pour quoi faire ?

_Pour aller au bal, espèce de stupide ! Quoi d’autre ?

_Avec quel argent ?

_Hé hé…j’ai déjà pensé…j’ai piqué dans la caisse de ta marâtre.

Cengrillon secoua la tête, soupirant, avant d’éclater d’un rire diabolik.

 

Le soir venu, ils rentrèrent par les toits dans la lucarne de Cengrillon. Les cent grillons s’adonnaient à un concert sur le lit, mais Cengrillon, sa baguette de chef d’orchestre grilloneur en main, les fit se déplacer au dehors. Ils étalèrent leurs achats sur la paillasse.

_Cengrillon, vise un peu le style.

Jefriz s’enveloppa de sa cape vert sombre, brandissant de façon pseudo-romanesque une épée de pacotille.

_Voici venu le superbe Dark Fridor, le tombeur de ces dames !Qu’en penses-tu ?

Cengrillon ne répondit pas, occupé à se bidonner.

_Aucun goût artistique, mon pauvre. Tu verras, demain. Je les supplanterai tous, toi compris.

La demi-heure suivante, ils mirent au point le plan pour entrer au château, tout en essayant leurs nouvelles possessions. Ils décidèrent de se faire passer pour domestiques (pas vraiment dur) puis de se changer à l’arrivée dans les premiers vestiaires venus. En théorie. Alors que Jefriz opta pour le tout de vert vêtu, Cengrillon se fixa sur le complet argent à bordures noires, le chapeau canaillement rabattu sur la face.

_Mouais, ça peut aller. Mais il manque la plume blanche sur le couvre-chef.

_J’en pique une dans la basse-cour demain.

Une voix stridente se fit entendre dans les profondeurs de la maison ;

_CENGRILLOOOOOOOOOONNNN !!!!!!!!!

_Je m’en vais…A demain.

Jefriz évacua les lieux par la fenêtre, tandis que Cengrillon fourrait les vêtements sous la paillasse, avant de quitter la pièce, mais par la porte, afin d’accomplir ses corvées usuelles.

 

La sonnerie d’usine du lycée retentit dans les couloirs décrépits. Stefan releva les yeux, le professeur décréta la pause habituelle, les autres élèves se précipitèrent au dehors. Sophie, la voisine de Stefan, curieuse, se pencha sur le récit du jeune homme.

_Ooooh, une parodie de Cendrillon ?

_Chut, moins fort, le prof’ est juste à côté…

_Laisse moi lire…

_A la fin de l’heure.

_T’es pas solidaire. Je m’ennuis, moi !

Boudeuse, Sophie sortit de la salle pour prendre l’air. Quant à lui, Stefan se replongea dans son récit, en croisade contre l’ennui.

 

« Cengrillon piqua un sprint dans le long corridor, alors qu’un redoutable « CENGRILLOOOOONNNN ! » résonnait dans les couloirs à nouveau. Il se précipita à la cuisine, attrapant au vol le tablier griffé sang de bœuf campagnard que lui tendit le cuistot complice, avant de s’installer,le couteau de boucher dans une main,devant la table à découper et le quartier de viande à préparer pour le dîner. Il eut le temps de découper quelques tranches pour faire bonne impression avant que les portes à doubles battants ne s’ouvrent à la volée, révélant une femme maigrelette, dans une robe chatoyante, les cheveux rouquinants et les yeux bleus injectés de sang derrière ses lunettes écaillées.

_Te voilà, garnement ! Tu ne réponds pas quand on t’appelle ??!!!

Cengrillon, l’air innocemment surpris, répondit :

_Vous m’avez appelé, mère ?

_Je m’égosille depuis une demi-heure !!!Où étais tu cet après-midi ???Jamais là quand on n’a besoin de toi !!!

« Et blabla, et blabla… » pensa-t-il. « Je parie qu’elle va me sortir son traditionnel…

_Tu me dois le respect, vu que je te nourris, assume ton éducation, petite rosse, si ton père te voyait…

« Ah, ça, si le pater me voyait…il pouvait pas s’arranger pour claquer sans me laisser cette horreur sur le dos, non ?Il doit se foutre de moi, perché sur un nuage blanc, à l’heure qu’il est… »

_…quoi qu’il en soit, demain, tu restes garder la maison. Tu en profiteras pour me vernir le parquet. Je veux qu’à notre retour, tout soit fini !

Cengrillon, perdu dans ces pensées, revint rapidement sur terre.

_Je vais quoi ?????

_Gregorius m’a parlé de la scène de ce matin.

« Sale fayot… »

_Je tiens à te savoir occupé, Homme-Phoque, afin de ne pas me couvrir de ridicule en te voyant au bal. Il n’est pas correct qu’un petit brigand comme toi se présente devant une princesse. Tu n’es pas de son niveau.

« Ce n’est pas parce que tu pompes tout ce qui appartenait à mon père que tu me priveras d’occasion d’échapper à ton emprise tyrannique »

_C’est tout ce que j’avais à te dire. Ne sois pas en retard pour le service de ce soir.

Sur ce, Maotilde sortit. Cengrillon retourna à sa corvée.

 

La journée du lendemain passa très vite. Gregorius et sa mère s’enfermèrent une bonne partie de l’après-midi dans leurs quartiers respectifs, soucieux de paraître à leur avantage au château. Cengrillon, s’affaira à finir les tâches ménagères aussi rapidement que possible, histoire de pouvoir prendre une douche avant l’équipée vers le château. « Si Ma croit que je m’échinerai à vernir le parquet… »

Le soir le surprit, la brosse à la main, les pieds dans l’eau savonneuse, rinçant le parquet. Ni Gregorius, ni Ma n ‘était encore descendu. Cengrillon, cette ultime besogne terminée, se dépêcha de grimper l’escalier jusqu’au grenier. Entrant en coup de vent, il se retrouva nez à nez avec les deux pingres, fouinant dans sa chambre.

_Arrêtez !, hurla-t-il, au désespoir.

Ma la marâtre se retourna, agitant certains costumes du soir assez violemment :

_Eh bien, l’Homme-Phoque, on pensait aller au bal, attifé telle une princesse pour ses fiançailles ?

_Il pensait désobéir, hein maman ?

_Oui mon chéri, c’est un vilain garçon… et en punition… »,elle déchira les vêtements,  « on éliminera ces fanfreluches. Tu pensais vraiment pouvoir attirer l’attention de quiconque avec de telles horreurs ?Tu resteras ici , vernir ce que je t’ai demandé, et demain je te trouverai autre chose convenant à ton caractère, garnement !Viens, Gregorius, partons, nous sommes en retard. »

Ils quittèrent la pièce. Abattu, Cengrillon s’affala sur le lit, parmi les vêtements déchirés. Ses cent grillons, le sentant déprimé, voulurent lui improviser un concert, mais ne réussirent pas à l’égailler ; ils se turent alors, restant en demi-cercle autour de l’adolescent déprimé, la tête basse.

Il y eut un bruit de pas sur le toit. Après quoi, Jefriz s’engouffra par la fenêtre.

_Haut les cœurs, en avant Cengrillon, le roi de la Nuit !

Il remarqua alors les vêtements déchirés.

_Les monstres nous ont découverts ??!!!

_…C’est ça.

Jefriz partit dans une bordée de jurons traitant essentiellement de ses doutes sur les origines humaines du fils et de la mère, fondant sa prose sur une hypothèse selon lui plausible d’une souche familiale de la marâtre chez l’ornithorynxe à poils bruns, ajoutant que par ailleurs le Cochon Laqué devait tenir par son père de la débilité propre aux puces liliputiennes du Troisième Reich. Pendant ce temps, Cengrillon hochait la tête à chacune des insultes lancées, en totale approbation. Quand Jefriz fit une pause, à bout de souffle, il dit :

_DarK Fridor, tu devrais t’axer sur une carrière d’avocat

_Je sais, je sais. Une idée pour la contre-attaque ?

L’homme-phoque réfléchit intensément. Un vague souvenir, imprécis, s’insinua en lui.

_Attends. C’est bien une situation d’extrême urgence, non ?

_J’ai jamais vu pire !

_Aide moi à déplacer la paillasse.

Jefriz obtempéra. Ils poussèrent la paillasse sur le côté, révélant une minuscule cavité, un gros bouton rouge à l’intérieur.

_ « Attention danger » ? Cengrillon…,dit Jefriz d’un air suspicieux

_Hin hin hin…c’est parti mon kiki!

Il appuya sur le bouton rouge. Une déflagration retentit, le toit vola en éclats.

_T’as pas commis une gaffe, là ?

Un peu décontenancé par le résultat, Cengrillon répondit :

_On verra bien…

Soudain, ils furent entourés d’une lumière…aveuglante. Quand ils recouvrèrent le sens de la vue, ils étaient assis dans le jardin. Une voix sensuelle les interpella :

_Alors, pourquoi m’a t’on appelée ?

Cengrillon et Jefriz se retournèrent d’un bloc. Ce qu’ils virent les stupéfia. L’apparition, une elfe noire plantureuse, en sous-vêtements légers –style vaporeux-, s’avança vers eux, du haut de ses 1m80 rehaussés sur talon aiguilles.

_Qu qui êtes-vous ?

_Celle qui va t’envoyer au septième ciel…non, je plaisante. Je réponds « aux appels désespérés des âmes en difficulté… » comme dit le formulaire.

_Quel formulaire ?

_Celui des Bonnes Fées de Bains-du-Bridge, voyons. Je réponds au nom de Sofi. C’est à quel sujet ?

Les deux autres la regardèrent , les yeux ronds, pendant quelques minutes. Jefriz se décida enfin à répondre :

_Euh…moi, Jefriz, et Cengrillon avons été réduits en esclavage par une terrible sorcière, Ma…elle nous torturent sans fin, surtout ce pauvre Cengrillon », il prit celui-ci par les épaules, « bref, un bal se donne au château afin de décider de l’époux de la princesse de Capoue, et en étant choisi l’un ou l’autre, par la princesse, nous pourrions nous libérer de l’emprise de Ma…

_Alors où est le problème ? Vous pouvez résoudre ça vous-même, non ?

Cengrillon répliqua :

_Ma a découvert le pot aux roses et a déchiré nos vêtements de soirée. Il n’y avait plus rien à faire, sinon appuyer sur le bouton rouge.

_Mouais…l’elfe soupira. Elle agita la main ; un rouleau de parchemin apparut et se déroula dans les airs, une plume dorée l’accompagnant.

_Lisez ça et signez la paperasse, s’il vous plait.

Cengrillon s’empara de la feuille, en lut le contenu, Jefriz se penchant par dessus son épaule.

_ « Sofi des Bonnes Fées, en vertu de son statut d’être exauceur de souhait, s’engage à remplir tout vœu de la ou les personne(s) l’invoquant en durée limitée. Ni la compagnie des Bonnes Fées ni Mademoiselle Sofi ne pourront être tenus responsables de quelque accident fâcheux survenant pendant ladite période. »Quel délire…

_Vous signez, ou pas ?Je n’ai pas que ça à faire, moi !

_Ouais, ouais…

Une fois le parchemin signé et la plume d’or rangés, Sofia parla.

_Quels seront vos désirs ?

Jefriz répondit :

_Je crois que les plus éblouissants costumes du monde pourraient passer…après tout, si l’on doit plaire à la princesse…

Cengrillon rajouta :

_Pour faire bonne impression à l’arrivée au château, une escouade de cavaliers nous accompagnant …

_…ainsi que deux pur-sang pour nous deux, l’un noir, pour moi…

_…j’en prends un noir aussi.

_Tu devrais prendre un blanc normalement, non ?

_Qui a dit ça ?

_Je ne dérange pas trop, j’espère ? C’est tout, pour votre liste ?

Ils acquiéscèrent.

_Bien ! Cent hommes, ça vous va ?Comme il y a une base de départ…

Sofi sortit sa baguette magique. Au moyen d’un enchantement, elle transforma en chevaliers en armure blanche les cent grillons, qui en curieux regardaient la scène.

_Par contre, pour les chevaux…on va prendre dans notre stock…

Elle ouvrit un portail magique donnant sur des écuries gigantesques.

_Robert ! Donne-moi cent chevaux « argent sacré » et deux chevaux « noirs comme la nuit », s’il te plait !

Les cent deux coursiers, en troupeau ordonné, firent leur entrée dans le jardin.

_Merci Robert !

L’elfe referma le portail.

_Voilà pour l’escouade. Passons aux vêtements…

D’un coup de baguette, Sofia transforma les hardes de Jefriz en costume d’un vert profond, mordoré, rehaussé par les motifs enfeuillés et dorés de sa cape, ainsi que par la plume d’or ornant le couvre-chef couleur chèvrefeuille.

D’un autre coup de baguette, elle habilla Cengrillon d’un ensemble non moins intéressant, d’une couleur changeant sous la lumière, agrémenté d’une superbe cape blanche et d’un chapeau aux larges bords à plume blanche.

_Voilà qui est fait. Maintenant, écoutez moi attentivement. Les sorts ne resteront que jusqu’à minuit. Passés les douze coups de cloche, plus d’escouade, ni de chevaux, ni de fringues. Donc, pour éviter le ridicule, réglez votre affaire avant cette heure, d’accord ?

_Merci, Sofi l’elfe.

_De rien. Voici ma carte de visite. Vous me direz si vous avez réussi à vous en sortir…

Elle agita sa baguette magique, puis disparut d’un coup.

Cengrillon et Jefriz montèrent à cheval, imités par les cent chevaliers-grillons.

_Tous au château !

Ils partirent donc, dans un grandiloquent nuage de poussière, sous le regard traumatisé des poules de basse-cour, la maison au toit disloqué enfin silencieuse.

 

Leur entrée fut remarquée, d’autant plus qu’ils étaient en retard ;les cent chevaliers en armure blanche sur leurs délicats chevaux d’argent produisirent leur petit effet, mais les exotiquement mystérieux princes sur leurs pur-sang ténébreux achevèrent l’assemblée, qui s’était rassemblée aux fenêtres de la salle de bal pour contempler les nouveaux venus…

En pénétrant dans l’immense salle de bal du château, cependant, ils se fondirent assez rapidement dans la foule, noyés dans un tourbillon de tissus aux couleurs vives, souvent de mauvais goût, que portaient les aristocrates, princes, mercenaires ambulants, anarchistes reconvertis, venus tenter leur chance auprès de la Princesse Ana-Lina de Capoue.

L’orchestre, qui jusqu’alors dans un coin de la salle installait une ambiance douce et chaleureuse de bienvenue, entama une fanfare triomphale annonçant l’arrivée de la jeune fille.

Son apparition provoqua des évanouissements intempestifs de certains prétendants devant une telle beauté ; ils furent immédiatement évacués –et éliminés de la soirée-. Mais la concurrence restait rude pour nos protagonistes…ils décidèrent d’appeler la cavalerie.

_ Ecoute moi, Cengrillon ; on appelle tes cent grillons, on les fait entrer dans la salle… on croira à une invasion…

_…et là finit notre partenariat…après, ce sera chacun pour soi, et le premier à se trouver dans les bonnes grâces de la princesse en la défendant aura défait le sort…

_c’est parti !!!

 

Cent chevaliers menaçants, sabre au clair, prêts pour la bataille, entrèrent dans la salle de bal quelques instants après. Les invités, terrifiés, s’éparpillèrent comme une volée de moineaux devant un gros matou, dont Cochon Laqué, poursuivi sans relâche par un grillon en armure voulant venger les années de servitude de son maître chef d’orchestre. Au centre de tout cela, la princesse resta désemparée, au centre de la salle, au milieu de la folie générale.

Cengrillon et Jefriz s’entre regardèrent, avant de se précipiter vers la princesse…

Cengrillon faillit gagner. Il aurait gagné si, au dernier moment, une Maotilde trépignante n’avait trébuché sur lui, et qu’il ne s’était étendu de tout son long par terre. Mais cela fut. Et finalement, c’est Jefriz qui arriva près de Ana-Lina de Capoue, lui promettant de la sauver de cet enfer, et c’est à Jefriz qu’elle dit : « Oh mon bien-aimé ! Je t’ai enfin trouvé sur cette terre ! » (musique de fond sirupeuse à souhait)

 

EPILOGUE

Malgré le sort qui s’en alla aux douze coups de minuit, Ana-Lina voulut à tout prix épouser Jefriz. Apprenant que Cengrillon, ex-postulant au poste, était un de ses amis, elle lui demanda d’être leur témoin d’épousailles.

Maotilde et Gregorius rentrèrent chez eux dépités et pleurant à qui mieux mieux…quant la marâtre vit l’état de sa maison, elle craqua ;depuis elle garde certaines séquelles de cette mémorable soirée. Gregorius resta s’occuper ad vitam eternam de sa maman demeurée dans leur demeure branlante.

Après le fastueux mariage que conteront les générations à venir, Cengrillon, de l’argent en poche donné par Ana-Lina, dit au revoir aux jeunes marriés et alla rendre visite à Sofi l’elfe noire. Depuis ils travaillent en couple, avec les cent grillons comme bêtes de com-pagnie, à exaucer des vœux et à causer autant d’ennuis que possible aux gens.

Mais le plus important reste à venir ; Dark Fridor et Ana-Lina furent heureux et eurent beaucoup d’enfants.(mais divorcèrent dix ans plus tard, hinhin)

Fin

 

La cloche sonna ; Stefan releva la tête, le sourire aux lèvres ;il avait réussi à passer la barre du cours de philo avec succès.

Une voix à glacer le sang retentit derrière lui :

_Vous avez fini votre conte, monsieur ?

Stefan se crispa (si peu).

_J’espère bien le lire au prochain cours, Stefan. Mais la prochaine fois, j’apprécierais que vous laissiez vos talents d’écrivains de côté et que vous preniez votre cours, dit le professeur .

_Bien monsieur.

_Ce sera tout.

Stefan, quelque peu raidi, sortit de la salle. Hélas le naturel revient toujours au galop…

_Voyons voir, la dernière heure c’est histoire-géo…que vais je réinventer ?

 

hinhinhin……………peut-être à suivre…….

Toute ressemblance avec plusieurs personnes du réel était totalement volontaire

L’auteur décline tout duel des personnes voulant venger leur honneur qui ont inspirées cette fic’…de plus l’auteur étant mineure, on ne peut lui intenter de procès véritable.

« Et j’ai fini ! ».

 

 

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