La  Bibliothèque  de  la  ShinRa  corp.

 

 

 

La Petite Soeur

 

 

Chapitre 09

 

Mallone se tourna devant la glace. Elle n’arrivait pas à y croire. Dans son dos, deux minuscules ailes noires étaient en train de pousser. Trop petites encore pour lui permette de voler, elles étaient néanmoins bien là, transperçant sa robe rouge. Elles étaient apparues subitement : une douleur atroce l’avait envahie, elle était tombée à genoux, incapable de respirer. La souffrance avait cessé aussi soudainement qu’elle était apparue, et elles étaient là, aillant lacéré sa chaire au passage. Puis, haletante, elle s’était relevée, et s’était traînée jusqu'à sa glace pour voir ce qui lui arrivait... D’un mouvement, elle découvrit de nouveaux muscles à son corps. D’une main, elle caressa les plumes ébènes, douces comme du duvet. Mallone savait que s’était dû à la magie, mélangée à ses dons... Elle respira profondément. C’était plus gênant qu’autre chose, ces deux petites ailes... On frappa à la porte. Elle alla ouvrir, sachant que ce n’était pas ses ennemis qui allaient s’attarder à une porte... En effet, le peu d’effectif qui lui restait attendait devant la porte. Le chef s’avança vers elle.

- Madame, nous attendons vos ordres.

Mallone baissa la tête, au bord des larmes. Ses soldats étaient prêts a donner leurs vies si elle leur demandaient...

- Partez.

Les gardes eurent l’air surpris.

- Mais madame...

Mallone jeta un regard polaire à l’homme.

- Vous êtes sourds ? Rentrez chez vous !

D’un ensemble presque parfait, les gardes se mirent au garde à vous.

- Madame, nous ne vous laisserons pas seule ici. Nous resterons avec vous jusqu’au bout.

Mallone soupira.

- Soit, vous l’aurez voulut.

Elle tendit la main. Dans un éclair de fumée, ils disparurent tous... Maintenant, je suis seule... Une larme coula le long de sa joue, sans qu’elle fit quoi que se soit pour la stopper.

 

- J’en ai marre !

- Seifer, calme toi !

Seifer regarda Quistis comme si elle avait dit quelque chose d’impensable.

- Me calmer ? Ca fait deux heures que nous tournons en rond !

Linoa se mit à leur niveau.

- Ca fait deux heures qu’on a pas rencontré de méchant ! Mon ptérodactyle a soif de sang frais ! Il me faut une nouvelle victime ! Mwahhhhhhahahaahahaha ! Pardon, juste un petit délire de l’auteur.

Donc, Linoa se mit à leur niveau.

- Pourtant, nous ne sommes jamais passés par ici.

Seifer fronça les sourcils.

- Comment tu sais ça ?

- Simple, je met un petit trait de craie à chaque vingts pas... Et nous ne sommes encore jamais retombé sur un trait, donc j’en déduis que nous ne tournons pas en rond.

- Si tu le dis...

Quistis donna un coup de coude a Seifer, juste assez fort pour qu’il se tourne vers elle. Squall venait de s’arrêter devant une porte.

 

Raijin jeta à la dérobée un coup d’œil à Fujin.

- Arrête de te ronger l’ongle, ça ne sert à rien. Tu veux prendre les commandes ?

Fujin secoua négativement la tête. Le silence s’abattit de nouveau dans la cabine de pilotage. Fujin ne pouvait pas en supporter plus.

- Comment tu arrives à être aussi calme ?!

Il haussa les épaules.

- Qui te dis que je suis calme.

- Mais...

- Tu te pose trop de questions, qui demeurent sans réponses, alors tu paniques. Moi aussi je me pose les même questions, mais j’arrive juste à ne pas le montrer, c’est tout. D’ailleurs, la situation pourrait être bien pire.

Fujin le regarda et sourit sans joie.

- M’y fait pas penser... C’est quand même énervant de te voir si calme dans une pareille situation...

Soudain, Raijin l’attira vers lui et l’embrassa. Fujin se dégagea, surprise.

- Qu’est ce que tu fais ?

- Tu voulais une réaction de panique...

Pour appuyer ses dire, il l’embrassa a nouveau. Las, le Ragnarok se mit à piquer dangereusement du nez, car Raijin ne regardait plus vraiment les commandes, qu’il tenait d’une main. Fujin, sentant la perte d’assiette du vaisseau fit signe au jeune homme. Celui ci réussi sans mal à redresser le Ragnarok.

- Désolé, je ne peux pas paniquer si je doit piloter cet engin...

Avec un petit rire, Fujin se blottit contre lui.

 

Quelqu’un frappa à la porte. Celle ci s’ouvrit, laissant entrer un Seed, qui se mit à parler après avoir effectué le salut traditionnel.

- Monsieur le proviseur, Madame Kramer, mes respects. Je viens vous informer que nous venons de retrouver le prisonnier mort dans sa cellule.

Edea s’assit, étonnée. Cid regarda le SeeD.

- Quelles sont les raisons de sa mort ?

Le SeeD parut nerveux.

- Eh bien... C’est à dire... Nous l’avons retrouvé foudroyé... Mais les écrans occultes n’ont pas cessés de fonctionner. Quand aux cameras de surveillance... J’ai ici l’enregistrement.

Cid prit la minuscule cassette qu’il lui tendait, et le rentra dans le magnétoscope prévu à cet effet. L’enregistrement montrait le clone de Zell, tranquille. Soudain, une forme sombre se pencha sur lui, et il tomba à genoux. Un éclair aveuglant rendit momentanément invisible la scène. Puis, il ne restait plus que le clone, foudroyé...

 

Mallone soupira en se rematérialisant dans sa chambre. Il fallait le faire... Il aurait parlé sinon. Et il ne lui était plus d’aucune utilité. Si les Seed avaient sut comment il lui transmettait les information ! Ils avaient toujours cru que c’était par informatique... Si ils avaient su qu’ils se parlaient par la pensée... Encore une invention de Dobe... Deux minuscules appareils, l’un implanté à la base du crâne du clone, l’autre simplement à poser sur son oreille... C’était aussi par cet échange direct que Mallone avait réussi à assouvir le clone. Un simple échange d’idées empruntes de sentiments... Ils étaient devenus très proches, mais ces dernier jours, il l’avait fui, puis il avait été jusqu'à désobéir ses ordres... Quand elle avait appris que Selphie était encore en vie, elle avait compris qu’elle avait perdu son clone... Donc elle l’avait tué. Tout ce qui était contre elle devait périr.

 

- Aidez moi...

Horrifié, Squall recula. Il s’était préparé à tout, mais là... Un clone, a moitié nu, était recroquevillé contre le mur. Difforme, elle ressemblait pourtant à peu près à Fujin, en oubliant un de ses bras qui avait mal poussé et qui était tourné d’un quart de tour vers l’avant, et le creux profond qu’elle avait au milieu de la cage thoracique, rendant sa respiration sifflante... Le pire, c’est qu’elle semblait être enceinte de plusieurs mois... Elle tendit son bras valide vers Squall, qui recula encore plus.

- S’il vous plaît... Ne me laissez pas comme ça... Aidez moi...

Squall baissa la tête, et sortit sa gunblade. Il logea une balle entre les deux yeux du malheureux clone. Puis il rangea son arme, aveugle aux regards mi approbateurs mi horrifiés que lui jetaient ses compagnons de voyage.

- On y va.

Sans attendre de réponse, il se mit en marche. Seifer, le rejoint à la tête du groupe.

- Qu’est ce qu’il y a ? Tu es venu me faire la morale ?

Seifer ne fut pas surpris par la réaction de Squall.

- Non. Tu as bien fait, j’allais le faire, mais tu as dégainé plus vite que moi... Je suis content que Fujin ne soit pas là.

- ...

- Elle n’aurait pas supporté de se voir ainsi mutilée. En plus...

- En plus comme il y a de fortes chances pour que ce soit son parrain qui ait fait cette créature...

Seifer sourit.

- En plein dans le mille. Elle est déjà assez secouée comme ça, je ne veux pas qu’elle en subisse plus.

Squall eut un petit rire.

- Tu n’es pas un peu trop protecteur sur les bords ?

Le jeune homme blond baissa la tête, en pensant à la blessure qu’il avait infligé à Fujin quelques jours plus tôt. Protecteur, moi ? Tu parles, je sais même pas faire attention a mes amis...

- Elle a beau jouer les durs, elle est fragile. Elle a besoin d’être protégée, même si elle refuse de l’admettre...

 

- J’avais jamais pensé qu’un robot puisse aller aussi vite...

Fujin, a bout de souffle, tentait de ne pas perdre de vue Mecanoff qui sautillait à une vitesse incroyable par rapport à sa constitution. Raijin, s’arrêta, et tendit la main vers le robot.

- Stop !

Le sort fit son effet, et la cible fut figée sur place quelques instants.

- J’en pouvais plus...

Fut la seule explication qu’il donna à Fujin. Celle ci reprenait lentement son souffle, et il s’adossa au mur, à côté d’elle. Fujin se rapprocha imperceptiblement de lui, jusqu’à n’être qu’a quelques centimètres de son bras.

- Moi non plus.

Une ou deux minutes passèrent en silence. Enfin, Raijin se décolla du mur, et se tourna vers Fujin. L’œil clos, il aurait dit qu’elle dormait.... Mais quand il la frôla de la main pour la réveiller, la vitesse à laquelle elle regarda il fit dire le contraire. Pourtant, il la savait moralement épuisée, après tout les événements des deux dernières semaines...

- C’est bon, on peu y aller ?

Il savait qu’elle avait besoin de plus de repos, mais sa respiration était redevenue normale, et ils ne pouvaient pas se permettre de perdre plus de temps... Comme elle hocha la tête, il libéra Mecanoff de son sort. Le robot secoua la tête. Puis se tourna vers eux en faisant une mimique de colère. Il s’approcha de Raijin, et lui sauta dans les bras. Comprenant, Raijin mit le robot en face de ses yeux. Mecanoff commença un discourt en gazouillis électroniques. Raijin hocha la tête, puis regarda Fujin qui leva un sourcil, interloquée.

- Il dit qu’on doit se dépêcher. Les autres se déplacent assez lentement, et ne sont plus qu’a un kilomètre de nous. C’est pour cette raison qu’il nous enjoins à se dépêcher.

- Comment tu comprend tout ça ? Melody t’as donné des cours ?

Raijin ne put s’empêcher de sourire, sentant presque la jalousie pointer dans les propos de Fujin.

- T’inquiète. J’ai juste observé le robot quand il communique avec elle. Et Quand il m’a sauté dans les bras...

- Bon, tu fais comment ?

- Il a deux mini écrans placés au fond des pupilles... Donc il suffit de regarder ses yeux et on comprend se qu’il dit.

Le robot eut un couinement énervé.

- Là, pas la peine d’écrans pour comprendre : il nous dit de se dépêcher...

 

- Je pense que nous touchons au but.

Lentement, Squall s’approcha de la lourde porte en bois qui était devant eux. Il tendit la main vers la poignée, mais une voix derrière eux le fit se retourner en sursautant. Raijin et Fujin venaient d’arriver. Mecanoff les précédait de quelques pas, et sautillait déjà à leur niveau. Seifer, inquiet, s’approcha d’eux.

- Alors ?

Fujin jeta un coup d’oeil à Raijin, lui faisant bien comprendre qu’elle attendait qu’il parle.

- Zell est hors de danger, Melody est dans un coma profond.

Seifer ouvrit la bouche comme pour poser une question, mais le résumé de Raijin lui apprenait déjà tout ce qu’il voulait savoir. Il observa un instant Fujin. La jeune fille avait les bras croisés sur la poitrine et le visage fermé. Elle regardait obstinément le sol, mais semblait beaucoup plus loin... Il fronça les sourcils, se demandant ce qui avait bien pu lui arriver encore. Mais il n’eut pas à chercher la réponse longtemps. Selphie venait de demander comment ils les avaient retrouvé aussi vite... Bien sûr, ce fut Raijin qui répondit.

- Mecanoff à retracé tout le chemin que vous avez parcourut, ce qui nous à permis de vous trouver assez vite en forçant l’allure.

Tout le chemin qu’ils avaient parcourut... Seifer compris pourquoi Fujin semblait si renfermée soudainement... Raijin et elle étaient sûrement passés par la salle où ils avaient laissé le cadavre du clone mutilé. En la regardant, il lui sembla qu’aucun événements ne pouvaient l’atteindre à présent, comme si elle s’était refermée sur la douleur qui sommeillait en elle, formant une coquille étanche entre le monde extérieur et elle. Squall leur demanda s’ils étaient prêts, puis il ouvrit la porte.

 

Mallone se retourna en sursauts quand la porte de ses quartiers s’ouvrit brusquement. Elle s’y attendait. La confrontation finale. Ils étaient là, tous les huit contre elle seule... Ne laissant pas le temps a ses ennemis d’agir, elle envoya un vase vers Seifer, qui tomba assommé. Un de moins. Elle aurait voulut s’occuper de chacun séparément, mais vu les circonstances... Ils se déployèrent autours d’elle. Mallone les jaugea du regard. Il aurait fallut qu’elle se multiplie, mais elle ne s’en sentait pas la force. Ses pouvoirs avaient beau être de plus en plus puissants, il n’en résultait pas moins qu’elle était épuisée.

- Rends toi Mallone, tu ne peux plus fuir à présent.

Elle dévisagea Squall avec mépris.

- C’est tout ce que tu as à me dire ? Désolée, c’est contre mes plans.

Squall soupira. Mallone sourit. Oui, elle en avait encore la force. Une autre magie, même si c’était la dernière. Sortir en beauté, les narguer une ultime fois...

Squall sentait une goutte de sueur glisser le long de sa tempe. Avec ces deux petites ailes, cette robe rouge, Mallone lui rappelait vraiment Ultimécia. Peut être que leur fin était venue... La nécromancienne regarda haineusement Fujin, qui avait toujours cette expression fermée sur le visage. Elle tendit la main vers le ciel, puis la rabattit sur Fujin. La faire souffrir une dernière fois, c’était tout ce que voulait Mallone. Une tornade laiteuse vint entourer la sorcière et sa victime, les coupant du monde extérieur.

 

- Squall, il faut faire quelque chose !

Un moment, le jeune homme brun eut envie d’étrangler Selphie. Il en avait assez que tout le monde vienne lui demander que faire à chaque problème. Il n’avait que 17 ans, et on lui demandait de prendre des décisions importantes, qui décidaient parfois même, par exemple, de la vie d’une amie. Mais justement, comme cette amie était en danger, il se mit en devoir de réfléchir.

- D’abord, il faut réanimer Seifer. Il pourra sûrement contrecarrer la formule de Mallone.

 

Mallone eut un sourire malsain en voyant que Fujin avait perdu son masque d’indifférence. Elle tendit la main jusqu’au front de la jeune borgne, qui tomba à genoux quand Mallone commença à fouiller dans ses souvenirs.

Fujin fut étonnée de voir que la première chose que Mallone rechercha fut le souvenir de l’arrivée à l’infirmerie, pour savoir si Melody allait bien. Etrangement, Fujin sentit comme un soulagement de la part de son ennemie, ce qui jeta le trouble dans son esprit. Mallone eut le souvenir direct du sentiment de confusion de Fujin, et fut emplie d’une joie triste. Elle était heureuse de l’avoir déstabilisée, et triste en même temps de voir que Fujin la prenait pour quelqu’un incapable de ressentir le moindre sentiment humain. Puis Mallone envoya le souvenir de la mort de Dobe, mais fut à son tour surprise de lire un sentiment indéfinissable dans l’esprit de Fujin : comme de la tristesse, mélangée à de la douleur et...

- Pourquoi moi ?

Mallone fut surprise de voir que Fujin lui parlait télépathiquement.

- Parce que nous sommes « confondibles »...

Sentant l’incompréhension, elle continua.

- Parce qu’a un moment dans notre vie, nous aurions pu chacune prendre la place de l’autre. Parce qu’a un moment, deux êtres ont longuement hésité entre nous deux. Et qu’ils t’ont choisit.

Mallone envoya à Fujin les souvenirs de l’orphelinat, l’arrivée de Fujin, la visite des parents... Fujin comprit sa tristesse, qui peu à peu s’était transformée en haine... La jeune borgne vacilla.

- J’aurais pu... être à ta place ?

- Tout comme j’aurais pu être à la tienne.

Mallone se régala de l’horreur qu’elle trouvait dans l’esprit de Fujin. Presque en direct, elle vit l’imagination de sa victime créer de plus horribles scénarios, et elle lui transmit ses sentiment. La joie morbide de la voir se torturer l’esprit avec leurs pensées... Tout en gardant la main sur le front de Fujin, Mallone sortit sa longue dague des plis de sa robe, et la leva lentement au dessus de Fujin. Mais une douleur aiguë au niveau des omoplates arrêta son geste. Un voilent spasme la fit se cabrer en arrière, lâchant au passage le front de sa prisonnière. Fujin s’éloigna en roulant, aussi loin de Mallone que lui permettait la tornade. Mallone tomba au sol, prise de convulsions. Fujin regardait, horrifié, les ailes sombres s’agrandir de plus en plus, sortant sanglantes des épaules de la nécromancienne qui hurlait de douleur. Au bout de quelques secondes, Mallone gisait par terre, tremblante et haletante. Ses ailes avait bien dû prendre cinquante centimètres... Se ressaisissant, Fujin sortit d’une de ses poches un fin collier que lui avait confié Edea avant qu’elle ne reparte et se jeta sur la sorcière. Celle ci réagit en envoyant son coude dans l’estomac de Fujin, qui encaissa le choc en grognant de douleur. Elle devait éviter la dague de Mallone, tout en étant obligée, si elle voulait s’en sortir, de lui mettre ce fichu collier... Au bout de quelques secondes, elles étaient toutes les deux à bout de souffle. Mallone voulut charger Fujin, mais celle ci l’évita et, l’étranglant à moitiés, réussit à lui mettre le collier. Un légers bip se fit entendre, et la tornade disparut. Fujin fit face au regards étonnés de ses compagnons.

- Compteur Geyser.

Ce collier avait pour mission de stopper les ondes occultes qui émanaient d’une nécromancienne, la privant de ses pouvoirs... Mallone se releva, et tenta d’enlever le collier. Mais la fermeture magnétique ne voulait pas s’ouvrir... Elle pointa sa dague, qu’elle n’avait pas lâchée, vers le groupe. Squall tendit la main.

- Mallone, rends toi maintenant, la partie est terminée.

- Jamais !

Squall soupira.

- Soit. Tu l’auras voulut. Morph...

Squall n’eut pas le temps de finir son sort qui devait endormir la nécromancienne. Avec un cri se rage, celle ci attrapa Fujin qui, encore sous le choc des révélations, était restée à quelques pas d’elle. Elle lui posa encore la main sur le front, cherchant fébrilement le code du collier.

- Tu ne le trouveras pas.

Mallone devait aussi surveiller ses autres ennemis. Mais comme elle menaçait Fujin avec sa dague...

- Restez bien tous en face de moi, ou je la descends.

Elle continua à fouiller les souvenirs de Fujin, et fut étonnée de trouver une résistance de la part de sa captive. Partout où elle cherchait, elle ne faisait que trouver des paroles de chansons... Soudain, un souvenirs fit surface. Mallone s’en saisit... Le souvenir de sa douleur quand les ailes lui avait poussées. Celui de la nuit où ses parents l’avaient abandonnée... Les souvenirs qu’elle n’avait jamais montré à personne, ceux qu’elle voulait oublier... Elle comprit que Fujin fouillait elle dans ses souvenirs, et lui revoyait les plus douloureux... Avec un cri, elle poussa Fujin loin d’elle. Mais la jeune borgne lui fit face et la regarda droit dans les yeux.

- Comment tu fais ça ?

La nécromancienne n’en revenait pas de pouvoir contacter Fujin par la pensée, même

à distance, mais c’était bien ce qu’elle venait de faire... Fujin s’approchait toujours inexorablement de Mallone. Elle mit un certain temps à répondre, faisant signes aux autres de ne pas s’en mêler.

- Nous sommes confondibles...

- Tu peux te servir de mes dons ?

Pour lui répondre, Fujin toucha le front de la nécromancienne. Celle ci lâcha sa dague. Fujin donna un coup de pied dans l’arme, qui glissa à quelques mètres. La sorcière était aux proies des souvenirs tumultueux que la jeune fille lui faisait subir. Elle eut peur. Fujin sentit cette peur. Une joie étrange fut lisible dans le morceau d’esprit qu’elle devait utiliser pour se servir des dons. Mallone ricana intérieurement.

- Tu vois, tu es comme moi. Un monstre.

- Non !

Fujin recula brusquement. Mallone sourit. Elle s’élança sur le côté, attrapant aux vol le Chakkram de Fujin. Avec un dernier regard pour ses ennemis, elle plongea une des pointes de l’arme dans sa chaire. Elle eut une légère grimace, et s’écroula par terre. Elle avait tellement mal... Et elle ne pouvait pas partir, tant qu’elle n’avait pas transmis ses pouvoirs. Elle regarda Fujin, lui envoyant une dernière pensée. La jeune fille hésita, puis s’approcha d’elle, comme envoûtée. Mais une main l’arrêta. Linoa passa devant Fujin, et toucha la main de Mallone. Un éclair traversa la paume de Linoa. Fujin sentit le lien qui s’était créé entre elle et Mallone s’effacer peu à peu, pour enfin disparaître totalement. Le corp de Mallone devint translucide jusqu'à se désagréger en une multitude de petites particules qui furent balayés d’une rafale venue de nulle part.

 

Fujin regardait d’un air absent l’endroit où Mallone était quelques instants plus tôt. Raijin s’approcha d’elle, et voulut passer un bras autours de ses épaules. Mais elle s’écarta, sans un mot, et alla s’appuyer contre le mur le plus proche, dos au reste du groupe. Raijin soupira.

Est ce qu’elle avait raison ? Suis je un monstre ? Fujin ne trouvait pas les réponses. La seule personne qui pouvais les lui apporter était morte. Elle était responsable de sa mort. Sa dernière pensée... Elle implorait mon aide, et finalement je n’ai pas été capable de faire ça non plus.

- Fujin, viens, on s’en va.

La voix de Seifer la fit un peu revenir à la réalité. Elle ne se demanda pas même comment il était arrivé à côté d’elle, alors qu’il était assommé quelques secondes plus tôt. Les couloirs défilèrent. Fujin n’entendait pas ce que les autres disait. Ca n’avait aucune importance pour elle de tout façon.

Un fois dans le Ragnarok, Fujin s’endormit. Raijin la regardait, inquiet. Plus rien n’avait l’air de la toucher, même si elle avait l’air bouleversée. Il ne savait pas vraiment ce qu’il s’était passé avec Mallone. D’ailleurs, il ne savait pas vraiment non plus si Fujin l’expliquerais un jour à qui que se soit. La seule chose sûre, c’était que Fujin en était ressortie encore plus épuisée, autant moralement que physiquement. La BGU était en vue. Bientôt, le vrombissement des moteurs couvrit les pensées de Raijin. Il prit Fujin, qui ne s’était pas réveillée malgré le bruit assourdissant, dans les bras et se prépara à descendre.

 

Epilogue

 

- Vous êtes sûrs que vous voulez partir?

Fujin regardait les deux clones qui se tenaient par la main. Sa jumelle hocha la tête.

- On ne peut pas rester ici, désolée. Nous voulons nous lancer dans l'élevage de chocobos... Dès que Geiser en aura finit avec ses tests.

Le professeur Geiser avait eut la permission de faire certains tests sur les clones, entre autre pour essayer de les délier à leurs réalités, pour que si celles ci mourraient, les clones ne suivent pas le même chemin...

La jeune borgne eut l'air surprise, mais elle ne dit rien.

- Et... Pour les noms?

Raijin avait enfin osé aborder le sujet. Pourtant, la clone répondit en souriant.

- Alia.

- Alia? C'est du... Trabien ancien, non?

Alia. L'autre, féminin singulier. Quel... Ironie! Une clone, l'autre. Fujin secoua la tête pour chasser cette idée. Raijin jeta un regard interrogatif vers son propre clone, qui haussa les épaules.

- Caril... Pour le moment.

Quelques minutes plus tard, les clones partaient par un portique astral, censé les amener directement à Esthar. Raijin s’approcha vers Fujin, et voulut parler, mais celle ci se détourna et partit sans un mot vers la BGU, avant qu’il n’ait pu parler. Il ne tenta pas de la rattraper, sachant qu’elle avait besoin de solitude.

 

- Il était seul.

Zell soutint le regard de Squall, malgré le malaise qu’il éprouvait. Après quelques secondes qui parurent une éternité au jeune homme qui venait à peine de se réveiller, Squall hocha la tête. Apparemment, il n’avait pas vu que Zell mentait.

- Soit.

Finalement, Zell se retrouva seul dans la chambre de l’infirmerie. Sulian... Je n’ai pas pu. J’aurais du lui dire, mais à cause de toi j’ai mentit à un de mes meilleurs amis. Zell soupira. Son choix avait été idiot, il aurait du tout raconter à Squall. Mais c’était condamner Sulian à des années de prison pour trahison, et il n’avait pu se résoudre à l’abandonner à un si cruel sort. Dès qu’il irait mieux, il irait lui parler...

 

Du coton. Voilà dans quoi elle avait l’impression d’être. Elle ouvrit difficilement les yeux, mais tout était flou autours d’elle, et la lumière lui faisait mal aux yeux. Elle voulut se lever, mais une violente douleur au le flanc gauche l’en empêcha. Une main lui appuya gentiment sur l’épaule, tandis qu’une voix douce lui disait de rester couchée. Elle ferma un instant les yeux. Quand elle les rouvrit, il faisait nuit. Un visage était penché sur elle. Elle mit un certain temps à reconnaître Seifer. Il lui sourit.

- Ca fait plaisir de te revoir parmi nous.

Elle lui sourit difficilement à son tour. Elle aurait voulut parler, mais elle ne s’en sentait pas la force. Il lui tenait la main, comme une rassurante présence. Elle le regarda dans les yeux. C’était plus efficace qu’un grand discourt. Il toussota.

- Tu sais... Les analyses ADN sont arrivées... Elles sont positives.

Melody sourit encore plus. Donc Seifer était bien son frère. C’était comme un rêve qui devenait réalité. Sur cette douce pensée, elle se rendormit.

 

Raijin soupira. Cela faisait deux jours qu’ils étaient rentrés, et Fujin semblait le fuir. D’ailleurs, elle semblait fuir tout le monde, comme aux proie de trop de questions... Finalement, ils ne s’étaient pas fait renvoyer de la BGU, mais étaient suspendus pendant trois semaines. Cid avait déclaré qu’ils étaient de toute façon sous la responsabilité de l’université jusqu'à l’âge de 21 ans, donc qu’il n’était pas question de les renvoyer. Au début, Raijin s’était dit que les trois semaines seraient vite passées, mais sans Fujin, c’était pire que tout. Il comptait presque les heures, tellement le temps lui semblait long. Il hocha la tête. C’était décidé, il allait parler à Fujin dès à présent. Il se releva et s’étira. Après avoir erré quelques temps dans la BGU, il finit par trouver Fujin accoudée au balcon de premier étage. Elle semblait perdue dans ses pensées, et ne remarqua même pas son arrivée. Raijin vint se placer près d’elle, et elle tourna enfin la tête. Elle ne pouvait pas partir sans se heurter à lui, mais elle ne semblait pas avoir envie de le faire. Il la regarda droit dans les yeux.

- Fujin, il faut qu’on parle.

Elle hocha gravement la tête.

 

Fin

 

 

*****

 

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